vendredi 1 mai 2009

Fête du 1er mai : Les centrales syndicales contre le coup d’Etat demandent l’arrêt de " l’agenda électoral unilatéral"


Cliquer pour une photo plus grande

Les festivités commémoratives de la fête internationale du travail ont eu lieu, vendredi à Nouakchott, sous haute surveillance sécuritaire, eu égard à la crispation marquant le climat politique actuel du pays.
 

Plusieurs marches de forces ouvrières ont été organisées dans différents endroits de la capitale, notamment sur l’axe Jemal Abd Nasser, lieu traditionnel de la marche annuelle du1er mai. Dans ce cadre, la marche de la coordination des centrales syndicales contre le coup d’état, démarré à partir du carrefour de l’hôpital national, pour longer l’avenue Nasser.
Au cours de cette marche, les travailleurs ont scandé des slogans demandant l’arrêt immédiat de ce qu’ils ont appelé « l’agenda électoral unilatéral des militaire » et le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Ils ont également arboré des banderoles demandant l’amélioration des conditions de travail, notamment l’augmentation des salaires. 

Copyright © ANI

FORMATION DU GOUVERNEMENT : La composition intégrale de l’équipe de Souleymane Ndéné NDIAYE

NETTALI.NET - Voici la liste du nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. L’équipe est composée de 30 ministres dont 9 ministres d’Etat et 3 ministres délégués.

Cheikh Tidiane SY, Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de la décentralisation ;

Cheikh Tidiane Gadio, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères ; Bécaye Diop, Ministre d’Etat, Ministre des Forces armées ;

Maître Madické Niang, Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice ;

Abdoulaye Diop, Ministre d’Etat, Ministre des Finances ;

Oumar SARR, Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et, de l’Assainissement ;

Djibo Leïty Kâ, Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels ;

Habib SY, Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Organisations professionnelles ;

Karim Wade, ministre d’Etat, ministre de la coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures ;

Ndeye Khady Diop, ministre d’Etat, ministre de la famille, de la solidarité nationale, de la sécurité alimentaire, de l’entreprenariat féminin, de la microfinance et de la petite enfance ;

Abdourahim Agne, Ministre des Télécommunications, des TICS, des transports terrestres et des transports ferroviaires ;

Moustapha SOURANG, Ministre de l’Enseignement Supérieur, des Universités et des Centres Universitaires Régionaux (CUR) ;

Kalidou DIALLO, Ministre de l’Enseignement Préscolaire, de l’Elémentaire et du Moyen-secondaire ;

M. Samuel Améte SARR, Ministre de l’Energie et des biocarburants

Khoureichy Thiam, Ministre de l’économie maritime, de la pêche, et des transports maritimes ;

Thérèse Coumba Diop, Ministre de la santé, de la prévention et de l’hygiène publique ;

Fatou Gaye Sarr, Ministre de l’agriculture et de la pisciculture ;

Oumou khaïry Gueye Seck, Ministre de l’élevage ;

Aïda Mbodj, Ministre de la transformation alimentaire des produits agricoles ;

Serigne Modou Bousso Leye, Ministre de la Culture, de la Francophonie et des Langues nationales ;

Amadou Tidiane Bâ, Ministre de la recherche scientifique ;

Moussa Sakho, Ministre de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle ;

Mamadou Lamine Keita, Ministre de la jeunesse, des sports et des loisirs ;

Faustin Diatta, Ministre du Nepad et des relations avec le parlement ;

Sada Ndiaye, Ministre des Sénégalais de l’extérieur ;

Moustapha Guirassy, Ministre de la communication et porte-parole du gouvernement ;

Ibrahima Cissé, Ministre de l’Industrie, des Mines, et des Pme ;

Thierno Lô, Ministre de l’artisanat, du tourisme, et des relations avec le secteur privé et le secteur informel ;

Amadou Niang, Ministre du commerce ;

Abdoulaye Sow, Ministre délégué chargé du budget ;

Aliou Sow, Ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur, chargé des collectivités locales et de la décentralisation ;

Khadim Gueye, Ministre délégué chargé auprès du ministre de l’agriculture, chargé des organisations paysannes et de la syndicalisation des agriculteurs ;

Pape Ousmane Gueye, Secrétaire général du gouvernement

Auteur: Hassan    

CONDOLEANCES

                                    

Nous venons d'apprendre avec beaucoup de tristesse le décès de Coumba Hawa Diawara, la mère de notre camarade Boubou Simakha, chargé des affaires sociales de la Section AJD/MR France

Décès survenu ce matin à Nouakchott

le Bureau Politique National, le Conseil National, l’ensemble des militants et sympathisants de l’AJD/MR présentent leurs sincères condoléances  à toute la famille Simakha, Diawara de Boghé et Kaédi, prient le tout Puissant de bien vouloir l’accueillir en son saint paradis
Amiin.   

Le Bureau Politiqe de l'AJD/MR

Le 01 Mai 2009

Six partis mauritaniens soutiennent la candidature du général Aziz

Six partis mauritaniens soutiennent la candidature du général Aziz
Six partis politiques mauritaniens ont annoncé jeudi après-midi à Nouakchott leur soutien à la candidature du chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, à l'élection présidentielle prévue le 6 juin prochain. 

Il s'agit de l'Union pour la République (UPR), l'Union pour la démocratie et le progrès (UDP), l'Union du peuple mauritanien (UPM), le Parti républicain pour la démocratie et le renouveau (PRDR), le Renouveau démocratique (RD) et Hatem. Ces partis sont largement majoritaires dans les deux Chambres du Parlement, rappelle-t-on. 

S'exprimant au cours d'une conférence de presse, le président de UPR, le député Mohamed Ali Chérif, a déclaré que ce soutien est motivé par «les garanties de sécurité, de stabilité» offertes par le général Aziz. 
A cela s'ajoute «son engagement résolu dans la lutte contre la mauvaise gestion, les détournements, la gabegie et à poursuivre l'œuvre d'approfondissement de la démocratie et de la consolidation de l'Etat de droit". 

Auteur du coup d'Etat du 6 août dernier contre le président démocratiquement élu 17 mois plus tôt, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, le général Aziz a démissionné de ses fonctions officielles le 15 avril pour les besoins de sa Candidature, conformément à la Constitution. 
Copyright © Panapress

FNDD - RFD: Appel

FNDD - RFD: Appel
Militantes, Militants et tous les citoyens soucieux de l’avenir de la Nation sont invités à participer massivement aux activités suivantes : 


Mercredi 29 Avril: Sit-in des Elus, Ministres et présidents des partis devant le palais de justice en solidarité avec les détenus du front à 12H. 

Vendredi 1er Mai: Marche et meeting des centrales syndicales affiliées à la CFD à partir du Ministère du pétrole à 8H. 

Dimanche 3 Mai: Sit-in des femmes et des jeunes devant la TV Nationale à 11H. 

Lundi 4 Mai: marche à partir du CHN à l’espace des blocs rouges à 14H. 



الجبهة و التكتل 

نداء 


الجبهة والتكتل يدعوان المناضلات والمناضلين وجميع الغيورين على مستقبل الوطن للمشاركة بكثافة في الأنشطة التالية: 

الأربعاء 29 ابريل: اعتصام المنتخبين و الوزراء و رؤساء الأحزاب أمام قصر العدالة تضامنا مع مساجين الجبهة عند الساعة 12صباحا. 

الجمعة 1 مايو: مسيرة و مهرجان النقابات المنضوية تحت المنسقية انطلاقا من أمام وزارة النفط عند الساعة 8صباحا. 


