jeudi 16 juillet 2009

Le choix de la responsabilité


Le choix de la responsabilité
Les manœuvres machiavéliques justifient les alliances contre nature au point de réunir trois personnalités de l’opposition au putsch et Ely OULD Mohamed vall (celui qu’il ne fallait pas associer) pour découdre avec les coups d’état. Ainsi, ils ont récemment, d’une même voix, dénoncé le plan B, supposé de Ould Abdel Aziz au cas où il perdrait les élections sans pour autant envisager l’hypothèse de la victoire d’une Mauritanie nouvelle.

Cette réunion quadripartite est la traduction certaine d’une angoisse existentielle que vivent ces candidats devant un adversaire de poids parti pour conquérir la magistrature suprême. Pendant que le candidat de l’UPR, droit dans ses bottes, propose à ses concitoyens une Mauritanie nouvelle, ses adversaires misent sur des combinaisons les plus déconvenues d’un deuxième tour inévitable pour barrer la route à Aziz.

Au-delà, des inquiétudes qui planent, sommes toutes légitimes, se pose réellement une question fondamentale du respect des engagements pris devant la communauté internationale et le serment relatif au respect du verdict des urnes comme seul gage pouvant préserver la Mauritanie des affres d'une nouvelle crise.

Le quarto opposé à Aziz prépare déjà leurs sympathisants respectifs à une contestation des résultats. Ce qui contreviendrait à l'esprit de l'accord de Dakar qui n'était pas destiné à différer la crise mais à placer les protagonistes à équidistance pour la conquête du palais ocre.
La mine jubilatoire que la nouvelle opposition affichait au début du mois de juin aux termes de l’accord cadre de Dakar contraste avec l’angoisse qui habite aujourd’hui les adversaires de Ould Abdel Aziz à l’approche du scrutin du 18 juillet.

Le respect d'un engagement est une valeur permettant de jauger la responsabilité ou la grandeur des hommes politiques qui ont vocation à présider aux destinées d’un Etat. Malheureusement, l’échiquier politique mauritanien présente des hommes aussi mouvants dans les idées que dans les principes suscitant, en nous, davantage de méfiance que l’espoir quasi impossible de voir une Mauritanie réconciliée. Les candidats du FNDD, du RFD et autres, que sais-je, sont dans la recherche de stratégies de l’opposition à Aziz et non dans la proposition d’une alternative dans le but d’emporter l’adhésion des électeurs mauritaniens.

La seule proposition courageuse et novatrice assortie de ce quarto est la criminalisation du racisme revendiquée par le candidat de Tawassoul Jemil Ould Mansour. Hormis cette illumination du petit poucet, les grosses pointures de l’opposition moribonde se privent de la chance qu’elles croyaient acquise, en s’attardant sur la thématique caduque de la crise générée par le coup d’état.
Ras-le-bol est l’expression de révolte que l’on peut lire sur les visages de nos concitoyens dont l’envie serait d’évoluer dans un pays normal à l’instar de nos voisins immédiats. Tout était pourtant parti pour remettre le pays sur orbite :

Les garanties politiques et techniques, accordées aux différents pôles sous la caution de la communauté internationale comme juge de la régularité des urnes, étaient les termes des conclusions de l’ACD, ce qui impose à chaque candidat l’acceptation du verdict final. Or, les récentes déclarations de Messaoud sur les ondes de RFI estimant que tout passage de Aziz au premier tour et certainement au second serait synonyme de fraude massive, sont de nature à aller à l’encontre de ces accords. Ely ould Mohamed vall dans la surenchère appelle à mettre fin au putsch et à éviter le vote Aziz. Il aurait oublié un petit moment que lui même a été bercé depuis toujours dans une ambiance "putschistogène" et qu'à ce titre il représente plus que quiconque l'option à éviter car responsable de la fragilité des institutions et donc de notre jeune démocratie qui se cherche.
Encore le petit poucet, Jemil ould mansour avec des accusations à peine voilées fustige, avec raison, une campagne qui se déroule dans une ambiance délétère feutrée d'insultes, vecteurs de tension et de crise avec un point d’orgue : la publication des résultats représentera l'étincelle qui attisera le feu qui couve. Quant à Ould Daddah, il est certainement celui par qui le l'escalade du danger peut arriver. Confiant de sa force, imbu de son personne, fort des soutiens tous azimuts notamment de la "race des gabegistes", l'opposant historique est déserté par ses compagnons idéologiques depuis 92 et ce de façon exponentielle. Cette hémorragie est compensée par l'arrivée en masse des figures honnies de la dictature de TAYA.

Lors de son meeting à Nouadhibou, Daddah déclare être solidaire aux propos tenus par Messaoud sur la certitude de leur présence au second tour sans quoi les résultats seront contestés.

Cette attitude est irresponsable d'autant plus que la CENI présidée pourtant par un membre du RFD a élaboré un code de bonne conduite censé renforcer le cadre d'une élection juste et transparente. Ce comportement digne des va-t-en-guerres affiché par ces acteurs politiques font planer sur le pays le spectre du désordre et de la désolation qui donne toute la dimension de la fragilité des accords de Dakar. L'armée républicaine ne doit aucunement céder sous le charme d'un chantage qui lui sommerait d'intervenir ou de désobéir ce qui peut entraîner un péril grave pour la cohésion nationale.

Outre ces menaces, les programmes de l’opposition s’articulent autour du coup d’état du 6 août 2008, inspiré et soutenu pourtant par l’essentiel de la classe politique mauritanienne. Que l’on veuille bien tenir compte des règles de la bienséance qui recommande d’éviter de choquer les étrangers mais tenez-vous bien la contrepartie des alliances contrenature peut se monnayer très chère en dénaturant, en désaxant et en prostituant le combat mené autrefois, chevillé au corps, par l’opposition.

En revanche, les idées véhiculées par OULD Abdel Aziz traduisent une rupture si bien que le scénario s’inverse. En effet, l’accueil réservé aux roumouz en signe d’hospitalité fait du FNDD, du RFD et de Ely ould Mohamed Vall, la réincarnation la plus vulgaire du système d’antan.

Diallo Amadou,
Nice

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