vendredi 26 juin 2009

Sortie de crise en Mauritanie, "accord sur tous les points" en litige

NOUAKCHOTT (AFP) - 26.06.2009 14:52

Un accord "sur tous les points" litigieux concernant une sortie de crise en Mauritanie a été trouvé vendredi à Nouakchott et un gouvernement de transition devrait être mis en place dans l'après-midi, a annoncé un des médiateurs internationaux, M. Habib Kabachi.

voir_le_zoom : Participants aux pourparlers sur la Mauritanie à Dakar, le 2 juin 2009, avec le président du Sénégal (3e à d) et le médiateur sénégalais Cheikh Tidiane Gadio (d)Participants aux pourparlers sur la Mauritanie à Dakar, le 2 juin 2009, avec le président du Sénégal (3e à d) et le médiateur sénégalais Cheikh Tidiane Gadio (d)
voir_le_zoom : Le chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio, le 2 juin 2009 à Dakar lors de négociations sur la crise en MauritanieLe chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio, le 2 juin 2009 à Dakar lors de négociations sur la crise en Mauritanie

Un accord "sur tous les points" litigieux concernant une sortie de crise en Mauritanie a été trouvé vendredi à Nouakchott où un gouvernement de transition devait être mis en place dans l'après-midi, une étape essentielle avant l'élection présidentielle du 18 juillet.

"Il y a accord sur tous les points", a indiqué à l'AFP un des médiateurs internationaux, Habib Kabachi.

"Nous travaillons pour l'organisation cet après-midi d'une cérémonie officielle de signature du décret portant constitution du gouvernement (de transition) et de la démission volontaire du président (déchu) Sidi Ould Cheikh Abdallahi", a-t-il ajouté sans toutefois donner une heure précise.

Ces deux points étaient prévus dans l'accord de sortie de crise négocié à Dakar et signé le 4 juin à Nouakchott, mais n'avaient pas été mis en oeuvre à ce jour, le président renversé par le coup d'Etat militaire du 6 août liant sa démission à la dissolution de la junte, ce qu'elle refusait.

"Le Haut conseil d'état (HCE, junte) deviendra un conseil national de défense sous l'autorité du gouvernement de transition", a poursuivi le médiateur, représentant de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et s'exprimant au nom du Groupe de contact sur la Mauritanie.

"L'élection aura lieu le 18 juillet, tout le monde s'accorde là-dessus, avec l'accord sans réserve et l'engagement de la communauté internationale", a-t-il également déclaré.

Cette annonce a été faite juste après une rencontre entre le président sénégalais et médiateur en chef Abdoulaye Wade et l'ex-chef de la junte et candidat à la présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le chef de l'Etat sénégalais était arrivé jeudi après-midi à Nouakchott et avait rencontré le président déchu ainsi que le chef de l'opposition Ahmed Ould Daddah. De dimanche à mardi, des discussions entre délégations mauritaniennes avaient eu lieu sans succès à Dakar, butant sur le statut de la junte avant la présidentielle.

Les médiateurs internationaux avaient proposé de changer l'appellation de la junte, tout en gardant sa composition actuelle mais en réduisant ses pouvoirs aux seuls domaines de la sécurité et de la défense et en plaçant l'organisme sous l'autorité du gouvernement de transition, ce que la junte refusait.

Mais une éventuelle sortie de crise, sur le terrain politique, s'accompagne de nouvelles craintes dans le domaine sécuritaire.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda a ainsi revendiqué vendredi l'assassinat d'un Américain mardi à Nouakchott, dans un communiqué cité par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE Intelligence.

Dans son communiqué, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) annonce sa responsabilité dans l'assassinat de Christopher Logest qu'elle accuse de se livrer à "des activités d'évangilisation".

La branche maghrébine d'Al-Qaïda menace également de lancer d'autres attaques contre l'administration du président américain Barack Obama "parce qu'elle poursuit la même politique que celle de George W. Bush" envers le monde musulman.

Elle appelle en outre les Mauritaniens à "aller au jihad (guerre sainte)" contre les "croisés" et à épauler l'action jihadiste d'Al-Qaïda dans leur pays.

Le ressortissant américain a été tué devant l'établissement d'enseignement de langue et d'informatique qu'il dirigeait.

Fin 2007, quatre français avaient été assassinés à Aleg (250 km à l'est de la capitale), pour lesquels trois jeunes Mauritaniens proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique sont actuellement détenus, en instance de jugement.

© 2009 AFP

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