samedi 1 août 2009

Sale temps pour les journalistes dans la sous-région ouest africaine.


Sale temps pour les journalistes dans la sous-région ouest africaine.
D'après une enquete menée par nos confreres de la nouvelle tribune en Afrique de l'Ouest sur la situation des journalistes, Il soufflerait un mauvais vent sur la corporation des journalistes dans cette sous-région . Le Bénin, le Togo et le Niger sont les pays où il n'est pas bon de se déclarer journaliste. L'on serait tenté d'y ajouter la mauritanie qui a connu aussi ces derniers temps de nombreuses persécutions de journalistes.

Les ennemis de la vérité sont aux aguets et sont prêts à tout pour en découdre avec tout homme des médias qui entend faire son métier honnêtement.

Les différents actes perpétrés contre les porte-voix de toutes les couches de la société sont plus éloquents

Au Bénin : c'est ça la démocratie modèle ?

Les journalistes sont au coeur de la tourmente depuis l'avènement du renouveau démocratique au Bénin. Les intimidations et autres attaques se succèdent au point qu'on peut suspecter un plan savamment orchestré.

D'abord, c'est par des appels téléphoniques anonymes ou à partir de numéros cachés que certains journalistes sont interpellés après des écrits, pour leur faire comprendre qu'ils étaient dans un mauvais rôle en ne s'alignant pas dans les rangs du changement.

De cette technique, l'un des chroniqueurs de La Nouvelle Tribune a été victime. Il s'agit de l'écrivain Florent Couao-Zotti. Selon ses propos, il a reçu un appel au cours duquel son interlocuteur lui dit affirme appeler de la présidence de la République.

Celui-ci lui fait comprendre qu'il ne perdait rien pour attendre avec ses écrits et qu'il en paierait de sa vie. Loin d'avoir été intimidé, le chroniqueur a, comme l'exige la loi, fait une déposition dans un commissariat de la place.
Un prétendu agent de la présidence invective les journalistes

Le week-end écoulé, une équipe de reportage de l'Office de radiodiffusion et de télévision du Bénin (ORTB), conduite par le confrère Wabi Boukary et qui prenait des images dans un marché d'une localité du département des Collines, a été invectivée par un individu se présentant comme un agent de la présidence.

La manière peu courtoise, à la limite grossière du prétendu agent, permet de comprendre qu'il portait une certaine aversion pour les hommes de la plume et du micro.

Après l'étape des coups de fil, c'est désormais, est-on tenté de dire, la phase d'attaque physique des journalistes. En effet, dans la semaine écoulée, c'est le journaliste Sulpice Oscar Gbaguidi de la chaîne de télévision Canal 3, dont les chroniques ne sont pas toujours des plus tendres qui a été agressé alors qu'il rentrait chez lui.

Un acte barbare dont les auteurs ont disparu dans la nature. N'ayant pas cherché à emporter son véhicule ni autre objet lui appartenant, on ne peut s'empêcher de penser à un règlement de comptes.

De cette obscurité qui entoure encore l'agression de notre confrère de Canal 3 et les vrais ou faux appels et agents du service de renseignement de la présidence, on ne peut s'empêcher d'avoir des inquiétudes sur le sort des journalistes dans le « pays-laboratoire » de la démocratie en Afrique.

Au Togo : chassez le naturel, il revient au galop

Le 23 juillet, une marche des journalistes togolais contre l'agression d'un journaliste de Radio Métropolys a été dispersée par les gendarmes. Au motif que le pays n'appartient pas aux journalistes seuls, le directeur de la gendarmerie a demandé à ses hommes de charger les manifestants dès qu'ils vont parcourir une distance de 5 mètres.

Toute chose qui contraste avec la volonté prônée par le président de ce pays de restaurer l'Etat de droit longtemps mis en veilleuse par une son feu père. Sinon, comment expliquer qu'un pays dont les délits de presse ne sont plus sanctionnés de privation des libertés individuelles, soit encore à réprimer des marches pacifiques de ceux-là qui ont pourtant œuvré à ce que le Togo soit mieux vu par les organismes internationaux ?

On a tout simplement l'impression que certains responsables militaires togolais sont encore nostalgiques de leur passé « glorieux ».

Au Niger : la loi de l'omerta

C'est connu de tous que le président nigérien, Mamadou Tandja a étalé au grand jour ses velléités de prédateur des libertés et de la démocratie. Dans son noir et lugubre désir de demeurer au pouvoir en assassinant la démocratie, rien apparemment ne l'arrête.

Il n'a pas hésité à dissoudre toutes les institutions républicaines qui n'ont point épousé son projet. Le parlement, la Cour constitutionnelle et bien d'autres ne sont plus que des souvenirs pour les Nigériens. Après ces institutions, c'est le tour des journalistes de subir la loi de l'omerta.
Le CSA local a perdu toute indépendance

En effet, début juillet, le président Tandja a donné plein pouvoir au président du Conseil supérieur de la communication (CSC) afin qu'il sanctionne sans préavis tout organe de presse qui publierait ou diffuserait des informations susceptibles de troubler l'ordre public ou de porter atteinte à la sûreté de l'Etat. Alors que par le passé, le président du CSC et ses pairs ont toujours délibéré par consensus.

Certains organes ont déjà mis fin à une partie de leurs émissions portant sur la politique nationale parce que des invités sont arrêtés dès qu'ils sortent de studio. On se rappelle encore l'arrestation arbitraire de Moussa Kaka il y a quelques mois, ce n'est donc pas pour autant une situation nouvelle. Cependant, on ne saurait admettre le fait.

La liberté de la presse, baromètre de la démocratie

Paradoxalement les trois pays sont limitrophes. Mieux, il se profile à l'horizon l'élection présidentielle dans ces pays. Déjà en décembre, ce sera le tour du Niger qui est en proie à un tripatouillage de la Constitution. L'année prochaine, les Togolais vont aux urnes pendant que les Béninois attendront 2011.

Dans les trois cas, plus personne ne doute de la volonté des présidents de rempiler. Ce qui amène à conclure que pour rester au pouvoir, ces chefs d'Etat seront prêts à faire feu de tout bois.

Si le doute n'est plus permis dans le cas du Nigérien, on se souvient que le Togolais avait déjà démontré ses capacités à remporter une élection par tous les moyens. Même à faire enlever les urnes par les soldats.

Quant à Boni Yayi, pris en pitié et porté en triomphe par les différentes couches de la société béninoise pour avoir été visé par une loi sur la résidence sur le territoire national, est aujourd'hui en proie à une contestation sans nulle autre pareille.
Il faut que les déclarations d'amour à la presse se concrétisent

Mieux, les scandales se succèdent et mettent à mal sa profession de foi de bonne gouvernance et de champion touts catégories contre la corruption.

Alors, le fait que les journalistes qui ont été les vrais acteurs de son accession au pouvoir, relaient aujourd'hui ses déboires, suffit-il que ces derniers soient devenus des persona non grata ? Ou tout ce qui se passe, serait-il le fait de collaborateurs zélés ? Toujours est-il que ces actes ne grandissent pas la démocratie.

Mauritanie

Depuis quelques années, la mauritanie a connu plusieurs arrestations et procès de journalistes, pour des motifs liés à leur métier. La pratique atteint son paroxysme avec l’emprisonnement, en attente de son procès, de Hanevy Ould Dehah, jeune Directeur de Publication du journal électronique Taqadoumy, le 18 juin 2009, avant sa mise à l’écrou, enchaîné, selon un procédé inconvenant même envers les pires criminels.


Désormais, que les vœux pieux et autres déclarations d'amour à l'endroit de la presse se concrétisent. La presse étant le baromètre de toute démocratie, la muselée ou l'empêcher d'exercer en toute liberté, ne serait qu'un acte négatif que l'histoire se chargera de retenir et de communiquer à la postérité.



Hamza avec la nouvelle tribune

Samedi 01 Août 2009

Procès de Taqadoumy: la liberté de la presse en danger


Ahmed Sidibé, responsable AJD/MR de l'affaire TAQADOUMY versus Ibrahima SARR, prenant des nouvelles auprès de Me Cheikh SALL

C'est un procès fantomatique de l'Etat de la presse mauritanienne qui devra se poursuivre ce 5 août, le jour même de la prestation de serment du présidentMohamed Abdel Aziz. Les faits et les arguments ont été suffisamment étayés par les principaux protagonistes pour ne pas y revenir.

En journaliste, connaissant parfaitement les conditions objectifs de l'exercice du métier, le mis en cause a porté des affirmations autour d'un "loyer non payé" et d'une "villa achetée". En réaction, Ibrahima Sarr, qui s'est senti diffamé, a porté plainte. Quoi de plus normal en effet que de s'adresser à la justice pour obtenir réparation.

Aujourd'hui, le journaliste en question est sommé d'apporter les preuves des faits mentionnés dans son article. Rappelons que si la loi lui permet de ne pas citer ses sources, elle l'astreint par contre à fournir les preuves de ses affirmations.

En pareil procès, la charge de la preuve incombe au journaliste. Celui-ci peut toujours -s'il le souhaite- demander pardon comme cela se fait souvent. Il peut appuyer sa démarche en plaidant la bonne foi.

