samedi 27 juin 2009

DÉCLARATION DE PRESSE DES FLAM


Forces de libération africaines de Mauritanie(FLAM)

Liberté- Egalité- Unité

DÉCLARATION DE PRESSE

L´accord cadre signé par les forces démocratiques et le camp des putschistes à Dakar le 02 juin 2009 et ratifié à Nouakchott le jeudi 04 juin 2009 sous les auspices de la médiation internationale constituait une étape importante dans le processus de la mise en échec du coup d'état qui a pris en ôtage notre pays depuis le 6 Août 2008.

La neutralisation du HCE, vient conforter les résultats obtenus à Dakar; c'est une victoire sans conteste des FLAM et des forces anti-putsch.

Les forces de libération africaines de Mauritanie partagent donc l'espoir que suscite cet accord qui encourage tous les patriotes sincères de notre pays à persévérer dans leur combat contre l'arbitraire et la tyrannie des forces d'inertie. C'est pourquoi, notre organisation invite-t-elle à l'unité d'action et au maintien de la mobilisation de toute la mouvance progressiste et démocratique jusqu'à la mise en déroute définitive des symboles de la répression et du racisme.

Les FLAM saluent l'humilité et le courage politique du président Sidi Ould Cheikh abdallah qui a posé les premiers jalons de la réconciliation nationale, tout comme elles remercient Le Président Wade et la communauté internationale mobilisée aux côtés des démocrates de notre pays dans leur lutte contre la restauration des régimes d'exception.

Notre pays doit s'engager résolûment dans la voie de l'édification d'un Etat de droit qui ne peut se construire sur le socle des injustices et du racisme. Aussi est-il impérieux que le combat pour l'ancrage de la Mauritanie dans la démocratie prenne en charge la résolution des contentieux nationaux que sont les problèmes de la cohabitation, de l'esclavage, du retour des déportés et réfugiés politiques ainsi que celui du dossier du "passif humanitaire" dont on a cherché à escamoter le réglement.

En tout état de cause, les FLAM restent plus que jamais déterminées à poursuivre leur combat pour l´avènement d´une Mauritanie réconciliée, égalitaire et démocratique.

La lutte continue.

Stockholm le 27 juin 2009

Le département de la Communication des FLAM

www.flamnet.net

Le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi présente sa démission



Mauritanie / Démission
Le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi présente sa démission

Nouakchott, 27 juin (AMI) - Le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a présenté sa démission volontaire de la fonction de Président de la république.

Cette annonce a eu lieu au cours d'une séance du conseil constitutionnel au Palais des Congrès de Nouakchott ce samedi matin, sous la supervision de M. Abdallahi Ould Ely Salem, président de ce conseil.

La cérémonie de présentation de cette démission s'est déroulée en présence du Président sénégalais Me Abdoulaye Wade, du président de l'Assemblée nationale, le député Messaoud Ould Boulkheir, des membres du groupe international de contact pour la Mauritanie et de nombreuses personnalités.
A cette occasion, le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a prononcé un discours dont voici le texte dans son intégralité:

"Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, dont j’implore le Salut pour Son noble Prophète.

Citoyens, Citoyennes,

Il y a de cela deux ans, vous vous en souvenez sans doute, j’ai accepté de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, élection à l’issue de laquelle vous m’avez accordé votre inestimable confiance et conféré l’insigne honneur d’être, dans notre pays, le premier président civil porté au pouvoir au terme d’élections pluralistes honnêtes. Aucun d’entre vous n’ignore la nature des obstacles qui m’ont empêché, après une courte période, d’exercer mes fonctions et qui ont par ailleurs plongé le pays dans une crise institutionnelle dont mon souhait le plus ardent est que tous, nous conjuguions nos efforts pour y mettre fin dans la paix et la concorde.

Dès l’abord, je voudrais, puisqu’existe maintenant un nouvel espoir allant dans le sens de ce souhait, exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont aidé, avec sincérité et dévouement, en vue de sortir le pays de la crise qui l’affectait.

Cette reconnaissance, permettez-moi de l’exprimer de manière toute particulière à mon frère Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, qui, par son engagement inlassable, a illustré de manière exemplaire sa conception des devoirs qu’implique le bon voisinage ; tout comme il a traduit en actes sa profonde conviction de l’interdépendance des intérêts de nos deux peuples frères, ainsi que sa conscience des dangers que fait courir la crise mauritanienne au Sénégal lui-même et à notre région toute entière.

Ma reconnaissance va aussi à l’Union Africaine qui, depuis le premier jour, a pris fait et cause en faveur de la légalité constitutionnelle et contribué efficacement à la recherche de solutions appropriées à la crise mauritanienne.

Il va sans dire que ma reconnaissance s’exprime aussi vis-à-vis des pays amis membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi qu’à ceux membres non permanents de ce même Conseil.

Cette reconnaissance je l’exprime enfin à l’ensemble des organisations membres du Groupe de Contact International : la Ligue des Etats Arabes, l’Organisation de la Conférence Islamique, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’à tous ceux qui ont partagé avec les uns ou les autres leur combat pour la défense de la légalité constitutionnelle en Mauritanie et leurs efforts pour le retour de notre pays à un ordre institutionnel normal.

Citoyens, Citoyennes,

Je n’ai nulle intention, pour quelque raison que ce soit, et à fortiori dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, de m’adonner à des polémiques stériles. Aussi, m’abstiendrai-je de tout commentaire relativement à la période d’exception qu’a connu le pays depuis le mois d’Août dernier. A vous et à l’Histoire d’en juger. Car les évènements que vous avez alors vécus comportent sans doute en eux-mêmes des réponses suffisantes pour votre édification.

Il reste que l’opportunité qui s’offre à moi, pour la première fois depuis des mois, de m’adresser à vous par le biais des medias officiels, me donne l’occasion de souscrire à un droit qui est le vôtre et de m’acquitter d’un devoir qui est le mien ; celui de répondre aux interrogations explicites ou sous-entendues induites par les évènements que vous avez vécu ces derniers temps, ainsi qu’aux accusations et calomnies dont vous avez été abreuvés jour et nuit dix mois durant, avec pour effet de semer dans vos esprits le doute et la perplexité sur le bien-fondé du choix que vous avez librement opéré en 2007.

Sans vouloir vous présenter un bilan, il me revient de vous affirmer en toute honnêteté et en toute modestie que les quinze mois pendant lesquels j’ai exercé le mandat que vous m’avez confié, ont été l’occasion d’une intense activité. Au cours de cette période, nous nous sommes attachés à mettre en pratique les valeurs islamiques, fondées sur le sens de la mesure et la pondération et à conforter l’enracinement de notre jeune démocratie.

Ainsi, ces quelques mois ont été un printemps de la liberté : aucun citoyen n’a été inquiété suite à l’expression de son opinion ou de son choix politique ; aucune publication n’a été saisie ou censurée ; par contre l’accès aux medias publics a été consenti à chacun et il a été mis définitivement fin à l’utilisation de ces medias comme instrument exclusivement affecté à l’encensement du pouvoir en place.

Au cours de cette période, j’ai personnellement veillé à ce qu’aucune immixtion de ma part ou de la part du pouvoir exécutif ne vienne entraver l’activité du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire ; le parlement a connu une activité sans précédent dans son histoire, totalisant plus de huit mois de session sur la période.

Sur un autre plan, nous avons donné à l’opposition démocratique la pleine effectivité de son rôle, instituant la concertation sur les problèmes nationaux majeurs comme méthode constante dans nos rapports avec elle, comme d’ailleurs avec toutes les composantes de la scène politique et sociale.

Ont été promulguées par ailleurs les lois créant pour la première fois dans le pays une Haute Cour de Justice habilitée à juger le Président de la République en cas de haute trahison, ainsi que les membres du gouvernement lorsque ceux-ci contreviennent aux devoirs liés à leur charge.

Toutes ces mesures visaient à jeter les bases de l’état de droit et à promouvoir une culture de dialogue propre à mettre fin à l’autoritarisme et à l’abus de pouvoir.

Dans le souci de bâtir un socle solide de valeurs morales et de principes déontologiques sur lesquels se fondent notre système administratif et notre conception du service public, nous avons promulgué une loi qui, pour la première fois dans le pays, fait obligation aux hauts responsables de l’Etat de déclarer leur patrimoine au moment de leur entrée en fonction et de renouveler périodiquement cette déclaration tout au long de l’exercice de cette fonction.

S’agissant du renforcement de l’unité nationale et de la promotion de l’émancipation sociale, gages d’une mobilisation totale des potentialités de notre peuple en vue du développement, vous avez tous été témoins des grandes initiatives développées dans ce sens : criminalisation des pratiques esclavagistes, organisation du rapatriement volontaire de nos concitoyens déportés. Tout comme vous avez été témoins du rôle important et largement justifié qui a été, pour la première fois dans l’histoire, dévolu à la femme mauritanienne dans le domaine politique, diplomatique et administratif.

