samedi 18 juillet 2009

Mauritanie: deux salafistes arrêtés, «probablement» les assassins d'un Américain



Deux combattants islamistes arrêtés vendredi soir à Nouakchott, après une fusillade avec la police, sont «fort probablement» ceux qui ont assassiné le 23 juin un ressortissant américain dans la capitale mauritanienne, a-t-on appris samedi de source policière.

«Fort probablement, il pourrait s'agir des mêmes personnes ayant tué l'Américain», a déclaré cette source s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Il a ajouté qu'il s'agissait de «jeunes salafistes». L'assassinat de l'Américain avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Un échange de tirs a eu lieu vendredi soir entre des policiers et «des hommes en armes», quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote pour l'élection présidentielle de samedi.

L'un des deux jeunes Mauritaniens arrêtés portait, selon le responsable policier, «une ceinture d'explosifs qu'il n'a pas actionné. La police l'a neutralisé (...) et a réussi à enlever la ceinture, tard dans la nuit», a-t-il précisé. Blessé, le salafiste a été transporté à l'hôpital militaire deNouakchott.

Des témoins avaient fait état vendredi d'un troisième homme, qui aurait réussi à prendre la fuite à bord d'un véhicule. Mais cette information n'a pas été confirmée de source policière.

Dans ce même quartier de Ksar, le 23 juin, un ressortissant américain, Christopher Leggett, 48 ans, qui résidait dans le pays depuis plusieurs années, avait été tué en plein jour de plusieurs balles dans la tête devant l'établissement d'enseignement qu'il dirigeait.

La Mauritanie est la cible de plusieurs attaques revendiquées par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

Fin 2007, quatre touristes Français, avaient été tués à Aleg (250 km à l'est de la capitale). Trois jeunes Mauritaniens proches d'Aqmi sont actuellement détenus et en instance de jugement.

Des militaires mauritaniens ont également été tués dans trois attaques revendiquées par Al-Qaïda à Lemgheity (nord-est) en 2005, à Alghallaouiya (centre-nord) en 2007 puis àTourine (extrême nord) en 2008.

Aqmi est essentiellement implantée en Algérie mais a étendu depuis près de trois ans ses opérations dans le Sahel, depuis deux ans en Mauritanie et depuis quelques semaines auMali.


Source :

Aux urnes, citoyens !


Article publié le 17/07/2009 Dernière mise à jour le 18/07/2009 à 10:53 TU

Les Mauritaniens se rendent aux urnes ce samedi 18 juillet pour le premier tour de l’élection présidentielle anticipée, onze mois après le coup d’Etat d’août 2008. L’enjeu du scrutin est de taille : il s’agit de déterminer quel sera le candidat le plus à même de sortir le pays de l’impasse politique et économique dans laquelle il se trouve depuis près d’un an.
Le général Mohamed ould Abdel Aziz (à droite sur la banderole) se présente comme l'héritier direct de Moktar ould Daddah, le premier président de la Mauritanie (à gauche). Au grand dam de ses adversaires politiques.(Photo : M. Rivière / RFI)

Le général Mohamed ould Abdel Aziz (à droite sur la banderole) se présente comme l'héritier direct de Moktar ould Daddah, le premier président de la Mauritanie (à gauche). Au grand dam de ses adversaires politiques.
(Photo : M. Rivière / RFI)

De notre correspondante à Nouakchott, Manon Rivière

Concerts de klaxons, jeudi soir à Nouakchott, pour la clôture officielle de cette campagne électorale. Grands meetings pour les uns, parades motorisées pour d’autres. Les neuf candidats en lice avaient tous réunis leurs fidèles soutiens pour une dernière opération séduction.

Pourtant, mise à part cette dernière journée « d’hystérie collective », selon les mots d’un journaliste, cette campagne électorale n’a pas brillé par son dynamisme. « Les gens en ont marre, explique Oumar, le gérant d’un cybercafé. Il faut que l’on aille voter et c’est tout ! » Dans les conversations, cette lassitude est palpable. Les Mauritaniens ont juste envie d’en finir avec cette longue crise politique qui dure depuis le putsch du 6 août 2008 et le renversement de Sidi ould Cheikh Abdallahi. Un putsch sans effusion de sang, mais dont la violence symbolique avait marqué les esprits puisqu’il mettait fin au mandat du premier président démocratiquement élu depuis trente ans.