Il reviendra alors à Sarr qui s'est senti diffamé d'accepter les excuses. Mais s'il disposait des preuves, le journaliste mis en cause, sortira la tête haute de ce procès. A suivre.

MS


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Messaoud, Daddah et Ely : Le trio qui refuse le verdict des urnes


Messaoud, Daddah et Ely : Le trio qui refuse le verdict des urnes
Assurément, à suivre l’itinéraire des trois principaux candidats malheureux de l’élection présidentielle du 18 juillet passé que sont Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Mohameden Ould Daddah et Ely Ould Mohamed Vall Ould Eleya, l’on ne peut que rester dérouté. Pourquoi ?

Tout simplement en raison de l’inconstance et des contradictions des trois hommes ; des défauts qui ne les grandissent guère aux yeux de l’opinion nationale et internationale.

En effet, avec le refus catégorique de ces trois mauvais perdants, de reconnaître les résultats -pourtant validés par le Conseil constitutionnel qui est l’instance juridique à qui revient le dernier mot dans ce processus- et déjà proclamés par le ministère de l’Intérieur en charge de l’organisation matérielle du scrutin ainsi que par la Commission Electorale Nationale Indépendante, deux instances dirigées pourtant par des hommes qui militent activement au sein du FNDD pour le premier et du RFD pour le second, ce refus, dussé-je, a montré qu’en matière de respect des principes et valeurs de la démocratie, c’est un zéro pointé qu’on accordera volontiers à ce trio malheureux..

En tout cas, même au sein de leurs soutiens, cette attitude qui foule du pied le respect de la volonté populaire telle qu’exprimée à travers les urnes, est mal perçue. D’autant plus que chacun des trois hommes, se réclame volontiers d’être un chantre du retour à la constitutionnalité.

C’est également le même sentiment d’incompréhension qu’on note chez les représentants de la communauté internationale qui se sont vite empressés de féliciter le président démocratiquement élu et d’inviter les perdants à se plier à le rôle qui sied logiquement à toute opposition démocratique responsable et respectueuse du verdict populaire.

Cette première épreuve qu’est l’élection présidentielle, a montré à ceux qui en doutaient encore que n’est pas démocrate qui veut. Elle a également permis de découvrir que le long combat que menaient l’autre camp, sous couvert du retour à la Char-iya n’était qu’un alibi à certains nostalgiques du pouvoir qui luttaient dans une sorte d’instinct de survie pour retrouver certains prébendes mal acquis qu’ils avaient perdu avec l’avènement du mouvement de rectification du 6 août 2008.

Leur stratégie de reconquête du pouvoir s’est soldée par un lamentable échec car le peuple ne veut plus d’eux.

En toute logique, ils doivent tirer les conclusions qui s’imposent du désaveu cinglant qu’ils ont subi et surtout respecter la volonté populaire.

Nous ne cesserons de le dire, n’est pas démocrate qui veut !

Mohamed Salem Ould Haiba


Source: Le Véridique

Ban Ki-moon appelle à la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi

Créé le 31.07.09 à 21h07 | Mis à jour le 31.07.09 à 21h24 | 9
La démocrate Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis 1989.
La démocrate Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis 1989./ AFP

BIRMANIE - Assignée à résidence, l'opposante à la junte est jugée depuis le 18 mai, mais le verdict a été renvoyé au 11 août...

Aung San Suu Kyi est jugée depuis le 18 mai pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence. Elle risque jusqu'à cinq années d'emprisonnement. Mais le verdict, qui devait initialement être énoncé ce vendredi, a été renvoyé au 11 août. A l'occasion d'une rencontre avec l'ambassadeur de Birmanie à l'ONU, Ban Ki-moon a de son côté appelé à la libération immédiate de l'opposante birmane.

L'attente de toute la communauté internationale

Au cours de sa rencontre avec l'ambassadeur Than Swe, le secrétaire général des Nations unies a «réitéré son attente claire, ainsi que celle de la communauté internationale que le gouvernement birman examine avec prudence les implications de tout verdict dans le procès d'Aung San Suu Kyi et exerce sa responsabilité pour garantir sa libération immédiate».

Ban Ki-moon a également rappelé le souhait de la communauté internationale que la junte birmane «agisse dans l'intérêt du pays en prenant des mesures positives et en temps adéquat», conformément aux propositions qu'il a faites lors de son récent séjour sur place, «à commencer par la libération de tous les prisonniers politiques».

Une amnistie «pour des raisons humanitaires»

Au début du mois, Than Swe avait annoncé au Conseil de sécurité que son gouvernement préparait une amnistie pour certains prisonniers politiques «pour des raisons humanitaires» afin de leur permettre de participer aux élections prévues en 2010, mais cette mesure n'a pas encore été confirmée sur place. Sur quelque 6.300 prisonniers libérés en février dernier, seule une poignée étaient des prisonniers politiques.

Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix 1991, a passé 13 des 19 dernières années en résidence surveillée, depuis que la junte militaire a refusé d'admettre sa victoire aux dernières élections organisées en Birmanie en 1990.
J.M. avec agence
20minutes.fr

Nouveau Gouvernement : Les attentes de la communauté négro-africaine.


Les plus folles rumeurs circulent dans Nouakchott sur le nom du futur premier ministre et des membres du gouvernement, ici et la on nous dit que ce sera un négro-africain pour d’autre ce sera l’ancien Pm qui va être reconduit.

Pour nous autres Mauritaniens la composition du gouvernement est importante dans la mesure ou elle nous donnera une indication pour savoir si rupture il ya avec le passé ou pas mais ce n’est pas le plus important.

Après plus de quarante années de discrimination et de ségrégation au sein de toutes les institutions du pays, Ministère, Université, Administration, après les purges sanglantes dans l’armée avec l’assassinat de centaines de militaires Négro-africain et le nettoyage de l’administration et du milieu des affaires de milliers de cadres et d’hommes d’affaires négro-africains, vous pouvez imaginer que les négro-africains attendent plus que de simple postes de ministres ou de directeur de cabinet.

Nous attendons une réhabilitation de l’honneur de la communauté par la reconnaissance des atrocités qui ont été commises par des éléments encore très actifs dans le milieu politico-militaire, nous attendons une mise à l’écart de toutes les personnes notoirement connues pour leur implication directe dans les assassinats. Nous attendons de savoir qui sont les responsables de ces assassinats et pourquoi ? Et nous attendons que la justice fasse la lumière sur ces exactions et qu’elle soit rendue.

Sur le nouveau gouvernement.

Les négro-africains comme toutes les autres communautés Mauritaniennes demandent à être représenté de façon significative dans le nouveau gouvernement et à des postes stratégiques. Les faits sont incontestables, aujourd’hui tout le monde sait que les cadres négro-africain ne peuvent accéder au postes de commandant de base militaire, il n’ya quasiment pas de gouverneur, de préfet, ou de commissaire de police négro-africain.

De mémoire de Mauritanien, les représentants de l’état, Préfet, Gouverneur dans les départements et régions à majorité négro-africaine (Kaédi, Boghé, Selibaby, Bababé , etc……) ont toujours été des maures blancs et ces autorités ont commis les pires atrocités sur les populations locales entre 1987 et 2003. Nous attendons à avoir des négro-africains Préfet et gouverneur dans ces régions et départements.

Dans les universités, les professeurs négro-africains ne peuvent prétendre à aucun poste stratégique, et les recteurs successifs de l’université de NKTT se sont toujours comportés de façon raciste à l’égard des étudiants noirs, des centaines d’étudiants négro-africain ont été contraint sous la pression des responsables de département, des professeurs racistes à partir à l’étranger ou à arrêter leurs études.

Mr le Président vous n’êtes pas sans savoir que les hommes et femmes négro-africain qui ont soutenu votre coup d’état et par la suite votre candidature ne représentent pas la communauté négro-africaine, ces individus ne représentent que leur famille. Ces hommes et femmes ne croient en rien, ils seront toujours avec celui qui a le pouvoir, si demain un vaillant soldat devait mettre fin à votre pouvoir et ce jour la vous ne serez pas surpris car vous avez fait la même chose pour arracher le pouvoir à Sidi, donc je disais que ces négros seront les premiers à soutenir votre tombeur.

La logique politique veut que ces personnes soient récompensées pour service rendu mais ces individus ne vous seront d’aucune utilité pour l’éradication des maux et des tares qui gangrènent la société Mauritanienne.

La communauté négro-africaine et toutes les ethnies Mauritaniennes victime de l’arbitraire attendent la disparation progressive de ces injustices et de ces comportements racistes. Les négro-africain attendent bien entendu à être traiter au même pied d’égalité que les autres communautés, il ne s’agit pas de distribuer gratuitement des postes aux négro-africain mais il s’agit d’établir des critères de sélection et de recrutement justes et équitables et surtout de faire en sorte que les Mauritaniens de toute origine se reconnaissent dans les institutions qui les gouvernent.

Pour nous il s’agit d’éviter de se focaliser sur une ou deux mesures symboliques et de penser que le problème est résolu. Mr le Président nous sommes des milliers à ne pas avoir voté pour vous car nous ne croyons pas en votre capacité à diriger le pays et à s’entourer d’hommes et femmes intègres pour rétablir la justice et c’est notre droit, mais aujourd’hui nous sommes des milliers à vous demander le rétablissement de la justice et de l’égalité et c’est encore notre droit car maintenant vous êtes le Président de tous les Mauritaniens.