Quant à l’expérience démocratique conduite dans le pays, elle a joué un rôle d’une importance extrême dans l’émergence d’une classe politique nouvelle, soucieuse du bien public, attachée aux acquis démocratiques, disposée à tous les sacrifices au service de la patrie et, dans le même temps, imbue des valeurs du dialogue et de la compréhension.

Face aux dures conditions de vie qui affectaient nos populations, nous avons pris une décision symbolique par laquelle le Président de la République, les membres du gouvernement et assimilés ont volontairement renoncé à vingt cinq pour cent de leurs émoluments. Dans le même temps et face à la hausse mondiale des prix, nous avons mis en place un plan d’intervention d’urgence en faveur des populations ; plan dont la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation se sont fondés sur une approche participative dont l’exemplarité a été saluée par les institutions spécialisées et considérée par elles comme un modèle à suivre par les pays vivant des conditions similaires aux nôtres.

Plus important que tout cela, nous avons créé les bases que nous avons voulues solides, nécessaires à une nouvelle et forte croissance économique dont les résultats attendus, devaient se traduire par une accélération de l’activité économique, l’augmentation de la production, le renforcement des infrastructures de base, le développement du secteur des activités de service, l’encouragement à l’investissement privé et la promotion de l’emploi en vue d’assurer des conditions de vie décentes à nos populations.

Le plan d’action conçu en vue d’atteindre ces objectifs a bénéficié d’un accueil favorable auprès de nos partenaires au développement qui ont manifesté leur appréciation positive des programmes et projets qui en découlent.

C’est ainsi qu’ils nous ont consenti à l’occasion de la réunion à Paris en décembre 2007 du Groupe Consultatif sur la Mauritanie, une aide supérieure et de loin à toutes nos attentes (près de trois milliards de dollars, et plus aides supplémentaires dont, par exemple, plusieurs centaines de millions octroyés à titre de don par les Etats-Unis d’Amérique). Aide à laquelle devaient s’ajouter par la suite d’autres engagements financiers importants, notamment et à titre d’exemple, un don de plusieurs centaines de millions de dollars qui allait être octroyé par les Etats-Unis d’Amérique au titre du Millenium Challenge Account.

De leur côté, les organismes islamiques et arabes de financement ont favorablement répondu à notre appel pour le financement de notre plan visant à réaliser l’autosuffisance céréalière à l’horizon 2012.

Durant la courte période pendant laquelle j’ai pu exercer mon mandat, nombre de projets importants ont vu le jour, dont certains qui se trouvaient soit handicapés, soit simplement gelés. Au cours des quelques mois écoulés, nos populations ont pu cueillir les fruits de ces projets dont l’honnêteté m’oblige à reconnaître que certains ont vu le jour bien avant le changement démocratique intervenu en 2007.

Quant aux plans et projets que nous avons initiés, nos populations auraient commencé à en récolter les fruits dans deux à trois ans, ce qui devait progressivement, mais de manière rapide et effective, introduire des changements qualitatifs importants dans la vie quotidienne de tous les mauritaniens.

Au cours de cette période, nous nous sommes employés au renforcement de nos relations avec les pays frères et amis, tant au plan régional qu’au plan international ainsi qu’au renforcement de la présence et du rôle de notre pays sur la scène internationale, condition indispensable à la promotion de notre démocratie et à notre développement.

Force est de reconnaitre cependant que, malgré notre optimisme face à un avenir qui se profilait sous les meilleurs auspices, et malgré le sérieux des efforts déployés afin que se réalisent nos espoirs et se traduisent dans la réalité vécue nos ambitions, force est de reconnaître, dis-je, que nous nous sommes trouvés confrontés à nombre de difficultés. De celles-ci certaines sont imputables à la crise qui a frappé avec force la totalité des pays du monde consécutivement à la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires. D’autres, par contre, relevaient de l’ordre normal des choses tant il est rare que se trouve exemptée de ce genre de difficultés une expérience toute nouvelle et qui requiert le temps et l’effort nécessaires à l’adaptation ainsi qu’un seuil minimum de sollicitude et de compréhension.

Malgré cela, je ne revendique l’infaillibilité, ni pour moi-même ni pour ceux qui ont travaillé avec moi, car toute œuvre humaine est sujette à l’imperfection.

Je puis affirmer, cependant, que j’avais la volonté sincère et les dispositions d’esprit indiquées pour tenter d’éviter l’erreur et pour traiter et corriger celle-ci au cas où elle venait à se produire.

Citoyens, Citoyennes,

Durant la période où j’ai exercé le pouvoir, certains cadres et certains citoyens, soucieux de mon intérêt et bienveillants à mon égard, ont tenté de me convaincre que la politique et la morale sont deux rivales inconciliables. C’est là une croyance partagée par beaucoup mais à laquelle, pour ma part, je n’ai jamais adhéré et le fait d’avoir emporté votre adhésion ne pouvait me conduire à changer de position à cet égard et à devenir, par ce fait, une personne autre que la personne que vous avez élue.

C’est donc avec une ferme détermination que j’ai banni le mensonge de ma conduite en politique ; m’interdisant de recourir aux promesses mirifiques, je me suis par contre astreint à mener un travail sérieux avec pour objectif de réaliser le possible et non de promettre l’irréalisable.

C’est ainsi que j’ai cherché à ouvrir des chantiers prometteurs pour l’avenir plutôt qu’à me dérober derrière les engagements et les espoirs utopiques et à m’adonner à l’achat des consciences et à la conquête des soutiens à travers les pratiques notoirement connues.

Je savais bien qu’une telle conduite présentait des inconvénients, mais j’avais la ferme intention de m’y tenir, afin de prouver à ceux qui en doutaient que telle est la meilleure voie ; afin aussi que nos concitoyens puissent bénéficier des bienfaits d’un style de comportement qu’ils ignoraient peut-être ou auquel ils n’étaient pas suffisamment habitués par le passé.

Puis lorsque j’ai pris conscience des embûches que certains dressaient sur le chemin du changement pacifique et profond auquel je me suis engagé devant vous, j’ai privilégié la concertation à laquelle je suis attaché comme moyen pour contourner les difficultés. Ma surprise a été grande, alors même que ma méthode commençait à porter ses fruits, lorsque j’ai découvert que le péril s’est aggravé, attisé qu’il se trouvait du côté auquel je m’attendais le moins.

J’ai mesuré alors en conscience l’extrême gravité du danger qui risquait d’affecter le pays, si je n’assumais pas la plénitude de mes responsabilités constitutionnelles, au cas où, chez d’autres, le sens du devoir républicain ne prévalait pas sur toute autre considération. Me refusant à emprunter les chemins du déshonneur pour réaliser les objectifs de l’honneur, et face à l’imminence du danger, je n’avais plus d’autre choix que l’utilisation des moyens que m’offre la Constitution pour prendre, forcé et contraint, la décision que les circonstances m’imposaient.

Ce faisant, je n’ignorais nullement les dangers divers que ce choix impliquait. De ces dangers, les moindres étaient sans doute la perte de la position que vous m’avez conférée et que j’ai perçu comme une opportunité qui m’est donnée pour vous servir ; puis le prix en terme de liberté et d’honneur que j’aurais sans doute à payer moi-même ainsi que d’autres parmi ceux qui, à mes côtés, servaient leur pays avec sérieux et dévouement. Mais je savais aussi que la Mauritanie allait pâtir d’une situation anticonstitutionnelle, avec tout ce que cela implique comme dommages pour notre peuple et pour notre pays.

Mais j’étais convaincu que mon choix, quelque pénible qu’il puisse avoir été, impliquait moins de dommages que tout autre et que ses conséquences s’avéreraient, en fin de compte, bénéfiques pour la Patrie.

Du reste, j’ai pris l’initiative au mois de Janvier dernier, de proposer une solution propre à sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve empêtré depuis le mois d’Août 2008 ; j’ai fait du consensus national et du retour à l’ordre constitutionnel la pierre angulaire d’une telle proposition. En m’adressant aujourd’hui à vous je ne puis que remercier Allah le Tout Puissant pour nous avoir inspiré à tous de travailler ensemble partant d’une telle vision.