الأحد 3 مايو: اعتصام النساء و الشباب أمام مباني التلفزة الوطنية عند الساعة 11صباحا. 

الاثنين 4 مايو: مسيرة من المستشفي الوطني إلي ساحة ابلوكات عند الساعة 14زوالا 
Copyright © FNDD-RFD

jeudi 30 avril 2009

Sénégal: un nouveau Premier ministre après le revers aux élections locales

DAKAR (AFP) - 30/04/2009 19h57

Souleymane Ndéné Ndiaye après sa nomination à la tête du gouvernement le 30 avril 2009

Souleymane Ndéné Ndiaye après sa nomination à la tête du gouvernement le 30 avril 2009

 

Agrandir le texteRéduire le texteImprimer

Cinq semaines après la percée de l'opposition aux élections locales au Sénégal, le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré et ses ministres ont démissionné jeudi, un proche du président Abdoulaye Wade devenant quelques heures plus tard le nouveau chef du gouvernement.

 

"Le président de la République vient de me faire la surprise de me désigner comme Premier ministre", a indiqué devant la presse, sur les marches du palais présidentiel, l'heureux élu, Souleymane Ndéné Ndiaye, 51 ans, avocat de profession et ministre sortant de l'Economie maritime.

 

"Surprise, car il avait un éventail de choix très important, mais ce n'est peut-être pas aussi une surprise pour avoir travaillé ici en tant que porte-parole, en tant que son directeur de cabinet et en ayant aussi milité dans le parti depuis une trentaine d'années", a-t-il précisé.

 

Il a annoncé que "demain (vendredi) au plus tard, la liste complète du prochain gouvernement" serait connue. Des "consultations" débuteront dans les "prochaines heures", a-t-il précisé.

 

Aucun porte-parole de l'opposition n'était immédiatement disponible pour réagir à cette nomination.

 

Un peu plus tôt dans la journée, le président Wade, 82 ans, au pouvoir depuis 2000, avait accepté la démission du très discret Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, en poste depuis juin 2007, et de son gouvernement.

 

"Le Premier ministre lui a demandé de le décharger de ses fonctions pour convenances personnelles, ce qui a été accepté par le président", a précisé à l'AFP le porte-parole du gouvernement sortant Abdou Aziz Sow.

 

Pour le directeur de la rédaction de l'hebdomadaire Nouvel Horizon Issa Sall, le chef de l'Etat n'avait pas un "choix très large" car "les ministres de son parti qui sont sortis victorieux des élections ne sont pas si nombreux". M. Ndiaye a été réélu à la mairie de Guinguinéo (centre).

 

Le nouveau Premier ministre est "un proche du président mais il peut avoir une politique d'ouverture", a estimé M. Sall.

 

Dans le même temps, le chef de l'Etat a entamé une procédure de révision de la Constitution en vue de créer un poste de vice-président, qui n'a jamais existé depuis l'indépendance en 1960 de cette ancienne colonie française.

 

Le nom de ce vice-président, tout comme sa place hiérarchique au sommet de l'Etat, fait l'objet de nombreuses spéculations.

 

Le texte créant ce poste sera déposé "en procédure d'urgence" pour adoption à l'Assemblée nationale, puis au Sénat, avant son adoption par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès "au plus tôt", selon M. Aziz Sow. Selon une source proche du dossier, "il y a un délai incompressible de deux semaines".

 

Les deux chambres sont largement acquises au pouvoir.

 

Un important remaniement ministériel était attendu après la percée de l'opposition aux élections locales du 22 mars, premier revers politique pour le pouvoir depuis 2000 et à trois ans de la présidentielle de 2012.

 

La coalition d'opposition "Benno Siggil Senegaal" ("S'unir pour un Sénégal debout" en ouolof) avait remporté plusieurs grandes villes du pays, dont Dakar, la capitale, mais aussi Saint-Louis et Louga (nord), Fatick et Diourbel (centre) et Mbour (ouest). Elle a également gagné la région de Dakar qui compte quelque 1,5 million d'inscrits.

 

Ce scrutin marquait le retour dans le jeu politique des principaux partis d'opposition qui avaient boycotté les législatives et sénatoriales d'il y a deux ans pour protester contre des fraudes présumées à la présidentielle de 2007 remportée par Abdoulaye Wade.

 

icôneicôneimprimer

© 2009 AFP

[ Derniere Minute ] Souleymane Ndene Ndiaye est nomme Premier Ministre du Senegal


L'information vient de tomber sur les ondes de la RFM. Souleymane Ndene Ndiaye est nommé nouveau Premier Ministre du Sénégal. Il devient ainsi le 6e Premier Ministre de l'Alternance et aussi le plus jeune. Pour rappel, l' ancien ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, des Transports maritimes, de la Pêche et de la Pisciculture est l'un des rares responsables de la coalition Sopi à avoir gagné aux dernières élections locales de Guinguineo. Le Président Abdoulaye Wade a aussi annoncé dans un communiqué qu'il va aussi mettre fin aux fonctions de 34 proches collaborateurs dont 3 Ministres d'Etat, 11 ministres-conseillers et 20 conseillers techniques et spéciaux chargés de mission.  Le gouvernement au complet sera connu au plus tard demain vendredi 1e Mai 2009.

Interview El Arby O. Saleck, Porte-parole de CR

El Arby O. Saleck, Porte-parole de CR : « Ahmed Ould Daddah, avait tenu, dans Jeune Afrique, des propos très controversés sur l’unité nationale et la réhabilitation d’Ould Taya »

dimanche 8 mars 2009 / 23 :25

Quelle est la lecture du mouvement Conscience et Résistance de la situation politique du pays ?

 

L’organisation Conscience et Résistance n’a pas été surprise par le Coup d’Etat Militaire du 6 Août 2008. Nous, l’avons théorisé en cela nous avions à l’époque mis en garde le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Mais hélas, nos alertes n’ont pas reçu l’attention requise.

Ces mises en garde constituaient une contribution de notre part à la consolidation des acquis et l’enracinement de la pratique démocratique dans une sous région Ouest Africaine que dominent des décennies de monolithisme politique. Donc, la situation politique actuelle du pays prélude, incontestablement, un retour à la dictature, une régression plus sophistiquée, d’une apparence mieux entretenue, selon les agencements de la modernité. Aujourd’hui, les militaires, non contents d’avoir renversé leur Président élu, tentent, en plus, de lui interdire toute perspective de retour et vont jusqu’à vouloir lui succéder, légitimement, par des élections qu’ils organiseraient et dont ils seraient juges et parties ! Il faudrait receler des trésors de sottise pour accepter ce genre de manœuvre !

Voulez-vous dire que vous avez informé Sidi de l’imminence d’un coup d’état et qu’il ne vous a pas cru et pensez-vous que le coup d’état était évitable et comment ?

Pour vous dire tout, nous n’avons pas été les conseillers de Sidi ! Cependant, en tant qu’acteurs politiques, nous usions des moyens qui ont été toujours les nôtres dans de pareilles circonstances ; parmi nous, un ou deux éléments le mettaient souvent en garde et ne manquaient pas aussi de lui suggérer l’attitude à adopter ; il en tenait peu compte, semble-t-il. En outre, au-delà des blocages institutionnels, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a favorisé certains mécanismes comme la création de son parti politique ADIL ou l’alliance incompréhensible avec les barrons de la dictature de TAYA ; à nos yeux, une telle errance ne se pardonnait pas et le faisions savoir, assez tôt, bien avant le début de la fronde parlementaire qui allait l’emporter. Pour les observateurs avertis, tous les indicateurs démontraient, non sans évidence, que ce Président élu n’arriverait au terme de son mandat !