Si demain des mesures et des décisions allant dans le sens de l’équité , du rétablissement de la justice entre toutes les communautés et de l’amélioration des conditions de vie des Mauritaniens sont prises et si demain nous voyons de façon concrète une volonté de bien faire nous seront les premiers à changer d’avis et à vous soutenir.

La lutte continue.

Katante legnol


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La mort de « Cory » Aquino

par RFI

Article publié le 01/08/2009 Dernière mise à jour le 01/08/2009 à 15:06 TU

L'ancienne présidente philippine, Corazon Aquino, avait succédé à Ferdinand Marcos de 1986 à 1992. «Cory» Aquino, à Manille, le 17 décembre 2006.(Photo : Reuters)

L'ancienne présidente philippine, Corazon Aquino, avait succédé à Ferdinand Marcos de 1986 à 1992. «Cory» Aquino, à Manille, le 17 décembre 2006.
(Photo : Reuters)

L’ancienne présidente des Philippines, Corazon Aquino, s’est éteinte samedi, victime d’un cancer, à l’âge de 76 ans. « Cory » Aquino a attiré la sympathie de la communauté internationale pour son courage et son action au service de son pays. Avec son mari, l'opposant Benigno Aquino, assassiné à Manille en 1983, elle a incarné la résistance qui a permis de déstabiliser la dictature de Ferdinand Marcos, dans les années 80.

Avec notre correspondant à Manille, Sébastien Farcis

« Nous venons de perdre un trésor national », a déclaré la présidente Gloria Arroyo, en annonçant un deuil national de 10 jours. A Manille, la classe politique rend unanimement hommage à celle qui fut la première femme présidente d’Asie, et devint le symbole de la démocratie philippine.

« Cory Aquino représentait le passé et le futur de notre peuple », vient juste de déclarer d’une voix émue Ferdinand Ramos, celui qui lui a succédé à la présidence en 1992. Les émissions spéciales de télévision appellent à « remercier Cory » et rediffusent les temps forts de la vie de cette femme d’apparence timide, sans ambition politique, et qui a été propulsée à la tête du pays après l’assassinat de son mari, le principal opposant au président Marcos. On y voit les bains de foule dans Manille après la fuite du dictateur, ou son discours ovationné devant le Congrès des Etats-Unis.

Les Philippines sont un pays très catholique aussi des « prières de guérison » avaient été organisées pour la Dame en jaune dans les églises de Manille. Des hommes politiques, hommes d'affaires ou simples Philippins se pressaient à ces prières, vêtus de cette même couleur jaune, symbole de la révolution de 1986.

Ce samedi, dans les rues de la capitale philippine, des associations préparent une cérémonie aux bougies, en l’honneur de la « lumière de la démocratie », ont-elles annoncé. Ceci en attendant les détails des funérailles nationales qui seront massivement suivies.

Témoignage du journaliste Johnny Litton, éditorialiste au «Philippin Star»

« Cory Aquino nous a donné la liberté d'expression, la liberté de dire ce que l'on ressent sans avoir peur d'être arrêté. »

Alternance schizophrénique et désillusion politique en Mauritanie




Depuis l’instauration du multipartisme au début des années 1990, la Mauritanie alterne entre coups d’Etat et phases de démocratisation. L’ombre du pouvoir prétorien ne cesse de planer sur les gouvernements civils et les militaires ont appris à mobiliser le discours global sur la bonne gouvernance en s’érigeant, à intervalle régulier, en salvateurs d’un ordre démocratique menacé. C’est ainsi que le général Abdel Aziz s’est emparé du pouvoir en août 2008, brisant les espoirs soulevés par la fin du règne de Taya. A l‘heure où se tiennent des élections présidentielles contestées, ce dossier de Politique africaine revient sur certaines questions érigées en enjeux démocratiques majeurs de la scène publique mauritanienne, en particulier le retour des réfugiés expulsés de Mauritanie et la lutte contre la ‘terreur’ islamique. Dans une perspective de longue durée, il analyse également les éléments de rupture et de continuité liés aux bouleversements politiques récents : par-delà la discontinuité des régimes, il s’interroge ainsi sur la constitution d’une classe hégémonique dans le pays, tout en mettant en évidence les nouvelles formes de mobilisation et de contestation sociale, y compris parmi les groupes subalternes. Si elles restent encore peu visibles à l’échelle politique nationale, ces actions collectives sont le signe d’un ferment politique nouveau qui pèsera sans doute sur l’avenir de la Mauritanie. L’alternance entre coups d’Etat et démocratisation invite à réfléchir non seulement sur les éléments de rupture, mais également sur les continuités de dynamiques politiques de longue ou de moyenne durée. Depuis les années 1980, cette problématique a constitué la toile de fond d’un débat africaniste qui s’est inspiré de notions clés de la pensée d’Antonio Gramsci qui sera mobilisée ici. La situation mauritanienne se prête à ce type de lecture dans la mesure où elle présente un bloc historique (l’élite politico-économique) qui conserve son hégémonie au-delà des changements institutionnels grâce à deux facteurs en particulier : d’un côté, la tutelle d’une armée qui associe le consensus à la domination (par une certaine rhétorique de légitimation, celle de l’état d’urgence) ; de l’autre, des pratiques - le clientélisme, la corruption et le ‘tribalisme’ - qui mettent en relation étroite l’Etat et la société civile au sens gramscien. Un système hégémonique qui tend à dépolitiser les masses Cependant, un processus de ‘politisation’ de la société en marge du système ‘démocratique’ formel laisse penser que la recherche hégémonique des élites au pouvoir, si elle n’est pas en crise, traverse une zone de turbulences à cause de l’alternance ‘schizophrénique’ de mobilisation et de désillusion politique qui se manifeste régulièrement au niveau populaire. De fait, par-delà l’analyse des recompositions de la structure élitiste proposée ici, les rédacteurs de la revue prêteront une attention particulière aux formes culturelles et politiques subalternes, certes occultées par le discours dominant, mais qui y sont intimement liées. Loin de constituer l’héritage dans la modernité étatique de groupes sociaux, qui ne seraient ‘pas encore’ rentrés dans l’histoire, la subalternité se définit comme une condition historique produite par un système hégémonique qui tend à dépolitiser les masses ou à atténuer la contestation potentielle par la construction d’un consensus. Dans un cadre simplifié, le bloc hégémonique de l’élite et les subalternes ‘apolitisés’ constitueraient alors les deux pôles opposés (et étanches) de la société politique. Le contexte mauritanien pourrait se prêter à une telle interprétation dichotomique, de larges strates de la population étant souvent complètement écartées des prises de décisions politiques. C’est le cas notamment de certains groupes statutaires d’origine servile (de la composante maure comme des groupes ‘négro-mauritaniens’ haalpularen, soninké, wolof et bambara) qui subissent encore une dépendance de facto envers leurs ‘anciens maîtres’ ; des populations rurales les plus pauvres et les plus enclavées, surtout d’origine nomade ; ou, plus récemment, de groupes dont la reconnaissance n’est pas complète, comme certains rapatriés du Sénégal et du Mali. Cette apparente dichotomie élite/subalternes recouvre pourtant une réalité sociale bien plus complexe. L’article de Marion Presia s’interroge sur les reconfigurations socio-politiques impliquées par le rapatriement des réfugiés au Sénégal depuis 1989 et sur la dangereuse résurgence des discours de l’autochtonie qu’il suscite sur fond de forte racialisation des rapports sociaux. Il analyse également comment le thème de la ‘réconciliation nationale’ fait l’objet de diverses réappropriations stratégiques aux échelles nationale comme locale tout en réactualisant des oppositions souvent anciennes au sein de l’ensemble dit ‘négro-mauritanien’. Enfin, soulignant le caractère transnational des stratégies et modes de vie locaux, il questionne plus largement la pertinence de la notion de ‘rapatriement’. Enjeux politiques de l’islamisme en Mauritanie Quels sont les significations et les enjeux politiques que revêt le concept d’islamisme en Mauritanie ? Pour répondre à cette question, l’article de Cédric Jourde présente d’abord les événements politiques récents par lesquels s’est constitué un ‘récit islamiste’. Il analyse ensuite les racines discursives historiques des termes qui sont utilisés par les autorités étatiques à l’ère de la ‘guerre contre la terreur’. L’auteur pose l’hypothèse que la mise en récit actuelle de l‘islamisme s’articule, du moins en partie, à des schèmes plus anciens, notamment ceux de la dernière phase de l’ère coloniale qui ont été réactivés au début de la période de libéralisation des années 1990. Les catégories dichotomiques, qui opposent un islam dit local et loyal à un islam extrémiste et étranger, ne datent pas de l’ère du ‘11 septembre’. Le processus d’extraversion est au cœur du fonctionnement de l’Etat mauritanien. Dans la longue durée, il a produit une élite politico-commerciale qui a su valoriser les richesses minières et halieutiques du pays. Avec la mise en exploitation de nouvelles ressources (pétrole et or), l’extraversion s’est récemment renforcée. Les connexions internationales se multiplient, en particulier avec les pays du Golfe, et favorisent des hommes d’affaires puissants et bien insérés dans les premiers cercles du pouvoir. La ‘ Mauritanie offshore ’ prime désormais sur l’intérieur du pays et sur la société desquels les élites se déconnectent progressivement. L’historique des groupes sociaux qui contrôlent les rouages du système politico-économique permet de comprendre comment leur position s’est consolidée à travers les différentes phases de l’extraversion mauritanienne. Certains commerçants ont pu consolider, ces dernières années, les bases d’une fortune, parfois, dès l’époque coloniale dans le marché noir à Atar ou dans le commerce de gros et la contrebande entre le Sahara espagnol, les Canaries (qui bénéficiaient de franchises douanières portuaires) et le Nord de la Mauritanie. Comme le montre Pierre Bonte, le contexte a été favorable aux commerçants et aux transporteurs. Les sécheresses des années 1970 ont accentué le recours aux distributions d’aide alimentaire que ceux-ci ont accaparé. Par la suite, l’exode vers Nouakchott de nomades sans ressources a provoqué un mouvement de spéculation immobilière alimenté par les gens fortunés du pays. Dans le même temps, la rupture avec la Zone franc a généré l’arrivée de fonds arabes. Les nouvelles banques ont développé le crédit aux particuliers et aux commerçants qui, auparavant, se tournaient vers le Sénégal ou les Iles Canaries. Depuis, ils ont investi dans l’import-export plus que dans l’industrie et privilégié la recherche du profit spéculatif. Bongo ou le paradigme du pouvoir postcolonial. La mort du président Omar Bongo Ondimba, peu de temps après celle de son épouse, est un événement politique et symbolique qui a mis en exergue la manière dont la mort produit, exaspère, intensifie le lien politique dans une relation qui n’est pas d’extériorité mais qui inscrit le pouvoir dans un paradigme de la guerre ou de la chasse. Dans ce paradigme, la longévité du défunt président gabonais, dont témoignent, sur le plan symbolique, un changement de prénom et un rajout de patronyme, s’appréhende comme le résultat d’un travail incessant de protection, de résistance, de blindage contre les attaques à l’intérieur et à l’extérieur du pays. L’article de Joseph Tonda propose une interprétation politique et anthropologique de la disparition de celui que l’on avait coutume d’appeler le doyen des chefs d’Etat d’Afrique francophone et qui est, à lui seul, le paradigme du pouvoir postcolonial. Le Sénégal a promulgué une loi d’orientation agro-pastorale en 2004. Au cours du processus d’élaboration de cette loi, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), représentant les ruraux sénégalais, a joué un rôle clé et est parvenu à influencer significativement le texte de loi, malgré un contexte politique qui lui était hostile. L’article de Denis Pesche analyse les étapes et les conditions qui ont rendu possible ce travail d’influence tout en soulignant la fragilité des acteurs sociaux en présence et des coalitions qu’ils forment. Des lectures sont organisées autour d’un livre Gérer les indésirables. Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire par Michel Agier, Paris, Flammarion, 2008, 350 pages. L’utilisation du concept de ‘situation’, en l’occurrence humanitaire (p. 299), dans la lignée de l’analyse situationnelle de l’Ecole de Manchester a été reprise par Georges Balandier notamment à propos de la ‘situation coloniale’ ou une naturalisation de l’Etat. Michel Agier se refuse de conceptualiser en termes foucaldiens de ‘gouvernementalité’ bien qu’il soit, à son avis, très proche de cette problématisation, en particulier lorsqu’il récuse toute lecture intentionnaliste dudit ‘gouvernement’. Le plus grand mérite de ce texte, selon Marc Bernardot, est d’offrir une grille d’interprétation du monde des camps reliant les pays du Sud et ceux du Nord. Les individus restent sous l’emprise de l’Etat qui conserve le pouvoir de les contrôler ou de les abandonner l’internement et la mise en camp semblent intégrés au marché du travail en contribuant à sa segmentation. Produits de l’insécurité et de la violence, les réfugiés et autres migrants forcés bousculent la perception classique de l’Etat intégrateur et régulateur des tensions, selon Arnaud Royer. Ce numéro de Politique africaine est une contribution très intéressante pour comprendre la situation actuelle de la Mauritanie.