Citoyens, Citoyennes,

Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer mes remerciements à chacun d’entre vous ainsi qu’à ceux qui ont assumé la charge de vos aspirations à la stabilité, au développement et à la démocratie depuis l’indépendance et plus particulièrement depuis l’année 2007 ;

A tous ceux qui ont œuvré sincèrement pour réaliser le changement démocratique pacifique ;

A tous ceux qui m’ont aidé avec dévouement et quinze mois durant, à réaliser les rêves des mauritaniens de bâtir l’état de droit, l’état moral où chaque mauritanien bénéficie des bienfaits de l’équité, de la prospérité, des valeurs démocratiques et de l’égalité des chances ;

Au Premier Ministre, Monsieur Yahya Ould Ahmed El Waqf et à ses compagnons, à tous ceux qui ont vécu les affres de la prison pour avoir défendu la vérité et être restés fidèles à leurs principes ;

Au Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, dont la position particulièrement honorable par rapport au rejet du coup d’état et au retour à l’ordre constitutionnel, a été à la hauteur de ses responsabilités constitutionnelles ;
Au Président du Conseil Economique et Social, Monsieur Ahmed Ould Sidi Baba, qui s’est tant sacrifié pour le retour à l’ordre constitutionnel ;

Aux membres du gouvernement légitime et aux parlementaires qui ont tant lutté pour la défense des intérêts supérieurs de la nation ;

Aux élus, aux partis politiques, aux centrales syndicales, aux organisations de la société civile, à nos cadres et à nos intellectuels à l’extérieur pour le rôle éminent qu’ils jouent pour la défense de la démocratie et de la légalité dans notre pays ;

A tous les militants sincères qui ont assumé sacrifice après sacrifice pour préserver notre expérience démocratique et pour que la Mauritanie recouvre sa stabilité politique, sa légalité constitutionnelle et poursuive sa marche vers le développement ;

A tous, j’adresse mes remerciements et leur dis que leurs efforts ne seront jamais déployés en pure perte et que, si Dieu le veut, aucune goutte de leur sueur versée au service de la Patrie n’aura coulé en vain.

A tous les pôles de la scène politique qui ont exercé leur droit légitime à la diversité des opinions, mais qui, prenant conscience de leur devoir, ont assumé leur responsabilité et se sont consensuellement retrouvés pour préserver le pays du danger imminent qui le guettait, j’adresse également des félicitations amplement méritées.

J’en appelle à tous afin qu’ils contribuent dans la sincérité à préserver l’accord auquel ils sont parvenus. Je les invite à aller de l’avant pour bâtir une Mauritanie véritablement nouvelle, une Mauritanie d’où sont bannies l’exclusion et la marginalisation ; une Mauritanie édifiée sur les bases du sacrifice, de l’abnégation, du travail productif, de la compréhension et du respect de l’autre, loin de toute inimité et de tout déchirement, loin de toute usurpation ou spoliation, loin des insultes et des injures.

A tous mes concitoyens, vous, hommes et femmes, qui êtes la richesse de ce pays, vous, personnes âgées, qui êtes le conservatoire de notre sagesse, vous, jeunes et enfants qui incarnez l’espoir et serez en charge de l’avenir de notre Nation, je voudrais dire ceci : Dieu m’en est témoin, j’ai assumé avec foi la responsabilité de votre destin et essayé, autant que j’ai pu, de me mettre à votre service. Mon espoir le plus cher aujourd’hui est que se réalisent pour vous, comme pour les générations futures de Mauritanie, les grandes ambitions qui nous avaient réunis hier et pour la réalisation desquelles vous m’aviez confié la charge de diriger le pays.

A ceux qui m’ont fait grief de ne pas leur avoir servi au bout d’une seule année, les fruits d’un travail de cinq ans, je dirai : pour ma part, je ne vous ferai pas grief de votre impatience, mais je vous demande d’accorder à ceux que vous choisirez à l’avenir pour diriger le pays, le temps de travail qui leur est imparti par la Constitution et par les électeurs. Ne faites pas perdre à votre pays davantage d’opportunités pour la construction et l’investissement.

A ceux que les circonstances exceptionnelles vécues par le pays ont amené à porter atteinte à ma personne ou, à cause de ma personne, à d’autres autour de moi et ont fait de moi, de ceux qui sont avec moi ou autour de moi la cible d’accusations dénuées de toute preuve et de tout fondement, nous imputant jusqu’à l’excès des faits dont nous sommes totalement innocents, à ceux-là je m’adresse en reprenant les paroles du prophète Youssouf (PSL) : « Aucun reproche ne vous sera fait aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne. Il est le plus Clément des cléments ». (s. 12, v. 92).

Croyez-le, je partirai comme je suis venu, le cœur pur de toute haine vis-à-vis de qui que ce soit et en souhaitant tout le bien possible pour chacun.

Quant aux amis de la Mauritanie et à nos partenaires au développement, je voudrais leur dire à tous : merci pour avoir un jour unanimement appuyé la jeune expérience démocratique mauritanienne dont vous avez été les témoins en 2007 ; merci pour vous être un jour unanimement mobilisés pour défendre la démocratie et la légalité constitutionnelle ; merci pour avoir un jour contribué avec tous les acteurs de la vie politique nationale à la mise au point d’une solution consensuelle et conforme à la Constitution propre à sortir pacifiquement le pays de la crise ; merci enfin pour l’appui que vous avez apporté par le passé à la Mauritanie, la Mauritanie qui a besoin aujourd’hui d’un surcroit d’aide pour conforter sa démocratie et assurer sa stabilité et son développement.

Citoyens, Citoyennes,

Merci encore une fois pour m’avoir manifesté votre confiance et pour m’avoir accordé l’insigne honneur d’être le premier Président mauritanien à accéder au pouvoir de l’extérieur de ce pouvoir à l’issue d’élections pluralistes transparentes.

Merci à vous pour m’avoir accordé à moi-même comme au pays votre soutien pendant cette période difficile.

Faciliter le retour de la Mauritanie sur le chemin de la démocratie, du développement et de la cohésion sociale en étant le premier président mauritanien qui accepte de quitter volontairement sa fonction en échange de garanties relevant de l’intérêt du pays, tel est le seul moyen dont je puis aujourd’hui disposer pour vous exprimer ma gratitude.

Fondé en effet à me retrancher derrière mon bon droit et à vouloir m’acquitter des devoirs de la charge dont vous m’avez investi, armé pour cela d’une légalité constitutionnelle indéniable, doté, grâce à Dieu, d’une grande capacité de résistance devant l’épreuve, soutenu par un grand nombre de citoyens attachés aux valeurs de la démocratie et disposés à tous les sacrifices pour la défendre, j’ai choisi malgré tout cela de prémunir mon pays et mes concitoyens contre les dangers cumulés de l’embargo économique, des déchirements politiques et des explosions sociales. Plus que tout cela, je formule le vœu ardent que, par ma disposition à quitter le pouvoir contre des garanties relatives à l’avenir du pays, j’aurais contribué, par l’acte et non par le verbe seulement, à instaurer la concertation comme usage incontournable pour résoudre les problèmes de la Mauritanie ; à convaincre chacun que la conquête du pouvoir ne doit jamais prévaloir sur l’intérêt supérieur du pays ; à persuader tout chef d’Etat futur d’accepter le moment venu de quitter sa fonction, dans le respect de la Constitution afin de barrer la route à toute velléité vindicative de prise de pouvoir par la force des armes ; à donner à tout chef d’Etat élu dans le futur l’occasion d’exercer sa fonction en conformité avec la Constitution de manière à assurer au pays la stabilité nécessaire au développement ; à faire prévaloir l’esprit de sacrifice et le dévouement au pays sur toute autre considération.

Puissent ceux qui ont glorifié l’expérience démocratique mauritanienne, l’ont érigée en modèle à suivre et qui, par la suite ont déchanté à cause du séisme qui a réduit à néant cette expérience, puissent ceux-là, en rémission de ce qui s’est produit, nous permettre de nous présenter à nouveau comme modèle par notre attachement au dialogue et à la concorde tout comme par notre acceptation de placer l’intérêt supérieur du pays au dessus de toute prise en compte étroite de l’intérêt d’une personne ou d’un groupe.

Notre confiance est grande dans les capacités de notre société à absorber les chocs et à surmonter les obstacles et les épreuves ; les premiers pionniers qui ont jeté les bases de l’édification du pays constituent pour nous à cet égard le meilleur des exemples à suivre et une source réelle d’inspiration.

Sur ce, citoyens citoyennes, et suite à la réalisation des conditions préalables que j’ai posées en considération de l’intérêt de la Mauritanie dans le futur, je déclare renoncer volontairement à ma fonction de Président de la République.

J’invite le peuple mauritanien, ses institutions constitutionnelles, son armée nationale et ses forces de sécurité, ses hommes politiques, ses intellectuels, ses communautés et sa société civile à s’unir en vue de redonner espoir à la Mauritanie à travers des élections transparentes, propres à faire de notre pays un havre de sécurité, de quiétude et d’aisance et un creuset de synergie des efforts de ses fils autour de l’intérêt supérieur de la Nation.

Pour ma part, je continuerai à être un citoyen dévoué à son pays, disposé à apporter ma modeste contribution à toute action visant à consolider le socle de nos acquis démocratiques, à renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale entre l’ensemble de nos communautés et à offrir à la Mauritanie des perspectives nouvelles de développement et de stabilité. "

AMI

Nomination des membres du nouveau gouvernement

Mauritanie / Conciliation / Présidentielle
Nomination des membres du nouveau gouvernement

Nouakchott, 26 juin (AMI) - Le décret portant nomination du nouveau gouvernement a été rendu public par la Présidence de la République dans la nuit de vendredi à samedi.

