vendredi 17 juillet 2009

Jemil : le symbole de la démocratie méritée


Jemil : le symbole de la démocratie méritée
Il a fallu prés d'un an de lutte continue pour que les forces du changement arrivent enfin à imposer l'échec aux putschistes du 6 juin. Le choix était redoutable : soit une démocratie véritable, soit un régime militaire archi classique. Les forces du changement devaient inévitablement gagner cette bataille, longtemps différée, depuis le sabotage des élections de la précédente transition par le défunt CMJD.

C'était trop beau de croire qu'une démocratie réelle pouvait être offerte sur un plateau d'or par une poignée d'officiers du régime corrompu de Ould Taya. C'est tout à fait naturel qu'une démocratie obtenue sans effort soit truquée. Une démocratie concédée sans sueur et sans mérite est forcement fragile. Les forces du changement avaient bien précipité la chute de Ould Taya, mais c'était son propre régime (Aziz, Ghazoini et Eli) qui l'avait achevé. Ils ne l'avaient évidement pas fait pour instaurer une véritable démocratie. On ne s'improvise pas du jour au lendemain en démocrate révolutionnaire après avoir longtemps été le valet du despote oppresseur. De tels officiers n'étaient pas qualifiés pour opérer, gracieusement, une reforme politique réelle, aboutissant a une démocratie veritable. Le choc entre les forces du changement et les officiers du régime corrompu était donc inévitable et programmé, pour imposer la démocratisation réelle du pays.

Notre démocratie est enfin méritée. Le scrutin, sa date, ses conditions et le gouvernement qui le supervise sont enfin le résultat d'une lutte acharnée de 10 mois, et non plus seulement la grâce d'un CMJD faussement neutre.

C'est pourtant bien le manque de sincérité, de clairvoyance, de courage et de solidarité de beaucoup d'acteurs politiques qui nous ont fait rater plusieurs occasions historiques de victoire dans ce combat de démocratisation réelle. Seul un nombre très limité de leaders politiques ont toujours choisi de défendre notre démocratie naissante contre les manœuvres des officiers. Ces leaders ont d'abord essayé de bloquer la victoire du candidat soutenu par les officiers en 2007. Ils ont ensuite soutenu le président élu quand il a affirmé sa volonté de reforme et son indépendance par rapport à l'armée. Ils ont enfin et surtout combattu le régime militaire que les généraux ont essayé d'imposer depuis le 6 aout dernier. Jemil O. Nansour est le seul candidat qui a participé aux trois moments précédents. Le seul à avoir toujours été dans le camp de la démocratie. Il est aussi le seul candidat à avoir condamné le putsch du 6 aout le jour même de son avènement.

Les démocrates réformistes de TWASOUL, qui reconnaissent en Jemil un militant historique d'une indéfectible constance, ont cependant eu l'élégance de ne pas disputer à Mesaoud le label du candidat du Front National de Défense de la Démocratie. C'est même Jemil, lui-même, candidat déjà déclaré et président en exercice du Front, qui annonça, humblement, le décernement de ce fameux label. Les Réformistes, qui font toujours partie du Front, laissent ainsi leurs compagnons de lutte le loisir de récolter tous seuls les dividendes politiques de la lutte commune. C'est un geste que ne peuvent faire que les militants désintéressés. Les militants qui ne manquent jamais à l'appel du devoir et qui renoncent souvent aux rétributions.

Les Démocrates Réformistes sont des militants qui exercent la politique pour servir et non pour se servir. C'est l'amour de ce peuple et la recherche de son intérêt, tant dans ce bas-monde que dans l'au-delà, qui les animent. C'est aussi parce que la diversité des candidatures favorise la richesse de l'espace politique et intensifie la mobilisation de toutes les forces du changement que les Réformistes se sont présentés à ces élections historiques.

Jemil est enfin le candidat de tous les Mauritaniens, pas seulement celui d'une tribu, une région ou une ethnie. Alors que des candidats se ventent et rivalisent en richesse matérielle, le candidat réformiste assume dignement son appartenance à un milieu économiquement modeste. Il est plutôt fier de la richesse du programme qu'il défend. Il le défend aussi d'une manière pure de toute tromperie. La preuve en est cette rare sincérité d'un candidat qui sillonne le pays tout entier sans jamais faire la moindre promesse électorale. Toujours des propositions constructives, jamais une promesse mensongère pour gagner des voix. Il ne pouvait d'ailleurs en être autrement pour le leader d'un courant promoteur d'une démocratie d'inspiration musulmane. Le référentiel islamique commande effectivement avant tout la foi, et l'éthique qui en est la manifestation.

L'espace politique mauritanien a plus que jamais besoin de cette espèce d'acteurs politiques pour dépasser sa crise culturelle et morale. La victoire du changement et de la reforme nécessite effectivement un renouvèlement profond des pratiques politiques. Jemil est justement le symbole de ce renouveau.

Amicalement,
Mohamed Aly O. Louly



Source: M.A.O. Louly

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