Un candidat fait la course en tête

Au total, ils sont neuf prétendants pour un seul fauteuil. Mais d’après les analystes, quatre candidats se démarquent du lot. Il y a d’un côté deux anciens putschistes (et anciens chefs de l’Etat) : Mohamed ould Abdel Aziz et Ely ould Mohamed Vall. Et de l’autre, deux leaders de l’opposition : Ahmed ould Daddah et Messaoud ould Boulkheir.

Dans les rangs du général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz, on se montre très confiants. Le candidat lui-même n’a-t-il pas confirmé sur les ondes de RFI son intention de « l’emporter dès le premier tour » ? « Cela semble difficile compte tenu du nombre de candidats dans la course, admet un observateur. Mais en clamant haut et fort qu’il est certain de gagner l’élection, Abdel Aziz cherche à drainer les derniers indécis. » En effet, les électeurs mauritaniens sont attirés par celui qui représente le pouvoir. « Ici, on n’a pas l’habitude de voter pour les perdants », confirme le journaliste Moussa Samba Sy.

Fort de ses dix mois passés à la tête de l’Etat, le candidat Mohamed ould Abdel Aziz jouit donc d’une longueur d’avance sur ses adversaires. « Pour moi, il a fait plus de choses en dix mois que n’importe quel président mauritanien en des décennies », estime un jeune enseignant. « J’ai toujours été dans l’opposition, mais cette fois je vais voter pour le général, car il a réalisé de grandes choses pour le pays », ajoute Fatou, mère de famille. Baisses des prix des denrées de première nécessité, baisses des prix du gaz et du gazoil, construction de routes, promesses faites aux habitants des bidonvilles, tout cela a marqué les esprits. « Pour les gens, peu importe que ces décisions prises à la va-vite ne soit pas viables économiquement », regrette toutefois un économiste mauritanien.

Quid du second tour ?

Si la première place semble acquise à Mohamed ould Abdel Aziz, contre qui va-t-il devoir se battre au second tour ? Qui d’Ahmed ould Daddah, de Messaoud ould Boulkheir ou même d’Ely ould Mohamed Vall parviendra à recueillir le plus de suffrages samedi pour rester dans la course?

« Ahmed ould Daddah dispose d’une légitimité historique incontestable, il est le seul capable de rassembler tous les Mauritaniens », martèle Mohamed, un de ses partisans. Toutefois, sa position ambigüe au moment du coup d’Etat - qu’il n’a pas condamné -pourrait lui jouer des tours. « Beaucoup de démocrates de longue date, n’ont pas compris sa position à l’époque. Il m’a beaucoup déçu », estime Sidi, un commerçant.

Messaoud ould Boulkheir, le président de l’Assemblée nationale, pourrait donc créer la surprise. Ce haratine (descendant d’esclaves) s’est opposé sans relâche au putsch au cours des onze derniers mois. « Pour moi, c’est un homme honnête, fidèle à ses principes », confie Djibril, un étudiant. En revanche, plus les heures passent, plus le diagnostic s’annonce sévère pour l’outsider Ely ould Mohamed Vall. L’ancien président de la transition militaire, qui a annoncé sa candidature début juin après plusieurs mois de silence, ne semble pas avoir réussi le pari de son grand retour en politique.

Mauvaise ambiance

Cette campagne aura surtout été marquée par les invectives lancées par certains candidats. Les accusations de gabegie et de détournements ont volé ici et là, sans pour autant que la moindre preuve ne soit jamais apportée. La Hapa, la Haute autorité de la presse et de l’audiovisuel, s’en est même ému il y a quelques jours.

Quant à la CENI, la Commission électorale indépendante, elle a fait signer aux candidats un code de bonne conduite, afin d’éviter les attaques personnelles. « Nous espérons maintenant qu’ils respecteront le verdict des urnes », confie un membre de la CENI. Certains candidats ont déjà annoncé qu’en cas de défaite, ils n’hésiteraient pas à descendre dans les rues.