Aux termes de ce décret, ce gouvernement est ainsi composé:
Ministre de la justice: Ahmedou Tidjane Bal;
Ministre des affaires étrangères et de la coopération: M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou;
Ministre de la défense nationale: Yedali Ould Cheikh;
Ministre de l'intérieur et de la décentralisation: Mohamed Ould R'Zeyzim;
Ministre des affaires économiques et du développement: Sidi Ould Tah;
Ministre des finances: Sidi Ould Salem;
Ministre de l'éducation nationale: Ahmed Ould Bah;
Ministre des affaires islamiques et de l'enseignement originel: Moktar Ould Mohamed Moussa;
Ministre de la fonction publique et de l'emploi: El Hacen Ould Limam Ould Amar Jowda;
Ministre de la santé: Zeinabou Mint Mohamed;
Ministre du pétrole et de l'énergie: Camara Bakary Haroun;
Ministre des pêches et de l'économie maritime: Hassana Ould Ely:
Ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme: Bamba Ould Dermane;
Ministre de l'habitat de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire: Mohamed Lemine Ould El Mamy;
Ministre du développement rural: Sy Adama;
Ministre de l'équipement et des transports: Diop Cheikh Baidy;
Ministre de l'hydraulique et de l'assainissement: Mohamed Lemine Ould Aboye;
Ministre de l'industrie et des mines: Diabira Fousseynou;
Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports: Sidi Ould Samba;
Ministre de la communication et des relations avec le parlement: Ahmed Ould Ahmed Abd;
Ministre des affaires sociales, de l'enfance et de la famille: Mariem Baba Sy;
Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'environnement et du développement durable: Ethmane Ould Cheikh Ebou El Maali;
Secrétaire d'Etat à la formation professionnelle: El Moktar Ould Ahmed Ould Bousseif;
Secrétaire d'Etat chargé de la modernisation de l'administration et des technologies de l'information et de la communication: Sidi Ould Maayouf;
Secrétaire d'Etat chargé des affaires maghrébines: Amar Ould Mohamed Lemine;
Secrétaire général du gouvernement: Ba Ousmane.

AMI

HOMMAGE A MORTOODO DIOP



Bonjour,

Depuis la Guadeloupe j'ai appris le décès de notre Père/Frère guide.

J'avais eu l'occasion de haaler pularuu avec lui. Même si mon peulh n'est pas toujours profond, au moins ca faisait rire. Le Nègre Fondamental nous a quitté, c'est vrai, mais tout comme d'autre qui nous quittent ce jour, ce qu'il nous laisse est grand.

L'héritage spirituel, sera toujours là. Césaire, Anta Diop, Mortoodo DIOP, Seydou KANE, AMPATE BA, etc, etc, .... nous guident depuis le Paradis des Justes. Ils sont des étoiles du berger, pour nous, militants. Que leur lumière éclairent nos chemins menant vers l'aboutissement de nos idéaux. Souvenons nous d'eux pour la richesse et la sagesse qu'ils nous ont apporté, souvent sans qu'on s'en rende compte de suite.

Laissons les loups se dévoiler au travers de leurs hurlements car les guerriers et guerrières que nous sommes, sommes protégés contre leur poison paroleur. Ils profitent toujours de ces occasions pour hurler leur haine et leur division. Grand bien leur en fasse.

Le Nègre est et le Nègre restera quitte à vous emmerder (Aimé CESAIRE).

Mariam

Nous nous avons

Accord de la classe politique mauritanienne sur le sort de la junte

Accord de la classe politique mauritanienne sur le sort de la junte

Nouakchott, Mauritanie (PANA) - Les trois pôles de la crise en Mauritanie sont arrivées à un "consensus" sur le sort du Haut Conseil d'Etat (HCE), la junte au pouvoir depuis le coup d'Etat d 6 août 2008, a appris vendredi la PANA de sources concordantes vendredi à Nouakchott.

L'accord est le fruit d'intenses consultations menées depuis jeudi soir sous la conduite du président sénégalais Abdoulaye Wade, accompagné d'une délégation du Groupe de contact international sur la Mauritanie (GCIM) comprenant notamment le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping.

Ce nouveau consensus, conclu entre le camp du général Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef du HCE et les forces anti-putsch composées du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) et du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), vient compléter l'Accord-cadre de Dakar (ACD) pour un retour inclusif à l'ordre constitutionnel.

Il transforme l'ancienne junte en un Conseil de sécurité et de défense (CSD) chargé notamment de la lutte contre le terrorisme et placé sous l'autorité du Gouvernement transitoire d'union nationale (GTUN).

Ainsi, la signature du décret désignant les membres du nouveau gouvernement, suivie de la démission, conformément à la Constitution, du président renversé, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est donnée pour imminente à Nouakchott.

L'Accord de Dakar prévoit également la mise en place d'une Commission électoral nationale indépendante (CENI) consensuelle et l'organisation d'une élection présidentielle le 18 juillet prochain.
Nouakchott - 26/06/2009
Vos réactions

Abonnez-vous | Contactez-nous | Webmaster | Copyright

ANI publie le texte intégral du discours de démission volontaire de SIDIOCA



Après avoir signé le décret portant désignation du gouvernement transitoire d'union nationale comme le veut l'Accord-cadre de Dakar signé le 2 juin courant entre les trois pôles politiques mauritaniens, le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi a prononcé un discours diffusé en direct par la radio nationale dans lequel il annonce sa démission volontaire que voici:

Discours du Président de la République
26 Juin 2009
Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, dont j’implore le Salut pour Son noble Prophète.

Citoyens, Citoyennes,

Il y a de cela deux ans, vous vous en souvenez sans doute, j’ai accepté de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2007, élection à l’issue de laquelle vous m’avez accordé votre inestimable confiance et conféré l’insigne honneur d’être, dans notre pays, le premier président civil porté au pouvoir au terme d’élections pluralistes honnêtes. Aucun d’entre vous n’ignore la nature des obstacles qui m’ont empêché, après une courte période, d’exercer mes fonctions et qui ont par ailleurs plongé le pays dans une crise institutionnelle dont mon souhait le plus ardent est que tous, nous conjuguions nos efforts pour y mettre fin dans la paix et la concorde.

Dès l’abord, je voudrais, puisqu’existe maintenant un nouvel espoir allant dans le sens de ce souhait, exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui nous ont aidé, avec sincérité et dévouement, en vue de sortir le pays de la crise qui l’affectait.

Cette reconnaissance, permettez-moi de l’exprimer de manière toute particulière à mon frère Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, qui, par son engagement inlassable, a illustré de manière exemplaire sa conception des devoirs qu’implique le bon voisinage ; tout comme il a traduit en actes sa profonde conviction de l’interdépendance des intérêts de nos deux peuples frères, ainsi que sa conscience des dangers que fait courir la crise mauritanienne au Sénégal lui-même et à notre région toute entière.

Ma reconnaissance va aussi à l’Union Africaine qui, depuis le premier jour, a pris fait et cause en faveur de la légalité constitutionnelle et contribué efficacement à la recherche de solutions appropriées à la crise mauritanienne.

Il va sans dire que ma reconnaissance s’exprime aussi vis-à-vis des pays amis membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi qu’à ceux membres non permanents de ce même Conseil.

Cette reconnaissance je l’exprime enfin à l’ensemble des organisations membres du Groupe de Contact International : la Ligue des Etats Arabes, l’Organisation de la Conférence Islamique, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation des Nations Unies, ainsi qu’à tous ceux qui ont partagé avec les uns ou les autres leur combat pour la défense de la légalité constitutionnelle en Mauritanie et leurs efforts pour le retour de notre pays à un ordre institutionnel normal.

Citoyens, Citoyennes,

Je n’ai nulle intention, pour quelque raison que ce soit, et à fortiori dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui, de m’adonner à des polémiques stériles. Aussi, m’abstiendrai-je de tout commentaire relativement à la période d’exception qu’a connu le pays depuis le mois d’Août dernier. A vous et à l’Histoire d’en juger. Car les évènements que vous avez alors vécus comportent sans doute en eux-mêmes des réponses suffisantes pour votre édification.

Il reste que l’opportunité qui s’offre à moi, pour la première fois depuis des mois, de m’adresser à vous par le biais des medias officiels, me donne l’occasion de souscrire à un droit qui est le vôtre et de m’acquitter d’un devoir qui est le mien ; celui de répondre aux interrogations explicites ou sous-entendues induites par les évènements que vous avez vécu ces derniers temps, ainsi qu’aux accusations et calomnies dont vous avez été abreuvés jour et nuit dix mois durant, avec pour effet de semer dans vos esprits le doute et la perplexité sur le bien-fondé du choix que vous avez librement opéré en 2007.