Quelles sont les propositions de CR par rapport à ce statu quo ?

En son temps et compte tenu de l’impasse actuelle, nous avions suggéré des sanctions y compris individuelles contre les représentants de l’état mauritanien en réaction au dessein d’imposer une transition unilatérale sous la houlette d’un groupe de prétoriens insurgés. Cette option, Conscience et Résistance la tient de son ancrage universaliste qui subordonne l’intérêt national à l’impératif de l’équité. Pour nous, le patriotisme véritable commence par la justice, la quête de l’équité, contre soi si nécessaire, contre les intérêts immédiats de la Mauritanie s’il le faut. Aussi, nous avions exhorté les parlementaires et les membres de l’actuel gouvernement à prendre leur distance par rapport au haut Conseil d’Etat avant de plonger le pays dans l’isolement, ce qui serait fatal, à son économie, et à son peuple. Mais cela devait prendre en compte une démission négociée de Sidi Ould Cheikh Abdallahi et son intérim, conformément à la Constitution, par le président du Sénat et un gouvernement d’union nationale, transitoire et consensuel. Le communiqué récent du groupe de concertation international sur la Mauritanie, au terme de sa réunion du 20 février 2009 à Paris, va dans le sens de nos attentes.

CR de la clandestinité à un visage semi découvert avec la tenue de son dernier congrès à Nouakchott et la recherche d’autorisation comme association politique, CR vient de porter ou serait entrain de porter sa veste de clandestinité. Quelle explication donnez-vous à ce boomerang comportemental ?

Il ne s’agit pas de boomerang comportemental, comme vous dites ! Les récurrences élémentaires de la science politique enseignent qu’il faut adapter les moyens de son combat à la situation. Au lendemain de l’élection du Président Sidi Ould cheikh Abdallahi, un certain espoir était permis.

En cela, nous avons souhaité investir le terrain local en sollicitant la reconnaissance légale de notre organisation. Ce que les pouvoirs publics -si ce vocable a un sens ici en Mauritanie- n’ont accepté ; leur refus tacite nous a conforté dans l’analyse que nous nous faisons de la situation, c’est-à-dire un système de domination inégalitaire et discriminatoire où les élites tribales se cooptent, de manière rotative, pour contrôler l’allocation des ressources de l’Etat et trafiquer l’influence administrative, sous forme d’échanges de faveurs. Ce modèle cultive l’impunité pour carburant. Il ne se réforme pas.

Les pouvoirs publics vous ont-ils notifié un refus ?

Les pouvoirs publics à la remorque du Ministère de l’intérieur ne nous ont pas notifié ce refus mais se refusent à examiner le dossier, encore moins attribuer un récépissé ! Nous avons déposé une demande complète ; les mandataires de l’Organisation ont été reçus par les services du ministère de l’intérieur pour des informations complémentaires, après avoir subi une enquête de moralité, ce qui ne manque pas de sel puisque c’est aux fonctionnaires de l’administration et des services de sécurité sous la dictature qu’il revenait d’évaluer notre recevabilité éthique !!!!. Bref, au bout d’une année, nous estimons qu’une procédure de ce genre devait connaitre une suite quelque soit sa nature !

Depuis Ould Taya à nos jours pouvez-vous nous parler de la trajectoire de CR jusqu’à votre participation au gouvernement du général Ould Abdel Aziz ?

Quand on a la prétention qui est la vôtre, celle d’être un journaliste avec ce que cela comporte comme déontologie à savoir une certaine objectivité, la dernière partie de votre question ne vous honore pas ! Vous devriez mieux vous informer sur votre sujet, avant de le traiter avec autant de liberté. Conscience et Résistance ne participe pas au gouvernement du Général Ould Abdel Aziz comme vous l’insinuez ! Vous faites référence à la nomination de l’ex-président de l’organisation en qualité de Commissaire aux Droits de l’Homme ; si oui, il faudrait réactualiser vos repères.

En effet dans une communication en date du 02 Septembre 2008, nous avons précisé que cette promotion par complicité d’un pouvoir putschiste, intervenait à titre individuel ; elle n’engage pas Conscience et Résistance dont la position envers le coup d’Etat du 06 Août 2008 demeure aux antipodes de la connivence. Nous sommes anti putsch et résolument mobilisés contre le Haut Conseil d’Etat, autant qu’hostiles à la réhabilitation, par le Président Ould Cheikh Abdellahi, des partisans les plus décriés de la dictature de Ould Taya. Quant à la trajectoire de CR, depuis Ould Taya jusqu’à nos jours, elle tient en une constance à revendiquer la rupture d’avec la domination ethnique et son corollaire de tous les jours, ici la privatisation des profits et la socialisation des risques dans la gestion de la puissance publique : cette obstination dans la vision et les principes nous valent une certaine acrimonie parmi la classe politique et cela semble bien mérité après tout. La caste des intellectuels organiques et des notables ne peut que nous vouer de la défiance ; nous poursuivons le but de son éviction en profondeur et y arriverons.

Je ne prétends rien, je constate… Certains de vos militants étaient les premiers à applaudir la chute de Sidi avant que votre organisation ne s’inscrive dans le registre des anti putsch ou des « ni, ni » ?

L’objectivité ne se limite pas au constat et le vôtre doit passer par la case vérification pour étayer vos affirmations ! Une organisation s’exprime seulement en son nom collectif, non par ses individualités ; de plus, nos membres ne sont pas éduqués au credo de l’applaudissement ! Conscience et Résistance et ses militants n’ont jamais agi, vous le savez, en fonction d’une quête d’intérêts personnels.

Les droits de l’homme, l’esclavage, les déportés, etc., on dit que vous avez demandé ce poste pour ces principales missions qui sont chères à votre mouvement. Qu’en dites-vous ?

Une fois encore, je vous renvoie à ma précédente réponse, nous ne sommes pas inscrits à l’agence nationale des demandes de ministères ; et nous ne sommes pas des partenaires de la coterie des officiers au pouvoir dont quelques uns figurent parmi les tortionnaires des années de purges racistes dans la fonction publique et les forces armées. En aucun cas, nous n’aurions de raisons-ni empiriques ni conceptuelles-à fonder, sur eux, une ambition quelconque de mieux être pour les exclus.

Ces officiers étaient vos partenaires pour le soutien de la candidature de Sidi aux élections présidentielles au détriment des candidats de l’opposition originelle ?

Le principal candidat de l’opposition originelle, en l’occurrence Ahmed Ould Daddah, avait tenu, dans Jeune Afrique, des propos très controversés sur l’unité nationale et la réhabilitation d’Ould Taya ; à l’époque, certains d’entre nous avaient jugé le discours inacceptable et mené campagne pour Sidi Mohamed Ould cheikh Abdellahi. L’organisation, elle, laissait la faculté du libre choix à ses membres. A aucun moment, elle n’a adopté de candidat ni conclu d’accord avec des éléments du Conseil pour la Justice et la Démocratie (CMJD), la junte de transition.

Quand on a la prétention de militer pour une Mauritanie démocratique, juste et égalitaire, pensez-vous que votre soutien à la candidature de Sidi auprès des militaires et les amis de Taya était une bonne chose ?

Bonne chose, dites-vous ? Le bien et le mal ne sont pas des critères du jugement en politique quand arrive le moment de se déterminer devant un évènement décisif. Dans le contexte de l’élection présidentielle en 2007, pour quelques uns d’entre nous - d’ailleurs minoritaires, car le plus grand nombre battait campagne pour Ahmed Ould Daddah - la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdallahi constituait un moindre mal pour la Mauritanie, compte tenu de ses engagements à traiter les problématiques de l’esclavage, du passif humanitaire et du rapatriement de nos réfugiés aux Sénégal et Mali. De plus, le soutien à Ould Cheikh Abdellahi ne relevait pas du cadre d’une alliance avec les militaires ou les ex partisans de Ould Taya, que tant de partis, aujourd’hui, contribuent à blanchir. En revanche, nous n’avons pas oublié et ne sommes près de perdre l’usage de la mémoire en politique.