La Mauritanie élit son président, l'ex-chef de la junte "sûr" de gagner

NOUAKCHOTT (AFP) - 18.07.2009 14:39

Le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Ould Abdel Aziz, considéré comme un des grands favoris, s'est pour sa part montré très confiant.

voir_le_zoom : Le meneur du coup d Etat du 6 août 2008, le général Ould Abdel Aziz, considéré comme un des grands favoris, en train de voter à Nouakchott le 18 juillet 2009Le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Ould Abdel Aziz, considéré comme un des grands favoris, en train de voter à Nouakchott le 18 juillet 2009
voir_le_zoom : Messaoud Ould Boulkheir, candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) salue ses supporteurs lors d un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009Messaoud Ould Boulkheir, candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) salue ses supporteurs lors d'un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009
voir_le_zoom : L ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, salue ses supporteurs lors d un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009L'ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, salue ses supporteurs lors d'un meeting électoral à Nouakchott le 17 juillet 2009

Les Mauritaniens votaient samedi en grand nombre et dans le calme pour élire leur président parmi neuf candidats, dont le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a affirmé être "sûr" d'être élu dès "le premier tour".

Mais le colonel Ely Ould Mohamed Vall, lui-même ancien chef d'une junte (2005-2007) et candidat à la présidentielle, a dénoncé de son côté de "vastes opérations de fraude". Il s'agit de la seule personnalité à avoir pour l'instant évoqué des irrégularités graves lors du scrutin.

Plus de 1,2 million d'électeurs sont appelés aux urnes dans ce pays en grande partie désertique et vaste comme deux fois la France. Les bureaux ont ouvert à 07H00 (locale et GMT) et doivent fermer à 19H00.

Quelque 320 observateurs internationaux, notamment de l'Union africaine (UA), de la Francophonie et de la Ligue arabe, sont déployés.

Ce scrutin crucial et relativement ouvert doit mettre un terme à la grave crise consécutive au renversement du premier président démocratiquement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, qui ne se représente pas.

De longues files d'attente, avec les hommes d'un côté et les femmes de l'autre, se sont rapidement formées devant les bureaux de vote de la capitale, ce qui pourrait augurer d'une participation élevée.

Le meneur du coup d'Etat du 6 août 2008, le général Ould Abdel Aziz, considéré comme un des grands favoris, s'est pour sa part montré très confiant.

"Je suis sûr, nous passerons au premier tour. Ce sera la victoire de toute la Mauritanie, du peuple mauritanien", a-t-il déclaré à la presse, peu après avoir voté, près du palais présidentiel.

Le général Ould Abdel Aziz et son principal concurrent, Ahmed Ould Daddah, chef du plus important parti d'opposition, ont répété à plusieurs reprises pendant la campagne leur conviction d'être élu dès le premier tour.

Mais de nombreux observateurs estiment qu'au vu du nombre de candidats (neuf), un deuxième tour, prévu le 1er août, est probable.

De son côté, le colonel Vall, et cousin du général Aziz, a dénoncé de "vastes opérations de fraude, aussi bien à l'intérieur (du pays) qu'à Nouakchott".

"Il y a eu achats de conscience (vote), de cartes d'électeurs et d'autres documents de vote. Des villages entiers ont été ciblés par la +pression de l'argent+ pour les amener à voter pour tel ou tel candidat. Ceci est très grave", a-t-il ajouté, après avoir voté à Nouakchott.

L'opposant Ould Daddah n'a pas évoqué de fraudes en cours mais est revenu sur les déclarations de l'ex-chef de la junte.

"Si quelqu'un pourrait prétendre être élu au 1er tour, ce serait bien moi, mais je me refuse de le dire. Je laisse le dernier mot au peuple, j'attends les résultats avec confiance", a-t-il déclaré, après avoir voté.

"Aziz sait bien qu'il ne sera pas élu, peut-être fera-t-il un nouveau coup d'Etat?", a-t-il encore demandé.

Comme de nombreux habitants, le président de l'Assemblée nationale et candidat du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, anti-putsch) Messaoud Ould Boulkheir a souhaité que le pays tourne la page des coups d'Etat pour s'engager dans une "une nouvelle voie de démocratie".

Aucun incident n'a été signalé mais vendredi soir un échange de tirs a eu lieu à Nouakchott entre des policiers et deux combattants islamistes. "Fort probablement, il pourrait s'agir des mêmes personnes ayant tué l'Américain", selon une source policière.

