samedi 18 juillet 2009

Points forts et points faibles des candidats

• Les points forts de Mohamed Abdel Aziz : archi-favori, moyens humains et financiers colossaux. Campagne qui a couvert l’ensemble du pays. Discours cohérent et permanent centré sur l’assainissement et la lutte contre la corruption.

Ses points faibles : notables défections, difficulté de concilier la présence de certaines figures dans son entourage avec le ton de sa campagne : chasse contre les symboles de la gabegie.

• Les points forts d’Ahmed Daddah : bénéficiaire de plusieurs ralliements de dernière minute. Certains leaders d’opinion (imams, barons) voient en lui le dernier rempart contre l’inconnu. Son discours rassure les forces conservatrices.

Ses points faibles : Absence de constance politique. Il avait contribué au renversement de Sidioca, puis la rectification avant d’opérer un virage spectaculaire. Considéré comme un homme qui veut arriver au pouvoir coûte que coûte.



• Les points forts de Messaoud Ould Boukheir : symbole de la lutte contre l’esclavage, avocat des opprimés. Candidat de la grande coalition de l’opposition (le FNDD). Une campagne bien menée avec le soutien du clan de Sidioca

Ses points faibles : absence d’une constance politique claire. A la tête d’une coalition floue où l’on retrouve des personnalités de tout bord. Soutiens peu impliqués dans la campagne.

• Les points forts d’Ely Mohamed Vall : les deux ans de parfaite maîtrise de la transition entre 2005 et 2007 sont encore vivaces dans les mémoires. Une bonne image au niveau international. Un discours sobre basé sur le retour de la démocratie.

Ses points faibles : un long mutisme au lendemain de la rectification qui a jeté le doute dans les esprits. Spéculations sur sa fortune réelle ou supposée.

• Les points forts d’Ibrahima Sarr : des revendications légitimes et une force de persuasion qui lui avait valu un bon score lors des dernières présidentielles. Une force de mobilisation toujours intacte.

Ses points faibles : une campagne trop concentrée sur Nouakchott faute de moyens. L’absence (hormis Ciré Kane) de personnes maîtrisant parfaitement les rouages de la communication dans le staff.

• Les points forts de Kane Hamidou Baba : il incarne une nouvelle génération d'homme politique. Un niveau intellectuel qui relève le débat. Des revendications fortes.

Les points faibles : une campagne trop concentrée sur Nouakchott. Le presque « renoncement » à l’usage du candidat du RFD tendance KHB.

• Points forts de Jamil Mansour : forte organisation. Un discours islamiste modéré simple et accessible à tout un chacun.

Points faibles : une rhétorique à géométrie variable. Une fixation sur la Palestine qui irrite les mauritaniens. Une méfiance des imams plus à l’aise avec Ahmed Daddah

• Les points forts d’Ould Meimou : connu pour être un homme de droiture. Fortement populaire dans sa tribu. Pas de cadavres dans le placard.

Ses points faibles : une campagne timide sur la pointe des pieds. Le plus inconnu des candidats devra se faire violence avant les quelques minutes nous séparant de la clôture de la campagne électorale pour rattraper son retard.

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vendredi 17 juillet 2009

Gabon : un nouveau Premier ministre à 45 jours de la présidentielle

Publié le 17/07/2009 à 21:00 - Modifié le 17/07/2009 à 21:37 AFP
Gabon : un nouveau Premier ministre à 45 jours de la présidentielle