Que dites-vous de la médiation du colonel Kadhafi ?

Il faut dire que le Colonel Kadhafi, dans son effort, tient, ici, sa légitimité de l’Union Africaine, avec un mandat de la communauté internationale. En cela, toujours fidèle à son image, il apportera sa touche personnelle à la médiation ; nous espérons, surtout, qu’il reste neutre et ne donne aucun sou à quiconque en Mauritanie. Les vendeurs de dignité se pressent déjà aux préparatifs de son accueil et se pourlèchent les babines à la perspective d’en arracher quelque pan de fortune. Pour ce, ils signeraient leur propre damnation.

Propos recueillis par Camara Seydi Moussa (La Nouvelle Expression - Mars 2009)

Sénégal: le Premier ministre a démissionné

DAKAR (AFP) - 30/04/2009 14h54

Le Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré le 17 septembre 2007

Le Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré le 17 septembre 2007

 

Agrandir le texteRéduire le texteImprimer

Le Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré a présenté jeudi sa démission et celle de son gouvernement au président Abdoulaye Wade qui l'a acceptée, a-t-on appris auprès de la présidence.

 

"Le Premier ministre a présenté sa démission, qui a été acceptée par le président", a indiqué cette source à la présidence. Agé de 58 ans, il avait été nommé à ce poste en juin 2007.

 

Un important remaniement ministériel était attendu après la percée de l'opposition aux élections municipales du 22 mars, qui fut le premier revers politique pour le pouvoir depuis 2000.

 

icôneicôneimprimer

© 2009 AFP

CONFERENCE PUBLIQUE A PARIS LE JEUDI 30 AVRIL A 18H



Ibrahima Moctar SARR, Président de l'Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour La Rénovation (AJD/MR), tiendra une conférence publique à la Cité Unviersitaire, leJeudi 30 Avril 2009 à 18h00.

Tous les mauritaniens sont invités.


Adresse : (Maison Lucien Paye) 45 , Boulevard JOURDAN
75014 Paris
Transport :
- RER B, arrêt Cité universitaire (15 minutes du centre de Paris) ,
- Tramway T3, station Cité universitaire,
- Métro ligne 4, station Porte d’Orléans,

Ibrahima Moctar SARR ce matin à Orly Sud




Ibrahima Moctar SARR, Président de l'Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR), est arrivé ce matin à Paris en provenance de Nouakchott.

mercredi 29 avril 2009

Comment l’hypocrisie putschiste profane une noble cause.


Le barbarisme politico-militaire dont le peuple est présentement otage suite à la parodie de démission du général imposteur, auteur du coup d’Etat de la honte du 06 Août 2008, est non seulement responsable de la violation de la Constitution nationale et des restrictions de toutes les formes de libertés, 

Mais aussi d’un recul gravissime de l’espoir né de la promulgation historique de la loi n° 2007-45 condamnant et incriminant les pratiques de l’esclavage ( loi votée, pourtant, à l’unanimité des députés poussés par la synergie des efforts fournis par l’ensemble des mouvances politiques, 

Des organisations de la société civile et forces vives de la nation mues par leur commun désir de tourner une page sombre de l’histoire du pays) et d’autres instruments de la cohésion nationale mis en place sous l’autorité du Président de la République. 

Tout le monde croyait et croit toujours avec fermeté à la possibilité de bâtir une Mauritanieréellement nouvelle dont le credo est un triptyque fondé sur l’honneur, la fraternité et la justice. Un mécanisme d’une dynamique de l’abolitionnisme lucide, participative et efficace avait commencé à être mis en place ; lentement, certes, mais sûrement. Aucune force n’en était exclue. Mais la mutinerie du général a systématiquement mis fin à ce projet qui constitue la pierre angulaire du renforcement de notre tissu social, condition sine qua non de la stabilité politique et du développement durable des Etats, quels qu’ils soient. 

Les cas avérés d’esclavage enregistrés, à Nouakchott jeudi 23 Avril2009 dont la victime estHanna Mint Mariya, mineure de 11 ans à peine puis à Guérou où Abderrahmane Ould Raby et sa sœur sont privés d’une partie de leur héritage au nom de leur état servile sont une preuve irrécusable de la consécration de l’injustice et surtout de l’impunité dont jouissent les esclavagistes sous le régime des défenseurs putschistes des nationalismes primaires qui font l’apologie du tribalisme, du chauvinisme et du racisme... En effet, les deux cas cités ci-dessus n’ont joui d’aucun intérêt sérieux des autorités administratives, ni judiciaires, ni des forces de l’ordre. 

Comment, d’ailleurs celles-ci qui subissent de lourdes pressions de la part de la nébuleuse aristocratie féodale et le diktat des forces réactionnaires (chefferies et notables subitement réanimés par le général putschistes sous l’appellation «Mauritanie profonde».) pouvaient-elles réellement contredire les ordres de leur chef ? Bref, les contrevenants au nom des valeurs désuètes et des considérations inhumaines jouissent de la complicité et de la protection du système putschiste. Les maîtres de la jeune Hanna Mint Mariya(Abdarrahmane Ould Thounoureyne et son épouse Toumenne Mint Thounoureyne) ont été mis en liberté malgré les termes de la loi condamnant et incriminant l’esclavage. Proximité de la campagne électorale oblige !

Pourquoi ces scandales?

Ces scandales inadmissibles qui surviennent après neuf mois d’usurpation du pouvoir par la force des armes confirment les premières déclarations du général limogé et son «Premier Ministre», tout comme le discours tenu par les colonels soumis à ses ordres au cours de leurs tournées carnavalesques dans le cadre de la préparation de la mascarade des EGD. Les putschistes militaires et civils ont partout confirmé que l’esclavage ne constitue point, à leurs yeux, une priorité. D’ailleurs, ils sont allés jusqu’à reprocher au Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi d’en avoir fait une préoccupation majeure.

Pourtant, le général engagé dans une campagne avant l’heure, conformément à son agenda unilatéral, va se dénier dans une volte-face aussi surprenante que ridicule pour se saisir de ce problème naguère diabolisé et aller parader en Lincoln des sables, dans les adwabas et autre triangle de la pauvreté ! Et la lutte contre l’esclave et les esclavagistes, ce thème noble, se trouve soudain profané, perd sa dimension et se banalise, hélas, pour devenir un fonds de commerce au service d’une campagne à la fois vulgaire, populiste et pécheresse. 

Tout comme les problèmes des déportés mauritaniens et le passif humanitaire, la guerre menée contre les pratiques esclavagistes a cessé d’être au profit de l’émancipation des assujettis victimes de torts et vicissitudes en vue de l’ancrage des valeurs égalitaires et de la justice sociale. Car tous les moyens sont bons pour se servir des bidonvilles et des adwabas creusets de voix électorales à bon marché du fait du niveau d’ignorance et d’indigence de leurs populations très souvent malheureusement faciles à abreuver de déclarations fallacieuses et de fausses promesses du général comique. Mais les jours et le semaines qui viennent prouveront à Mohamed Ould Abdel Aziz et à sa meute de partisans esclavagistes que les temps ont changé et bien changé  !