Wade et Joyandet à l’investiture du président Aziz



Le général Mohamed ould Abdel Aziz, élu président de la République le 18 juillet, sera investi dans ses fonctions mercredi 5 août."Le président (aziz) sera investi le 5 août au cours d’une cérémonie officielle à laquelle plusieurs invités seront présents dont notamment le président sénégalais Abdoulaye Wade",...


...a affirmé le porte-parole du Président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Wade avait été l’artisan de l’accord de sortie de crise de Dakar qui avait permis la tenue de la présidentielle le 18 juillet avec la participation des principaux opposants.
Le secrétaire d’Etat français à la coopération Alain Joyandet représentera la France à la cérémonie d’investiture.
La France et les Etats-unis ont félicité le président élu, qui était arrivé au pouvoir lors d’un coup d’Etat militaire le 6 août 2008.
Les deux principaux candidats de l’opposition Messaoud ould Boulkheir et Ahmed ould Daddah qui ont pris acte "au plan juridique" de sa victoire, continuent de réclamer une enquête sur des "fraudes massives" ayant entaché selon eux la sincérité du scrutin.

Rétro et recré: Note de lecture de "1989, gendarme en Mauritanie", de Harouna LY (dit Rachid)





Auteur : Harouna LY (Ancien gendarme, radié de la gendarmerie en 1989)
Titre : 1989, Gendarme en Mauritanie.
Editions Cultures croisées, 2007, 148 pages.



Les récits de vie qui retracent les calvaires de Mauritaniens en butte à la Terreur de l’Etat sous le règne du despote Ould Taya ne sont guère légion ; mais quelques livres de témoignages, assez bien connus désormais, restent emblématiques de la trajectoire chaotique du jeune Etat mauritanien, qui, entre montée de nationalismes et dérives ethnicistes, a failli dangereusement à sa mission régalienne, en s’étant livré à des purges ethniques sur ses propres « citoyens » : J’étais à Oualata. Le racisme d’Etat en Mauritanie de Alassane Harouna BOYE et L’enfer d’Inal. Mauritanie, l’horreur des camps de Mahamadou SY sont devenus, en effet, des classiques pour quiconque veut s’informer sur les « années de braise » du règne de Ould Taya.

Il restait, tout de même, une lacune : l’année 1989, celle du limogeage de la fonction publique et de la déportation de milliers de « Négro-mauritaniens » au Sénégal et au Mali. La lacune est désormais comblée par le livre de Harouna Ly: 1989, Gendarme en Mauritanie.

Le récit de vie de Harouna Ly commence en 1981, huit ans avant les douloureux évènements qui ont opposé la Mauritanie au Sénégal et l’Etat mauritanien à ses citoyens « négro-mauritaniens », assimilés à des Sénégalais. Harouna Ly (dit Rachid) n’est encore qu’un jeune élève insouciant qui passe son baccalauréat. Comme beaucoup de jeunes gens de Nouakchott, il n’a qu’une idole : Bob Marley, la star jamaïcaine du reggae, qui, en ce début des années quatre-vingt, fascine et envoûte la jeunesse du monde entier, surtout celle du Tiers monde, en quête d’une icône en symbiose avec ses rêves et ses utopies juvéniles. Entre les accents révolutionnaires de la musique jamaïcaine et les films de Western que les « salles obscures » nouakchottoises proposaient aux jeunes gens (cinémas El Mouna, El Feth, Le Jouad etc.), il y avait peu de place à la nonchalance.

Le jeune impulsif Rachid, qui vient de quitter le lycée après avoir lancé un courtois «vous êtes un colonialiste attardé ! » à son examinateur, est un petit baroudeur, provocateur à l’envie, qu’il faut urgemment encadrer par l’exercice d’un métier qui l’astreigne à un minimum de discipline. Cela se révèle désastreux pour le matériel du Centre de formation professionnelle de la SONELEC (Société nationale d’électricité), qu’il emploie son énergie à détruire joyeusement.

L’oncle de Rachid, plus que jamais préoccupé par le devenir de son neveu, a une idée astucieuse : engager son neveu à prendre l’uniforme pour réfréner les ardeurs belliqueuses du jeune frondeur. De tous les corps, le jeune bagarreur ne connaissait que la police, avec laquelle il n’avait pas beaucoup d’atomes crochus ; et pour cause !

« si par mégarde votre poing heurtait le menton du voisin », les policiers ont la fâcheuse habitude de « vous mettre au violon » (page 35)

L’oncle de Rachid jette son dévolu sur la gendarmerie, corps d’élite de l’armée, qui saura contenir, dans les limites de l’ordre et de la discipline, les élans effrénés du tempérament du jeune « cow-boy ».

Quoique voyou, le petit garnement est brillant. Il est admis, au pied levé, au concours d’entrée à l’ECOGEND (école de gendarmerie, basée à Rosso), classé troisième sur la liste des candidats reçus.