Sans vouloir vous présenter un bilan, il me revient de vous affirmer en toute honnêteté et en toute modestie que les quinze mois pendant lesquels j’ai exercé le mandat que vous m’avez confié, ont été l’occasion d’une intense activité. Au cours de cette période, nous nous sommes attachés à mettre en pratique les valeurs islamiques, fondées sur le sens de la mesure et la pondération et à conforter l’enracinement de notre jeune démocratie.

Ainsi, ces quelques mois ont été un printemps de la liberté : aucun citoyen n’a été inquiété suite à l’expression de son opinion ou de son choix politique ; aucune publication n’a été saisie ou censurée ; par contre l’accès aux medias publics a été consenti à chacun et il a été mis définitivement fin à l’utilisation de ces medias comme instrument exclusivement affecté à l’encensement du pouvoir en place.

Au cours de cette période, j’ai personnellement veillé à ce qu’aucune immixtion de ma part ou de la part du pouvoir exécutif ne vienne entraver l’activité du pouvoir législatif ou du pouvoir judiciaire ; le parlement a connu une activité sans précédent dans son histoire, totalisant plus de huit mois de session sur la période.

Sur un autre plan, nous avons donné à l’opposition démocratique la pleine effectivité de son rôle, instituant la concertation sur les problèmes nationaux majeurs comme méthode constante dans nos rapports avec elle, comme d’ailleurs avec toutes les composantes de la scène politique et sociale.

Ont été promulguées par ailleurs les lois créant pour la première fois dans le pays une Haute Cour de Justice habilitée à juger le Président de la République en cas de haute trahison, ainsi que les membres du gouvernement lorsque ceux-ci contreviennent aux devoirs liés à leur charge.

Toutes ces mesures visaient à jeter les bases de l’état de droit et à promouvoir une culture de dialogue propre à mettre fin à l’autoritarisme et à l’abus de pouvoir.

Dans le souci de bâtir un socle solide de valeurs morales et de principes déontologiques sur lesquels se fondent notre système administratif et notre conception du service public, nous avons promulgué une loi qui, pour la première fois dans le pays, fait obligation aux hauts responsables de l’Etat de déclarer leur patrimoine au moment de leur entrée en fonction et de renouveler périodiquement cette déclaration tout au long de l’exercice de cette fonction.

S’agissant du renforcement de l’unité nationale et de la promotion de l’émancipation sociale, gages d’une mobilisation totale des potentialités de notre peuple en vue du développement, vous avez tous été témoins des grandes initiatives développées dans ce sens : criminalisation des pratiques esclavagistes, organisation du rapatriement volontaire de nos concitoyens déportés. Tout comme vous avez été témoins du rôle important et largement justifié qui a été, pour la première fois dans l’histoire, dévolu à la femme mauritanienne dans le domaine politique, diplomatique et administratif.

Quant à l’expérience démocratique conduite dans le pays, elle a joué un rôle d’une importance extrême dans l’émergence d’une classe politique nouvelle, soucieuse du bien public, attachée aux acquis démocratiques, disposée à tous les sacrifices au service de la patrie et, dans le même temps, imbue des valeurs du dialogue et de la compréhension.

Face aux dures conditions de vie qui affectaient nos populations, nous avons pris une décision symbolique par laquelle le Président de la République, les membres du gouvernement et assimilés ont volontairement renoncé à vingt cinq pour cent de leurs émoluments. Dans le même temps et face à la hausse mondiale des prix, nous avons mis en place un plan d’intervention d’urgence en faveur des populations ; plan dont la conception, l’exécution, le suivi et l’évaluation se sont fondés sur une approche participative dont l’exemplarité a été saluée par les institutions spécialisées et considérée par elles comme un modèle à suivre par les pays vivant des conditions similaires aux nôtres.

Plus important que tout cela, nous avons créé les bases que nous avons voulues solides, nécessaires à une nouvelle et forte croissance économique dont les résultats attendus, devaient se traduire par une accélération de l’activité économique, l’augmentation de la production, le renforcement des infrastructures de base, le développement du secteur des activités de service, l’encouragement à l’investissement privé et la promotion de l’emploi en vue d’assurer des conditions de vie décentes à nos populations.

Le plan d’action conçu en vue d’atteindre ces objectifs a bénéficié d’un accueil favorable auprès de nos partenaires au développement qui ont manifesté leur appréciation positive des programmes et projets qui en découlent.

C’est ainsi qu’ils nous ont consenti à l’occasion de la réunion à Paris en décembre 2007 du Groupe Consultatif sur la Mauritanie, une aide supérieure et de loin à toutes nos attentes (près de trois milliards de dollars, et plus aides supplémentaires dont, par exemple, plusieurs centaines de millions octroyés à titre de don par les Etats-Unis d’Amérique). Aide à laquelle devaient s’ajouter par la suite d’autres engagements financiers importants, notamment et à titre d’exemple, un don de plusieurs centaines de millions de dollars qui allait être octroyé par les Etats-Unis d’Amérique au titre du Millenium Challenge Account.

De leur côté, les organismes islamiques et arabes de financement ont favorablement répondu à notre appel pour le financement de notre plan visant à réaliser l’autosuffisance céréalière à l’horizon 2012.

Durant la courte période pendant laquelle j’ai pu exercer mon mandat, nombre de projets importants ont vu le jour, dont certains qui se trouvaient soit handicapés, soit simplement gelés. Au cours des quelques mois écoulés, nos populations ont pu cueillir les fruits de ces projets dont l’honnêteté m’oblige à reconnaître que certains ont vu le jour bien avant le changement démocratique intervenu en 2007.

Quant aux plans et projets que nous avons initiés, nos populations auraient commencé à en récolter les fruits dans deux à trois ans, ce qui devait progressivement, mais de manière rapide et effective, introduire des changements qualitatifs importants dans la vie quotidienne de tous les mauritaniens.
Au cours de cette période, nous nous sommes employés au renforcement de nos relations avec les pays frères et amis, tant au plan régional qu’au plan international ainsi qu’au renforcement de la présence et du rôle de notre pays sur la scène internationale, condition indispensable à la promotion de notre démocratie et à notre développement.

Force est de reconnaitre cependant que, malgré notre optimisme face à un avenir qui se profilait sous les meilleurs auspices, et malgré le sérieux des efforts déployés afin que se réalisent nos espoirs et se traduisent dans la réalité vécue nos ambitions, force est de reconnaître, dis-je, que nous nous sommes trouvés confrontés à nombre de difficultés. De celles-ci certaines sont imputables à la crise qui a frappé avec force la totalité des pays du monde consécutivement à la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires. D’autres, par contre, relevaient de l’ordre normal des choses tant il est rare que se trouve exemptée de ce genre de difficultés une expérience toute nouvelle et qui requiert le temps et l’effort nécessaires à l’adaptation ainsi qu’un seuil minimum de sollicitude et de compréhension.

Malgré cela, je ne revendique l’infaillibilité, ni pour moi-même ni pour ceux qui ont travaillé avec moi, car toute œuvre humaine est sujette à l’imperfection.

Je puis affirmer, cependant, que j’avais la volonté sincère et les dispositions d’esprit indiquées pour tenter d’éviter l’erreur et pour traiter et corriger celle-ci au cas où elle venait à se produire.

Citoyens, Citoyennes,

Durant la période où j’ai exercé le pouvoir, certains cadres et certains citoyens, soucieux de mon intérêt et bienveillants à mon égard, ont tenté de me convaincre que la politique et la morale sont deux rivales inconciliables. C’est là une croyance partagée par beaucoup mais à laquelle, pour ma part, je n’ai jamais adhéré et le fait d’avoir emporté votre adhésion ne pouvait me conduire à changer de position à cet égard et à devenir, par ce fait, une personne autre que la personne que vous avez élue.

C’est donc avec une ferme détermination que j’ai banni le mensonge de ma conduite en politique ; m’interdisant de recourir aux promesses mirifiques, je me suis par contre astreint à mener un travail sérieux avec pour objectif de réaliser le possible et non de promettre l’irréalisable.

C’est ainsi que j’ai cherché à ouvrir des chantiers prometteurs pour l’avenir plutôt qu’à me dérober derrière les engagements et les espoirs utopiques et à m’adonner à l’achat des consciences et à la conquête des soutiens à travers les pratiques notoirement connues.

Je savais bien qu’une telle conduite présentait des inconvénients, mais j’avais la ferme intention de m’y tenir, afin de prouver à ceux qui en doutaient que telle est la meilleure voie ; afin aussi que nos concitoyens puissent bénéficier des bienfaits d’un style de comportement qu’ils ignoraient peut-être ou auquel ils n’étaient pas suffisamment habitués par le passé.

Puis lorsque j’ai pris conscience des embûches que certains dressaient sur le chemin du changement pacifique et profond auquel je me suis engagé devant vous, j’ai privilégié la concertation à laquelle je suis attaché comme moyen pour contourner les difficultés. Ma surprise a été grande, alors même que ma méthode commençait à porter ses fruits, lorsque j’ai découvert que le péril s’est aggravé, attisé qu’il se trouvait du côté auquel je m’attendais le moins.