 Ethmane Ould Bidiel via CRIDEM

 

Editorial d'Ahmed Ould Cheikh : Lettre à Messaoud Ould Boulkheïr












Longtemps en froid avec le Calame, à cause d’un malentendu, datant de 1996, lorsqu’un de nos journalistes vous demanda si vous n’avez pas bénéficié d’un vote «identitaire», lors des législatives de cette année-là, vous ne vous êtes réconcilié avec notre journal qu’il y a quelques semaines. C’était à l’occasion d’une interview que vous nous avez accordée et au cours de laquelle nous avons décidé, d’un commun accord, de tourner la page du passé.

Etant donc redevenus amis, je me permets de vous écrire cette lettre pour rappeler à nos lecteurs quelques aspects de votre riche carrière politique – à elle seule, c’est un aperçu, détaillé, des événements qu’a connus le pays au cours des vingt cinq dernières années – et rendre hommage au combat que vous menez, contre l’arbitraire, notamment depuis le 6 août dernier.


Petit rappel historique, donc, pour commencer.


Vous fûtes le premier haratine à entrer en 1984 au gouvernement de la République islamique de Mauritanie, pourtant indépendante depuis 1960. C’était au lendemain du coup d’Etat qui avait porté Maaouya au pouvoir.

Vous étiez alors wali du Gorgol, après avoir gravi tous les échelons de la hiérarchie administrative, non sans avoir connu quelques injustices, comme lorsque vous fûtes affecté au poste de… secrétaire d’un préfet, pourtant collègue d’une même promotion de l’ENA.

Vous êtes resté trois ans aux côtés du colonel. L’expérience que vous y avez vécue a permis de briser un tabou et de vous faire connaître du grand public. Vous avez, alors, pris goût à la politique. Et en décembre 90, vous vous lancez à la conquête de la mairie de Nouakchott. Un challenge que vous avez failli gagner, n’eût été l’intervention, flagrante, du pouvoir, en faveur d’un candidat autour duquel se sont également liguées les forces traditionnelles. Mais l’amertume de la défaite ne vous a pas découragé.

Avec un discours centré sur les thèmes porteurs que sont les inégalités sociales, l’esclavage et l’injustice, vous êtes devenu un symbole pour la communauté haratine et pour tous les laissés pour compte. Vous n’étiez pourtant qu’au tout début de votre combat.

En 1991, vous prenez une part, active, à la naissance du FDUC, le Front des Démocrates Unis pour le Changement, un conglomérat comprenant une aile du mouvement El Hor, d’anciens Kadihines, des Négro-mauritaniens et des personnalités indépendantes. Le Front réclame, ouvertement, la démocratisation du régime. Enorme, à l’époque, le pavé dans la mare.

Ould Taya, échaudé par l’expérience malienne et craignant que son régime ne s’effondre, devant la pousse intérieure, annonce l’avènement du multipartisme, en avril 1991. Vous fondez, alors, avec vos amis du FDUC, l’Union des Forces Démocratiques, l’UFD, qui sera, pendant de longues années, le symbole de l’opposition au régime d’Ould Taya.

A la présidentielle de 92 et après de longs débats, parfois houleux, votre parti décide de se ranger sous la bannière du candidat indépendant Ahmed Ould Daddah, un fonctionnaire international qui venait de rentrer, de Bangui, pour croiser le fer avec Maaouya. Vous auriez voulu aller vous-même à la bataille mais la majorité de votre parti pensait que ce candidat avait les meilleures chances de battre Ould Taya.

Vous vous êtes rangé derrière l’avis de la majorité, non sans quelques grincements de dents, mais, une fois engagé, vous avez mené, pour lui, une franche campagne, sans équivoque. Vous avez démontré, à cette occasion, d’énormes capacités de mobilisation.

Votre style direct et vos phrases assassines, qui tranchent avec le style, aseptisé, des politiques, ont fait, de vous, un véritable pourfendeur du régime en place. Mais la lune de miel avec Ould Daddah, coopté, quelques mois après la présidentielle, pour diriger l’UFD, affublée, désormais, de l’appendice «Ere nouvelle», ne durera pas une éternité. Les mauvaises langues disent que vous ne lui pardonniez pas de vous avoir ravi la vedette, lors de la présidentielle.

Toujours est-il que vous ne tardez pas à mettre en place, avec quelques uns de vos partisans, un comité de crise, au sein de l’UFD, avant de décider de plier bagage et de fonder votre propre parti, Action pour le Changement (AC). Première fissure, au sein du plus grand parti d’opposition : elle ne sera pas la dernière. Après l’interdiction d’AC, vous vous rabattez sur l’Alliance Populaire Progressiste (APP), un petit parti d’obédience nassériste qui vous accueille, à bras ouverts, et fait de vous son président.

A la chute de Maaouya, en 2005, alors que les partis politiques de l’ancienne majorité et de l’opposition se jettent dans les bras des militaires, vous réclamez, pour gérer la transition, un gouvernement d’union nationale. Et, au vu de la suite, vous aviez, parfaitement, raison. Les militaires, qui avaient décidé de ne pas se présenter, feront tout pour écraser les partis «fossiles», en encourageant les candidatures indépendantes, dont celle de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à la présidentielle.

Une situation que nous n’avez cessé de dénoncer, jusqu’à ce fameux jour de mars 2007 où, contre toute attente, vous appelez à voter pour Sidi, au second tour, contre Ould Daddah. La nouvelle fait l’effet d’une bombe. Comment un leader de l’opposition comme vous peut-il abandonner celui qui fut, pendant 16 ans, son compagnon de lutte, au profit d’un homme qu’il traitait, quelques jours auparavant, «d’homme de paille des militaires, soutenu par les symboles du régime d’Ould Taya»?

Malgré tous les éclaircissements que vous avez, depuis, donnés, pour expliquer ce revirement, beaucoup de gens, y compris dans votre propre camp, n’arrivent pas à admettre que l’avenir d’un pays puisse se jouer, comme ce jour-là, sur un coup de tête ou une saute d’humeur. D’autres n’hésitent pas à vous faire partager la responsabilité de la situation que vit le pays depuis lors.

Toujours est-il qu’après la victoire de Sidioca, vous héritez du perchoir de l’Assemblée nationale, un poste qu’il vous avait promis, en échange de votre soutien, alors que vous n’aviez que quatre députés, sur 95, et lui, aucun. Nos militaires, piètres guerriers, se révélaient, ainsi, véritables stratèges, dans l’art des miracles en politique.

Arrive le coup d’Etat du 6 août 2008. Le président, à qui vous avez donné certains conseils pour gérer la crise et que vous avez mis en garde contre le limogeage des généraux, ne vous a pas écouté. Il en a fait les frais. Cela ne vous pas empêche pas de vous battre pour son retour, synonyme de légalité constitutionnelle.

Le militant, qui hibernait, depuis 15 mois, à la tête de l’Assemblée, et qui commençait à prendre de «mauvaises» habitudes, se réveille, soudain. Et recommence à rugir. Si bien que les militaires concoctent un plan, avec le bataillon de députés dont ils disposent, à la chambre basse, pour se débarrasser de vous. Mais la couleuvre était trop grosse, pour le Conseil constitutionnel, qui en avalera, pourtant, une beaucoup plus volumineuse, quelques mois plus tard.

En tout cas, la manœuvre, était censée vous effrayer : elle vous aguerrit. Contrairement à votre collègue du Sénat, qui, dès les premiers coups de semonce, s’est dégonflé, comme une baudruche. Vous multipliez, alors, les sorties, virulentes, contre les militaires et n’hésitez plus à défier les forces de l’ordre, sur le terrain, en refusant de répondre à leurs injonctions. Tout le monde vous a vu, à la télévision, traverser un épais nuage de gaz lacrymogènes. Sans hésiter. Bref, vous êtes redevenu le Messaoud que les militants de l’opposition, les opprimés, les victimes d’injustice apprécient. Et qui se dit prêt à mourir, pour ses principes.

