mercredi 29 juillet 2009

Ce qu´il nous faut, ici et maintenant










Matériau de la refondation

Au lendemain de l´élection présidentielle du 18 juillet 2009, le Général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz, est élu, au premier tour de scrutin, Président de la République Islamique de Mauritanie. L´opposition dénonce des irrégularités, sans doute fondées mais, à ce stade, insusceptibles d´expliquer l´ampleur de l´écart.

Piégée par les accords de Dakar où elle n´a pas su s´adapter, préférant confier la promotion de ses arguments à des politiciens au détriment de spécialistes de la négociation, elle paie le prix lourd de son ingénuité. En 11 mois de putsch, consolidé par le pillage des ressources de l´état, l´intimidation et l´usage exclusif de l´administration, des forces armées et de sécurité et des média officiels, le camp démocratique partait à la compétition, avec un temps de retard décisif. L´étroitesse du délai et la préservation des acquis du Général éloignaient d´autant la perspective de l´alternance. Pire, l´inclination sans vergogne à recycler les personnalités les plus emblématiques de la dictature de Ould Taya brouilla, auprès de l´électeur, l´image et le message du renouveau.

En face, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz dispose désormais de toute la marge de manoeuvre que requiert l´enjeu de relever la Mauritanie de l´affaissement économique et institutionnel où il l´a réduite. Il sera jugé, d´abord et rapidement, à sa capacité de rupture d´avec le modèle de domination dont il procède. Tortionnaires impunis, tolérance des pratiques d´esclavage, clientélisme tribal, groupes d´affaires véreux, mercenariat parmi les fonctionnaires, tolérance de l´esclavage, discriminations, racisme, magistrature vénale et sous-qualifiée, transit de drogue, blanchiment d´argent, désertification accélérée, les périls s´accumulent et compromettent la continuité physique du pays. Vis-à-vis de tels défis, le nouveau Président de la République consentira des signes de volontarisme, dans un délai de 6 mois, sous peine de décevoir avant de sombrer, comme ses prédécesseurs, dans la frénésie de l´autoconservation comme priorité absolue et raison de durer.

La Mauritanie a perdu beaucoup de temps à la politique d´opinion et de circonstance. Il s´agit maintenant de bousculer les ordres, les pesanteurs, les complaisances et le fatalisme qui bride la tension- certes minoritaire - vers le progrès.

L´indispensable réforme de l´Etat passe par l´épuration administrative d´un personnel compromis auquel Ould Abdel Aziz doit aussi son succès en suffrages. En dépit de notre scepticisme, nous ne souhaitons que le démenti par les faits.

Ce faisant - est-il besoin de le rappeler - nous nous plaçons hors et loin du registre de demandeurs de postes ou de faveurs. Nous restons l´avant-garde pédagogique, éclectique et exigeante sur quoi les tentations par le système hégémonique ne trouvent aucune prise.

Aussi, Conscience et Résistance :

- Place la libération inconditionnelle de Hanevy Ould Dehah, Directeur de Publication de Taqadoumy, en tête de liste des gages de détente et de sauvegarde des libertés publiques;

- Invite, les mauritaniens, à ne jamais oublier le rôle particulièrement pernicieux, de la France, de l´Espagne et de l´Allemagne, de la Libye et du Maroc, dans la légitimation du coup d´état du 6 août 2008, sans quoi le Général Ould Abdel Aziz n´eut été élu.

-Félicite les Etats Unis d´Amérique, l´Union Européenne et la Suède, de leur constance à défendre le rétablissement du droit en Mauritanie ;

- Réaffirme son ancrage dans l´opposition non-violente mais s´accorde la faculté d´observer, avec objectivité, l´évolution du pouvoir, durant le semestre prochain ;

- Renouvelle, auprès de l´autorité légale, sa demande de reconnaissance, en qualité d´association à caractère politique.

Nouakchott, le 29 juillet 2009


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