lundi 1 juin 2009

Jemil Ould Mansour président du FNDD : "Personne n’a le droit de tuer l’espoir"

Le président du Rassemblement des Forces démocratiques (RFD) principal parti d’opposition mauritanien, Ahmed Ould Daddah, a accusé le 31 mai le général Mohamed Ould Abdel Aziz, de vouloir «reculer sur des points clefs» du projet d’accord discuté à Dakar pour une sortie de crise sous l’égide de la communauté internationale.

 

"Il y a 48 heures, un accord non-écrit a été convenu avec le camp de Ould Abdel Aziz, mais nous constatons depuis une volonté dans ce camp de reculer sur des points clefs", a indiqué Ould Daddah, lors d’une conférence de presse . Il évoquait ainsi un projet d’accord sur le report du premier tour de l’élection présidentielle du 6 juin au 21 juillet. Le général Aziz était durant le week-end en campagne électorale dans le nord de la Mauritanie. En meeting électoral, M. Ould Abdel Aziz avait démenti l’idée qu’un accord avait été trouvé entre les négociateurs à Dakar, assurant que le scrutin était toujours prévu le 6 juin. Le général avait de nouveau présenté ses adversaires politiques comme "un groupe de malfaiteurs" propageant "ces rumeurs et mensonges parce qu’ils sont conscients de leur échec inéluctable aux élections". M. Ould Daddah a répliqué en disant : "Cet accord a existé, ses témoins sont nombreux et crédibles, dont des représentants de la communauté internationale et le président Abdoulaye Wade à qui il a été exposé par les trois pôles"""" (mauritaniens représentés aux négociations). M. Ould Daddah a toutefois affirmé que l’opposition restait "optimiste" et était "prête à des concessions dans la limite du possible pour sortir le pays de la crise". De son côté, le président en exercice du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), Jemil Ould Mansour (islamiste modéré), a affirmé lors de cette conférence de presse que les négociations étaient "entrées dans la phase de la discussion des questions de détails". "Personne n’a le droit de tuer l’espoir" né de cette médiation, a-t-il insisté.

 

Tahalil-hebdo

De l’utilité d’aller aux urnes et de voter KHB



Les rumeurs sur un éventuel report de l’élection du 6 juin prochain dans notre pays commencent à agacer une bonne partie de nos citoyens qui se posent la question de savoir quelle serait l’utilité d’un tel report. Regardons les choses en face. Depuis quelques jours, les médiateurs internationaux font le forcing à Dakar pour trouver un accord qui, même si par la plus grande des chances était trouvé, ne résoudrait quand même pas les questions de fond. Que nous proposent les médiateurs internationaux ? Un report de quelques semaines, de quelques mois, six au maximum, pour ramener le calme dans les esprits des différents protagonistes. Avec tout le respect que nous avons pour ces messieurs qui veulent trouver une solution de sortie de crise consensuelle, nous devons quand même nous rendre à l’évidence, en reconnaissant d’une manière lucide que les positions semblent tellement éloignées qu’un accord, sutout bancal, sur l’ajournement de l’élection risque d’avoir des effets désastreux pour notre pays. Aujourd’hui, notre pays est mis au ban de la communauté internationale, par le fait de l’absence d’un gouvernement élu, et si nous n’allons pas à l’élection le plus vite possible, l’enlisement de la Mauritanie va s’accélérer et nos populations en souffriraient terriblement. Si on analyse la situation dans sa globalité, nous nous apercevons aujourd’hui que la communauté internationale est globalement favorable à la tenue de cette élection, car elle a considérablement mis de l’eau dans son « thé » depuis ses condamnations de principe et ses positions tranchées au lendemain immédiat du 6 août.

Sur ce point précis, je donne raison à cette communauté internationale, car la realpolitik nous impose parfois de savoir faire preuve de réalisme et de pragmatisme. Il ne s’agit pas pour cette communauté de céder sur tout, s’il y a cession, mais de prendre ce qui est acceptable. En l’occurrence la tenue d’une élection présidentielle est toujours une chose à encourager, ne serait-ce que pour être « en règle » avec son peuple et les autres nations qui se targuent d’être des démocraties.
Notre peuple a longtemps été baladé par sa classe politique et il a compris, aujourd’hui, que son avenir ne peut plus se réaliser sans le passage obligé aux urnes. Pour les Mauritaniens de la diaspora, c’est très désagréable de se voir interpeller très souvent et de s’entendre dire que « votre pays fait un pas en avant et deux en arrière dans un laps de temps record ».
C’est pourquoi, je pense que la tenue de cette élection à la date prévue, nous permettra de revenir dans le giron des nations dites à institutions démocratiques, et commencer alors l’opération de reconquête de la confiance de la communauté internationale, des bailleurs de fonds notamment.
Contrairement à ce que pensent beaucoup de nos citoyens, la tenue de cette élection, même si elle aura sûrement quelque chose de positif, ne résoudra pas tous nos problèmes. Bien au contraire, elle ne sera que la première étape, certes importante, de notre réhabilitation. Pour corroborer mes propos, je renverrai nos citoyens à l’exemple de la Côte-d’Ivoire, pays où on reporte les élections depuis octobre 2005, et une énième date est in fine agendée pour la fin de cette année. Avec ces multiples reports, le paradoxe est que nos frères Ivoiriens n’ont même pas l’assurance de retrouver la sérénité et la stabilité auxquelles ils aspirent depuis longtemps. Alors, on peut bien reporter la date du 6 juin, mais pour quelle proposition de fond ?
Je dirais que nous devons aller à la bataille des urnes et laisser nos citoyens décider de leur sort en jugeant sur leur projet politique les candidats qui ont décidé de se présenter. La sagesse et la lucidité voudraient que nos citoyens donnent sa chance à KHB qui me semble être l’homme de la situation, celui qui n’a jamais fait dans la compromission, qui a toujours su garder son calme et sa ligne, et qui a un véritable amour pour son pays à qui il promet un redressement rapide dès son intronisation.
Je recommande aux Mauritaniens en général, aux partisans de KHB en particulier, de se préparer à aller aux urnes, de ne pas se laisser distraire et surtout de voter utile pour réussir leur aggiornamento.

