mardi 28 avril 2009

Edito de La Tribune Par Mohamed Fall O Oumère.




Au risque de choquer quelques anonymes du net qui auront à commenter violemment – et lâchement - ce qui est écrit ici, je dirai que Ba Mamadou dit M’Baré préside bien le pays. 

Il a la marge de manœuvre que lui donnent les textes régissant… la régence. Et s’il n’a pas le droit de prendre les décisions qui peuvent changer la donne, il peut toujours entreprendre toute action visant à trouver une solution à la crise. 

L’opposition peut amener le Président de la République intérimaire à s’impliquer plus et mieux. Notamment en proposant un schéma et en provoquant des négociations qui n’ont jamais eu lieu.

Jusque-là le Président Ba M’Baré a rencontré «les partis de la majorité» (PRDRRDRPR…), les partis intermédiaires, quelques personnalités… Mais il lui reste à provoquer l’intérêt duFront national pour la défense de la démocratie (FNDD), du Rassemblement des forces démocratiques chef de file de l’opposition, des syndicats alignés – pour ne pas dire affiliés – sur les partis. 

Il doit, soit les convoquer par lui-même et le faire savoir publiquement, soit les inciter à demander son audience. Dans les deux cas, en ayant pour objectif principal de voir comment s’en sortir. Le Général Ould Abdel Aziz peut continuer la mise en pratique de son schéma. Mais ce n’est pas bon. Ni pour lui, ni pour le pays. Rien que parce qu’il devra faire des efforts supplémentaires pour faire passer son élection, ensuite pour se normaliser et enfin pour se légitimer. 

Il a tout intérêt à amener les Mauritaniens à sentir le moment non pas comme une ère de déchirures, mais plutôt comme une opportunité de convergence. C’est possible. Il ne faut pas se convaincre du contraire. Quand les rapports seront apaisés et que disparaîtront rancœurs et haines du langage du quotidien. Quand la médiocrité cessera d’occuper les premiers rangs de l’entourage.

Quand le discours perdra de son agressivité. Quand la raison prendra le dessus sur les humeurs. Quand le projet sera affiné et qu’il cherchera à gagner par la force de la conviction et non celle des armes… alors seulement la vision sera sereine et pourra conquérir les cœurs. Mais est-ce au Général qu’il faut demander des comptes présentement ? Jouons le jeu. 

Le Président de la République est bien Ba M’Baré. C’est à lui en fait d’initier une dynamique d’apaisement et de convergence. Il en est responsable et s’il se sent incapable de le faire, il n’a qu’à démissionner. Quoi de plus facile pour un homme enraciné dans la culture du dialogue et de l’écoute ? 

On m’objectera toujours que nous vivons une situation inédite où les acteurs sont prisonniers des peurs et des appréhensions. Je rétorquerai encore que ce sont des moments comme celui-ci qui sont propices aux changements. Et le premier grand changement dont nous avons besoin, c’est bien celui de donner désormais des contenus aux institutions. A commencer par celle du Président de la République. Fusse-t-il intérimaire.

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