mercredi 29 juillet 2009

Ahmed et Messaoud prennent acte de la décision du Conseil Constitutionnel


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Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée conjointement, cet après-midi, les candidats malheureux de la présidentielle, Messaoud Boulkheir et Ahmed Ould Daddah, ont souligné qu’ils prennent acte de la décision du Conseil Constitutionnel mais demandent la constitution d’une enquête indépendante consensuelle qui mettra la lumière sur les résultats du scrutin du 18 juillet.

Les deux hommes ont rendu publique une déclaration commune énumérant leurs griefs par rapport à cette échéance majeure, que voici :

Déclaration commune

Nous, candidats à l'élection présidentielle du 18 juillet 2009 soussignés, après avoir pris connaissance des résultats proclamés par le Conseil Constitutionnel en date du 23 juillet 2009 et analysé minutieusement ces résultats caractérisés par l'uniformité troublante des scores du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz dans les 53 départements (Moughataas) du pays, portons à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale ce qui suit:

1- La décision du Conseil Constitutionnel de validation du scrutin du 18 juillet 2009 est intervenue dans le contexte de la démission du président de la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) après sa prise de connaissance du contenu des requêtes présentées par les candidats pour invalider les résultats du scrutin

2- Le Conseil Constitutionnel a pris sa décision de validation du scrutin sur la base d'un communiqué de la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) controversé, signé et rendu public par une personne non habilitée à le faire, le secrétaire général

3- Le Conseil Constitutionnel a curieusement adopté sa décision de validation en toute hâte et sans attendre l'avis qu'il avait demandé par ailleurs à la Commission Électorale Nationale indépendante (CENI) encore en réunion au même moment. Nous notons que malgré l'extrême complexité du dossier et le délai légal imparti de 8 jours, le Conseil Constitutionnel a pris la décision de rejet des requêtes en annulation en moins de 48 h de sa saisine.

4- Il est manifeste que la décision du Conseil Constitutionnel n'a aucunement tenu compte des faits particulièrement graves repris dans nos requêtes et qui, pour le moins, exigent que des enquêtes sérieuses soient menées pour s'assurer de la régularité du déroulement du scrutin du 18 juillet 2009. Ces faits concernent notamment :
-les violations systématiques des dispositions de l'accord cadre de Dakar;
-les caractéristiques techniques du bulletin de vote utilisé;
-le fichier électoral et l'état civil;
-le vote multiple, surtout le vote commandé des militaires;
-l'achat public des consciences;
-le niveau anormalement élevé des bulletins nuls et ceci en dépit des dispositions réglementaires prises pour faciliter les votes…etc.

En conséquence, tout en prenant acte sur le plan juridique de la décision du Conseil Constitutionnel, nous considérons que la crise politique reste entière étant donné que le scrutin du 18 juillet 2009 n'a été ni libre, ni démocratique, ni transparent en raison des manœuvres et manipulations frauduleuses du processus électoral contraires aux prescriptions de l'accord cadre de Dakar et à la loi électorale mauritanienne, remettant fondamentalement en cause le choix des électeurs.
Tout en réitérant notre attachement à nos institutions démocratiques, à l'esprit et à la lettre de l'accord cadre de Dakar ainsi que notre disposition à rechercher une solution d'apaisement afin d'éviter que notre pays s'installe dans une grave crise post électorale, nous demandons la constitution immédiate d'une commission d'enquête consensuelle chargée de faire la lumière sur l'ensemble des griefs relevés.

Enfin, nous affirmons notre commune volonté de rester unis et solidaires pour un règlement prompt
et constructif de cette grave crise politique.


Nouakchott le 28 Juillet 2009

Messaoud Ould Boulkheir Ahmed Ould Daddah

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