Le Calame, en constatant la convergence de ceux-ci avec la ligne, ancienne et toujours d’actualité, du journal, prend-il partie? Ceux qui le croient s’aveuglent. Peu à peu, un mouvement, profond, réunit des forces éparses. Il se peut que les militaires gagnent leur ultime bataille, le 6 juin, ils n’auront pas, pour autant, gagné la guerre. «Un jour, le peuple veut la vie / Force est au destin de répondre / Aux ténèbres de se dissiper / Aux chaînes de se briser...».

Gardez au cœur, Messaoud, ce poème d’Abou El Kacem Chaabi : il grandit, aujourd’hui, au cœur de chaque citoyen responsable, donnant corps à la «chose publique» mauritanienne, notre jeune République, bientôt adulte, enfin convaincue de ce que le droit doit commander, toujours, à la force…

Ahmed Ould Cheikh



Copyright © Le Calame

Réplique citoyenne



J'ai lu aujourd'hui un article selon lequel M. Ibrahima Sarr, président de l'AJD/MR aurait été soudoyé par le HCE et le citoyen Mohamed Ould Abdel Aziz en lui octroyant une maison d'une valeur de 33.000.000 d'UM. 

Selon la même source, ces derniers aurait mis une somme de 100.000.000 d'UM pour sa campagne électorale. Seulement à ma grande surprise aucune preuve n'a été mise à disposition pour justifier ces allégations.

Chers citoyens Mauritaniens,
Nous vivons dans un monde moderne où informer est un droit défendu par le droit international et les droit publics des Etats. Mais, il faut aussi noter que désinformer ou calomnier constituent un délit grave réprimé par ces mêmes références.

A ce titre, nul ne doit s'attaquer à une personne de façon aussi ignominieuse, pour le simple fait d'avoir usé de son droit de citoyen, en briguant les suffrages de ses compatriotes pour une élection quelle qu'elle soit. Je rappelle que M. Sarr est parmi d'autres.

Pourquoi le HCE miserait -t-il sur lui - et lui seul - pour donner une valeur à cette élection et pas sur les autres? Quelle est la valeur que quelqu'un peut donner  à cette élection supérieure aux aspirations profondes du peuple Mauritanien à sortir de la crise?

Pourquoi le dénoncer lui seul et le vilipender dans la presse et sur internet et laisser les supposés corrupteurs alors que l'on sait que, en terme de droit, ils ont les mêmes responsabilités?

Si les auteurs de cet article détiennent des preuves sur cette sale affaire qui est de nature à ternir, non seulement l'image des hommes politiques, mais aussi celle de notre pays, pourquoi ne les déposeraient-ils pas auprès des tribunaux Mauritaniens, notamment le Conseil constitutionnel et demander l'annulation des récépissés des candidats Sarr Ibrahima etMohamed Ould Abdel Aziz, pour corruption et complot contre le peuple Mauritanien?

Jusqu'à preuve du contraire, toutes les personnes de bonne foi mettront cette accusation dans la rubrique "acharnement". J'aimerais bien que l'on mette sur le net l'acte de vente de cette villa, supposée être la propriété de M. Ibrahima Sarr ou un numéro de compte au nom de ce dernier à l'intérieur ou à l'exterieur du pays où l'on pourrait constater un virement d'une somme de 100.000.000 d'UM de la part de Mohamed Ould Abdel Aziz, ou un fait quelconque pouvant vérifier la relation de cause à effet.

Chers compatriotes, nous ne pouvons accepter que des journalistes amateurs se permettent de jetter des peaux de banane sur notre chemin vers le progrès et l'unite de notre nation. Dans les pays civilisés, une affaire d'une si grande gravité ne peut être reglée en catimini, car le peuple a le droit de connaître la vérité.

A ce titre, j'invite les citoyens Sarr et Aziz à laver leur image de cette accusation, en mettant cette affaire devant la justice. Par ailleurs, je dois rappeler que le peuple Mauritanien a pris une option irréversible, il va aller aux élections, car nul ne peut arrêter un tsunami à bout de bras. Ceux qui croient pouvoir le faire vont purement et simplement se noyer.

Je ne défends ni Ibrahima Sarr, ni personne d'autre et je ne suis militant d'aucun parti. Mais, en tant que citoyen honnête, je me défends moi-même, car je me sens très offensé et j'ai honte de voir mise à la dispositon de l'humanité une information selon laquelle les futurs présidentiables de mon pays seraient des corrupteurs ou des corrompus.

Quoi qu'on puisse dire contre le peuple mauritanien, il ne mérite pas un tel traitement.
  
Dia Moctar Mamoudou
C/ Pere de Coma N°1-2
25002 Lerida
Espagne
Tél. 0034.686389335
E-Mail: mo.ct(at)hotmail.com



Source : CRIDEM

Amnesty International dénonce des violences en Mauritanie

Amnesty International dénonce des violences en Mauritanie

 
Nouakchott, Mauritanie (PANA) - L'ONG de défense des droits humains, Amnesty International, a vivement dénoncé, lundi, la répression de manifestations pacifiques en Mauritanie, appelant les autorités au respect du droit à la liberté d'expression.

Dans une déclaration parvenue à la PANA, l'ONG fait notamment état de la répression, début avril, d'une manifestation organisée par des partis politiques et des organisations de la Société civile et de la dispersion violente, le 19 avril devant le siège des Nations unies, d'un sit-in organisé par des femmes contre le calendrier électoral de la junte militaire au pouvoir depuis le 6 août 2008.

La déclaration cite également le cas d'une ancienne ministre du nom de Nebghouha Mint Mohamed Vall: "J'ai été frappée par les policiers, j'ai perdu mon voile et ma fille, qui a essayé de le récupérer, a elle aussi été battue".

AI cite également le cas d'une autre dame du nom de Chicha Mint Benna qui a reçu des coups, perdu connaissance et a dû être hospitalisée.

D'autres cas cités dans la même déclaration concerne Boubacar Ould Messaoud, président de SOS Esclaves, une ONG de défense des droits humains "agressé par des policiers à coup de matraques" le 2 avril et ceux de deux députés du nom de Kebab Ould Cheikh et Mustapha Ould Bedredine "reconnaissables avec leur écharpe, mais frappés par des policiers".
 
Nouakchott - 27/04/2009
 
Vos réactions

Abonnez-vous | Contactez-nous | Webmaster | Copyright

 

mardi 28 avril 2009

Le Lt Colonel Mek’halle Ould Mohamed Cheikh «est bien aux arrêts» (Source militaire)





«Le Lt Colonel Mek’halle Ould Mohamed Cheikh, est bien depuis quelques jours aux arrêts, pour malversations constatées après un contrôle», nous a confirmé une source militaire, la soirée du 27 avril. L’officier placé aux arrêts est le commandant du 2eme Bataillon des Commandos, basé à Jreida à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Nouakchott.



Interrogé sur la présence (signalée dans les médias), de l’officier arrêté dans son domicile à Nouakchott, notre source -qui a préféré garder l’anonymat- indique : «Le Lt Colonel Mek’halle n’est pas un grenadier voltigeur, ni un homme de troupe. Il est officier et sa mise aux arrêts peut être exécutée dans son domicile ou dans son bureau.» Le Lt Colonel Mek’halle était apparu sur les écrans de la Télévision de Mauritanie en août 2004 quelques jours après l’annonce d’une tentative de putsch le 8 août 2004, apparition dans laquelle il avait confirmé sur les ondes, l’existence du complot déjoué.
Interpellé avec une dizaine d’officiers à l’époque, il fut relâché et décoré le 28 novembre 2004 par le président Ould Taya, lors des cérémonies commémoratives de l’indépendance nationale.