L'assassinat le 23 juin dans ce même quartier de Ksar du ressortissant américain Christopher Leggett, 48 ans, avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

© 2009 AFP

Le monde célèbre les 91 ans de Nelson Mandela, "héros de l'humanité"

JOHANNESBURG (AFP) - 18.07.2009 14:37

Nelson Mandela, le premier président noir sud-africain, fête samedi ses 91 ans dans l'intimité, tandis que des concerts en son honneur sont organisés dans son pays et à New York et que des milliers de Sud-Africains lui rendent hommage en participant à des actions de bénévolat.

voir_le_zoom : Nelson Mandela,  avec sa femme Graca Machel et son petit-fils Ziyanda Manaway fête son 91ème anniversaire à Houghton.Nelson Mandela, avec sa femme Graca Machel et son petit-fils Ziyanda Manaway fête son 91ème anniversaire à Houghton.
voir_le_zoom : Un danseur traditionnel lors de l anniversaire du président Nelson Mandela (91 ans) le 18 juillet 2009 à Houghton.Un danseur traditionnel lors de l'anniversaire du président Nelson Mandela (91 ans) le 18 juillet 2009 à Houghton.
voir_le_zoom : Nelson Mandela fête son 91ème anniversaire le 18 juillet 2009 dans sa maison d Houghton, à Johannesburg.Nelson Mandela fête son 91ème anniversaire le 18 juillet 2009 dans sa maison d'Houghton, à Johannesburg.
voir_le_zoom : Bio-portrait de Nelson Mandela, 91 ans le 18 juillet 2009Bio-portrait de Nelson Mandela, 91 ans le 18 juillet 2009

Nelson Mandela, le premier président noir sud-africain, a fêté samedi ses 91 ans dans l'intimité, tandis que des concerts en son honneur sont organisés dans son pays et à New York et que des milliers de Sud-Africains lui rendent hommage en participant à des actions de bénévolat.

M. Mandela, symbole de la réconciliation dans un pays marqué par des années de ségrégation entre Noirs et Blancs, a soufflé ses bougies en famille dans sa maison de Johannesburg, entouré d'amis proches. De santé fragile, les déplacements du prix Nobel de la paix sont désormais rares.

Symbole mondial de pardon et de liberté, il a été inondé de messages, signés de personnalités comme d'inconnus, pour son 91e anniversaire.

"M. Mandela a contribué de façon unique à l'établissement de notre démocratie et à la réconciliation nationale", a estimé le dernier président de l'apartheid, Frederik W. de Klerk.

"S'il y a une seule histoire qui doit être racontée sur une icône qui inspire le monde, se caractérise par l'humilité et une vraie humanité", c'est celle de M. Mandela, a déclaré de son côté l'actuel président Jacob Zuma.

Leader de la lutte des Noirs contre le régime raciste blanc d'Afrique du Sud, M. Mandela a passé 27 ans de sa vie en détention.

Une fois libre en 1990, il a négocié avec le régime ségrégationniste et a été élu triomphalement président lors du premier scrutin multiracial en 1994, avant de se retirer cinq ans plus tard. Il a réussi le tour de force d'amener sans heurt son pays violenté par l'apartheid vers une démocratie multiraciale et stable, ce qui lui a valu une reconnaissance mondiale.

Dans les journaux sud-africains cette semaine, des lecteurs ont envoyé des messages à leur héros: "Merci d'avoir fait disparaître la peur entre les Noirs et les Blancs", "Au plus grand héros de l'humanité", "Je voyage dans le monde avec la tête haute comme les girafes, car je suis fier d'être Africain et Sud-Africain. Joyeux anniversaire".

Le principal événement samedi en l'honneur de M. Mandela a lieu à New York, où un concert doit réunir de nombreuses stars, comme la légende américaine de la soul Aretha Franklin, Stevie Wonder, ainsi que Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du président français Nicolas Sarkozy.

En Afrique du Sud, des célébrations sont organisées dans tout le pays. Des chanteurs locaux et africains comme Ayo se produisent dans le centre de Johannesburg. Et la population est appelée à rendre hommage à M. Mandela en consacrant du temps aux autres.

La Fondation Mandela, qui veille au respect de l'héritage intellectuel et politique du prix Nobel, a en effet décidé de lancer cette année la Journée Mandela. L'idée est que chacun consacre à la date du 18 juillet, jour de la naissance de M. Mandela, 67 minutes à du bénévolat. Le chiffre 67 fait référence aux années qu'il a passées à lutter pour l'égalité en Afrique du Sud.

