samedi 25 avril 2009

Grande émission sur le passif humanitaire ce soir à 20h sur kassataya.com



Ce soir samedi 25 avril 2009 à 18h00 GMT (20h00 heure française) kassataya.com reçoit: Madame Lalla Aicha Sy (FONADH), Lt Mamadou Kane (COVIRE), Boubacar O. Messaoud (SOS Esclave), Madame Maïmouna Alpha Sy (veuve) et Monsieur Sy (Orphelin, fils Baïdy Alassane Sy - Officier de la Douane Mauritanienne tué en 1990). Nous acceuillons aussi sur notre plateau depuis la France Madame Diary Toumbo (veuve Sall Abdoulaye) et Sy Mahamadou (Auteur du livre l’enfer d’Inal).

20e anniversaire des déportations : Déclaration de l'AVOMM



Par devoir de mémoire nous commémorons, en ce mois d’avril, une date symbolique qui a marqué à jamais la mémoire collective des Mauritaniens épris de paix et de justice.

La commémoration d’une date où toutes les formes de la barbarie et de la bêtise humaine se sont exprimées sans retenues contre des citoyens mauritaniens. Des hommes et des femmes qui ont subis humiliation, torture, répression, qui ont été dépossédés de leurs biens, de leur citoyenneté et déportés. Le système raciste de Ould Taya, ses hommes de mains ainsi que ses complices nationalistes arabes chauvins et pervers n’ont jamais eu à répondre de leurs crimes.

Avril 1989, avril 2009, la plaie n’est pas encore refermée malgré les tentatives timides exprimées par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans son discours sur la responsabilité de l’Etat et la demande de pardon au nom de la nation, ni par le discours récent du Général Mohamed Ould Abdelaziz à Kaédi et la prière collective qui s’en suivi.

Cet anniversaire est pour nous l’occasion de rappeler que le règlement du passif humanitaire doit impérativement intégrer outre le devoir de mémoire, le devoir de vérité, le devoir de justice et le devoir de réconciliation. Un règlement juste et équitable suppose la prise en charge de tous les crimes commis à savoir :

1986 : La répression et les arrestations des militants des FLAM dont certains ont perdu leur vie dans le mouroir de Oualata dont Tène Youssouf Guèye, Djigo Tafsirou, BA Alassane Oumar et BA Abdoul Khoudouss

1987 : Des officiers, sous-officiers et soldats arrêtés torturés et emprisonnés, ainsi que ceux qui ont été exécutés le 6 décembre 1987 sans oublier les rescapés de la prison de Oualata.

1989 : Des déportations de milliers de Négros Mauritaniens au Sénégal et au Mali.

1990 : Les arrestations arbitraires des militaires et des civils

1991 : Les officiers, sous-officiers et soldats arrêtés sous prétexte de coup d’Etat et dont 513 militaires ont été assasinés ainsi que des exécutions extra-judiciaires tout le long de la Vallée, civils comme militaires.

A l’occasion de cette journée de commémoration l'AVOMM réitère son appel à la mise sur pied d'une Commission Nationale Indépendante pour le règlement du passif humanitaire. Elle appelle à plus de transparence et de communication et exige la participation de toutes les associations des victimes, ainsi que les ONG des droits de l’homme.


Fait à Paris le 24/04/09

Ousmane SARR
Le Président de l’AVOMM

Pénurie d’eau à Nouakchott ?



Selon des sources concordantes, les populations des quartiers périphériques de Riyadh, Arafat, El Mina, Sebkha, Dar Naim connaissent depuis plus de trois jours de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau potable.

Ces mêmes sources précisent que les fûts de 200 litres contenant cette source de vie sont passés de 200UM à 500UM dans certains de ces quartiers, voire 600 à 700 UM dans d’autres, les vendeurs d’eau justifiant à leurs clients cette hausse des prix par une prétendue réparation de canalisations endommagées.
Il est vrai que, depuis la semaine dernière, une chaleur caniculaire est venue supplanter le froid du début de ce mois d’avril, comme pour annoncer l'été. Gare à la soif !

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1989, Gendarme en Mauritanie - Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno)




1989, Gendarme en Mauritanie - Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno)
Auteur : Harouna LY
(Ancien gendarme, radié de la gendarmerie en 1989)
Titre : 1989, Gendarme en Mauritanie.

Les récits de vie qui retracent les calvaires de Mauritaniens en butte à la Terreur de l’Etat sous le règne du despote Ould Taya ne sont guère légion ; mais quelques livres de témoignages, assez bien connus désormais, restent emblématiques de la trajectoire chaotique du jeune Etat mauritanien, qui, entre montée de nationalismes et dérives ethnicistes, a failli dangereusement à sa mission régalienne, en s’étant livré à des purges ethniques sur ses propres « citoyens » : J’étais à Oualata. Le racisme d’Etat en Mauritanie de Alassane Harouna BOYE et L’enfer d’Inal. Mauritanie, l’horreur des camps de Mahamadou SY sont devenus, en effet, des classiques pour quiconque veut s’informer sur les « années de braise » du règne de Ould Taya.

Il restait, tout de même, une lacune : l’année 1989, celle du limogeage de la fonction publique et de la déportation de milliers de « Négro-mauritaniens » au Sénégal et au Mali. La lacune est désormais comblée par le livre de Harouna Ly: 1989, Gendarme en Mauritanie.

Le récit de vie de Harouna Ly commence en 1981, huit ans avant les douloureux évènements qui ont opposé la Mauritanie au Sénégal et l’Etat mauritanien à ses citoyens « négro-mauritaniens », assimilés à des Sénégalais. Harouna Ly (dit Rachid) n’est encore qu’un jeune élève insouciant qui passe son baccalauréat. Comme beaucoup de jeunes gens de Nouakchott, il n’a qu’une idole : Bob Marley, la star jamaïcaine du reggae, qui, en ce début des années quatre-vingt, fascine et envoûte la jeunesse du monde entier, surtout celle du Tiers monde, en quête d’une icône en symbiose avec ses rêves et ses utopies juvéniles. Entre les accents révolutionnaires de la musique jamaïcaine et les films de Western que les « salles obscures » nouakchottoises proposaient aux jeunes gens (cinémas El Mouna, El Feth, Le Jouad etc.), il y avait peu de place à la nonchalance.

Le jeune impulsif Rachid, qui vient de quitter le lycée après avoir lancé un courtois «vous êtes un colonialiste attardé ! » à son examinateur, est un petit baroudeur, provocateur à l’envie, qu’il faut urgemment encadrer par l’exercice d’un métier qui l’astreigne à un minimum de discipline. Cela se révèle désastreux pour le matériel du Centre de formation professionnelle de la SONELEC (Société nationale d’électricité), qu’il emploie son énergie à détruire joyeusement.

L’oncle de Rachid, plus que jamais préoccupé par le devenir de son neveu, a une idée astucieuse : engager son neveu à prendre l’uniforme pour réfréner les ardeurs belliqueuses du jeune frondeur. De tous les corps, le jeune bagarreur ne connaissait que la police, avec laquelle il n’avait pas beaucoup d’atomes crochus ; et pour cause !

« si par mégarde votre poing heurtait le menton du voisin », les policiers ont la fâcheuse habitude de « vous mettre au violon » (page 35)

L’oncle de Rachid jette son dévolu sur la gendarmerie, corps d’élite de l’armée, qui saura contenir, dans les limites de l’ordre et de la discipline, les élans effrénés du tempérament du jeune « cow-boy ».

Quoique voyou, le petit garnement est brillant. Il est admis, au pied levé, au concours d’entrée à l’ECOGEND (école de gendarmerie, basée à Rosso), classé troisième sur la liste des candidats reçus.

