samedi 25 avril 2009

20e anniversaire des déportations : Déclaration de l'AVOMM



Par devoir de mémoire nous commémorons, en ce mois d’avril, une date symbolique qui a marqué à jamais la mémoire collective des Mauritaniens épris de paix et de justice.

La commémoration d’une date où toutes les formes de la barbarie et de la bêtise humaine se sont exprimées sans retenues contre des citoyens mauritaniens. Des hommes et des femmes qui ont subis humiliation, torture, répression, qui ont été dépossédés de leurs biens, de leur citoyenneté et déportés. Le système raciste de Ould Taya, ses hommes de mains ainsi que ses complices nationalistes arabes chauvins et pervers n’ont jamais eu à répondre de leurs crimes.

Avril 1989, avril 2009, la plaie n’est pas encore refermée malgré les tentatives timides exprimées par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans son discours sur la responsabilité de l’Etat et la demande de pardon au nom de la nation, ni par le discours récent du Général Mohamed Ould Abdelaziz à Kaédi et la prière collective qui s’en suivi.

Cet anniversaire est pour nous l’occasion de rappeler que le règlement du passif humanitaire doit impérativement intégrer outre le devoir de mémoire, le devoir de vérité, le devoir de justice et le devoir de réconciliation. Un règlement juste et équitable suppose la prise en charge de tous les crimes commis à savoir :

1986 : La répression et les arrestations des militants des FLAM dont certains ont perdu leur vie dans le mouroir de Oualata dont Tène Youssouf Guèye, Djigo Tafsirou, BA Alassane Oumar et BA Abdoul Khoudouss

1987 : Des officiers, sous-officiers et soldats arrêtés torturés et emprisonnés, ainsi que ceux qui ont été exécutés le 6 décembre 1987 sans oublier les rescapés de la prison de Oualata.

1989 : Des déportations de milliers de Négros Mauritaniens au Sénégal et au Mali.

1990 : Les arrestations arbitraires des militaires et des civils

1991 : Les officiers, sous-officiers et soldats arrêtés sous prétexte de coup d’Etat et dont 513 militaires ont été assasinés ainsi que des exécutions extra-judiciaires tout le long de la Vallée, civils comme militaires.

A l’occasion de cette journée de commémoration l'AVOMM réitère son appel à la mise sur pied d'une Commission Nationale Indépendante pour le règlement du passif humanitaire. Elle appelle à plus de transparence et de communication et exige la participation de toutes les associations des victimes, ainsi que les ONG des droits de l’homme.


Fait à Paris le 24/04/09

Ousmane SARR
Le Président de l’AVOMM

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