J’ai mesuré alors en conscience l’extrême gravité du danger qui risquait d’affecter le pays, si je n’assumais pas la plénitude de mes responsabilités constitutionnelles, au cas où, chez d’autres, le sens du devoir républicain ne prévalait pas sur toute autre considération. Me refusant à emprunter les chemins du déshonneur pour réaliser les objectifs de l’honneur, et face à l’imminence du danger, je n’avais plus d’autre choix que l’utilisation des moyens que m’offre la Constitution pour prendre, forcé et contraint, la décision que les circonstances m’imposaient.

Ce faisant, je n’ignorais nullement les dangers divers que ce choix impliquait. De ces dangers, les moindres étaient sans doute la perte de la position que vous m’avez conférée et que j’ai perçu comme une opportunité qui m’est donnée pour vous servir ; puis le prix en terme de liberté et d’honneur que j’aurais sans doute à payer moi-même ainsi que d’autres parmi ceux qui, à mes côtés, servaient leur pays avec sérieux et dévouement. Mais je savais aussi que la Mauritanie allait pâtir d’une situation anticonstitutionnelle, avec tout ce que cela implique comme dommages pour notre peuple et pour notre pays.

Mais j’étais convaincu que mon choix, quelque pénible qu’il puisse avoir été, impliquait moins de dommages que tout autre et que ses conséquences s’avéreraient, en fin de compte, bénéfiques pour la Patrie.

Du reste, j’ai pris l’initiative au mois de Janvier dernier, de proposer une solution propre à sortir le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve empêtré depuis le mois d’Août 2008 ; j’ai fait du consensus national et du retour à l’ordre constitutionnel la pierre angulaire d’une telle proposition. En m’adressant aujourd’hui à vous je ne puis que remercier Allah le Tout Puissant pour nous avoir inspiré à tous de travailler ensemble partant d’une telle vision.

Citoyens, Citoyennes,

Je voudrais profiter de cette occasion pour exprimer mes remerciements à chacun d’entre vous ainsi qu’à ceux qui ont assumé la charge de vos aspirations à la stabilité, au développement et à la démocratie depuis l’indépendance et plus particulièrement depuis l’année 2007 ;

A tous ceux qui ont œuvré sincèrement pour réaliser le changement démocratique pacifique ;

A tous ceux qui m’ont aidé avec dévouement et quinze mois durant, à réaliser les rêves des mauritaniens de bâtir l’état de droit, l’état moral où chaque mauritanien bénéficie des bienfaits de l’équité, de la prospérité, des valeurs démocratiques et de l’égalité des chances ;

Au Premier Ministre, Monsieur Yahya Ould Ahmed El Waqf et à ses compagnons, à tous ceux qui ont vécu les affres de la prison pour avoir défendu la vérité et être restés fidèles à leurs principes ;

Au Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir, dont la position particulièrement honorable par rapport au rejet du coup d’état et au retour à l’ordre constitutionnel, a été à la hauteur de ses responsabilités constitutionnelles ;
Au Président du Conseil Economique et Social, Monsieur Ahmed Ould Sidi Baba, qui s’est tant sacrifié pour le retour à l’ordre constitutionnel ;

Aux membres du gouvernement légitime et aux parlementaires qui ont tant lutté pour la défense des intérêts supérieurs de la nation ;

Aux élus, aux partis politiques, aux centrales syndicales, aux organisations de la société civile, à nos cadres et à nos intellectuels à l’extérieur pour le rôle éminent qu’ils jouent pour la défense de la démocratie et de la légalité dans notre pays ;

A tous les militants sincères qui ont assumé sacrifice après sacrifice pour préserver notre expérience démocratique et pour que la Mauritanie recouvre sa stabilité politique, sa légalité constitutionnelle et poursuive sa marche vers le développement ;

A tous, j’adresse mes remerciements et leur dis que leurs efforts ne seront jamais déployés en pure perte et que, si Dieu le veut, aucune goutte de leur sueur versée au service de la Patrie n’aura coulé en vain.

A tous les pôles de la scène politique qui ont exercé leur droit légitime à la diversité des opinions, mais qui, prenant conscience de leur devoir, ont assumé leur responsabilité et se sont consensuellement retrouvés pour préserver le pays du danger imminent qui le guettait, j’adresse également des félicitations amplement méritées.

J’en appelle à tous afin qu’ils contribuent dans la sincérité à préserver l’accord auquel ils sont parvenus. Je les invite à aller de l’avant pour bâtir une Mauritanie véritablement nouvelle, une Mauritanie d’où sont bannies l’exclusion et la marginalisation ; une Mauritanie édifiée sur les bases du sacrifice, de l’abnégation, du travail productif, de la compréhension et du respect de l’autre, loin de toute inimité et de tout déchirement, loin de toute usurpation ou spoliation, loin des insultes et des injures.

A tous mes concitoyens, vous, hommes et femmes, qui êtes la richesse de ce pays, vous, personnes âgées, qui êtes le conservatoire de notre sagesse, vous, jeunes et enfants qui incarnez l’espoir et serez en charge de l’avenir de notre Nation, je voudrais dire ceci : Dieu m’en est témoin, j’ai assumé avec foi la responsabilité de votre destin et essayé, autant que j’ai pu, de me mettre à votre service. Mon espoir le plus cher aujourd’hui est que se réalisent pour vous, comme pour les générations futures de Mauritanie, les grandes ambitions qui nous avaient réunis hier et pour la réalisation desquelles vous m’aviez confié la charge de diriger le pays.

A ceux qui m’ont fait grief de ne pas leur avoir servi au bout d’une seule année, les fruits d’un travail de cinq ans, je dirai : pour ma part, je ne vous ferai pas grief de votre impatience, mais je vous demande d’accorder à ceux que vous choisirez à l’avenir pour diriger le pays, le temps de travail qui leur est imparti par la Constitution et par les électeurs. Ne faites pas perdre à votre pays davantage d’opportunités pour la construction et l’investissement.

A ceux que les circonstances exceptionnelles vécues par le pays ont amené à porter atteinte à ma personne ou, à cause de ma personne, à d’autres autour de moi et ont fait de moi, de ceux qui sont avec moi ou autour de moi la cible d’accusations dénuées de toute preuve et de tout fondement, nous imputant jusqu’à l’excès des faits dont nous sommes totalement innocents, à ceux-là je m’adresse en reprenant les paroles du prophète Youssouf (PSL) : « Aucun reproche ne vous sera fait aujourd’hui. Qu’Allah vous pardonne. Il est le plus Clément des cléments ». (s. 12, v. 92).

Croyez-le, je partirai comme je suis venu, le cœur pur de toute haine vis-à-vis de qui que ce soit et en souhaitant tout le bien possible pour chacun.

Quant aux amis de la Mauritanie et à nos partenaires au développement, je voudrais leur dire à tous : merci pour avoir un jour unanimement appuyé la jeune expérience démocratique mauritanienne dont vous avez été les témoins en 2007 ; merci pour vous être un jour unanimement mobilisés pour défendre la démocratie et la légalité constitutionnelle ; merci pour avoir un jour contribué avec tous les acteurs de la vie politique nationale à la mise au point d’une solution consensuelle et conforme à la Constitution propre à sortir pacifiquement le pays de la crise ; merci enfin pour l’appui que vous avez apporté par le passé à la Mauritanie, la Mauritanie qui a besoin aujourd’hui d’un surcroit d’aide pour conforter sa démocratie et assurer sa stabilité et son développement.

Citoyens, Citoyennes,

Merci encore une fois pour m’avoir manifesté votre confiance et pour m’avoir accordé l’insigne honneur d’être le premier Président mauritanien à accéder au pouvoir de l’extérieur de ce pouvoir à l’issue d’élections pluralistes transparentes.

Merci à vous pour m’avoir accordé à moi-même comme au pays votre soutien pendant cette période difficile.

Faciliter le retour de la Mauritanie sur le chemin de la démocratie, du développement et de la cohésion sociale en étant le premier président mauritanien qui accepte de quitter volontairement sa fonction en échange de garanties relevant de l’intérêt du pays, tel est le seul moyen dont je puis aujourd’hui disposer pour vous exprimer ma gratitude.

