mercredi 29 juillet 2009

Aziz comme Mohamed VI ?


Les deux hommes d’Etat ont-ils médité les propos du prix Nobel de la paix, Desmond Tutu, qui disait en 1995 « accepter l’option amnésie nationale aurait été un mauvais choix pour une raison évidente. Cela aurait eu pour effet de pénaliser les victimes de l’apartheid une seconde fois, en refusant de prendre en considération quelque chose qui faisait partie intégrante de leur identité, de leur être ». Tout permet de le croire !



Aziz comme Mohamed VI ?
Lorsqu’il fût intronisé il y a de cela dix ans, peu de gens pariaient en effet sur les capacités de roi Mohamed VI à changer le visage du Maroc et à impulser une nouvelle dynamique de développement et de démocratie dans son pays. Mais, le jeune souverain semble avoir réussi à relever le défi.

L’histoire retiendra en tout cas qu’il a osé s’attaquer à un passé sombre qui nuisait à la cohésion et à l’image de son pays, en créant l’Instance Equité et Réconciliation pour résoudre le dossier des graves et massives violations des droits de l’homme commises sous le règne de son père.

En ayant la perspicacité et la force d’établir la vérité sur ce passé, de réhabiliter les victimes, de les aider à recouvrer leur dignité violée par l’Etat et d’alléger les souffrances qu’elles ont endurées, Mohamed VI a de toute évidence fait œuvre grandiose de réconcilier les marocains entre eux.

Gageons que c’est le même courage et la même clairvoyance qui ont animé le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et l’ont conduit en Février – Mars 2009 à initier une démarche de réconciliation des cœurs entre les mauritaniens à travers le règlement du douloureux passif humanitaire hérité du régime de Taya et laissé en suspens par les présidents Ely et Sidi.

La cérémonie religieuse de Kaédi et les réparations matérielles accordées aux veuves et orphelins des militaires tués resteront comme des actes héroïques et patriotiques réalisés par ce jeune officier Général soucieux de l’unité et du bien-être de ses concitoyens.

Président élu, jouissant désormais de toute la légitimité constitutionnelle, Mohamed Ould Abdel Aziz devra consolider son œuvre et finaliser le processus mené par la commission du Colonel Dia Adama.

Fort du soutien massif de ses compatriotes touchés par le problème et des prédispositions des ONG (COVIRE, AVOMM, OCVIDH…), Ould Abdel Aziz a donc toute la latitude de trouver la solution convenable à même de satisfaire les victimes et de tourner définitivement cette page.

L’option la plus souple étant de s’inspirer de l’exemple marocain, en l’adaptant à nos réalités. Ce qui devrait ressembler à un processus qui permettra, d’une part, de réhabiliter les victimes, sans qu’il ne soit fait allusion aux responsabilités individuelles et, d’autre part, obtenir le pardon en faveur des auteurs, pour qu’il soit enfin possible de regarder ensemble vers l’avenir.

L’objectif à rechercher étant d’aboutir, à l’issue de cette phase, à des recommandations qui indexeraient les cas de violations des droits de l’homme, en effaceraient les séquelles, préserveraient la mémoire, garantiraient la non répétition de ces fautes, réconcilieraient les esprits et renforceraient le respect des règles de droit.

Mais, pour cela, le Président Aziz devrait mettre en place une COMMISSION composée de personnalités crédibles et acceptées par les victimes, instruire une concertation franche avec les concernés et une sensibilisation conséquente pour rassurer l’opinion sur la démarche qui sera suivie.

Mamadou Foutanké

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