Chicaneur et chipoteur pour un rien, le petit indocile ne sait pas encore que les ordres sont les ordres. Il part du mauvais pied et est vigoureusement rabroué par ses supérieurs, qui lui représentent objectivement les plates-bandes sur lesquelles il ne faut pas marcher….sous peine de perdre sa peau :

« Le Lt Sall Yérino Daouda me fit ramper en pleine canicule entre les salles de classe et le poste de police sur un goudron surchauffé. Ma peau se détachait par lambeaux et n’eût été l’intervention de l’Adjudant-chef Dieng Mamadou Abdoulaye, j’aurais perdu l’essentiel de ma chair. »

Il a désormais le salut impeccable et le garde-à-vous spontané et déférent ; d’autant qu’il a fini par apprendre, à ses dépens, que dans l’armée la discipline est de fer et que l’on sait, avec beaucoup d’humour, mettre définitivement de l’eau dans les bouffonneries des petits plaisantins qui ignorent encore la discipline militaire. Il marche, maintenant, d’un bon pied, droit dans ses souliers :

« Un matin, alors que tous les élèves étaient en rassemblement dans la cour, je restais bien au chaud dans mon lit (…) je criai devant tout le monde que ce lieu n’était pas une école mais un camp nazi ; que ces sadiques gradés voulaient notre peau ; qu’on nous faisait bouffer une nourriture indigne d’un chien éthiopien (…) j’aurais continué mon violent réquisitoire si le Lt. Dia n’y avait mis un vigoureux holà. Pendant une journée, je fus soumis aux sévices les plus sévères : om me fit ramper avec un sac de sable sur le dos et un fusil Mauser dans la saignée des bras ; on me trempa dans la piscine et enfin on me fit chanter (le comble ! chez moi on ne chante que les louanges d’Allah et de son prophète). Bououh ! Je sortis de cette mésaventure carrément cabossé, mais avec la ferme décision de la boucler une fois pour toutes… » (pages 46-47)

Passée la période de redressement, Rachid se révèle un bon élément : classé également 3ème à l’examen de sortie, il choisit la « Brigade mixte » et est muté à Nouakchott. Rachid ne ménage pas le gendarme qu’il est devenu et livre au lecteur des confidences sur le « corps d’élite » de l’Armée, dont les méthodes pour recueillir les aveux, n’étaient ni des plus douces, ni des plus délicates :

« Ismael Ould Baby dit le Fakir, originaire de Boutilimit et petit-fils du grand marabout Yacoub O/ Cheikh Sidiya (…) était contre les enquêtes brutales et passait le plus clair de son temps à saquer les apprentis-tortionnaires que nous étions devenus. Il est vrai qu’à l’époque, à l’insu du GMC, nous étions souvent prompts à user de la gifle et de la gégène électrique que nous branchions sans beaucoup de remords sur les parties nobles de la clientèle ». page 57.

En ce milieu des années quatre-vingt, la situation politique était délétère à Nouakchott. Lorsque Rachid Ly, qui « avoue franchement n’avoir jamais nourri de penchant marqué pour la politique» (page 60), est muté, en mai 1987, à Akjoujt, il est bien heureux de s’éloigner de la capitale. C’est à Akjoujt pourtant, où il se coulait des jours bien tranquilles depuis 1987, qu’il fut convoqué en mai 1989 par son commandant de brigade, qui l’informa qu’il était « convoqué » à Nouakchott, à « l’ Etat Major ».

En quittant Akjoujt, Rachid Ly ne se fait guère d’illusions. Il constate que l’Etat mauritanien est en train de souffler sur les braises ethniques et de trier sur le volet tous ceux qui n’appartiennent pas à la bonne ethnie :

« De jour en jour les convoqués se multipliaient et les brigades se vidaient petit-à-petit de leurs éléments négro-mauritaniens. » (page : 127)

Arrivé à l’Etat Major, il est accueilli, en même temps que son ami Wade Abdoulaye, par des collègues pressés de leur trouver une nationalité étrangère :

« Au B1, je trouvais une espèce de comité d’accueil composé d’un gendarme debout à l’entrée de la porte, du Capitaine Ahmed Ould M’Bareck (futur colonel), commandant les effectifs et du Lieutenant Hamama (…) J’en étais là de mes pensées quand le Capitaine Ahmed M’Bareck m’apostropha :
- « Quel sont tes nom, prénoms, date et lieu de naissance ? »
(…)
- « Les réponses à vos questions se trouvent dans le carnet que vous avez devant vous ! Répondis-je.
- Bien. Acquiesça-t-il. On vous soupçonne d’être Sénégalais. Avez-vous une réponse à ça ?
- Non !
- Donc vous êtes Sénégalais…
- C’est vous qui le dites ! Mais il reste à le prouver… »
(…)
- « C’est de vous qu’il s’agit…Répondez clairement !
- Je suis né à Wouro-Dialaw, un patelin situé à 3 km à l’Est de Bababé. Mon père, son père et le père de son père y sont nés et enterrés. Mon capitaine, je m’étonne que la gendarmerie me soupçonne d’être Sénégalais (…)
- Votre fils Mohamed et votre épouse sont nés au Sénégal…
- (…) De toute façon, le fait que mon fils et sa mère soient nés au Sénégal ne fait pas d’eux des Sénégalais. On peut voir le jour au Laos et être de nationalité chilienne (…)
- Vous reconnaissez donc avoir des attaches au Sénégal ?
- Si vous prenez pour des « attaches » le fait que ma femme et mon gosse aient vu le jour dans ce pays et que mon oncle y travaille, eh bien, j’y ai des attaches. Si c’est à cause de ces « attaches » que l’on déporte, arrête et révoque le personnel du Corps, laissez-moi vous dire qu’il n’existe pas un Mauritanien sans « attaches » au Sénégal, au Congo, en Gambie ou ailleurs… »

Dépité, le capitaine posa deux ou trois questions, sans conviction, et me demanda d’attendre dehors.
Quand, quelques minutes plus tard, j’entendis le Capitaine M’bareck demander à Wade Abdoulaye de décliner son identité, je me dis que ces gens n’étaient pas sérieux. Wade et le capitaine Ahmed M’Bareck sont tous les deux ressortissants de Keur-Macène et ils se connaissaient suffisamment pour que le capitaine passe sur certains détails de l’interrogatoire. D’ailleurs, excédé, Wade le lui rappela bruyamment :

- « Je suis d’où ? Vous le savez autant que moi. Dites plutôt ce qu’on me reproche et qu’on en finisse ! »
(…)
- « Vous êtes mis à la disposition de l’EHR [Escadron Hors Rang] ! avait dit le Capitaine Ahmed M’Bareck à l’issue de « l’enquête ». Pages 130-131-132-133.

Après l’entretien, ils sont « mis à la disposition » du maréchal-des-logis Ould Diyé et sont conduits au GEMO (Groupement d’Escadrons et de Maintien d’Ordre), dans des « cellules puantes de deux mètres sur deux, » où s’entassent les gendarmes « négro-mauritaniens » arrêtés pour délit d’appartenance ethnique. Rachid sait qu’il est l’otage d’un drame qui fait peu de cas de sa responsabilité individuelle et que les démons ethnicistes (que l’intérêt supérieur de la Mauritanie eût pu exorciser, si ses dirigeants avaient une conception noble du vivre ensemble) ont besoin de boucs émissaires :

«Côte à côte, nous prîmes le chemin conduisant au GEMO où des prisons de 2x2 m nous attendaient ; des cellules dans lesquelles, devant le nombre croissant des convoqués, on fourrait jusqu’à une douzaine de personnes ensemble(…) Allah est grand ! Lui qui entend tout et voit tout sait que je n’ai commis aucun crime ; je n’ai rien à me reprocher et si au nom d’une conjecture qui ne dit pas son nom quelques tarés voulaient me faire payer je ne sais quelle faute, Dieu les jugera bien un jour. Quelle vie ! Tu te réveilles à l’heure, tu montes à l’heure, tu descends à l’heure, tu gagnes honorablement ta vie, tu ne fais tort à personne, tu te décarcasses jour et nuit pour remplir ta mission et celle des autres…au bout tu gagnes quoi ? Une place rétrécie dans une cellule puante ». pages 133-134.

Rachid échappe au sort de beaucoup de gendarmes « négro-mauritaniens » qui se voient arbitrairement incarcérer dans de cellules exiguës et répugnantes, avant leur révocation et déportation. Sur le point d’être parqué « à l’hôtel quatre étoiles du GEMO », il croise heureusement Moctar Ould Eléyouta, chef du service général de l’EHR (Escadron Hors Rang), outré d’assister indifféremment aux mauvais traitements infligés gratuitement à une connaissance de longue date. Rachid ne fera pas partie du lot peu enviable des pensionnaires du GEMO : il sera gardé « au poste de police » (page 135), dans des conditions relativement décentes.