Fondé en effet à me retrancher derrière mon bon droit et à vouloir m’acquitter des devoirs de la charge dont vous m’avez investi, armé pour cela d’une légalité constitutionnelle indéniable, doté, grâce à Dieu, d’une grande capacité de résistance devant l’épreuve, soutenu par un grand nombre de citoyens attachés aux valeurs de la démocratie et disposés à tous les sacrifices pour la défendre, j’ai choisi malgré tout cela de prémunir mon pays et mes concitoyens contre les dangers cumulés de l’embargo économique, des déchirements politiques et des explosions sociales. Plus que tout cela, je formule le vœu ardent que, par ma disposition à quitter le pouvoir contre des garanties relatives à l’avenir du pays, j’aurais contribué, par l’acte et non par le verbe seulement, à instaurer la concertation comme usage incontournable pour résoudre les problèmes de la Mauritanie ; à convaincre chacun que la conquête du pouvoir ne doit jamais prévaloir sur l’intérêt supérieur du pays ; à persuader tout chef d’Etat futur d’accepter le moment venu de quitter sa fonction, dans le respect de la Constitution afin de barrer la route à toute velléité vindicative de prise de pouvoir par la force des armes ; à donner à tout chef d’Etat élu dans le futur l’occasion d’exercer sa fonction en conformité avec la Constitution de manière à assurer au pays la stabilité nécessaire au développement ; à faire prévaloir l’esprit de sacrifice et le dévouement au pays sur toute autre considération.

Puissent ceux qui ont glorifié l’expérience démocratique mauritanienne, l’ont érigée en modèle à suivre et qui, par la suite ont déchanté à cause du séisme qui a réduit à néant cette expérience, puissent ceux-là, en rémission de ce qui s’est produit, nous permettre de nous présenter à nouveau comme modèle par notre attachement au dialogue et à la concorde tout comme par notre acceptation de placer l’intérêt supérieur du pays au dessus de toute prise en compte étroite de l’intérêt d’une personne ou d’un groupe.

Notre confiance est grande dans les capacités de notre société à absorber les chocs et à surmonter les obstacles et les épreuves ; les premiers pionniers qui ont jeté les bases de l’édification du pays constituent pour nous à cet égard le meilleur des exemples à suivre et une source réelle d’inspiration.

Sur ce, citoyens citoyennes, et suite à la réalisation des conditions préalables que j’ai posées en considération de l’intérêt de la Mauritanie dans le futur, je déclare renoncer volontairement à ma fonction de Président de la République.

J’invite le peuple mauritanien, ses institutions constitutionnelles, son armée nationale et ses forces de sécurité, ses hommes politiques, ses intellectuels, ses communautés et sa société civile à s’unir en vue de redonner espoir à la Mauritanie à travers des élections transparentes, propres à faire de notre pays un havre de sécurité, de quiétude et d’aisance et un creuset de synergie des efforts de ses fils autour de l’intérêt supérieur de la Nation.

Pour ma part, je continuerai à être un citoyen dévoué à son pays, disposé à apporter ma modeste contribution à toute action visant à consolider le socle de nos acquis démocratiques, à renforcer l’unité nationale et la cohésion sociale entre l’ensemble de nos communautés et à offrir à la Mauritanie des perspectives nouvelles de développement et de stabilité.

vendredi 26 juin 2009

Sortie de crise en Mauritanie, "accord sur tous les points" en litige

NOUAKCHOTT (AFP) - 26.06.2009 14:52

Un accord "sur tous les points" litigieux concernant une sortie de crise en Mauritanie a été trouvé vendredi à Nouakchott et un gouvernement de transition devrait être mis en place dans l'après-midi, a annoncé un des médiateurs internationaux, M. Habib Kabachi.

voir_le_zoom : Participants aux pourparlers sur la Mauritanie à Dakar, le 2 juin 2009, avec le président du Sénégal (3e à d) et le médiateur sénégalais Cheikh Tidiane Gadio (d)Participants aux pourparlers sur la Mauritanie à Dakar, le 2 juin 2009, avec le président du Sénégal (3e à d) et le médiateur sénégalais Cheikh Tidiane Gadio (d)
voir_le_zoom : Le chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio, le 2 juin 2009 à Dakar lors de négociations sur la crise en MauritanieLe chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio, le 2 juin 2009 à Dakar lors de négociations sur la crise en Mauritanie

Un accord "sur tous les points" litigieux concernant une sortie de crise en Mauritanie a été trouvé vendredi à Nouakchott où un gouvernement de transition devait être mis en place dans l'après-midi, une étape essentielle avant l'élection présidentielle du 18 juillet.

"Il y a accord sur tous les points", a indiqué à l'AFP un des médiateurs internationaux, Habib Kabachi.

"Nous travaillons pour l'organisation cet après-midi d'une cérémonie officielle de signature du décret portant constitution du gouvernement (de transition) et de la démission volontaire du président (déchu) Sidi Ould Cheikh Abdallahi", a-t-il ajouté sans toutefois donner une heure précise.

Ces deux points étaient prévus dans l'accord de sortie de crise négocié à Dakar et signé le 4 juin à Nouakchott, mais n'avaient pas été mis en oeuvre à ce jour, le président renversé par le coup d'Etat militaire du 6 août liant sa démission à la dissolution de la junte, ce qu'elle refusait.

"Le Haut conseil d'état (HCE, junte) deviendra un conseil national de défense sous l'autorité du gouvernement de transition", a poursuivi le médiateur, représentant de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) et s'exprimant au nom du Groupe de contact sur la Mauritanie.

"L'élection aura lieu le 18 juillet, tout le monde s'accorde là-dessus, avec l'accord sans réserve et l'engagement de la communauté internationale", a-t-il également déclaré.

Cette annonce a été faite juste après une rencontre entre le président sénégalais et médiateur en chef Abdoulaye Wade et l'ex-chef de la junte et candidat à la présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le chef de l'Etat sénégalais était arrivé jeudi après-midi à Nouakchott et avait rencontré le président déchu ainsi que le chef de l'opposition Ahmed Ould Daddah. De dimanche à mardi, des discussions entre délégations mauritaniennes avaient eu lieu sans succès à Dakar, butant sur le statut de la junte avant la présidentielle.

Les médiateurs internationaux avaient proposé de changer l'appellation de la junte, tout en gardant sa composition actuelle mais en réduisant ses pouvoirs aux seuls domaines de la sécurité et de la défense et en plaçant l'organisme sous l'autorité du gouvernement de transition, ce que la junte refusait.

Mais une éventuelle sortie de crise, sur le terrain politique, s'accompagne de nouvelles craintes dans le domaine sécuritaire.

La branche maghrébine d'Al-Qaïda a ainsi revendiqué vendredi l'assassinat d'un Américain mardi à Nouakchott, dans un communiqué cité par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE Intelligence.

Dans son communiqué, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) annonce sa responsabilité dans l'assassinat de Christopher Logest qu'elle accuse de se livrer à "des activités d'évangilisation".

La branche maghrébine d'Al-Qaïda menace également de lancer d'autres attaques contre l'administration du président américain Barack Obama "parce qu'elle poursuit la même politique que celle de George W. Bush" envers le monde musulman.

Elle appelle en outre les Mauritaniens à "aller au jihad (guerre sainte)" contre les "croisés" et à épauler l'action jihadiste d'Al-Qaïda dans leur pays.

Le ressortissant américain a été tué devant l'établissement d'enseignement de langue et d'informatique qu'il dirigeait.

Fin 2007, quatre français avaient été assassinés à Aleg (250 km à l'est de la capitale), pour lesquels trois jeunes Mauritaniens proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique sont actuellement détenus, en instance de jugement.

© 2009 AFP

Crise mauritanienne : Accord sur la constitution d’un gouvernement de transition



26/06/2009

Les différentes parties de la crise mauritanienne sont parvenues vendredi 26 juin à Nouakchott à un accord de sortie de crise portant sur la constitution d’un gouvernement de transition, a indiqué un des médiateurs. "Un accord sur tous les points a été trouvé", a affirmé à la presse un des médiateurs internationaux Habib Kabachi...



...représentant de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), s’exprimant au nom du Groupe de contact international (GCI) sur la Mauritanie. "Nous travaillons pour l’organisation cet après-midi d’une cérémonie officielle de signature du décret portant constitution du gouvernement de transition et de la démission volontaire du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi", a-t-il précisé. Selon le médiateur, le "Haut conseil d’état (HCE) deviendra", dans le cadre de cet accord "un conseil national de défense sous l’autorité du gouvernement de transition". Par ailleurs, concernant l’élection présidentielle, elle "aura lieu le 18 juillet", a ajouté le médiateur soulignant que la date du scrutin bénéficiait de l’accord de toutes les parties et avec "l’engagement de la communauté internationale". L’annonce de cet accord intervient après une rencontre entre le président sénégalais et médiateur en chef Abdoulaye Wade et le général Mohamed Ould Abdel Aziz, démissionnaire de l’armée et candidat à la présidentielle mauritanienne.(Aps)

Audition du Porte-parole de l'OCVIDH par la Police Fédérale Belge



Photo: Sy Mahamadou et Sarr Ousmane à Bruxelles

Photo: SY Mahamadou et SARR Ousmane à Bruxelles

Monsieur SY Mahamadou, auteur de «L'enfer d'Inal » et porte-parole de l'Organisation contre les violations des Droits Humains en Mauritanie (OCVIDH) a été entendu par la Police Fédérale Belge ce week-end à Bruxelles. (19-20 juin)

L'audition de Monsieur Mahamadou SY durant quelques dix heures d'horloge, a eu lieu dans le cadre de la plainte contre Ould Taya, ex- président de la République Islamique de Mauritanie (RIM) réfugié à Qatar.