Dans le cadre de cette journée dédiée aux autres, le président Jacob Zuma doit rendre visite à des personnes âgées, et la vice-ministre des Travaux publics Ipeleng Hendrietta Bogopane-Zulu participer à la reconstruction d'une clôture autour d'une école pour mal-voyants.

Des enfants de l'école Sainte-Katherine de Johannesburg ont dessiné des cartes postales et vont les vendre au profit d'un autre établissement.

"Je vais lire des journaux à des mamies", a expliqué un policier à Johannesburg.

Selon la Fondation Mandela, l'Afrique du Sud fait du lobby auprès de l'ONU pour que la Journée Mandela soit reconnue par l'organisation internationale.

© 2009 AFP

Points forts et points faibles des candidats

• Les points forts de Mohamed Abdel Aziz : archi-favori, moyens humains et financiers colossaux. Campagne qui a couvert l’ensemble du pays. Discours cohérent et permanent centré sur l’assainissement et la lutte contre la corruption.

Ses points faibles : notables défections, difficulté de concilier la présence de certaines figures dans son entourage avec le ton de sa campagne : chasse contre les symboles de la gabegie.

• Les points forts d’Ahmed Daddah : bénéficiaire de plusieurs ralliements de dernière minute. Certains leaders d’opinion (imams, barons) voient en lui le dernier rempart contre l’inconnu. Son discours rassure les forces conservatrices.

Ses points faibles : Absence de constance politique. Il avait contribué au renversement de Sidioca, puis la rectification avant d’opérer un virage spectaculaire. Considéré comme un homme qui veut arriver au pouvoir coûte que coûte.



• Les points forts de Messaoud Ould Boukheir : symbole de la lutte contre l’esclavage, avocat des opprimés. Candidat de la grande coalition de l’opposition (le FNDD). Une campagne bien menée avec le soutien du clan de Sidioca

Ses points faibles : absence d’une constance politique claire. A la tête d’une coalition floue où l’on retrouve des personnalités de tout bord. Soutiens peu impliqués dans la campagne.

• Les points forts d’Ely Mohamed Vall : les deux ans de parfaite maîtrise de la transition entre 2005 et 2007 sont encore vivaces dans les mémoires. Une bonne image au niveau international. Un discours sobre basé sur le retour de la démocratie.

Ses points faibles : un long mutisme au lendemain de la rectification qui a jeté le doute dans les esprits. Spéculations sur sa fortune réelle ou supposée.

• Les points forts d’Ibrahima Sarr : des revendications légitimes et une force de persuasion qui lui avait valu un bon score lors des dernières présidentielles. Une force de mobilisation toujours intacte.

Ses points faibles : une campagne trop concentrée sur Nouakchott faute de moyens. L’absence (hormis Ciré Kane) de personnes maîtrisant parfaitement les rouages de la communication dans le staff.

• Les points forts de Kane Hamidou Baba : il incarne une nouvelle génération d'homme politique. Un niveau intellectuel qui relève le débat. Des revendications fortes.

Les points faibles : une campagne trop concentrée sur Nouakchott. Le presque « renoncement » à l’usage du candidat du RFD tendance KHB.

• Points forts de Jamil Mansour : forte organisation. Un discours islamiste modéré simple et accessible à tout un chacun.

Points faibles : une rhétorique à géométrie variable. Une fixation sur la Palestine qui irrite les mauritaniens. Une méfiance des imams plus à l’aise avec Ahmed Daddah

• Les points forts d’Ould Meimou : connu pour être un homme de droiture. Fortement populaire dans sa tribu. Pas de cadavres dans le placard.

Ses points faibles : une campagne timide sur la pointe des pieds. Le plus inconnu des candidats devra se faire violence avant les quelques minutes nous séparant de la clôture de la campagne électorale pour rattraper son retard.

