lundi 6 juillet 2009

‘’La place des victimes doit être centrale dans le règlement du passif humanitaire’’, selon un candidat

05-07-2009 18:02 GMT

Dakar, 5 juil (APS) - Les victimes doivent avoir une place centrale dans toute stratégie de règlement de la question du passif humanitaire en Mauritanie, sur la base d’une ‘’solution consensuelle’’, a indiqué Hamidou Baba Kane, candidat à la prochaine présidentielle prévue le 18 juillet dans ce pays.

‘’Je suis quelque part convaincu que quelle que soit la solution à apporter (à ce problème), il faudra placer les victimes au centre de toute négociation’’, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’APS.

‘’Je pense que si on veut s’orienter résolument vers la solution de ce problème on trouvera des interlocuteurs crédibles et il va falloir simplement tenir compte d’un certain nombre de devoirs à remplir’’, a indiqué le vice-président du Rassemblement des forces démocratique (RFD), principal parti du pays.

M. Kane cite à propos ‘’le devoir de mémoire, le devoir de justice, le devoir aussi de pardon étant entendu qu’il faut trouver une solution consensuelle qui implique nécessairement les victimes’’.

‘’Je pense que c’est la voie de sortie de crise de ce douloureux problème’’, a préconisé M. Kane, considéré comme ‘’le candidat dissident du RFD’’ à la présidentielle mauritanienne.

Hamidou Baba Kane, député à l’Assemblée nationale, fait valoir pour sa part que sa candidature est ‘’parrainée par des élus locaux appartenant aux treize régions du pays’’.

‘’C’est vrai que les choses ont un peu bougé sous le règne de Sidi Ould Cheikh Abdallahi au niveau notamment du passif humanitaire et il faut lui rendre hommage pour avoir eu le courage de poser ce problème de façon assez claire, a déclaré M. Kane.

‘’Malheureusement, a-t-il ajouté, il (Sidi Ould Cheikh Abdallahi) n’a pas apporté de solutions à ce problème et bien évidemment il va bien falloir trouver une solution à ce problème à cela’’, a-t-il ajouté.

‘’Je regrette de constater que les réfugiés mauritaniens qui étaient au Sénégal, une fois en Mauritanie, sont redevenus des réfugiés dans leur propre pays’’, a-t-il encore fait valoir.

Selon lui, ‘’cela s’explique bien sûr par les conditions difficiles dans lesquelles ils ont été replacés’’, même si ‘’la situation s’est relativement améliorée, depuis ces quelques derniers mois’’.

Au nombre des difficultés vécues par les réfugiés de retour en Mauritanie problèmes, il a cité l’accès à l’état-civil et ‘’bien sûr les nombreux problèmes de survie tout simplement’’.

‘’Que ce soit en terme d’alimentation, en terme de logement, en terme d’accès à la terre, en terme de santé, en terme d’éducation pour les enfants’’, les réfugiés retournés au bercail vivent de situations qui ‘’étaient très critiques et (qui) le sont encore aujourd’hui au moment où nous parlons’’, a-t-il insisté.

Sur cette base, ‘’il y a lieu d’entreprendre une politique qui consiste à mettre en place un programme d’urgence et d’insertion et qui aura d’ailleurs des répercussions très probablement sur l’environnement même des réfugiés, à savoir les populations autochtones que les réfugiés ont trouvé sur leur propre site’’, a-t-il préconisé.

La question des terres et cette de l’ l’habitat sont les deux questions qui doivent être réglés, selon Hamidou Baba Kane, docteur en communication et diplômé en sciences politiques.

Les terres comme les habitats ‘’doivent retourner à leurs propriétaires au moment des déportations (…)’’, à charge pour l’Etat, ‘’qui a une responsabilité dans ce désordre, de reloger les derniers occupants des terres et des maisons’’.



Hamidou Baba Kane : ‘’Ba Mamadou est la preuve que la présidence est accessible à tous’’



Dakar, 5 juil (APS) - L’intérim assuré par Ba Mamadou à la tête de l’Etat mauritanien suite à la démission du général Mohamed Ould Abdel Aziz est la preuve que tous les citoyens du pays peuvent accéder à la magistrature suprême, a déclaré Hamidou Baba Kane, candidat à la prochaine présidentielle mauritanienne.

Ba Mamadou, est devenu le premier membre de la communauté négro-africaine à prendre les rênes de la Mauritanie suite à la démission de Ould Abdel Aziz qui doit participer à la présidentielle du 18 juillet prochain.

‘’C’est une nouveauté dans l’histoire politique de la Mauritanie d’avoir un président intérimaire qui soit un Négro-africain. Naturellement ça parait insolite au regard en tout cas des différentes personnes qui se sont succédées à la tête de l’Etat mauritanien’’, a souligné Hamidou Baba Kane.