D'autres plaignants seront entendus dans les jours à venir et parmi eux d'ex- policiers mauritaniens qui mettraient aussi en cause l'ancien chef de la police et tombeur de Taya le colonel Ely Ould Mohamed Vall, candidat à l'élection présidentielle du 18 juillet 2009.

Organisation contre les violations des Droits Humains en Mauritanie

http://sites.google.com/site/ocvidh/
http://ocvidh. blogspot. com/

ocvidh@yahoogroupes .fr
ocvidh001@yahoo. fr
ocvidh001@gmail. com

jeudi 25 juin 2009

Texte de la décision du conseil constitutionnel annulant la convocation du collège électoral


Cliquer pour une photo plus grande

ANI publie le texte complet de la décision rendue par le Conseil Constitutionnel, concerant la non application du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République.

Voici le texte de cette décision :


République Islamique de Mauritanie Honneur-Fraternité-Justice

Conseil Constitutionnel

Décision n° 005/2009

Le Conseil Constitutionnel
Vu la Constitution ;

Vu l’ordonnance n°1992-04 du 18 Février 1992 portant loi organique du Conseil Constitutionnel ;

Vu l’ordonnance n°1991-027 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République ;

Vu l’ordonnance n°2007-001 du 3 janvier 2007 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 1991-027 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République ;

Vu la loi organique n°2009-021 du 2 Avril 2009 qui abroge et complète certaines dispositions de l’ordonnance n°1991-027 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République ;

Vu le décret n° 1991-140 du 13 novembre 1991 fixant les modalités de la campagne et des opérations de vote pour l’élection présidentielle ;

Vu le décret n° 2009-081 du 5 juin 2009 ;

Vu le décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République ;

Attendu que l’article 2 du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République dispose : « Le collège électoral est convoqué le samedi 18 juillet 2009 et, en cas de second tour, le samedi 1er août 2009 en vue d’élire le Président de la République » ;

Attendu que l’article 12 (nouveau) de la loi organique n°2009-021 du 2 Avril 2009 qui abroge et complète certaines dispositions de l’ordonnance n°1991-027du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République dispose : «le scrutin est ouvert sur convocation du Président de la République. Le collège électoral est convoqué par décret publié au moins 60 jours calendaires avant le scrutin. » ;

Attendu que l’article 3 du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 cité ci-dessus dispose : « Pour l’élection du Président de la République les déclarations de candidature sont déposées à compter de la date de publication du présent décret jusqu’au vendredi 26 juin 2009 à 0heure. » ;

Attendu que l’article 4 (nouveau) de l’ordonnance n°2007-001 du 3 janvier 2007 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 1991-027 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République dispose : « les candidatures à la Présidence de la République sont reçues par le Conseil constitutionnel, au plus tard le quarante-cinquième (45ème) jour précédant le scrutin à minuit.» ;

Attendu que l’article 6 du décret n° 2009-083/ du 23 juin 2009 dispose : « Le Conseil Constitutionnel arrête la liste définitive des candidats et la transmet au gouvernement au plus tard le dimanche 28 juin 2009 à 16 heures. Le Gouvernement assure la publication de la liste définitive des candidats sans délai. » ;

Attendu que l’article 8(nouveau) de l’ordonnance n°2007-001 du 3 janvier 2007 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 1991-027/ du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République dispose : « le Conseil Constitutionnel établit la liste définitive des candidats et la transmet au gouvernement qui en assure la publication trente (30) jours au moins avant le premier tour du scrutin. » ;

Attendu qu’une simple comparaison entre les textes cités plus haut démontre sans équivoque que les dispositions du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 susmentionné violent de façon flagrante les dispositions légales susvisées ;

Attendu que l’ordonnancement juridique établit la suprématie de la loi par rapport au règlement et donc des dispositions de la loi par rapport au décret susvisé ;

Attendu que l’article 4 du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 dispose : « Le candidat aux élections présidentielles dont le dossier a été validé en vertu du décret n° 2009-054/PHCE/du 23 Mars 2009 portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République, peut retirer sa candidature en adressant, au Conseil Constitutionnel, une lettre qui exprime sans équivoque sa volonté et dûment signée par lui » ;

Attendu que l’article 8 (nouveau) de l’ordonnance n° 2007-001 du 3 janvier 2007 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 1991-027 du 7 octobre 1991 portant loi organique relative à l’élection du Président de la République modifiée dispose in fine : «Aucun retrait de candidature n’est admis après cette publication » ;

Attendu que la contradiction entre les deux textes ci-dessus visés est évidente, outre que le décret n° 2009-054 auquel se réfère l’article 4 du décret n°2009-083 a été abrogé implicitement par le décret n° 2009-081 du 5 juin 2009 ;

Attendu que l’article 4 du décret n° 2009-083 dispose en son dernier alinéa : « L’ordre des candidatures établi par le Conseil Constitutionnel dans sa décision précédente demeure inchangé, les nouvelles candidatures viennent en complément à cet ordre. » ;

Attendu que l’article 5 dudit décret dispose en son alinéa 2 : « Le droit de réclamation contre l’établissement de la liste provisoire des candidats est ouvert à toute personne candidate » tout en précisant, en son alinéa 4 que : « aucune réclamation n’est recevable contre les candidatures déjà validées en vertu du décret n° 2009-054/PHCE du 23 mars 2009 précité » ;

Attendu que les dispositions de ces deux articles violent un principe général de droit consacré par le droit constitutionnel moderne et énoncé dans le préambule de la Constitution de 1991, à savoir le principe d’équité et d’égalité des chances entre les citoyens ;

Attendu que la délibération du Conseil Constitutionnel n° 2009-002/Présidentielle du 27 avril 2009 porte en fait sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle dont le premier tour était prévu le 6 juin 2009 ;

Attendu que les parrainages des candidats à l’élection présidentielle initialement prévue le 6 juin 2009 sont établis exclusivement pour cette présidentielle ;

Attendu que la date du 6 juin 2009 qui était retenue pour le premier tour de la présidentielle a été dépassée et que le principe d’égalité entre les citoyens implique que les candidats puissent prendre le même départ sans discrimination ce qui suppose une égalité totale en matière de recours portant sur la liste électorale ou sur tout autre aspect ;

Attendu, en outre, que le Conseil Constitutionnel est seul compétent pour déterminer qui a droit de recours et qui ne l’a pas pour tout ce qui concerne l’élection présidentielle, mais également pour l’établissement de la liste définitive des candidats et que sa compétence est définie par les lois organiques et ne peut l’être par décret car l’article 30 de l’Ordonnance n° 92-04 du 18 février 1992 portant loi organique relative au Conseil Constitutionnel dispose : « les attributions du Conseil Constitutionnel en matière d’élection à la Présidence de la République sont déterminées par la loi organique relative à cette élection » ;

Attendu que la jurisprudence constitutionnelle a désormais établi l’obligation de consulter le Conseil Constitutionnel pour tous les décret relatifs à l’élection présidentielle et au référendum et particulièrement le décret relatif à la convocation du collège électoral, ce qui n’a pas été pris en compte avant la publication du décret n° 2009-083 ;

Attendu que toutes ces données démontrent clairement que le décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 comporte des violations fondamentales des principes constitutionnels et des dispositions légales qu’on ne peut occulter ;

Etant donné que le Conseil Constitutionnel est seul compétent pour tout ce qui est relatif à l’élection présidentielle en vertu de l’article 83 de la Constitution et qu’il est concerné par l’application effective dudit décret, il est donc de son devoir de faire opposition à ce décret et d’en relever les lacunes et vices juridiques qui le rendent inapplicable ;

Pour ces motifs et sur la base de ce qui précède, le Conseil Constitutionnel ayant délibéré conformément à la loi et après avoir pris en compte tout ce que de besoin ;

Décide


Article Premier : la non application du décret n° 2009-083 du 23 juin 2009 portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République au motif de non constitutionnalité et de violation des dispositions légales susvisées.

Article deux : Cette décision sera communiquée à toutes les autorités concernées pour en observer la stricte application conformément à la loi.

Article trois : Cette décision sera publiée au Journal Officiel de la République Islamique de Mauritanie.

Ainsi, il en a été délibéré par le Conseil Constitutionnel en sa séance du 24 juin 2009 à laquelle ont pris part outre le Président, Monsieur Abdallahi Ould Ely Salem, les membres suivants :
Taghi Ould Sidi
Cheibany Ould Mohamed El Hassen
Cheikh Ould Hendy
N’Game Lirwane
Mohamed Yahya Ould Oumar.

Le Président Le Rapporteur
Abdallahi Ould Ely Salem Maître Cheikh Ould Hendy

PCCC
Le Secrétaire general du Conseil Constitutionnel
Mohamed Ould M’Reizig