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vendredi 17 juillet 2009

Gabon : un nouveau Premier ministre à 45 jours de la présidentielle

Publié le 17/07/2009 à 21:00 - Modifié le 17/07/2009 à 21:37 AFP
Gabon : un nouveau Premier ministre à 45 jours de la présidentielle

Paul Biyoghé Mba, précédemment ministre de l'Agriculture, a été nommé vendredi Premier ministre du Gabon, en remplacement de Jean Eyéghé Ndong, démissionnaire, a annoncé à l'AFP la présidence.
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La présidente intérimaire du Gabon Rose Francine Rogombé a nommé vendredi Paul Biyoghé Mba au poste de Premier ministre, après la démission vendredi de Jean Eyéghé Ndong, qui a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle du 30 août.
M. Biyoghé Mba, 53 ans, précédemment ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, prendra "le temps nécessaire pour faire des consultations avant de former son gouvernement", a affirmé à l'AFP la présidence gabonaise, sans plus de détails.
Plus tôt vendredi, Jean Eyéghé Ndong, 63 ans, avait annoncé sa démission à des journalistes à son domicile, expliquant que c'était une décision "prise depuis plusieurs jours" et "mûrement réfléchie".
La présidente intérimaire, qui a pris ses fonctions le 10 juin après la mort d'Omar Bongo Odimba, l'avait reconduit le 19 juin au même poste, qu'il occupait depuis 2006.
L'annonce de sa candidature a mis fin une rumeur persistante depuis plusieurs jours à Libreville et marque une prise de distance avec le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), dont il était l'un des vice-présidents et l'un des dix candidats à l'investiture pour la présidentielle.
Mercredi, le PDG avait annoncé avoir choisi "par large consensus" Ali Ben Bongo Ondimba, 50 ans, un autre de ses vice-président, fils du défunt président et ministre de la Défense.
"Je n'ai pas été retenu (...) parce que la procédure arrêtée n'a pas été respectée. (...) Le consensus n'a pas eu lieu", a assuré le Premier ministre démissionnaire.
"Il existe un problème de respect des statuts" au sein du PDG, a-t-il estimé, laissant entrevoir les lignes de fracture qui traversent le parti au pouvoir depuis le décès d'Omar Bongo, annoncé officiellement le 8 juin.
Auparavant, un autre ministre membre du PDG, André Mba Obame, ancien proche d'Ali Bongo, avait révélé à Barcelone (Espagne), qu'il se présentait en tant qu'indépendant à la présidentielle.
"Après vingt-cinq ans d'apprentissage et de collaboration étroite aux côtés de feu le président Omar Bongo Ondimba, j'estime avoir été préparé à assumer cette grande responsabilité", a indiqué M. Mba Obame, dans un texte intitulé "Appel de Barcelone du 17 juillet 2009".
D'autres candidatures de membres du PDG pourraient être annoncées au cours des prochains jours.
"Il y a un problème", a estimé M. Eyéghé Ndong. "Dans un village, lorsqu'il y a un chef charismatique, il peut y avoir des dysfonctionnements". Tant que "le chef charismatique est vivant, sa présence constitue un facteur d'atténuation de ces dysfonctionnements. Mais dès qu'il n'est plus là, les dysfonctionnements émergent et sont difficilement contrôlables", a expliqué l'ex-Premier ministre.
La gestion du pouvoir et des postes de responsabilité selon un subtile dosage ethnique, mise en place par Omar Bongo Ondimba, pourrait être en train de voler en éclats.
"Le PDG a proposé à l'investiture un candidat, c'est Ali Bongo Ondimba", a réagi le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, réfutant les rumeurs de scission dans le parti.
C'est dans ce contexte que le gouvernement gabonais a nommé jeudi un nouveau chef à la Direction générale des élections (DGE), qui relève du ministère de l'Intérieur. Sylvain Abraham Nguema, précédemment coordonnateur informatique à la DGE, a été porté à la tête de ce service en remplacement de François Ondo Edou, sans explication officielle.
Une douzaine de candidatures déclarées ont déjà été enregistrées pour l'élection présidentielle. Les dossiers peuvent être déposés jusqu'au 22 juillet. La campagne électorale démarrera le 15 août.

La Mauritanie de coups d'Etat en élections

La Mauritanie de coups d'Etat en élections

A Nouakchott, lors de la campagne électorale de mars 2007 (photo Pascal Priestley / TV5monde)
Après 10 mois de régime militaire suivi d'un bref gouvernement d' "union nationale" aux prérogatives essentiellement techniques, 1,2 millions d'électeurs Mauritaniens sont appelés à élire un nouveau président de la République.

Tenue en mars 2007 au terme d'une autre période de pouvoir militaire, la précédente présidentielle avait consacré la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Seize mois plus tard, il était déposé par une junte dirigée par le Général Ould Abdel Aziz (aujourd'hui candidat).