Chicaneur et chipoteur pour un rien, le petit indocile ne sait pas encore que les ordres sont les ordres. Il part du mauvais pied et est vigoureusement rabroué par ses supérieurs, qui lui représentent objectivement les plates-bandes sur lesquelles il ne faut pas marcher….sous peine de perdre sa peau :

« Le Lt Sall Yérino Daouda me fit ramper en pleine canicule entre les salles de classe et le poste de police sur un goudron surchauffé. Ma peau se détachait par lambeaux et n’eût été l’intervention de l’Adjudant-chef Dieng Mamadou Abdoulaye, j’aurais perdu l’essentiel de ma chair. »

Il a désormais le salut impeccable et le garde-à-vous spontané et déférent ; d’autant qu’il a fini par apprendre, à ses dépens, que dans l’armée la discipline est de fer et que l’on sait, avec beaucoup d’humour, mettre définitivement de l’eau dans les bouffonneries des petits plaisantins qui ignorent encore la discipline militaire. Il marche, maintenant, d’un bon pied, droit dans ses souliers :

« Un matin, alors que tous les élèves étaient en rassemblement dans la cour, je restais bien au chaud dans mon lit (…) je criai devant tout le monde que ce lieu n’était pas une école mais un camp nazi ; que ces sadiques gradés voulaient notre peau ; qu’on nous faisait bouffer une nourriture indigne d’un chien éthiopien (…) j’aurais continué mon violent réquisitoire si le Lt. Dia n’y avait mis un vigoureux holà. Pendant une journée, je fus soumis aux sévices les plus sévères : om me fit ramper avec un sac de sable sur le dos et un fusil Mauser dans la saignée des bras ; on me trempa dans la piscine et enfin on me fit chanter (le comble ! chez moi on ne chante que les louanges d’Allah et de son prophète). Bououh ! Je sortis de cette mésaventure carrément cabossé, mais avec la ferme décision de la boucler une fois pour toutes… »
(pages 46-47)


Passée la période de redressement, Rachid se révèle un bon élément : classé également 3ème à l’examen de sortie, il choisit la « Brigade mixte » et est muté à Nouakchott. Rachid ne ménage pas le gendarme qu’il est devenu et livre au lecteur des confidences sur le « corps d’élite » de l’Armée, dont les méthodes pour recueillir les aveux, n’étaient ni des plus douces, ni des plus délicates :

« Ismael Ould Baby dit le Fakir, originaire de Boutilimit et petit-fils du grand marabout Yacoub O/ Cheikh Sidiya (…) était contre les enquêtes brutales et passait le plus clair de son temps à saquer les apprentis-tortionnaires que nous étions devenus. Il est vrai qu’à l’époque, à l’insu du GMC, nous étions souvent prompts à user de la gifle et de la gégène électrique que nous branchions sans beaucoup de remords sur les parties nobles de la clientèle ». page 57.

En ce milieu des années quatre-vingt, la situation politique était délétère à Nouakchott. Lorsque Rachid Ly, qui « avoue franchement n’avoir jamais nourri de penchant marqué pour la politique» (page 60), est muté, en mai 1987, à Akjoujt, il est bien heureux de s’éloigner de la capitale. C’est à Akjoujt pourtant, où il se coulait des jours bien tranquilles depuis 1987, qu’il fut convoqué en mai 1989 par son commandant de brigade, qui l’informa qu’il était « convoqué » à Nouakchott, à « l’ Etat Major ».

En quittant Akjoujt, Rachid Ly ne se fait guère d’illusions. Il constate que l’Etat mauritanien est en train de souffler sur les braises ethniques et de trier sur le volet tous ceux qui n’appartiennent pas à la bonne ethnie :

« De jour en jour les convoqués se multipliaient et les brigades se vidaient petit-à-petit de leurs éléments négro-mauritaniens. » (page : 127)

Arrivé à l’Etat Major, il est accueilli, en même temps que son ami Wade Abdoulaye, par des collègues pressés de leur trouver une nationalité étrangère :

« Au B1, je trouvais une espèce de comité d’accueil composé d’un gendarme debout à l’entrée de la porte, du Capitaine Ahmed Ould M’Bareck (futur colonel), commandant les effectifs et du Lieutenant Hamama (…) J’en étais là de mes pensées quand le Capitaine Ahmed M’Bareck m’apostropha :
- « Quel sont tes nom, prénoms, date et lieu de naissance ? »
(…)
- « Les réponses à vos questions se trouvent dans le carnet que vous avez devant vous ! Répondis-je.
- Bien. Acquiesça-t-il. On vous soupçonne d’être Sénégalais. Avez-vous une réponse à ça ?
- Non !
- Donc vous êtes Sénégalais…
- C’est vous qui le dites ! Mais il reste à le prouver… »
(…)
- « C’est de vous qu’il s’agit…Répondez clairement !
- Je suis né à Wouro-Dialaw, un patelin situé à 3 km à l’Est de Bababé. Mon père, son père et le père de son père y sont nés et enterrés. Mon capitaine, je m’étonne que la gendarmerie me soupçonne d’être Sénégalais (…)
- Votre fils Mohamed et votre épouse sont nés au Sénégal…
- (…) De toute façon, le fait que mon fils et sa mère soient nés au Sénégal ne fait pas d’eux des Sénégalais. On peut voir le jour au Laos et être de nationalité chilienne (…)
- Vous reconnaissez donc avoir des attaches au Sénégal ?
- Si vous prenez pour des « attaches » le fait que ma femme et mon gosse aient vu le jour dans ce pays et que mon oncle y travaille, eh bien, j’y ai des attaches. Si c’est à cause de ces « attaches » que l’on déporte, arrête et révoque le personnel du Corps, laissez-moi vous dire qu’il n’existe pas un Mauritanien sans « attaches » au Sénégal, au Congo, en Gambie ou ailleurs… »

Dépité, le capitaine posa deux ou trois questions, sans conviction, et me demanda d’attendre dehors.
Quand, quelques minutes plus tard, j’entendis le Capitaine M’bareck demander à Wade Abdoulaye de décliner son identité, je me dis que ces gens n’étaient pas sérieux. Wade et le capitaine Ahmed M’Bareck sont tous les deux ressortissants de Keur-Macène et ils se connaissaient suffisamment pour que le capitaine passe sur certains détails de l’interrogatoire. D’ailleurs, excédé, Wade le lui rappela bruyamment :
- « Je suis d’où ? Vous le savez autant que moi. Dites plutôt ce qu’on me reproche et qu’on en finisse ! »
(…)
- « Vous êtes mis à la disposition de l’EHR [Escadron Hors Rang] ! avait dit le Capitaine Ahmed M’Bareck à l’issue de « l’enquête ».
Pages 130-131-132-133.

Après l’entretien, ils sont « mis à la disposition » du maréchal-des-logis Ould Diyé et sont conduits au GEMO (Groupement d’Escadrons et de Maintien d’Ordre), dans des « cellules puantes de deux mètres sur deux, » où s’entassent les gendarmes « négro-mauritaniens » arrêtés pour délit d’appartenance ethnique. Rachid sait qu’il est l’otage d’un drame qui fait peu de cas de sa responsabilité individuelle et que les démons ethnicistes (que l’intérêt supérieur de la Mauritanie eût pu exorciser, si ses dirigeants avaient une conception noble du vivre ensemble) ont besoin de boucs émissaires :

«Côte à côte, nous prîmes le chemin conduisant au GEMO où des prisons de 2x2 m nous attendaient ; des cellules dans lesquelles, devant le nombre croissant des convoqués, on fourrait jusqu’à une douzaine de personnes ensemble(…) Allah est grand ! Lui qui entend tout et voit tout sait que je n’ai commis aucun crime ; je n’ai rien à me reprocher et si au nom d’une conjecture qui ne dit pas son nom quelques tarés voulaient me faire payer je ne sais quelle faute, Dieu les jugera bien un jour. Quelle vie ! Tu te réveilles à l’heure, tu montes à l’heure, tu descends à l’heure, tu gagnes honorablement ta vie, tu ne fais tort à personne, tu te décarcasses jour et nuit pour remplir ta mission et celle des autres…au bout tu gagnes quoi ? Une place rétrécie dans une cellule puante ». pages 133-134.