Huit jours après la première audition, la gendarmerie a eu le temps de fabriquer de nouveaux chefs d’accusation contre Rachid LY : au crime de « sénégalité » s’ajoutent désormais d’autres crimes de lèse-majesté : délit de parenté (d’ailleurs fictive) avec «l’ex-commissaire Ly Mamadou », alors en prison à Oualata, pour son appartenance supposée aux FLAM (Forces de Libération africaines de Mauritanie) et être membre lui-même du mouvement clandestin. Il est conduit sous haute escorte auprès du lieutenant Sultane, chargé d’instruire son dossier :

« Le huitième jour de ma détention, vers 10 heures, quatre gendarmes armés jusqu’aux dents se présentèrent au poste de police :

- « Nous cherchons le gendarme Ly !
- Pour aller où ? leur demandai-je.
- C’est pas votre problème. Allez, passez devant !
- Non ! Je ne bougerai pas d’un poil avant de savoir là où je mets les pattes !
- Vous êtes convoqué par le lieutenant Sultane !
- Allez lui dire que je n’ai nul besoin d’être escorté par un carré d’affreux pour répondre à sa convocation. Comme si j’étais un criminel, comme si j’avais tué, pendu, enterré vivant ou gazé quelqu’un. Dites-lui que je suis venu d’Akjoujt à Nouakchott seul et sans escorte ; que si je voulais m’échapper ou fuir, je ne me serais pas présenté à l’Etat-Major où je savais que je ne serais nullement accueilli avec des fleurs….
L’adjudant Moctar intervint :
- «Ne fais pas le con, hé ! Il faut aller avec eux. Tu as peur qu’ils te trouent la peau en cours de route ou quoi ?
- Bof ! Allons-y !
- Mettez-vous en tenue correcte, vous allez comparaître devant un officier.
- Non ! Si la gendarmerie était la gendarmerie telle qu’elle est connue, je ne serais pas là avec une aussi triste compagnie que la vôtre. Je vais comparaître comme ça, en tenue débraillée car je sens que bientôt, je n’aurais plus besoin de ces oripeaux-là. »
(…)

Sultane me pria de m’asseoir, ouvrit un énorme dossier déposé devant lui et me dit, sans préambule :
- « On vous soupçonne d’être sénégalais…Quelle… ?
- Le B1 m’a déjà posé cette question ; ça devient une idée fixe !
- Répondez !
- Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? (…)
- Selon nos informations, vous avez des parents au Sénégal…votre femme…
-… et mon fils sont nés là-bas ! (…) j’en ai aussi en France, au Gabon, en Côte d’ivoire et en Italie. Est-ce à dire que j’ai ces nationalités-là ?
- Bon. Connaissez-vous les FLAM ?
-Votre question n’est pas claire !
- Est-¬ce que vous connaissez les FLAM ?
- J’en ai entendu parler.
- Connaissez-vous quelqu’un de ce mouvement ?
- Je sais que des individus qu’on dit appartenir à ce mouvement avaient été arrêtés en septembre 1986, jugés, condamnés et incarcérés dans des prisons de l’intérieur du pays.
- Avez-vous un lien de parenté avec au moins l’un de ces individus ?
- Non !
- Et l’ex-commissaire Ly Mamadou, ancien membre du Comité Militaire de Redressement National ?
- Je ne sais même pas de quel patelin il est.
- Et pourtant tous les Ly sont de la même famille…
- Il y a des « Ly » au Mali, suis-je censé les connaître tous ?
- Lors de l’arrestation de ces « individus » (comme tu dis), beaucoup de gens ont constaté votre changement d’humeur ; vous étiez devenu mécontent et méconnaissable…
- Confrontez-moi avec ces « beaucoup de gens » !
- De sources dignes de foi, vous êtes membres des FLAM et vous teniez des réunions à Akjoujt…
- Ecoutez, mon lieutenant ! Je ne répondrais plus à aucune de vos questions
(…)

Le lieutenant sonna son planton et lui intima l’ordre de me ramener au poste de police. J’étais furieux. Sénégalais, Membre des FLAM et quoi encore ? Demain, ils finiraient bien par m’accuser d’avoir attenté aux intérêts supérieurs de la nation. Ah ! La politique, je m’en étais toujours fichu comme de mon premier béret. » (pages 143-147)

Le 4 juin 1989, Rachid Ly est convoqué une nouvelle fois auprès du lieutenant Sultane, dont l’expression du visage indiquait que l’instruction de son dossier était bouclée: toutes les charges qui étaient retenues contre lui sont abandonnées. L’officier lui signifia que « 60 jours d’arrêts de rigueur » lui étaient infligés « pour mauvaise manière de servir »

Deux jours plus tard, Rachid Ly est convoqué au service général de l’EHR, où on lui notifie, sans autre forme de procès, sa « radiation » de la gendarmerie qui, en cette triste année 1989, avait fait les bouchées doubles pour se débarrasser de tous ses éléments non maures :

« Le 6 juin, je fus encore convoqué mais cette fois par le Service général de l’EHR. J’y allai sans escorte, ce qui me fit comprendre que le dénouement était arrivé. Je n’avais fini de mettre les deux pieds dans le bureau du Chef de Service (…)que ce dernier poussa devant moi ma décision de révocation de la Gendarmerie Nationale. Il s’agissait plutôt d’un message court signé du Chef d’Etat-major (…) et spécifiant que le gendarme de 4ème Echelon Ly, matricule 2506, était radié du Corps pour mauvaise manière de servir (…) En sortant, je tombai sur un adjudant qui me fit une remontrance acerbe :
- « vous ne voyez pas que vous passez à côté d’un gradé ?!
- Excusez¬-moi ! Depuis quelque temps, je ne vois même pas les étoiles du ciel à plus forte raison celles qui tiennent sur les épaules d’un humain. » (pages 195-1956)

Les évènements sanglants de 1989 restent plus que jamais gravés dans la mémoire de millions de Mauritaniens et de Sénégalais, victimes de l’aveuglement et de l’inconscience d’hommes politiques qui, en fouinant dans les bas-fonds de l’ethnicité et des identités grégaires, ont dangereusement ethnicisé l’Etat.

En Mauritanie, on sait ce que l’Etat fit de ses citoyens « négro-mauritaniens »: licenciements massifs des soi-disant sénégalais, déportations, exactions dans le sud de la Mauritanie, dont les charniers n’ont pas encore livré tous leurs secrets etc.

Les cris d’orfraie offensés des démocrates qui militaient pour une Mauritanie plurielle n’avaient pas réussi à infléchir la trajectoire de l’Etat mauritanien qui pataugeait gaiement et insouciamment dans les eaux troubles de l’ethnicisme, de l’exaltation d’une identité mono-ethnique, dont les idéologues étaient tout yeux tout oreilles pour Saddam Hussein, l’ancien maître de Bagdad.

Tout le mérite de Rachid est d’avoir écrit un livre de témoignage sur cette page sombre de l’histoire politique de la Mauritanie. Par devoir de mémoire et pour les générations futures. Pour que plus jamais, en Mauritanie, on ne définisse l’Humanité au taux de mélanine, à la coloration épidermique.


Note de lecture de Mohamadou Saidou TOURE (Thierno) :
Paris, 02 novembre 2008.

Source : M.S.TOURE

Mauritanie: les eaux stagnantes constituent un danger pour les habitants de Nouakchott





Après une pluie de 20 mm tombée sur la ville de Nouakchott, il y a de cela 48 heures, les eaux de ruissellement non évacuées continuent à stagner dans différents endroits de la capitale, constituant une source de complications sanitaires pour les habitants, a constaté Xinhua jeudi dans la capitale mauritanienne.

Selon les autorités sanitaires, ces eaux offrent un milieu idéal pour la prolifération de microbes pouvant provoquer des allergies et des lésions de différentes natures.

Les moyens déployés par la Communauté urbaine pour évacuer ces eaux demeurent largement insuffisants et la menace perdure avec la présence de petites marres. La société française responsable de l'assainissement de la ville ne prend pas en compte les déchets liquides.

Nouakchott dont la pose de la première pierre a eu lieu en 1958 était, initialement, conçue pour accueillir trente mille habitants. La ville ayant largement dépassé ces prévisions, connaît actuellement des problèmes liés à l'urbanisation accélérée, notamment le réseau d'évacuation des eaux usées et de ruissellement devenu vétuste et mal entretenu, ne couvrant qu'une infime partie de la cité.

Source : Xinhuanet (Chine)

Le Président élu Mohamed Ould Abdel Aziz à RFI: «Je vais agir de manière efficace pour mettre fin à ce fléau qu'est la corruption»




Le président élu Mohamed Ould Abdel Aziz était, hier mardi, l’hôte de l’émission «Invité Afrique» de Radio France Internationale (RFI). Interviewé par notre consœur Marie-Pierre Olphand qui était l’envoyée spéciale de RFI pour couvrir la présidentielle du 18 juillet 2009, le président élu Ould Abdel Aziz, abordera les sujets de l’heure, sans détour.

Elu au premier tour de l'élection présidentielle du 18 juillet avec 52% des voix, il prendra ses fonctions dans une semaine, le 5 août, date de son investiture et tout juste un an après le coup d'État qui l'avait porté une première fois au pouvoir, le 6 août 2008. Que répond-il aux accusations de fraude de ses adversaires, comment entend-il lutter contre la corruption, quel est son analyse du risque terroriste dans le pays ?

RFI: Mohamed Ould Abdel Aziz, bonjour!
Mohamed Ould Abdel Aziz: Bonjour!

RFI : Plusieurs candidats contestent le scrutin. Certains, comme Ahmed Ould Daddah, demandent une expertise même des bulletins. Qu’avez-vous à leur répondre ?
MOAA : Ils ont le droit de contester de toutes les façons, parce qu’ils n’ont pas réussi là où ils voulaient réussir, de se faire élire président de la République. Mais, moi, ça ne me gène pas, qu’il ait toutes les expertises possibles. Ce qui est sûr, c’est que mon camp n’a pas fraudé, mon camp n’a pas fraudé. De toute façon, c’est une histoire qui concerne le ministère de l’Intérieur, c’est le ministère de l’Intérieur qui a fait ce marché. Ce n’est pas la première fois qu’on se sert de ce bulletin.