On ne sait pour le moment, si sa disgrâce actuelle est définitive, ou si au contraire, elle sera suivie comme dans le passé, par une autre décoration.

CONFERENCE PUBLIQUE A PARIS LE JEUDI 30 AVRIL A 18H00

Ibrahima Moctar SARR, Président de l'Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour La Rénovation (AJD/MR), tiendra une conférence publique à la Cité Unviersitaire, leJeudi 30 Avril 2009 à 18h00. 

Tous les mauritaniens sont invités.

                     https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh125cydabj4pqbYMXIiysAeE77-fNE3MLLHUSou9N0BSww70pkL0a0b7RMUgr2Mrbn-jZ6uQm4qqKePtLpru-IHldSBFooYmIco0TPMhgbCg-KUjhi9jfCsjY_NCvQ9MCt7An6yCKTJtI/s400/sarr.jpg

Adresse : (Maison Lucien Paye) 45 , Boulevard JOURDAN
75014 Paris 
Transport :
-  RER B, arrêt Cité universitaire (15 minutes du centre de Paris) ,
 - Tramway T3, station Cité universitaire,
 - Métro ligne 4, station Porte d’Orléans, 

Edito de La Tribune Par Mohamed Fall O Oumère.




Au risque de choquer quelques anonymes du net qui auront à commenter violemment – et lâchement - ce qui est écrit ici, je dirai que Ba Mamadou dit M’Baré préside bien le pays. 

Il a la marge de manœuvre que lui donnent les textes régissant… la régence. Et s’il n’a pas le droit de prendre les décisions qui peuvent changer la donne, il peut toujours entreprendre toute action visant à trouver une solution à la crise. 

L’opposition peut amener le Président de la République intérimaire à s’impliquer plus et mieux. Notamment en proposant un schéma et en provoquant des négociations qui n’ont jamais eu lieu.

Jusque-là le Président Ba M’Baré a rencontré «les partis de la majorité» (PRDRRDRPR…), les partis intermédiaires, quelques personnalités… Mais il lui reste à provoquer l’intérêt duFront national pour la défense de la démocratie (FNDD), du Rassemblement des forces démocratiques chef de file de l’opposition, des syndicats alignés – pour ne pas dire affiliés – sur les partis. 

Il doit, soit les convoquer par lui-même et le faire savoir publiquement, soit les inciter à demander son audience. Dans les deux cas, en ayant pour objectif principal de voir comment s’en sortir. Le Général Ould Abdel Aziz peut continuer la mise en pratique de son schéma. Mais ce n’est pas bon. Ni pour lui, ni pour le pays. Rien que parce qu’il devra faire des efforts supplémentaires pour faire passer son élection, ensuite pour se normaliser et enfin pour se légitimer. 

Il a tout intérêt à amener les Mauritaniens à sentir le moment non pas comme une ère de déchirures, mais plutôt comme une opportunité de convergence. C’est possible. Il ne faut pas se convaincre du contraire. Quand les rapports seront apaisés et que disparaîtront rancœurs et haines du langage du quotidien. Quand la médiocrité cessera d’occuper les premiers rangs de l’entourage.

Quand le discours perdra de son agressivité. Quand la raison prendra le dessus sur les humeurs. Quand le projet sera affiné et qu’il cherchera à gagner par la force de la conviction et non celle des armes… alors seulement la vision sera sereine et pourra conquérir les cœurs. Mais est-ce au Général qu’il faut demander des comptes présentement ? Jouons le jeu. 

Le Président de la République est bien Ba M’Baré. C’est à lui en fait d’initier une dynamique d’apaisement et de convergence. Il en est responsable et s’il se sent incapable de le faire, il n’a qu’à démissionner. Quoi de plus facile pour un homme enraciné dans la culture du dialogue et de l’écoute ? 

On m’objectera toujours que nous vivons une situation inédite où les acteurs sont prisonniers des peurs et des appréhensions. Je rétorquerai encore que ce sont des moments comme celui-ci qui sont propices aux changements. Et le premier grand changement dont nous avons besoin, c’est bien celui de donner désormais des contenus aux institutions. A commencer par celle du Président de la République. Fusse-t-il intérimaire.

Copyright © La Tribune


 

Bios Diallo : Une plume à la croisée des cultures.




Présentateur attitré d’émission à la Télévision de Mauritanie, poète engagé et essayiste, Bios Diallo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’est plus à présenter dans le microcosme intellectuel nouakchottois. 

Pourtant, la majorité des Mauritaniens ne savent pas encore grand chose de lui sinon qu’il anime l’émission bimensuelle«Mauritanie plus» à la télévision nationale.

Moussa Diallo, pour ceux qui le ne le connaissent pas bien, frappe d’abord par la trajectoire peu commune qu’il a, très tôt, empruntée dans la vie : une trajectoire étonnamment jalonnée de rencontres avec des sommités du monde littéraire et journalistique.

En effet, c’est encore au lycée de Sélibaby, une wilaya de l’extrême sud du pays que ce peul«diallobé», très tôt passionné de littérature africaine, a commencé à correspondre avecLéopold Sédar Senghor du haut de son piédestal de chantre de la négritude, d’illustre poète et de premier président de la république sœur du Sénégal. En fait, ce privilège, exceptionnel pour ceux qui savent capter et interpréter les signes, était une preuve que la promesse des fleurs chez ce lycéen du Guidimaka, serait à la hauteur des futurs fruits. 

Cette tendance se confirmera maintes fois par la suite dans ses rencontres avec des personnalités de la trempe d’Aimé Césaire, l’autre chantre du courant littéraire de la négritude à qui d’ailleurs il consacra un essai intitulé «Césaire et nous», essai écrit en collaboration avec d’autres auteurs. 

Ensuite, ce sera Cheikh Hamidou Kane, son cousin peul et auteur du chef d’oeuvre«l’Aventure ambiguë» qui préfacera bien après son livre «De la naissance au mariage, chez les peuls de Mauritanie» (Edition Karthala).

Et la liste est loin d’être terminée car, il verra, au fil des années, le père de la nation mauritanienne feu Moktar Ould Daddah pendant leur commun exil en FranceBéchir Ben Yahmed et presque tout le staff du journal «Jeune Afrique» Senen AdriamiradoSiradiou Diallo tous deux aujourd’hui «sous terre»Amine MaaloufTahar Ben Jelloun et Wole Soyinka, deux prix Nobel, Jean Pierre N’Diaye….) 

j’allais oublier feu Sony Labou Tamsi et Henri Lopez deux écrivains congolais de grosse pointure. Taille moyenne, joues pleines, sourire toujours au coin des lèvres, lunettes à fine monture, un attaché-case plein de documents toujours en main, Bios présente un vrai look d’intello. Ses activités culturelles très tôt surchargées n’ont, pourtant, pas perturbé ses études qu’il mena sans bobos. 

Ecoles primaire et secondaire à SelibabyBaba Moussa (un autre pseudonyme avec lequel il signe ses nombreux articles dans la presse locale) a obtenu son baccalaureat littéraire en 1990 et sa maîtrise en philosophie en 1994 à l’Université de Nouakchott. «Pourtant, certains de mes professeurs voulaient que je poursuive, coûte que coûte, mes supérieures en anglais mais j’ai fini par opter pour la discipline de la remise en question perpétuelle. 