Rachid échappe au sort de beaucoup de gendarmes « négro-mauritaniens » qui se voient arbitrairement incarcérer dans de cellules exiguës et répugnantes, avant leur révocation et déportation. Sur le point d’être parqué « à l’hôtel quatre étoiles du GEMO », il croise heureusement Moctar Ould Eléyouta, chef du service général de l’EHR (Escadron Hors Rang), outré d’assister indifféremment aux mauvais traitements infligés gratuitement à une connaissance de longue date. Rachid ne fera pas partie du lot peu enviable des pensionnaires du GEMO : il sera gardé « au poste de police » (page 135), dans des conditions relativement décentes.

Huit jours après la première audition, la gendarmerie a eu le temps de fabriquer de nouveaux chefs d’accusation contre Rachid LY : au crime de « sénégalité » s’ajoutent désormais d’autres crimes de lèse-majesté : délit de parenté (d’ailleurs fictive) avec «l’ex-commissaire Ly Mamadou », alors en prison à Oualata, pour son appartenance supposée aux FLAM (Forces de Libération africaines de Mauritanie) et être membre lui-même du mouvement clandestin. Il est conduit sous haute escorte auprès du lieutenant Sultane, chargé d’instruire son dossier :

« Le huitième jour de ma détention, vers 10 heures, quatre gendarmes armés jusqu’aux dents se présentèrent au poste de police :
- « Nous cherchons le gendarme Ly !
- Pour aller où ? leur demandai-je.
- C’est pas votre problème. Allez, passez devant !
- Non ! Je ne bougerai pas d’un poil avant de savoir là où je mets les pattes !
- Vous êtes convoqué par le lieutenant Sultane !
- Allez lui dire que je n’ai nul besoin d’être escorté par un carré d’affreux pour répondre à sa convocation. Comme si j’étais un criminel, comme si j’avais tué, pendu, enterré vivant ou gazé quelqu’un. Dites-lui que je suis venu d’Akjoujt à Nouakchott seul et sans escorte ; que si je voulais m’échapper ou fuir, je ne me serais pas présenté à l’Etat-Major où je savais que je ne serais nullement accueilli avec des fleurs….
L’adjudant Moctar intervint :
- «Ne fais pas le con, hé ! Il faut aller avec eux. Tu as peur qu’ils te trouent la peau en cours de route ou quoi ?
- Bof ! Allons-y !
- Mettez-vous en tenue correcte, vous allez comparaître devant un officier.
- Non ! Si la gendarmerie était la gendarmerie telle qu’elle est connue, je ne serais pas là avec une aussi triste compagnie que la vôtre. Je vais comparaître comme ça, en tenue débraillée car je sens que bientôt, je n’aurais plus besoin de ces oripeaux-là. »
(…)

Sultane me pria de m’asseoir, ouvrit un énorme dossier déposé devant lui et me dit, sans préambule :
- « On vous soupçonne d’être sénégalais…Quelle… ?
- Le B1 m’a déjà posé cette question ; ça devient une idée fixe !
- Répondez !
- Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? (…)
- Selon nos informations, vous avez des parents au Sénégal…votre femme…
-… et mon fils sont nés là-bas ! (…) j’en ai aussi en France, au Gabon, en Côte d’ivoire et en Italie. Est-ce à dire que j’ai ces nationalités-là ?
- Bon. Connaissez-vous les FLAM ?
-Votre question n’est pas claire !
- Est-¬ce que vous connaissez les FLAM ?
- J’en ai entendu parler.
- Connaissez-vous quelqu’un de ce mouvement ?
- Je sais que des individus qu’on dit appartenir à ce mouvement avaient été arrêtés en septembre 1986, jugés, condamnés et incarcérés dans des prisons de l’intérieur du pays.
- Avez-vous un lien de parenté avec au moins l’un de ces individus ?
- Non !
- Et l’ex-commissaire Ly Mamadou, ancien membre du Comité Militaire de Redressement National ?
- Je ne sais même pas de quel patelin il est.
- Et pourtant tous les Ly sont de la même famille…
- Il y a des « Ly » au Mali, suis-je censé les connaître tous ?
- Lors de l’arrestation de ces « individus » (comme tu dis), beaucoup de gens ont constaté votre changement d’humeur ; vous étiez devenu mécontent et méconnaissable…
- Confrontez-moi avec ces « beaucoup de gens » !
- De sources dignes de foi, vous êtes membres des FLAM et vous teniez des réunions à Akjoujt…
- Ecoutez, mon lieutenant ! Je ne répondrais plus à aucune de vos questions
(…)

Le lieutenant sonna son planton et lui intima l’ordre de me ramener au poste de police.
J’étais furieux. Sénégalais, Membre des FLAM et quoi encore ? Demain, ils finiraient bien par m’accuser d’avoir attenté aux intérêts supérieurs de la nation. Ah ! La politique, je m’en étais toujours fichu comme de mon premier béret. »
(pages 143-147)

Le 4 juin 1989, Rachid Ly est convoqué une nouvelle fois auprès du lieutenant Sultane, dont l’expression du visage indiquait que l’instruction de son dossier était bouclée: toutes les charges qui étaient retenues contre lui sont abandonnées. L’officier lui signifia que « 60 jours d’arrêts de rigueur » lui étaient infligés « pour mauvaise manière de servir »

Deux jours plus tard, Rachid Ly est convoqué au service général de l’EHR, où on lui notifie, sans autre forme de procès, sa « radiation » de la gendarmerie qui, en cette triste année 1989, avait fait les bouchées doubles pour se débarrasser de tous ses éléments non maures :

« Le 6 juin, je fus encore convoqué mais cette fois par le Service général de l’EHR. J’y allai sans escorte, ce qui me fit comprendre que le dénouement était arrivé. Je n’avais fini de mettre les deux pieds dans le bureau du Chef de Service (…)que ce dernier poussa devant moi ma décision de révocation de la Gendarmerie Nationale. Il s’agissait plutôt d’un message court signé du Chef d’Etat-major (…) et spécifiant que le gendarme de 4ème Echelon Ly, matricule 2506, était radié du Corps pour mauvaise manière de servir (…) En sortant, je tombai sur un adjudant qui me fit une remontrance acerbe :
- « vous ne voyez pas que vous passez à côté d’un gradé ?!
- Excusez¬-moi ! Depuis quelque temps, je ne vois même pas les étoiles du ciel à plus forte raison celles qui tiennent sur les épaules d’un humain. » (pages 195-1956)

Les évènements sanglants de 1989 restent plus que jamais gravés dans la mémoire de millions de Mauritaniens et de Sénégalais, victimes de l’aveuglement et de l’inconscience d’hommes politiques qui, en fouinant dans les bas-fonds de l’ethnicité et des identités grégaires, ont dangereusement ethnicisé l’Etat.

En Mauritanie, on sait ce que l’Etat fit de ses citoyens « négro-mauritaniens »: licenciements massifs des soi-disant sénégalais, déportations, exactions dans le sud de la Mauritanie, dont les charniers n’ont pas encore livré tous leurs secrets etc.

