vendredi 24 avril 2009

Mauritanie : la question noire au cœur du déshonneur politique

Le noir mauritanien et particulièrement le peul n'a jamais été dans son histoire un chasseur de second rôle et encore moins un courtisan au trône éphémère, d’ailleurs les paroles prophétiques du vieux peul baaba Demmba décrivent bien la confusion pour ne pas dire l’agitation sur la question noire dans la Mauritanie actuelle, je le cite :" Le noir mauritanien ne doit jamais perdre le sens de l'indignation à défaut de perdre parfois sa dignité".

Par : Oumar Moussa N’DIAYE



Comment un peuple peut-il gober ses souffrances, ses années de lutte et de sacrifices au profit des promesses et des engagements d’un homme qui a toujours usé et abusé de la trahison pour arriver au pouvoir, je pensais que mon peuple avait retenu les leçons du passé mais je m’aperçois que les marchands d’âme continuent de vendre l’honneur des noirs aux assassins de l’espoir ?

Comment peut-on accorder un crédit au pardon d’un président qui vient vendre ses promesses de campagnes et solliciter le vote de ceux qui ont été les victimes oubliés et ignorés de la nation ?


La question noire en Mauritanie ne doit pas être au cœur du déshonneur politique et encore moins se solutionner par des coups de mesurettes pour s’asseoir sur la profondeur de ses exigences.

Si ma mémoire est bonne l’amnestie des martyrs noirs a été voté par le parlement et entériné par le sénat à l’époque de Taya, alors il va falloir faire de même pour résoudre la question des refugiés, des exilés, des spoliés, des oubliés et de laisser pour compte en un mot être juste face à tous les mauritaniens.

S’il n’est pas interdit de pardonner au nom de la vérité et de la réparation, le noir mauritanien doit apprendre à se servir de sa mémoire pour graduer ses souffrances et ses malheurs afin de comprendre celui qui est capable de porter ses attentes et non se conformer aux schémas écris d’avance. Le vote noir n’est pas un vote des silencieux ou le vote d’une minorité mendiante et encore moins un vote des eternels consciencieux.

Il n’est pas inscrit que la magistrature suprême est beïdane et que les miettes du pouvoir sont aux noirs, curieux destin d’une nation où la figuration en politique est une machination sublimée pour ne pas dire convoitée. Les élections passent et les questions essentielles restent sans réponses en Mauritanie, ce qui est frappant dans cette élection c’est la similitude avec les pratiques de Taya, confisquer un pouvoir pour satisfaire un désir personnel, démissionner de son uniforme militaire pour retrouver un pouvoir civil au nom de la démocratie mensongère, croire à ce scénario dictatorial est une insulte à la démocratie et à ses principes.

La Mauritanie ne manque pas de prétendants au pouvoir mais elle souffre gravement des patriotes sensés de résoudre ses maux en profondeur en s’élevant au-delà de la race, de l’ethnie, du clan, de caste et d’élans partisans. Dans ces moments de confusion, d’agitation et de sollicitation le noir mauritanien ne doit pas vendre son âme au diable et encore moins sa dignité et celle de ses semblables au marchands de rêve et d’illusion qui finira par des pleurs et regrets eternels, qui commencent à peser sur les générations déjà sacrifiées par les erreurs et les combines partisanes de certains de ses anciens.

Si la Mauritanie reste indivisible, on ne peut en dire autant pour certains de ses dirigeants dans l’exercice de la conquête du pouvoir. La question noire est loin d’être réglée et sa majorité silencieuse n’est pas à vendre et ne sera jamais à vendre au profit des ambitions personnelles ou partisanes, je termine par ce bel adage peul « Celui qui n'a pas conçu le cerveau, ne pourra pas étouffer les vertus de sa substance ».


Oumar Moussa N'DIAYE

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