Cordialement

M. Cheikh Tidiane DIOUWARA
Président du Forum des Etrangers de Lausanne
Membre du bureau exécutif de la Licra, section suisse
Délégué Général en charge des relations extérieures (Europe-Amérique du Nord) pour KHB
Tél : 00 41 79 709 90 77
Email : tdiouwara@yahoo.fr
www.hamidoubabakane.com

Mauritanie: Aziz poursuit sa campagne, incertitudes sur un report du scrutin


NOUAKCHOTT (AFP) - 31/05/2009 21h35

L'ex-chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, lors d'un sommet de la Ligue arabe à Doha, le 30 mars 2009

L'ex-chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, lors d'un sommet de la Ligue arabe à Doha, le 30 mars 2009

 

Agrandir le texteRéduire le texteImprimer

L'ex-chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, mène tambour battant sa campagne pour être élu à la présidentielle du 6 juin, alors même qu'à Dakar, ses émissaires participent à des négociations incertaines sur un éventuel report du scrutin.

 

Dix mois après son coup d'Etat, le général Aziz a multiplié au cours du week-end les promesses électorales, dans la perspective du scrutin boycotté par l'opposition.

 

L'ex-chef de la junte mauritanienne, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, lors d'un sommet de la Ligue arabe à Doha, le 30 mars 2009

Le commissaire à la paix de l'Union africaine Ramtane Lamamra et le président du Sénégal Abdoulaye Wade le 28 mai 2009 à Dakar

Ainsi, il a promis samedi, lors d'un meeting à Atar (nord), de contribuer à "l'amélioration des conditions de vie des citoyens, surtout les plus vulnérables" ou encore de "faire équiper tous les hôpitaux dans le pays", selon l'agence mauritanienne d'information (officielle).

 

Rivalisant seulement avec trois autres candidats, qui n'avaient pas condamné la prise du pouvoir par l'armée le 6 août 2008, l'ex-chef de la junte est donné d'avance grand vainqueur du scrutin.

 

Engagé dans un sprint final vers le pouvoir, il semble donc ne pas tenir compte des négociations menées depuis jeudi dans la capitale du Sénégal voisin par le groupe international de contact sur la Mauritanie avec trois délégations mauritaniennes - dont celle de ses partisans.

 

D'intenses tractations à huis clos se poursuivaient encore dimanche dans un grand hôtel de Dakar, après des jours et des nuits de discussions point par point.

 

A Nouakchott, le président en exercice du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), Jemil Ould Mansour (islamiste), a affirmé dimanche soir devant la presse que les négociations étaient "entrées dans la phase de la discussion des questions de détails".

 

Le projet d'accord, dont l'AFP s'était procuré samedi une copie, incluait le report de plusieurs semaines de la présidentielle, la démission volontaire du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi et la formation d'un gouvernement d'union nationale.

 

Selon une source proche de l'opposition mauritanienne, les nouvelles dates avancées pour la présidentielle étaient le 21 juillet pour le premier tour, le 4 août pour le second.

 

Samedi après-midi, le général Aziz avait jeté un froid sur le climat des négociations en démentant publiquement l'idée qu'un accord avait été trouvé à Dakar. Le général avait de nouveau présenté ses adversaires politiques comme "un groupe de malfaiteurs" propageant "ces rumeurs et mensonges parce qu'ils sont conscients de leur échec inéluctable aux élections".

 

"Je me demande pourquoi il (le général Aziz) revient sur des engagements pris par ses représentants à Dakar", a réagi un délégué du front anti-putsch, interrogé par l'AFP en marge des négociations.

 

Depuis Nouakchott, le dirigeant du principal parti d'opposition mauritanien, Ahmed Ould Daddah, a également répliqué: "Cet accord a existé, ses témoins sont nombreux et crédibles, dont des représentants de la communauté internationale et le président sénégalais Abdoulaye Wade".

 

"Il y a 48 heures, un accord non-écrit a été convenu avec le camp de Ould Abdel Aziz, mais nous constatons depuis une volonté dans ce camp de reculer sur des points clefs", a encore accusé le président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD).

 

De son côté, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, avait affirmé dans la nuit de samedi à dimanche: "un échec des négociations reste complètement exclu".

 

icôneicôneimprimer

© 2009 AFP