Les cris d’orfraie offensés des démocrates qui militaient pour une Mauritanie plurielle n’avaient pas réussi à infléchir la trajectoire de l’Etat mauritanien qui pataugeait gaiement et insouciamment dans les eaux troubles de l’ethnicisme, de l’exaltation d’une identité mono-ethnique, dont les idéologues étaient tout yeux tout oreilles pour Saddam Hussein, l’ancien maître de Bagdad.

Tout le mérite de Rachid est d’avoir écrit un livre de témoignage sur cette page sombre de l’histoire politique de la Mauritanie. Par devoir de mémoire et pour les générations futures. Pour que plus jamais, en Mauritanie, on ne définisse l’Humanité au taux de mélanine, à la coloration épidermique.


Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno) :
Paris, 02 novembre 2008.


1989, Gendarme en Mauritanie - Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno)

Ibrahima Moctar SARR à Paris le Mardi 28 Avril 2009




Ibrahima Moctar SARR, Président de l'Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) sera à Paris le Mardi 28 Avril 2009, dans le cadre d'une tournée européenne et américaine.

Le Programme de son séjour en France sera très bientôt publié.


Paris, le 25 Avril 2009
Le Bureau de la Section AJD/MR France

Le député Ould Mini réagit au communiqué du bureau de l’Assemblée Nationale




«Le bureau de l’assemblée nationale doit être équilibré dans ses positions relatives aux parlementaires et ne pas occulter notamment la répression dont ont été victimes des parlementaires mauritaniens et mauritaniennes, arborant leur écharpe» a déclaré le 24 avril le président du Groupe parlementaire RFD à l’Assemblée nationale le député Abderrahmane Ould Mini.


Le député Ould Mini réagissait au communiqué du bureau l’assemblée nationale mauritanienne qui a condamné le 23 avril «l’usage de l’hémicycle de cette chambre, réservé aux débats parlementaires à des fins politiques» lors d’un sit-in, organisé le 21 avril par le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) et le Rassemblement des Forces démocratiques (RFD) pour protester contre la répression par la police d’une manifestation des femmes opposées au calendrier électoral de la junte militaire.
"L’hémicycle est strictement réservé aux débats parlementaire en période de session", rappelle le bureau dans son communiqué qui indique sur un ton menaçant, que « dorénavant toutes les dispositions réglementaires de nature à garantir la sécurité, la quiétude et l’inviolabilité de la chambre basse seront prises ».
«Nous sommes des parlementaires et le parlementaire a un contrat moral avec son électeur et non pas avec un général», a indiqué le député Ould Mini. «Je rappelle à mes collègues du bureau de l’assemblée que Messaoud Ould Boulkheir (qui a dirigé le sit-in, ndlr) est bien président de l’Assemblée et qu’il peut y accéder quand il veut. Je leur rappelle aussi qu’ils ne peuvent parler de Constitution, laquelle, a été décapitée par le coup d’Etat.»a-t-il ajouté.

vendredi 24 avril 2009

Mauritanie : la question noire au cœur du déshonneur politique

Le noir mauritanien et particulièrement le peul n'a jamais été dans son histoire un chasseur de second rôle et encore moins un courtisan au trône éphémère, d’ailleurs les paroles prophétiques du vieux peul baaba Demmba décrivent bien la confusion pour ne pas dire l’agitation sur la question noire dans la Mauritanie actuelle, je le cite :" Le noir mauritanien ne doit jamais perdre le sens de l'indignation à défaut de perdre parfois sa dignité".

Par : Oumar Moussa N’DIAYE



Comment un peuple peut-il gober ses souffrances, ses années de lutte et de sacrifices au profit des promesses et des engagements d’un homme qui a toujours usé et abusé de la trahison pour arriver au pouvoir, je pensais que mon peuple avait retenu les leçons du passé mais je m’aperçois que les marchands d’âme continuent de vendre l’honneur des noirs aux assassins de l’espoir ?

Comment peut-on accorder un crédit au pardon d’un président qui vient vendre ses promesses de campagnes et solliciter le vote de ceux qui ont été les victimes oubliés et ignorés de la nation ?


La question noire en Mauritanie ne doit pas être au cœur du déshonneur politique et encore moins se solutionner par des coups de mesurettes pour s’asseoir sur la profondeur de ses exigences.

Si ma mémoire est bonne l’amnestie des martyrs noirs a été voté par le parlement et entériné par le sénat à l’époque de Taya, alors il va falloir faire de même pour résoudre la question des refugiés, des exilés, des spoliés, des oubliés et de laisser pour compte en un mot être juste face à tous les mauritaniens.

S’il n’est pas interdit de pardonner au nom de la vérité et de la réparation, le noir mauritanien doit apprendre à se servir de sa mémoire pour graduer ses souffrances et ses malheurs afin de comprendre celui qui est capable de porter ses attentes et non se conformer aux schémas écris d’avance. Le vote noir n’est pas un vote des silencieux ou le vote d’une minorité mendiante et encore moins un vote des eternels consciencieux.

Il n’est pas inscrit que la magistrature suprême est beïdane et que les miettes du pouvoir sont aux noirs, curieux destin d’une nation où la figuration en politique est une machination sublimée pour ne pas dire convoitée. Les élections passent et les questions essentielles restent sans réponses en Mauritanie, ce qui est frappant dans cette élection c’est la similitude avec les pratiques de Taya, confisquer un pouvoir pour satisfaire un désir personnel, démissionner de son uniforme militaire pour retrouver un pouvoir civil au nom de la démocratie mensongère, croire à ce scénario dictatorial est une insulte à la démocratie et à ses principes.

La Mauritanie ne manque pas de prétendants au pouvoir mais elle souffre gravement des patriotes sensés de résoudre ses maux en profondeur en s’élevant au-delà de la race, de l’ethnie, du clan, de caste et d’élans partisans. Dans ces moments de confusion, d’agitation et de sollicitation le noir mauritanien ne doit pas vendre son âme au diable et encore moins sa dignité et celle de ses semblables au marchands de rêve et d’illusion qui finira par des pleurs et regrets eternels, qui commencent à peser sur les générations déjà sacrifiées par les erreurs et les combines partisanes de certains de ses anciens.

Si la Mauritanie reste indivisible, on ne peut en dire autant pour certains de ses dirigeants dans l’exercice de la conquête du pouvoir. La question noire est loin d’être réglée et sa majorité silencieuse n’est pas à vendre et ne sera jamais à vendre au profit des ambitions personnelles ou partisanes, je termine par ce bel adage peul « Celui qui n'a pas conçu le cerveau, ne pourra pas étouffer les vertus de sa substance ».


Oumar Moussa N'DIAYE

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jeudi 23 avril 2009

Trois manifestations du FNDD autorisées, cet après-midi à Nouakchott




Conférence de presse des femmes du FNDD

Les femmes du FNDD ont tenu jeudi, aux environs de 13 H, une conférence de presse dans le siège de l’UNAD, au cours de laquelle elles ont déclaré tenir un sit-in permanent, jusqu’à obtenir ce qu’elles ont appelé «l’échec du coup d’Etat».


Elle ont également annoncé que les autorités administratives ont autorisé trois marches du FNDD qui devraient avoir lieu cet après-midi aux environs de 16 heures.
Les marches de cet après-midi seront déclenchées à partir des trois Moughataâ de la capitale, notamment Toujounine(Tensweilim), Teyarett et Elmina pour converger vers le stade de la capitale.
Par ailleurs, plusieurs oratrices se sont succédé à la parole, pour fustiger « l’agenda électoral unilatéral » du général Ould Abdel Aziz. Elles ont aussi condamné, énergiquement, la répression par la police, samedi dernier, de la marche des « femmes démocratiques » qui devraient remettre une lettre de protestation contre l’agenda des militaires à la représentante résidente des Nations Unies à Nouakchott.
L’ancienne ministre de Ould Cheikh Abdallahi, Fatimettou Mint Khattry a indiqué, au cours de son intervention, que les femmes sont à l’avant-garde du combat pacifiuque visant à tenir en échec le coup d’Etat du 6 août 2008.