Je n’ai pas regretté ce choix car, il a renforcé ma capacité d’analyse, de discernement et m’a permis d’appréhender, à leurs justes valeurs, beaucoup de rites, de coutumes et d’us de l’ethnie peuhle»
. Puis, il ajoute : «Mon passage à l’université de Nouakchott a mis sur mon chemin le linguiste et poète feu Ousmane Moussa Diagana qui m’a beaucoup marqué. Que la terre lui soit légère.» Nanti du parchemin obtenu à Nouakchott, Bios s’inscrira, l’année suivante, à l’Université de la Sorbonne à Paris où il obtint un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) en lettres.

«Dans ce temple du savoir, j’ai surtout côtoyé le professeur titulaire de la chaire de lettres, M. Jacques Sevier qui est aussi auteur d’une célèbre anthologie sur la littérature négre». AParis, poursuit-il , j’ai rencontré tout le gotha de la littérature africaine : Mongo Béti, leGoncourt Ahmadou KouroumaCalixthe Beyala, Elimane Kane, le philosophe Boubacar Boris Diop… Ces rencontres seront, sans doute, pour quelque chose dans la réalisation de son ouvrage «les Paris des Africains», paru en 2002 aux éditions «Cauris»

Diallo est aussi auteur de deux recueils de poésie : «Les pleurs de l’arc-en-ciel» et «Les os de la terre» qui vient de paraître aussi aux éditions l’Harmattan, deux livres traversés comme un fil d’Ariane par «un amour obsessionnel» pour la Mauritanie. Revenu en Mauritanie à la faveur du vent de liberté qui a soufflé pendant la première transition, Bios entend «poser sa pierre dans la construction de l’édifice national»

«Je suis rentré six mois seulement après le changement du 3 Août 2005 car, j’avis vraiment le mal du pays.»
. Il est aujourd’hui conseiller en communication au ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Son prochain livre sera intitulé «Une vie de Sébile», une œuvre qui se situera dans le prolongement «Des os de la terre» où il vante les vertus de la diversité et prêche la tolérance. 

Sidi Moustapha Ould BELLALI 

Copyright © Tagourla via CRIDEM

De quoi souffre la Mauritanie ?

Il est connu comme loi de l’histoire, qu’un peuple dont le destin est aux mains d’élites médiocres ne peut pas se forger une perspective porteuse de progrès, de démocratie et de justice.



De quoi souffre la Mauritanie ?
Telle est la situation chronique dans laquelle se trouve la Mauritanie dans sa configuration officielle, celle tracée par la colonisation. Ce qu’il est convenu d’appeler l’Etat mauritanien est une aberration qui n’a jamais pu s’instaurer dans un fondement constitutionnel identifié dans sa dimension institutionnelle. Il a constamment été question d’un instrument pour ceux qui y accèdent de s’enrichir et de promouvoir une politique étroite d’exclusion et de discrimination. La règle cardinale de la direction politique du pays est de laisser libre cours à l’ignorance et à l’obscurantisme, piliers de tout régime dictatorial constitué par une carence politique et une vacuité intellectuelle. 

La structure étatique avec ses institutions fonctionne à vide dans la mesure où il n’y a aucun projet qui conduit l’action des responsables décideurs et des cadres exécuteurs. Pour qu’il y ait une action d’ensemble en vue de bâtir un pays, il importe d’énoncer une vision de la société, de la citoyenneté et du bien-être du peuple. Quelle école a t-elle-formé l’élite dirigeante de notre pays depuis les indépendances jusqu’à aujourd’hui ? Quelles sont les valeurs qui fondent l’agir de nos dirigeants ? Dès que l’on se pose des questions sérieuses à ce sujet, on fait face à une impasse quant à la réponse que l’on peut formuler dans le sens de voir un peu plus clair. 

Il est étonnant de constater que les discussions ne portent pas sur les enjeux importants de développement, de santé, d’éducation, de formation, de bien-être, de justice, de culture, mais plutôt sur la répartition des postes dans le souci de préserver l’équilibre tribal et clanique. Comment un pays pauvre comme la Mauritanie peut-il gagner la bataille du progrès, de la prospérité économique et de la démocratie sans se libérer des archaïsmes constitutifs de la mentalité tribale devenue une idéologie d’Etat ? Quel pays peut entrer dans la modernité politique et sociale dans la continuité de pratiques ancrées dans un univers mental rétrograde et conservateur ? C’est dans ce bourbier pseudo-culturel qu’a été façonnée toute cette élite qui, en dépit de sa formation à l’école occidentale, demeure une élite attardée et retardataire. 

De génération en génération, la continuité politique en Mauritanie repose sur le dogme de l’identité tribale qui inhibe le fonctionnement politique convenable du pays. Tel est le noyau profond du comportement politique des élites dirigeantes, incapables de se remettre en cause pour inscrire notre pays dans une dynamique d’avenir. 

En effet, la Mauritanie ne profite d’aucune forme d’appartenance institutionnelle viable. Elle ne s’inspire ni du Maghreb, ni de l’Afrique, encore moins de l’Europe ou de l’Occident. Enfermée dans une sorte de nombrilisme éternel frappé du sceau de l’obscurantisme, notre élite dirigeante se refuse à toute mutation intellectuelle et philosophique conséquente pour forger une nation qui veut et doit avoir une position respectable dans le concert des nations. Le paradoxe de notre élite consiste dans le rejet de la modernité, tout en profitant des ressources de l’Etat, pour vivre dans des conditions dignes des palais arabes des contes des mille et une nuits. 

La Mauritanie a besoin d’une vraie secousse pour sortir de son sommeil destructeur. Rencontre malheureuse de l’archaïsme et du tribalisme dressé comme le fondement de l’identité nationale, la politique mauritanienne est le condensé de l’idéologie de l’immobilisme. Terreau du nationalisme chauvin et du négationnisme, cette politique est à l’aune des ambitions autarciques d’une élite politique qui allie avec fierté ostentatoire égoïsme et irresponsabilité. 

Il n’est guère de projet d’avenir pour une nation dont les dirigeants n’ont en tête que le gain sans effort et ce, dans le refus persistant de reconnaissance des valeurs du travail, de la compétence et du mérite. La crise actuelle est le symptôme d’une maladie profonde d’une élite foncièrement malhonnête et un signe avant-coureur de la décomposition du pays. Notre élite dirigeante a épuisé les ressources de son imagination malsaine. La culture du coup d’Etat permanent finira par perdre notre pays qui a fait de l’injustice et de l’arbitraire son emblème national. Le réveil sera très dur, mais il ne serait tarder. Cette alliance têtue des artisans- fossoyeurs de toute éclaircie salutaire sera le dernier mot de la longue marche de la logique de la cruauté qui a structuré le système politique de notre pays depuis son indépendance. 

Le mal dont souffre la Mauritanie s’appelle le tribalisme, fondement de l’Etat mauritanien et constituant de la prétendue identité nationale. Une certaine entité socio-politique a vécu ; il est grand temps de passer à autre chose au risque de subir les affres de l’histoire. Les peuples dont les dirigeants et les élites souffrent d’une amnésie sélective du progrès et du développement finissent par vivre de vraies tragédies comme pour payer un tribut à l’Histoire. Il sera difficile à notre pays de faire l’économie de mutations violentes et douloureuses au regard des agissements irresponsables et immatures de notre élite politique dirigeante. Notre pays poursuit lentement la trajectoire suicidaire de la médiocrité notoire et flagrante de ses élites. 


SY Hamdou Rabby 
Chronique pour avomm.com 
Paris le 10 juillet 08