mardi 25 août 2009

Après plusieurs mois de tension avec les autorités mauritaniennes ...

.... Quel rôle pour la société civile et les centrales syndicales ?



Selon les observateurs, la société civile et les centrales syndicales iront tous droit au fond du gouffre, si elles continuent leur népotisme, car ‘elles sont manipulées par les leaders de l’opposition dans leur lutte extravagante à mépriser le pouvoir en place’, diront-ils.



Après plusieurs mois de tension avec les autorités mauritaniennes :Quel rôle pour la société civile et les centrales syndicales ?
Mener leurs actions en se plaçant au-dessus de la mêlée politique, c’est pour nombre d’observateurs la condition sine qua non à remplir pour préserver la crédibilité de la société civile et des centrales syndicales mauritaniennes.

Avant les élections de 2008, la société civile et les centrales syndicales s’étaient mobilisées pour barrer la route à toute prise de pouvoir de manière anticonstitutionnelle. Ainsi, les relations entre eux et le pouvoir militaire issu de coup d’Etat étaient mauvaises.

Le discours de Kaédi du Général Ould Abdel Aziz pour le règlement du passif humanitaire a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ; d’autant plus qu’une partie des organisations de la société civile, notamment le Forum des organisations nationales des droits de l’homme (Fonadh) en pointe dans le combat pour ce dossier, durant des années, s’était senti marginalisé par rapport au processus de règlement du problème, initié par la junte.

Le malentendu atteindra son paroxysme à la veille de la démission du Général Ould Abdel Aziz, lorsqu’une délégation du Fonadh, dirigée par Mamadou Sarr, avait été reçue au palais présidentiel. Une visite qui s’était soldée par la persistance du malentendu, puisque le Général avait dit aux associations des droits de l’homme : ‘Je sais que vous êtes contre moi, et je suis contre vous'. Des propos qui, à l’époque, n’avaient pas plu aux acteurs de la société civile qui battaient le macadam pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel.

Un retour à l’ordre constitutionnel qui avait aussi poussé les quatre principales centrales syndicales (Cgtm, Cltm, Utm, Cntm) a boycotté contre vents et marées, le régime putschiste. Par contre d’autres centrales syndicales s’étaient rangées du côté du Général pour intoxiquer véhément leurs actions.


Ainsi, une guerre des tranchées entre les autorités et des leaders syndicaux, décidés à rétablir l’ordre constitutionnel, était enclenchée. Cette opposition était allée même jusqu’à occasionner des arrestations par la police du leader du Cltm, Samory Ould Bèye, pour manifestation ou meeting non autorisé.

Ce rejet du pouvoir en place s’est manifesté jusqu’aux élections présidentielles du 18 juillet, où les leaders syndicaux se sont tous rangés derrière un candidat de l’opposition pour exprimer leur ire, leur dépit de l’actuel régime, mais aussi une nostalgie profonde du régime du Sidy Ould Cheikh Abdallahi ‘Sidioca’.


Cette révolte était beaucoup plus virulente du côté de la société civile, où certaines organisations, pour manifester leur rejet du pouvoir du Général, n’ont pas hésité à soutenir des candidats de l’opposition, durant la campagne électorale. Oubliant, au passage, leur devoir envers la population, celui de ‘défendre les droits’, en tant que mouvements apolitiques.

Ce manège avait, peut-être, poussé le ministère de l’Intérieur à refuser la demande d’accréditation des organisations de la société civile pour la supervision des élections présidentielles. Selon des experts, celles-ci doivent se limiter aux actions qu’elles défendent, pour préserver la crédibilité de leurs leaders.


Maintenant que des élections ont été organisées et qu’elles ont abouti à l’élection du Général Aziz, quels types de relations entretiendront-elles avec son nouveau pouvoir ? Les organisations de la société civile ont un rôle très important à jouer, en tant que partenaires des pouvoirs publics.

Notamment dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de l’application effective de la loi criminalisant l’esclavage, du règlement du passif humanitaire, etc. Et pour mieux remplir leurs missions, elles devront dorénavant mener leurs actions en se plaçant au-dessus de la mêlée politique. C’est la condition sine qua non de la préservation de leur crédibilité.


Après ce bras-de-fer, les centrales syndicales, réputées être les avocats des travailleurs, vont-elles tendre la main au président de la République pour fumer le calumet de la paix, où vont-elles continuer à snober ce nouveau gouvernement, jugé légitime par toute la communauté internationale.

Selon les observateurs, la société civile et les centrales syndicales iront tous droit au fond du gouffre, si elles continuent leur népotisme, car ‘elles sont manipulées par les leaders de l’opposition dans leur lutte extravagante à mépriser le pouvoir en place’, diront-ils.

Mame Seydou DIOP

© Walfadjri (Sénégal)

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