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Départ d'un convoi de 357 réfugiés mauritaniens de Dakar

Dakar, Sénégal (PANA) - Le 44ème convoi du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a quitté jeudi matin le Sénégal pour la Mauritanie, avec 357 réfugiés, portant à plus de 10.000 le nombre de réfugiés mauritaniens rapatriés depuis janvier 2008 du Sénégal, où ils étaient installés, pour certains, depuis vingt ans, indique un communiqué du HCR transmis à la PANA.

"C'est une nouvelle réjouissante. C'est aussi la preuve qu'à force de bonne volonté et d'abnégation, nous pouvons redonner espoir à ceux qui ont tout abandonné et fui leur pays sous la contrainte. C'est enfin, pour nous, un encouragement à poursuivre nos efforts en vue de ramener chez eux, dans la dignité et la sécurité, davantage de Mauritaniens (…)", souligne dans ce communqiué le représentant régional adjoint du HCR pour l'Afrique de l'Ouest, Rufin Gilbert Loubaki.

Entre 1989 et 1991, plusieurs milliers de Négro-Mauritaniens avaient fui des violences inter-ethniques sévissant dans leur pays d'origine et trouvé refuge au Sénégal et au Mali.

En janvier 2008, le HCR a entrepris le rapatriement volontaire des réfugiés mauritaniens disséminés sur plus de 250 sites dans la vallée du fleuve Sénégal, au nord du Sénégal. Depuis, plus de 10.000 d'entre eux sont donc retournés par la voie fluviale en Mauritanie avec l'assistance du HCR.

"Quinze mois après le début de l'opération de rapatriement volontaire, l'engouement des réfugiés à retourner en Mauritanie est demeuré intact. C'est la parfaite illustration de la célèbre formule: Rien ne vaut chez-soi", commente Nsona Vela Do Nascimento, responsable du rapatriement pour le HCR à Richard-Toll, dans la vallée du fleuve Sénégal.

En Mauritanie, la plupart des rapatriés sont installés sur une cinquantaine de sites, où ils reçoivent l'assistance du HCR, du Programme alimentaire mondial (PAM), du gouvernement mauritanien à travers notamment le Service national d'état-civil et l'Agence nationale d'appui et d'insertion des réfugiés (ANAIR), des ONG et des autorités locales. Sur place dans leur pays, les rapatriés satisfont aux formalités de l'état-civil leur permettant d'acquérir la carte d'identité nationale. En vue de leur réintégration socio-économique, ils reçoivent des biens d'équipement domestique et bénéficient d'une assistance incluant, entre autre, une aide à la construction d'abris permanents, l'approvisionnement en eau, des activités génératrices de revenus, selon le HCR.

Les statistiques montrent que ces rapatriés forment une population jeune à prédominance féminine. Il reste encore 29.000 réfugiés mauritaniens au Sénégal, dont 19.000 devraient opter pour un rapatriement volontaire dans les mois à venir et 10.000 autres pour une intégration au Sénégal, où ils sont installés, pour la plupart, depuis deux décennies.

L'opération actuelle de rapatriement s'effectue dans le cadre d'un Accord tripartite signé le 12 novembre 2007 à Nouakchott entre la Mauritanie (pays d'origine des réfugiés), le Sénégal (pays d'asile) et le HCR, signale-t-on.

On dénombre par ailleurs quelque 12.000 réfugiés mauritaniens au Mali. Le HCR procède actuellement à l'identification et à l'enregistrement de ces derniers dans la perspective de leur rapatriement volontaire en Mauritanie.

Dakar - 23/04/2009

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Passif Humanitaire:Déclaration conjointe AVOMM-OCVIDH




L'AVOMM et l'OCVIDH sont profondément déçues par le contenu du protocole d'accord liant le COVIRE à l'Etat mauritanien.

Toutefois nous comprenons aujourd’hui, pourquoi les représentants de nos organisations qui se sont rendus à Nouakchott et ont organisé plusieurs rencontres avec les responsables du COVIRE, en vue de connaître la teneur de cette convention, se soient heurtés à un refus total de révéler le moindre indice sur cet accord.

Nous considérons que les intérêts des victimes ont été bradés, que les espoirs portés par deux décennies de combat acharné et de souffrances consenties ont été trahis. Nous déplorons que le COVIRE ait été associé à cette mascarade.

L'OCVIDH et l'AVOMM, comme déjà souligné au Général Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouakchott, rejettent tout règlement en catimini du Passif humanitaire. Un règlement qui doit impliquer tous les acteurs concernés, en l’occurrence les ONG, en Mauritanie et à l’extérieur, qui ont porté sans relâche, la lutte contre l’impunité.

Elles constatent que le fondement même du protocole d'accord repose sur un chantage dont les termes font du renoncement à toute poursuite, un préalable à toute indemnisation. Ce qui est inadmissible.

Elles avaient salué, comme avancées notoires, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans les événements par l’ancien Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi ainsi que le récent discours de Kaédi du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, Président du HCE ainsi que la prière organisée à cette occasion et considèrent que le principe de l'indemnisation est louable.

Mais l'OCVIDH et l'AVOMM appellent à un règlement juste et équitable conformément aux normes internationales.

En conséquence, les organisations signataires renouvellent leur exigence de la mise sur pied d'une Commission Nationale Indépendante à même d'appréhender les dimensions de la tragédie, les responsabilités individuelles et collectives, la complexité de la question et y apporter des réponses adéquates.



L'AVOMM et l'OCVIDH

- dénoncent avec la dernière énergie ce protocole d'accord inique

- rappellent que cette solution du Passif humanitaire ne saurait mettre à l'abri des criminels notoires dans un Etat de droit

- Invitent à un réexamen rapide et total de la douloureuse question du Passif humanitaire en vue de lui trouver une issue juste et satisfaisante pour toutes les victimes.





Fait à Paris le 23 avril 2009



Ousmane Abdoul SARR --------------------------------------- Abdoul Aziz SOUMARE

Président de l’AVOMM-------------------------------------------Président de l’OCVIDH

Veuves mauritaniennes en éxil / Passif humanitaire

Communiqué

Nous, veuves mauritaniennes résidant en France et aux Etats-Unis, avons pris connaissance, par la voie des médias, de la démarche du Général putchiste, Mohamed ould Abdoul Aziz, tendant à monnayer la mémoire de nos morts.

Nous rejettons avec force une telle démarche indécente, dédaigneuse et irrespectueuse à l’endroit de nos défunts maris.

Nous réiterons notre ferme volonté et notre détermination inébranlable à poursuivre le dossier afin que toute la lumière soit faite et que les principaux coupables de ces crimes odieux à caractère raciste soient traduits en justice.

Enfin nous appelons nos con-soeurs de l’intérieur à se ressaisir et à faire preuve de plus de clairvoyance et de vigilance.

Les Veuves mauritaniennes en exil
New York 22 avril 2009

mercredi 22 avril 2009

Les FLAM sur 3 ATELESUD ce lundi 28 avril 2009 à 22heures 15, heure de Paris




Ibrahima Diallo Secrétaire à la Communication et à la Presse des FLAM-Europe de l'Ouest sera l'invité de la Grande Interview de 3 A Télésud.
Le camarade secrétaire à la communication et à la Presse reviendra avec Elie Smith sur la situation qui prévaut en Mauritanie,
la question de la cohabitation et le combat des FLAM.