RFI : Certains candidats affirment qu’on leur annoncé les résultats avant le scrutin ?
MOAA : Ce ne sont que des pronostics seulement. Même moi, avant, j’ai souvent dit que je vais passer au 1er tour. Cela ne veut dire qu’on a fraudé.

RFI : Mohamed Ould Abdel Aziz, vous avez mené une campagne offensive. Vous avez sillonné tout le pays. Comment vous allez aujourd’hui remercier tous ceux qui vous ont soutenu ?
MOAA : Ceux qui m’ont soutenu, ce sont des gens qui ont voulu le changement dans le pays et je vais les remercier par des réalisations, par des constructions des routes, des hôpitaux, c’est par le travail que je vais remercier tout ce monde là.

RFI : Est-ce qu’ils pourront se reconnaître dans un gouvernement par exemple? Est-ce que vous avez déjà choisi votre Premier Ministre ?
MOAA : Moi, je n’ai pas encore choisi mon Premier Ministre mais en tout cas, je ne choisirai que des Mauritaniens compétents, des Mauritaniens qui vont ensemble travailler pour le développement du pays.

RFI : Donc, vous pourrez choisir un Premier Ministre ou des ministres qui ne viennent pas de la majorité. Est-ce que vous pourriez débaucher des gens pour faire un gouvernement d’ouverture ?
MOAA : Je ferai un gouvernement des Mauritaniens prêts à construire leur pays, des gens compétents. Pour le moment, je n’ai pas de nom à avancer.

RFI : Quel sera votre premier chantier dans les mois à venir ?
MOAA : Je ferai tout d’abord le bilan du pays. Ensuite, j’essayerai de redresser un peu tous les secteurs de la vie, l’éducation, la lutte contre le chômage, la lutte surtout contre la gabegie. Pour moi, c’est ce phénomène qui a mis ce pays dans cette situation actuelle.

RFI : On sait que ce n’est pas facile de lutter contre la gabegie. Est-ce que vous allez prendre des mesures symboliques comme par exemple la nomination d’un Monsieur anti-corruption ?
MOAA : Je vais prendre des mesures draconniennes, pas des mesures symboliques, parce que je vais agir de manière efficace pour mettre fin à ce fléau, qui est la corruption. Je ne mettrai pas de nom.

RFI : Vous serez prêts à vous attaquer à des proches ou à des gens qui vous ont soutenu, si besoin ?
MOAA : Pour moi la lutte contre la corruption c’est un axe et celui qui sort de cet axe aura à subir des effets néfastes et négatifs de cette lutte.

RFI : Est-ce que cette lutte aura un effet rétroactif ou est-ce qu’elle s’applique à partir d’aujourd’hui ?
MOAA : Je ne peux pas dire nous avons des dossiers s’il s’avère nécessaire de revenir en arrière je n’hésiterai pas à le faire.

RFI : Comment vous allez lutter contre la corruption ? Par quel moyen ?
MOAA : Vous avez des institutions qui n’ont jamais fonctionné par exemple la cour des comptes, qui a souvent fait des rapports, mais qui ont souvent été classés par des gens des anciens régimes. Nous avons l’Inspection générale, qui contrôle le jour au jour les finances publiques. Donc, ce qui reste, c’est l’application des textes et essayer aussi de renforcer le champ d’action de ces structures qui existent.

RFI : Les attentes sont toujours grandes, on vous appelle d’ailleurs le «président des pauvres». Avec quel argent, vous allez financer tous les projets qu’attendent les gens, on sait aujourd’hui que les caisses de l’Etat sont vides ?
MOAA : Certes, aujourd’hui, nous avons des problèmes de finances, mais c’est dû au fait que, le trésor public a pratiquement payé les encours, tous nos bons. Malheureusement, plusieurs hommes d’affaires ne sont pas venus renouveler les bons de trésor qu’ils avaient. Ils se sont évertués à assécher aussi le marché noir. Ce qui a fait que l’ouguiya a perdu un peu de sa côte. Mais, c’est vraiment provisoire, d’ici un ou deux mois, la situation va se redresser.

RFI : Est-ce que vous comptez sur une reprise de l’aide internationale, notamment ?
MOAA : D’abord je compte gérer correctement et avec parcimonie ce que nous avons et puis sur nos partenaires au développement, c’est tout.

RFI : Ces derniers jours, les opérations terroristes se sont multipliées dans la capitale, c'est-à-dire qu’il y a, donc, bien des cellules d’Al-Qaïda, ici, à Nouakchott ?
MOAA : Il y a eu quelques personnes qui ont été arrêtées et sont effectivement des terroristes. Ce sont des gens qui sont entraînés en dehors de la Mauritanie et qui sont venus en Mauritanie pour exécuter une mission ou même des missions. Malheureusement ils ont eu à commettre un assassinat, ils ont eu à tuer un citoyen américain. Ils ont été tous arrêtés et des recherches continuent pour éventuellement déceler d’autres cellules. Mais il n’existe pas de cellules proprement terroristes sur le territoire de la Mauritanie.

RFI : Face à ces nouveaux risques, est-ce qu’il faut imaginer des nouvelles structures de lutter contre le terrorisme ?
MOAA : Effectivement, il va falloir s’équiper, avoir une stratégie pour lutter contre ce phénomène. Lutter militairement mais aussi efficacement pour essayer de protéger la jeunesse qui pourrait être amenée à intégrer les rangs de ces terroristes.

RFI : On dit que vous avez le soutien de la France. Quelles relations vous avez avec Paris ?
MOAA : Qu’est-ce que je vais vous dire ? L’essentiel, c’est que quand je serai investi, le 5 août, je ferai tout pour améliorer les relations avec l’ensemble des pays et particulièrement la France. D’abord nous partageons la langue, des liens historiques, donc nous ne pouvons qu’avoir de très bonnes relations avec la France. De toute façon, c’est çà mon objectif.

Propos recueillis par Marie-Pierre Olphand
Transcription : Camara Mamady

Ecouter Faandu Almuudo, élections présidentielles Mauritaniennes du 18 juillet 2009





...sur Seneweb.com/radio avec Mamadou LY et Dj Packo





Invités:

Ousmane Abdoul Sarr, président Avomm

Cheickh Oumar Bah, Flam

Baaba Ould jiddou, Fndd

Thierno Tandian, AJD/MR

Mariam Kane, Kane hamidou Baaba

Mamadou Ba de Siiwi, sans parti politique

Pour écouter la rediffusion :
http://www.seneweb.com/radio/shows/fam.php


avomm.com

Comment les tenants du racisme d'Etat préparent l'assassinat politique d'Ibrahim Moctar SARR ?





Depuis l'élection présidentielle de 2007, l'ancien candidat du Mouvement de Réconciliation Nationale, devenu depuis président de l'A.J.D/MR suscite un regard particulier de la part des féodaux et des animateurs de l'idéologie d'une Mauritanie pan- arabiste.

L'irruption du phénomène Sarr n’a pas été du goût de ces derniers mais fut surtout une surprise faussant tous les calculs et les prévisions habituels.

On a toujours prétendu que les négro-mauritaniens sont minoritaires dans ce pays et qu'ils doivent jouer les seconds rôles sur le plan économique ou politique. C'est la raison d’être de tous les schémas mis en place afin de réduire leur rayon d'action: politique de quota, découpage électoral antidémocratique, bref tout ce que le pays a connu comme politique de racialisation administrative et culturelle. Cette politique vient d'être bouleversée par les actions de Sarr.

Pris de vitesse, les idéologues du chauvinisme d'Etat, en colaboration avec des féodaux négro-africains vont se concerter pour limiter les dégâts, c'est dans ce but qu'un plan d'assassinat politique est élaboré. Ce plan se structure comme suit:

Banaliser Sarr , le marginaliser, le présenter comme un candidat identitaire et réduire sa visibilité médiatique.

Tout a commencé avec les différentes interprétations du score de Sarr lors des élections présidentielles de 2007. La classe politique mauritanienne s'est empressée de déclarer dans tous les médias qu'il s'agissait d'un vote identitaire spontané, d'un mouvement d'humeur ou d'un vote de circonstance sans une réelle portée significative .

Or on oublie que durant ces élections, aucun arabe ou peu ont voté pour lui c'est d'ailleurs le cas pour cette fois-ci encore, alors que lui même était battu dans la Vallée par Sidi Ould cheikh Abdallahi et que tous les autres candidats potentiels arabes (Ould Daddah, Ould Maouloud, Ould Haidallah) ont bénéficié du vote négro-africain.

Ce vote négro-africain a profité à tous les grands candidats mais l’inverse n’a pas eu lieu en faveur de Sarr . Si le candidat du Mouvement de la Réconciliation Nationale avait bénéficié d’un vote identitaire, il aurait obtenu plus de 40%.

Jusque-là l'intelligentsia néoconservateurs oublie que lorsque la culture négro-africaine a été bâillonnée et que tous les canaux officiels de sa littérature ont été obstrués dans les années quatre-vingt, il ne nous restait que les poèmes de Sarr comme outil d'éveil culturel et de vocation. C'est cette expression qui s'est déployée sur le terrain politique pour crédibiliser sa démarche de militant et de responsable politique.