Le pouvoir de celui-ci n'a jamais été formellement reconnu par l'essentiel de la communauté internationale ni par l'opposition mauritanienne.


Le 3 juin 2009, les accords dits "de Dakar" fixaient le cadre d'une sortie de crise et de nouvelles élections.

Le premier tour de scrutin est fixé au 18 juillet 2009. Le second aura lieu le cas échéant au 1er août.
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Des élections pour rire ?

Des élections pour rire ?
par Pascal Priestley

Des élections exemplaires dans un climat de libertés acquises… c’était il y a un peu plus de deux ans, en mars 2007.

De l’Union africaine à l’Union européenne en passant par l’Organisation internationale de la francophonie, la communauté internationale saluait non sans arguments l’avènement d’une Mauritanie démocratique promise, disait-on, à devenir un modèle pour le continent.

La leçon aura duré moins de dix-huit mois.

Le 6 août 2008, une junte militaire dirigée par un Général ould Abdel Aziz aux états de services déjà chargés en la matière s’emparait du pouvoir, emprisonnant avant de le placer en liberté surveillée le Président élu Sidi ould Cheikh Abdallahi.

Dix mois plus tard, les accords de Dakar signés entre les principales composantes politiques du pays ouvraient certes la voie à de nouvelles élections. Mais ils entérinaient aussi dans les faits le coup de force de l’armée en confirmant la déposition du pouvoir civil légitime.

Quelle qu’en soit l’issue et même son équité, le scrutin d’aujourd’hui ne marque guère, à cet égard, un succès ébouriffant de la démocratie mauritanienne ni de l’État de droit.

Sauf, bien sûr, à considérer l’exercice électoral comme une fin en soi dépourvue d'implications.

Mais si l’opposition au régime militaire l'emporte - comme cela semble pouvoir être le cas -, la question centrale semble aujourd’hui moins le nom de l’élu que sa faculté à résister plus durablement que son prédécesseur aux coups de sifflets des généraux.


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Veillée d'armes




Les derniers jours de la campagne électorale.



Correspondance en images de Nouakchott pour TV5monde de Vincent Fertey (17 juillet 2009)
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Un scrutin “ouvert et libre“

Un scrutin  “ouvert et libre“
Entretien avec Ahmed Ould Cheikh, journaliste et directeur du journal mauritanien indépendant “le Calame“


Quelle est l'ambiance à la veille de cette élection ?

Pour l'instant, tout va bien. Les derniers meetings de campagne se tiennent normalement. La commission électorale est à pied d'œuvre pour assurer un bon déroulement du scrutin. On peut dire que cela se passe dans le calme.

C'est un scrutin ouvert et libre ?

Oui, pour le moment, absolument. Et il y a quatre candidats qui peuvent se retrouver au second tour, on peut dire que c'est ouvert.

Qui est favori ?

Pour le moment, c'est Ahmed Ould Daddah. Mais comme personne n'est assez fort pour gagner au premier tour, il y aura sûrement un second tour et les grands candidats décideront alors des reports de voix. Probablement contre le Général Aziz.

Le Général Aziz était au pouvoir. Il ne s'en trouve pas favorisé ?

C'est vrai qu'il est en campagne depuis au moins dix mois, il a pu sillonner le pays. Mais les Mauritaniens se sont habitués à la démocratie. Récemment, il a haussé le ton en menaçant les "prévaricateurs". Mais ce sont plutôt des effets de campagne.

Il y a un peu plus de deux ans, d'autres élections avaient été libres et ouvertes. Elles ont été remises en cause quinze mois plus tard...

Oui, mais la situation était différente. Sidi Abdallahi était l'otage de l'armée qui l'avait choisi et qui a pu le renverser. Ce ne sera pas le cas cette fois si Ahmed Ould Daddah remporte les élections.

Propos recueillis par Pascal Priestley

  • Sommaire du dossier

Repères sur la Mauritanie

MAURITANIE

Chef de l'Etat : Le Président du Sénat Ba Mamadou MBARE (à titre intérimaire jusqu'à l'élection)
Capitale : Nouakchott
Superficie : 1030700²
Population : 3283000 habitants
Gentilé : Mauritanien, Mauritanienne


Dossier "Mauritanie" réalisé par Pascal Priestley (TV5monde, juillet 2009)