Vous pourrez suivre les FLAM-Europe de l'Ouest ce lundi 27 avril 2009 à partir de 22h15 (20H15 GMT), sur les fréquences des opérateurs suivants

En France :
OrageTV 380
neuf TV 559
Numéricable 97
Noos TV 79
FreeTV 167
En Europe et dans le bassin méditerranéen : via le satellite Hotbird 6
En Afrique subsaharienne : sur Canal Horizon et le satellite NSS7
En Amérique du Nord : via Dish Network

La lutte continue.

Souleymane Bal

Département communication et Presse

F.L.A.M Europe de l’Ouest.

Brève objection au dialogue avec Al Qaida prôné par l'universitaire et chef de la diplomatie putschiste Mr Ould Mohamedou.

Bonjour chers amis,

mercredi 22 avril 2009

Brève objection au dialogue avec Al Qaida prôné par l'universitaire et chef de la diplomatie putschiste Mr Ould Mohamedou.

(NB : En raison du hacking de la semaine passée, la version originale du blog ne serait plus accessible qu'avec le browser Firefox ! Merci)


Dans un article intitulé « le temps de parler à Al-Qaeda ?» publié en 2005 par le journal américain The Boston Globe, L'universitaire et MAEC de la junte Mr ould Mohamedou aura préconisé, le plus académiquement du monde, que les USA entament un dialogue constructif avec Al Qaida pour mettre fin à la spirale sans fin de la violence terroriste islamiste ! Mais, le professeur-diplomate Mr Ould Mouhamedou semblerait feindre de croire qu'Al Qaida ce faisant accepterait de scier la branche sur laquelle elle serait assise soit renoncer au châtiment du grand Satan pervers américain.Autant alors lui demander de renier l'essence et les raisons d'être sacrées même de son idéal djihadiste ! Et ce serait aussi se méprendre lourdement sur la psychologie des "decisions makers" américains!

Il semblerait aussi avoir oublié les conditions voire les exigences outrancièrement maximalistes de cette organisation qui sont :..........................................................

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Copyright © Vindicte-le blog de Khalil Balla GUEYE
Juste pour donner un sens à cette brève et évanescente vie
Li Lâhi we li el Watan.

Sans plus ! KBG



Les Sud-Africains votent, Jacob Zuma grand favori à la présidence

Les Sud-Africains votent, Jacob Zuma grand favori à la présidence

JOHANNESBURG (AFP) - 22/04/2009 13h51

Le chef du Congrès national africain (ANC) Jacob Zuma vote le 22 avril 2009 à Nkandla

Le chef du Congrès national africain (ANC) Jacob Zuma vote le 22 avril 2009 à Nkandla

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Les Sud-Africains votaient mercredi pour des élections générales qui devraient porter le populaire et controversé Jacob Zuma à la présidence d'un pays toujours miné par une immense pauvreté, quinze ans après la chute de l'apartheid. lire le dossier

Le vote a débuté à 05H00 GMT pour ce quatrième scrutin national depuis l'avènement de la démocratie. Plus de 23 millions d'électeurs doivent renouveler l'Assemblée nationale et les parlements provinciaux.

Le chef du Congrès national africain (ANC) Jacob Zuma vote le 22 avril 2009 à Nkandla

Le premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, vote le 22 avril 2009 à Johannesburg

Le chef du Congrès national africain (ANC) Jacob Zuma vote le 22 avril 2009 à Nkandla

Des électeurs font la queue pour voter le 22 avril 2009 à Khayelitsha

Dans une ambiance de fête, des files d'attente s'étaient formées dès avant l'aube devant les quelque 20.000 bureaux de vote du pays.

"Je voulais être la première à voter pour pouvoir rentrer à la maison et écouter à la radio l'évolution des scores de mon parti", a expliqué à l'AFP Ntombi Mthetho, 46 ans, une habitante d'Alexandra, township du centre de Johannesburg.

Dans le quartier résidentiel de Houghton, une foule de journalistes et de curieux ont patienté des heures pour voir le héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, accomplir son devoir de citoyen.

Très frêle mais souriant, le Nobel de la Paix, 90 ans, a glissé son bulletin avec peine dans l'urne, avant de repartir vers sa voiture, appuyé sur le bras d'un responsable provincial.

Des centaines de personnes également attendaient Jacob Zuma dans son village natal de Nkandla, en pays zoulou. Le chef du Congrès national africain (ANC), le parti ultramajoritaire depuis les premières élections multiraciales en 1994, a été accueilli par les chants et danses d'une foule tout acquise.

Pour ce 4e scrutin, l'ANC, au pouvoir depuis 1994, fait figure de grand favori avec plus de 60% des intentions de vote. Jacob Zuma, 67 ans, est donc assuré d'être élu président de la République par les nouveaux députés.

L'arrivée du tribun zoulou à la tête de l'Etat couronne des mois d'une grave crise politique née de l'affrontement entre ses partisans, appuyés par les syndicats et le Parti communiste, et ceux de l'ex-président Thabo Mbeki.

Ce dernier, renvoyé de la direction de l'ANC en décembre 2007, était contraint neuf mois plus tard de démissionner de la présidence, après neuf ans à la tête du pays.

Jacob Zuma a quant à lui bénéficié juste avant le scrutin d'un abandon des poursuites pour corruption à son encontre, en raison d'abus de pouvoir dont il a été victime pendant une enquête de huit années.

La campagne a été dominée par ces démêlés judiciaires, au détriment des énormes enjeux sociaux auxquels le pays fait face.

Plus de 43% des 48,5 millions de citoyens de la première économie du continent vivent toujours avec moins de deux dollars par jour. Le chômage frôle les 40%, et 300.000 emplois sont menacés par la crise mondiale.

Jacob Zuma a promis de lutter contre ces fléaux mais sa mission sera compliquée par le ralentissement de l'économie. Après des années de croissance soutenue, l'Afrique du Sud a enregistré au dernier trimestre 2008 une contraction de 1,8% de son produit intérieur brut.

Les différents partis d'opposition ont bien tenté de capitaliser sur les échecs de l'ANC et les doutes entourant l'intégrité de Jacob Zuma, mais ils semblent condamnés aux seconds rôles.

L'apparition en décembre du Congrès du Peuple (Cope), formé par des dissidents de l'ANC proches de Thabo Mbeki, avait suscité l'espoir d'une ouverture du jeu politique. Mais le parti n'est crédité que de 7 à 12% des intentions de vote.

Quant à l'Alliance démocratique (DA), ancienne opposition parlementaire sous l'apartheid, elle peine à convaincre les électeurs noirs. Elle pourrait toutefois remporter la province du Western Cape (ouest), où Blancs et métis sont majoritaires.

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© 2009 AFP

ANALYSES / OPINIONS: Quand les minorités dirigent.

ANALYSES / OPINIONS: Quand les minorités dirigent.

Chez -  Nous

Par : Thierno Tandia
Massy - France

Militaires, constitution, démocratie, politique voire ethnie, n’assiste-t-on pas à des alternances atypiques pour les uns, symboliques pour certains mais historiques pour d’autres ? des surprises pour l’avenir. Cette trajectoire de l’aventure politique mauritanienne n’est elle pas quelque part le point apical d’un certain pourrissement des victoires volées et surtout des trahisons abortives des luttes politiques ? La propulsion de SIDIOCA au-devant de la scène avec une célérité que jamais encore un homme politique n’a atteinte vient confirmer cette bizarrerie que beaucoup s’étonnent du tournant et de l’aboutissement partiel des événements. Accéder à la magistrature suprême sans aucun substratum que les autres peinent à réaliser, tient de l’impossible ou bien il faut avoir du « tachdid » galvanisé à propulsion militaire. Alors le deal est béni par les tenants de la perfection !