Il a fallu des mois durant et la pression d'autres responsables de partis politiques pour qu’enfin le président Sidi daigne recevoir Ibrahim Moctar Sarr prétextant à chaque fois des aléas d’agenda.

En réalité la tactique était ailleurs. Ses conseillers occultes, l'avaient mis en garde déconseillé de rencontrer Sarr pour éviter d'en faire un interlocuteur valable, ce qui renforcerait par la même son crédit auprès des populations négro-africaines et en ferait un leader politique incontournable qui pèsera sur la scène politique. Or jusque là, la ligne politique de tous les régimes successifs en Mauritanie veillait à empêcher l'émergence de toute force négro-africaine qui nuirait à ses intérêts vitaux. C'est pourquoi le parti de Sarr n'a même pas été associé aux opérations de retour des déportés pour qu’il ne s'en approprie aucun bénéfice politique.

Vider le contenu de sa ligne politique. Cela veut dire aller sur son propre terrain, en utilisant son langage, sa démarche et fausser l'objectif. Si pour certains le retour des réfugiés s'inscrit dans une mission humanitaire et de justice d'autres n’y voient qu’une possibilité de tarir le discours de certains leaders négro-africains en coupant court à cette théorie qui n'a que trop duré. Il faut les ramener mais pour ce qui est de l'insertion, on verra après! "Tant qu'ils resteront à l'extérieur, Ibrahim Moctar Sarr et les autres nationalistes négro-africains auront toujours de quoi nourrir leur politique ».

C'est dans ce cadre que s'inscrit le discours que le Général Abdel Aziz a prononcé à kaedi dans le cadre de la résolution du passif humanitaire .Cette stratégie a bien montré son efficacité durant les élections du 18 juillet dernier. Alors que la question est loin d’être réglée. En effet, régler le passif humanitaire suppose d’abord que l’on fasse la lumière sur les crimes commis, que justice soit rendue, que les victimes connaissent la vérité, seulement après le pardon peut être demandé après une juste indemnisation des ayants-droits.

Ce pardon ne s’extorque pas : il se demande ; et les victimes et/ou ayants-droits sont libres de l’accorder ou non. Point n’est besoin de forcer ces victimes, à coup de millions, pour qu’ils pardonnent : il ne s’agira pas d’un pardon volontaire mais suscité voire forcé, ce qui, aux yeux de la religion musulmane n’est pas valable. Plutôt que d’avoir peur de la justice des humains, justice faillible, l’on devrait penser à la justice divine implacable surtout dans un République Islamique comme celle de la Mauritanie. Nous savons tous comment s'est opéré le bricolage de Kaédi.

Si la problématique du passif humanitaire continue d’entretenir les passions c'est parce qu’il ya des hommes et des femmes qui en ont fait une question de principe qui tiennent à un règlement loin de toute démarche démagogique. Ibrahim Sarr est le premier député à la poser au sein de l'Assemblée Nationale devant le premier ministre de l'époque, Cheikh Ould Avia. Le lendemain, le parti Action Pour le Changement sera dissout. Avec le Président Sarr , c'est la politique par la preuve et non par les calomnies et les dénigrements qui priment.

Réveiller la féodalité négro-africaine, créer une fronde en la finançant.

J'ai toujours considéré que la problématique de la féodalité nous rattrapera un jour. En refusant le débat politique sur cette question ou en feignant de l’ignorer, les politiques négro-africains ont commis et continuent de commettre une erreur majeure dans leur appréciation de la réalité politique mauritanienne. Il suffit d'en parler pour être taxé de complexé !

Dans les années soixante, lorsque certains nationalistes négro-africains ont posé la question de la cohabitation, ils ont été accusés de nationalistes étroits et de tous les noms d'oiseaux. La question était considérée comme un problème secondaire et que la préoccupation fondamentale devra être la lutte contre l'impérialisme occidental disaient les jeunes marxistes mauritaniens. On connaît la suite.

Certaines personnes hostiles au président Sarr n'ont pas hésité à utiliser la caste pour prouver la rigueur de leurs arguments. Il suffit qu'un Sarr ou qu'un Wade soit responsable de quoi que ce soit dans le parti pour que cela puisse être considéré comme une volonté du président du parti de favoriser sa famille. Pourtant aux Etats-Unis la famille BUSH milite dans le même parti; Jean Sarkozy est aujourd’hui Conseiller Général dans les Hauts-de-Seine et responsable politique dans le parti de son père; que dire de Claude Chirac qui était responsable de la communication de son père !

Certains sont allés même jusqu’à pousser un fou lors d'un meeting à Boghé pendant la campagne de 2007, en lui signifiant de clamer devant toute la population en liesse qu’"un pêcheur n'a pas le droit de nous diriger".

C'est sur ces divisions que TAYA surfait en favorisant la multiplication des associations pour empêcher toute émergence d’une force négro-africaine capable de rivaliser avec les autres composantes nationales.

Aujourd'hui, cette méthode est entretenue par un colonel négro-africain, responsable de la sécurité du Général Aziz et qui finance les opérations de déstabilisation de l' A.J.D/MR . Le présenter comme un corrompu et s'attaquer à sa vie privée.

Dans cette opération de déstabilisation de Sarr , tous les moyens sont bons pourvu que le but soit atteint. C'est au tour du lobby néoconservateurs et les chantres du racisme d'Etat de sortir du bois avec une grosse artillerie médiatique: Taquadoumy. Ce site financé et animé par les mouvements baathiste , nassériste l'organisation séparatiste Conscience et Résistance n'a jamais été tendre avec le président de l'A.J.D/MR. A chaque fois qu'il évoque notre parti c'est souvent dans le but de l'affaiblir.

Le point culminant fut atteint dernièrement avec des accusations mal fondées, sans aucune preuve, à propos d’une prétendue malversation financière. Mais nous ne nous laisserons pas faire, la justice pourra clarifier cette affaire et nous y tenons fermement. Et d'ailleurs depuis le début du procès , nous constatons en réalité que c'est tous les tenants du système de domination avec certains négro-africain inconscients( des soi-disants évolué ou petits démocrates) qui étaient derrière cette entreprise: UFP, Conscience et Résistance, RFD, FNDD et tout le complexe militaro-indistriel.

Ibrahima Mokhtar Sarr est entrain de nous montrer le visage hideux de ce qu'il nous est convenu d'appeler l'Etat raciste et oppresseur avec ses petits négres de service.

A travers le procés du journaliste Hanafi, c'est tout en système qui est mis sur le banc des accusés. Et son intérêt réside dans le fait que pour la première fois la justice mauritanienne a accepté de se pencher sur le cas d'un négro-africain dans ce pays. C'est de là qu'Ibrahima Mokhtar Sarr crée une rupture épistèmologique dans notre manière de faire de la politique. Désormais nous pourrons porter plainte dans notre pays!

Susciter une candidature d'un poids lourd négro-africain.

L'insuffisance des moyens utilisés contre le président Sarr conduisent les inspirateurs du plan de sa liquidation politique à mettre en œuvre une autre stratégie: provoquer une candidature d'un poids lourd négro-africain quitte à le débaucher dans un autre parti politique.

L'objectif dans cette optique : diviser l'électorat négro-africain et l'empêcher à tout prix de se reporter sur le candidat de l'unité nationale. Que faire maintenant ?

Ce plan n'a pas manqué de charmer certaines âmes. Je dis à ces derniers de bien réfléchir. vous vous êtes trompés de cible! Comme le disait Alain Touraine: «une société qui ne pense pas s'enfonce dans la décadence". Penser, c'est réfléchir sur les circonstances qui ont conduit le pays dans cet abîme.

Le problème que nous vivons en Mauritanie n'est pas institutionnel, c’est un problème de cohabitation.

Parmi les hommes qui ont en fait leur cheval de bataille, il faut noter Ibrahim Moctar Sarr . Cet homme a sacrifié toute sa vie, tout son avenir pour l'équité, pour l'égalité entre nos différentes communautés. C'est le seul leader politique qui n'a pas de maison. Il aurait pu faire comme beaucoup de responsables Mauritaniens: se taire, rejoindre le camp d'en face pour préserver ses intérêts mais il a préféré la pauvreté dans la dignité que de la richesse dans la douleur de l'injustice.

Son parcours suffit pour expliquer son projet de société. C’est ce que Machiavel a compris en conseillant de lire l'œuvre et l'histoire des grands hommes pour en tirer des leçons. "En étudiant le comportement des hommes, en analysant les causes de leurs échecs ou de leurs succès, il est possible, selon lui de dégager les principes sur lesquels pourra se fonder une action politique".

L'histoire d'Ibrahim Moctar Sarr c'est cette phrase prononcée au Havre lors de son périple en France: " Si vous pensez que votre vote me serait utile ne votez pas pour moi, si vous pensez au contraire qu’il serait utile pour toute la communauté mauritanienne, donc, je vous demande de voter pour moi". Ainsi sont faits les grands hommes, altruistes déterminés, convaincus et toujours prêts à se servir de leur personne pour servir le peuple.

Maître chien

Source : Serpent Maitre