‘’Ça ne peut ne pas frapper, marquer certains esprits. C’est la preuve également qu’il y a une évolution politique intéressante en Mauritanie et que tous les citoyens peuvent en fait accéder au pouvoir’’, a indiqué le candidat ‘’dissident’’ du Rassemblement des forces démocratiques (RFD).

Au total, 10 candidats ont déposé leurs dossiers de candidature pour la présidentielle mauritanienne finalement arrêté au 18 juillet prochain, alors qu’il était initialement prévu le 6 juin dernier.

Par ordre de dépôt, ces candidats sont : Mohamed Ould Abdel Aziz (ex-chef de la junte ayant renversé le président Sidi Ould Cheikh Abdalahi le 6 août 2008), Sarr Ibrahima Moctar, Sghair Ould M’Bareck, Kane Hamidou Baba, Ahmed Ould Daddah (leader du Rassemblement des forces démocratiques RFD), Mohamed Jemil Ould Mansour, Messaoud Ould Boulkheir, Ely Ould Mohamed Vall (ancien chef de l’Etat), Hamada Ould Meimou et Saleh Ould Hanena.

L’organisation d’une élection présidentielle en Mauritanie à la date du 18 juillet est prévue par l’Accord-cadre de Dakar (ACD) pour un retour inclusif à l’ordre constitutionnel signé le 2 juin dernier dans la capitale sénégalaise pour mettre fin à la crise politique et institutionnelle née du coup d’état du 6 août 2008.



MAURITANIE-POLITIQUE-PRESIDENTIELLE-PERSPECTIVES



Le modèle démocratique et républicain doit rester, selon le candidat Hamidou Baba Kane




05-07-2009 19:16 GMT

Dakar, 5 juil (APS) - Les acteurs politiques mauritaniens ne peuvent pas à l’avenir faire l’économie de réformes institutionnelles qui feront en sorte que le modèle politique mauritanien reste ‘’globalement un modèle démocratique et donc républicain’’, a estimé Hamidou Baba Kane.

‘’Il y a un certain nombre de réformes institutionnelles qu’il va falloir mener pour éviter la situation qui était à l’origine du changement du 8 août 2008’’, date à laquelle le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été renversé par un coup d’Etat conduit par l’actuel chef d’Etat, le général Ould Abdel Aziz, a déclaré M. Kane, candidat à la prochaine présidentielle mauritanienne.

‘’Et parmi ces réformes, il y a bien sûr l’équilibre des pouvoirs’’, a soutenu celui qui dit être parrainé à travers sa candidature ‘’par des élus locaux appartenant aux treize régions du pays’’.

Présenté comme ‘’le candidat dissident du RFD’’ a rappelé ‘’le cocktail’’ politico-institutionnel sorti des élections de 2007, ‘’une situation assez particulière, assez insolite’’.

Il a évoqué la situation d’un président de la République élu sur la base d’une candidature indépendante, un Premier ministre candidat indépendant ‘’mais qui n’avait aucun député à l’Assemblée nationale, un président de l’Assemblée nationale lui-même qui n’avait que 5 députés et une majorité de députés qui se disaient indépendants à l’Assemblée nationale’’.

Dans le même temps, ‘’le principal parti représenté à l’Assemblée était paradoxalement un parti de l’opposition’’, selon Hamidou Baba Kane, docteur en sciences de la communication et diplômé en sciences politiques.

Sur cette base, ‘’naturellement on est entré dans un processus de décomposition politique qui a conduit au changement violent qui a en lieu en août 2008’’, a-t-il analysé.

Partant de là, les réformes institutionnelles à mener pourront ‘’permettre aux institutions démocratiques de fonctionner pour éviter que le président qui, en fait, a trop de pouvoir dans la Constitution mauritanienne, n’empêche le Parlement d’exercer ses prérogatives’’, a-t-il expliqué.

Ensuite, a ajouté Hamidou Baba Kane, l’institution parlementaire elle-même doit être réformée, tant du point de vue du découpage électoral pour une meilleure représentation des populations que du point de vue du mode de scrutin, ‘’pour plus d’équité au niveau de la représentation nationale’’.

Enfin, ‘’il faut régler la question de l’institution militaire’’ en lui trouvant ‘’une issue parce que depuis 30 ans, les militaires sont au pouvoir et on ne peut pas non plus les écarter d’un revers de la main’’, a-t-il souligné.

‘’Il va falloir redéfinir leur mission, en sachant que nous ne sommes ni la Turquie ni l’Algérie et que le modèle mauritanien doit rester globalement un modèle démocratique et donc républicain’’, selon Hamidou Baba Kane.



BK

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