La théâtralité était trop bien fonctionnelle que l’élu a rendu la monnaie en « généralisant » ses catapultes, personne n’a bronché. Ce n’est pas tout, il partage le pouvoir avec ZOZ qui sort tout droit de banque centrale sans logiciel formaté au MINT, mais cet l’argent l’argent qui est le piédestal, bonjour la primature. Et notre MOB national de tous les combats de libération a mordu l’appât pour le perchoir d’une assemblée dont il n’est qu’une minorité. Enfin, MB hérite du sénat, chambre à résonance inaudible, mais qui se révèle aujourd’hui être la roue de secours de la voie tracée par les kakis, depuis le début. Ces militaires qui sont une minorité, détiennent des dossiers scandaleux et compromettant pour ceux qui avaient géré ou collaboré aux différents chapitres enchevêtrés, mais aussi pour eux-mêmes.


La plupart de ceux qui étaient de tous les combats ont trahi la cause ou mal négocié le tournant, désemparés, voulant à tout prix leur part du « ngato », certains dont le poids politique est moindre se retrouvent dans les écheveaux de l’Etat, avec beaucoup de postes ministériels. On nous dira que çà c’est faire de la politique, c’est vrai le camarade Kouchner est passé par là, à dieu les idéaux. Mais quand les militaires aussi sont sortis de leur de leur « réserve », une minorité forte, l’hallali regroupa toux ceux qui avaient goûté et maintenant dégoûté. La démocratie par là, la constitution par ci, SIDIOCA se trouva entre deux feux, ceux qui on fait de lui le président qu’il fut et ceux-là qui ont contribué à sa défection, cette race ne reconnaîtra jamais cette responsabilité, tous les dieux des principes y participent ! Apparemment Sidi fait semblant, mais au fond il sait ! La page est tournée.

Alors peut-on barrer le chemin à cette minorité civilisée dont la carrière n’est quemilitaire, c’est vrai nous ne sommes plus sur les mêmes longueurs d’onde. Mais l’alternance qui nous échappa aux présidentielles passées avec bien sûr la complicité de ceux regrettent aujourd’hui pourra t-elle être rectifiée ? Oui la victoire est possible, pourquoi pas. En attendant MB inscrit une page de l’histoire présidente de la Mauritanie.

Thierno Tandia
Massy



Note : Source : Thierno Tandia - Le 22 Avril 2009


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Ma candidature est enfin celle de l’avenir, l’avenir qui se construit aujourd’hui.


Il nous faut pour cela, nous engager courageusement dans une politique de vastes réformes dont la finalité recoupera toutes les dimensions de l’intégration nationale.



Ma candidature est enfin celle de l’avenir, l’avenir qui se construit aujourd’hui.
Déclaration de candidature

J’ai déposé le lundi 20 avril 2009 mon dossier de candidature à l’élection présidentielle du 6 juin 2009. Ma candidature a été parrainée par des conseillers et maires appartenant aux 13 régions que compte notre pays. Je voudrais rendre à ces élus locaux un hommage appuyé pour la confiance qu’ils m’ont accordée.

J’ai déposé cet acte volontaire et mûrement réfléchi, pour donner une chance au dialogue national, devenu impossible, en raison de la position figée des acteurs politiques et qui risque de tenir le pays en otage.

Ma candidature est donc avant tout celle du devoir, pour rendre possible le dialogue politique indispensable à la paix civile et au développement de notre pays.

Ma candidature est aussi celle de l’espoir, qu’une autre politique est possible et que le peuple mauritanien mérite une alternative face à l’immobilisme des parties en conflit.

Ma candidature est enfin celle de l’avenir, l’avenir qui se construit aujourd’hui. J’ai donc décidé de dédier cette candidature à la jeunesse mauritanienne. Cette jeunesse mauritanienne légitimement inquiète et qui rêve d’une Mauritanie capable de lui offrir le bien être.

Il nous faut pour cela, nous engager courageusement dans une politique de vastes réformes dont la finalité recoupera toutes les dimensions de l’intégration nationale.

La politique d’intégration nationale sera la pierre angulaire de mon programme. Il nous faut rebâtir la maison mauritanienne sur la base des valeurs fortes et partagées que sont : l’Islam, l’unité nationale, la justice, la démocratie et le développement économique dans l’équité. Nous le devons à l’avenir, nous le devons à notre jeunesse, nous le devons à nous-mêmes.

C’est tout un programme que j’aurais l’occasion de vous présenter dans les prochains jours.

Je vous remercie.


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Présidentielle : Ibrahima SARR appel au vote [vidéo]



Présidentielle : Ibrahima SARR appel au vote [vidéo]
Le Président de l'AJD/MR sortait du Conseil Constitutionnel ce 21AVRIL 2009 où il venait de déposer sa candidature à l'élection présidentielle du 6 juin 2009 en Mauritanie.

Pour découvrir en exclusivité sur Youtube cette vidéo où IbrahimaMoctar SARR, Président de l'Alliance pour la Justice et laDémocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) appelle les mauritaniens à "aller voter, c'est leur droit le plus absolu".

http://www.youtube.com/watch?v=6WW79jI9ePQ


SERVICE COMMUNICATION DE L'AJD/MR


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mardi 21 avril 2009

La déclaration signée par AVOMM, AFMAF, OCVIDH et FLAM lors de la manifestation du 26 avril 2008, à Paris


La situation économique catastrophique a plongé les masses populaires dans la précarité totale, créant ainsi le désespoir de la classe moyenne, au point que lors des manifestations, on entend des signes de désespoir, prônant le retour de Ould Taya. Nous constatons un mépris réel du gouvernement en place par rapport à la question de l’impunité et du passif humanitaire et doutons de la volonté du pouvoir actuel de créer les conditions réelles d’une juste et équitable cohabitation entre les différentes composantes nationales. Le fragile espoir né des élections est en train de se transformer en désespoir. Le pire est à craindre aujourd’hui, après des années de cauchemar, pour la Communauté noire-africaine.



La presidente de AFMAF lisant la déclaration à l'ambassade de la RIM
La presidente de AFMAF lisant la déclaration à l'ambassade de la RIM
Déclaration

En avril 1989, la volonté politique du régime du dictateur Ould Taya a pris un tournant, dans sa logique d’épuration ethnique avec des proportions sans précédent, dans l’histoire politique de la Mauritanie indépendante. Avril 1989 fut ainsi le résultat d’un système politique dont l’objectif fondamental est de faire de la Mauritanie un pays exclusivement arabe, donc débarrassée de sa composante négro-africaine. Le caractère raciste du système, même sous des gouvernements modérés, n’a fait aucun doute. Ould Taya, avec son dispositif militaro-policier encadré par un nationalisme arabe pervers, a mis en œuvre une machine de guerre tournée contre ses compatriotes, dépossédés de leur citoyenneté, de leur identité et de leur humanité.

Des dates symboliques ont marqué à jamais la mémoire des veuves et des orphelins de la Communauté noire-africaine, par la violence des pratiques de répression, d’emprisonnement, de torture et de mise à mort avec comme ultime solution, la déportation de centaines de milliers de Mauritaniens noirs au Sénégal et au Mali.

1986 : publication du manifeste des négro-africains opprimés par les FLAM, des centaines d’arrestation s’ensuivirent par l’instauration d’une politique de Terreur et d’état de siège dans toute la vallée du Fleuve. La chasse au Noir-africain fut l’effet marquant de cet acte politique dont l’exigence revendicative a interpellé le régime de Ould Taya, dans le but de faire cesser la discrimination, l’oppression et l’exclusion d’une entité humaine, partie intégrante de la Communauté nationale. Parmi les prisonniers qui ont laissé leur vie dans le mouroir de Oualata : L’écrivain Tène Youssouf Guèye, Djigo Tafsirou, BA Alassane Oumar, BA Abdoul Khoudouss

1987 : sous l’accusation de complot, plusieurs officiers, sous-officiers et soldats Noirs-africains furent arrêtés et emprisonnés. A la suite d’un procès trois lieutenants furent condamnés et exécutés le 6 décembre 1987 : BA Seydi, SY Saïdou et Sarr Amadou. D’autres furent enfermés dans le cachot le plus tristement célèbre : la prison de Oualata.

1989 : un prétexte forgé de toutes pièces (un banal accrochage de routine entre éleveurs sénégalais et agriculteurs mauritaniens) fut l’opportunité rêvée pour engager une entreprise nationale d’expulsion des citoyens mauritaniens Noirs-africains vers le Sénégal et le Mali. C’est ainsi que la déportation massive a été opérée avec violence et barbarie, provoquant ainsi des morts et des handicapés à vie, ayant comme conséquence, une déchirure profonde au sein de la Communauté noire-africaine. La nature terrible et inqualifiable du régime de Taya ne laissait aucune lueur d’espoir à la Communauté noire-africaine.

1990 : La logique des arrestations arbitraires des militaires et des civils s’est accentuée sur toute l’étendue du territoire. Il y a eu ainsi une généralisation des emprisonnements et des tortures les plus odieuses sur toutes les catégories sociales de la Communauté noire africaine.

1991 : insatisfait des chiffres des morts et des déportés, le régime raciste récidiva le prétexte du coup d’Etat de soldats négro-africains, d’où la deuxième occasion d’une opération d’épuration des soldats noirs de l’armée. Dans sa folie meurtrière, le régime de Ould Taya a pourchassé les militaires noirs-africains, par des méthodes cyniques et inhumaines dont l’arbitraire et la férocité défient l’imagination : exécutions sommaires, soldats brûlés vifs, sévices indescriptibles, militaires jetés vivants dans des fosses, entassement dans des espaces où la respiration est impossible jusqu’à ce que mort s’ensuive. Telle fut la situation tragique des soldats noirs-africains à la suite de ce prétendu coup de force, qui a servi, assurément de prétexte à l’épuration de la Communauté noire-africaine de l’Armée nationale, de la Marine nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Garde nationale, de la Police nationale et des Douanes. 513 militaires sont morts sous la torture et d’autres, par des exécutions extra-judiciaires tout le long de la Vallée, civils comme militaires. Aucun corps n’a été épargné, aucune catégorie sociale ne fût non plus à l’abri de cette logique systématique d’extermination, d’humiliation et d’anéantissement de tout un ensemble humain désormais indexé et voué à la mort et à l’exil.

Bref, de 1986 à son éviction du pouvoir en août 2005, le régime de Ould Taya, a fait subir à la Communauté noire-africaine un calvaire dont l’inhumanité est à inscrire dans la liste des systèmes les plus odieux qui ont caractérisé la criminalité politique à l’échelle de l’Histoire de l’Humanité.

Après la transition opérée par le Colonel Ely Ould Mohamed VALL, en ce mois d’août 2005, compagnon de route du Président Ould Taya et tristement célèbre Directeur de la Sûreté, l’espoir était plus ou moins permis. Ely, acteur de premier plan des années de barbarie, et architecte hors pair du système policier et tortionnaire a, sous la pression internationale, quitté le pouvoir après l’organisation d’élections plurielles jugées démocratiques. C’est à la suite de ces élections de mars 2007, que le candidat Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi a été élu Président.

Le 29 juin 2007, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, à travers un discours solennel, lançait le démarrage de sa promesse électorale la plus importante dans le sens de la consolidation de l’unité nationale : le retour des déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali dans leur pays et la résolution du passif humanitaire.

Dans le souci de réussir ce challenge et d’associer tous les Mauritaniens à l’intérieur et à l’extérieur, Le Président Sidi a organisé à Nouakchott des journées de concertation nationales en présence de tous les acteurs politiques, de la société civile et des représentants des réfugiés et des déportés. Il a rencontré lors de ses voyages à l’extérieur (Paris et New-York), les représentants des organisations politiques et des associations mauritaniennes des Droits humains, encore en exil.

Tout en se félicitant de ces acquis et de la volonté politique affichée par le Président Sidi pour l’avènement d’une Mauritanie démocratique et réconciliée avec elle-même, nous exprimons nos inquiétudes sur la manière dont le retour des déportés s’effectue dans l’improvisation et l’impréparation, source de toutes les dérives (maisons et terres toujours occupées par des usurpateurs). Nous exprimons nos inquiétudes à l’égard du silence sur le passif humanitaire et les indemnisations des veuves et des orphelins. Par ailleurs nous exprimons aussi notre incompréhension devant les nominations sans considération d’équité, d’équilibre et de compétence qui continuent à pérenniser la logique de marginalisation des cadres noirs-africains. En dépit d’une volonté réelle de bon nombre de cadres issus de la diaspora, aucun geste n’a été fait à leur égard. Nous ne comprenons pas également la montée de l’insécurité qui semble entériner des pratiques d’impunité qui ont vu d’anciens tortionnaires décorés comme le tristement célèbre Commissaire Ould Deddahi.

La situation économique catastrophique a plongé les masses populaires dans la précarité totale, créant ainsi le désespoir de la classe moyenne, au point que lors des manifestations, on entend des signes de désespoir, prônant le retour de Ould Taya. Nous constatons un mépris réel du gouvernement en place par rapport à la question de l’impunité et du passif humanitaire et doutons de la volonté du pouvoir actuel de créer les conditions réelles d’une juste et équitable cohabitation entre les différentes composantes nationales. Le fragile espoir né des élections est en train de se transformer en désespoir. Le pire est à craindre aujourd’hui, après des années de cauchemar, pour la Communauté noire-africaine.

Nous, organisations mauritaniennes, attirons l’attention du Président Sidi et de son gouvernement du risque de chaos qui guette le pays en cas de déception devant les immenses espoirs suscités par l’éviction de Ould Taya et l’avènement d’une ère nouvelle. Nous réitérons notre exigence fondamentale qui est de permettre à tous les citoyens mauritaniens de vivre dignement dans leur pays. Nous exigeons que la justice puisse faire son travail pour mettre fin au sentiment d’impunité, réclamons que les réfugiés soient réinstallés dans des conditions sécurisantes et dignes d’un vrai retour et qu’il soit permis aux veuves et aux orphelins de faire le travail de deuil. La fin de l’impunité passe par le jugement des tortionnaires et la réparation de l’injustice subie par des milliers de Mauritaniens noirs par des indemnisations conséquentes. Si, le régime de Sidi ne répond pas aux attentes des victimes, il aura manqué le rendez-vous avec l’Histoire qui était tant attendu après la mise hors jeu de Ould Taya dont le règne fût marqué par le cynisme radical et inhumain.

A quand l’avènement d’une Mauritanie digne du respect et de la considération de toutes ses composantes et de la communauté internationale ?

Paris, le 26 avril 2008

Les signataires

AFMAF (Association des femmes mauritaniennes du Fleuve)

AVOMM (Association pour les veuves et orphelins des militaires mauritaniens)
http://www.avomm.com/index.php

OCVIDH (Organisation contre les violations des droits de l’Homme) http//www.ocvidh.org/

FLAM (Forces de libération africaines de Mauritanie)
http://www.flamnet.net/

Mardi 21 Avril 2009 - 08:28