Paul Biyoghé Mba, précédemment ministre de l'Agriculture, a été nommé vendredi Premier ministre du Gabon, en remplacement de Jean Eyéghé Ndong, démissionnaire, a annoncé à l'AFP la présidence.
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La présidente intérimaire du Gabon Rose Francine Rogombé a nommé vendredi Paul Biyoghé Mba au poste de Premier ministre, après la démission vendredi de Jean Eyéghé Ndong, qui a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle du 30 août.
M. Biyoghé Mba, 53 ans, précédemment ministre de l'Agriculture et de l'Elevage, prendra "le temps nécessaire pour faire des consultations avant de former son gouvernement", a affirmé à l'AFP la présidence gabonaise, sans plus de détails.
Plus tôt vendredi, Jean Eyéghé Ndong, 63 ans, avait annoncé sa démission à des journalistes à son domicile, expliquant que c'était une décision "prise depuis plusieurs jours" et "mûrement réfléchie".
La présidente intérimaire, qui a pris ses fonctions le 10 juin après la mort d'Omar Bongo Odimba, l'avait reconduit le 19 juin au même poste, qu'il occupait depuis 2006.
L'annonce de sa candidature a mis fin une rumeur persistante depuis plusieurs jours à Libreville et marque une prise de distance avec le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), dont il était l'un des vice-présidents et l'un des dix candidats à l'investiture pour la présidentielle.
Mercredi, le PDG avait annoncé avoir choisi "par large consensus" Ali Ben Bongo Ondimba, 50 ans, un autre de ses vice-président, fils du défunt président et ministre de la Défense.
"Je n'ai pas été retenu (...) parce que la procédure arrêtée n'a pas été respectée. (...) Le consensus n'a pas eu lieu", a assuré le Premier ministre démissionnaire.
"Il existe un problème de respect des statuts" au sein du PDG, a-t-il estimé, laissant entrevoir les lignes de fracture qui traversent le parti au pouvoir depuis le décès d'Omar Bongo, annoncé officiellement le 8 juin.
Auparavant, un autre ministre membre du PDG, André Mba Obame, ancien proche d'Ali Bongo, avait révélé à Barcelone (Espagne), qu'il se présentait en tant qu'indépendant à la présidentielle.
"Après vingt-cinq ans d'apprentissage et de collaboration étroite aux côtés de feu le président Omar Bongo Ondimba, j'estime avoir été préparé à assumer cette grande responsabilité", a indiqué M. Mba Obame, dans un texte intitulé "Appel de Barcelone du 17 juillet 2009".
D'autres candidatures de membres du PDG pourraient être annoncées au cours des prochains jours.
"Il y a un problème", a estimé M. Eyéghé Ndong. "Dans un village, lorsqu'il y a un chef charismatique, il peut y avoir des dysfonctionnements". Tant que "le chef charismatique est vivant, sa présence constitue un facteur d'atténuation de ces dysfonctionnements. Mais dès qu'il n'est plus là, les dysfonctionnements émergent et sont difficilement contrôlables", a expliqué l'ex-Premier ministre.
La gestion du pouvoir et des postes de responsabilité selon un subtile dosage ethnique, mise en place par Omar Bongo Ondimba, pourrait être en train de voler en éclats.
"Le PDG a proposé à l'investiture un candidat, c'est Ali Bongo Ondimba", a réagi le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, réfutant les rumeurs de scission dans le parti.
C'est dans ce contexte que le gouvernement gabonais a nommé jeudi un nouveau chef à la Direction générale des élections (DGE), qui relève du ministère de l'Intérieur. Sylvain Abraham Nguema, précédemment coordonnateur informatique à la DGE, a été porté à la tête de ce service en remplacement de François Ondo Edou, sans explication officielle.
Une douzaine de candidatures déclarées ont déjà été enregistrées pour l'élection présidentielle. Les dossiers peuvent être déposés jusqu'au 22 juillet. La campagne électorale démarrera le 15 août.

La Mauritanie de coups d'Etat en élections

La Mauritanie de coups d'Etat en élections

A Nouakchott, lors de la campagne électorale de mars 2007 (photo Pascal Priestley / TV5monde)
Après 10 mois de régime militaire suivi d'un bref gouvernement d' "union nationale" aux prérogatives essentiellement techniques, 1,2 millions d'électeurs Mauritaniens sont appelés à élire un nouveau président de la République.

Tenue en mars 2007 au terme d'une autre période de pouvoir militaire, la précédente présidentielle avait consacré la victoire de Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Seize mois plus tard, il était déposé par une junte dirigée par le Général Ould Abdel Aziz (aujourd'hui candidat).

Le pouvoir de celui-ci n'a jamais été formellement reconnu par l'essentiel de la communauté internationale ni par l'opposition mauritanienne.


Le 3 juin 2009, les accords dits "de Dakar" fixaient le cadre d'une sortie de crise et de nouvelles élections.

Le premier tour de scrutin est fixé au 18 juillet 2009. Le second aura lieu le cas échéant au 1er août.
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Des élections pour rire ?

Des élections pour rire ?
par Pascal Priestley

Des élections exemplaires dans un climat de libertés acquises… c’était il y a un peu plus de deux ans, en mars 2007.

De l’Union africaine à l’Union européenne en passant par l’Organisation internationale de la francophonie, la communauté internationale saluait non sans arguments l’avènement d’une Mauritanie démocratique promise, disait-on, à devenir un modèle pour le continent.

La leçon aura duré moins de dix-huit mois.

Le 6 août 2008, une junte militaire dirigée par un Général ould Abdel Aziz aux états de services déjà chargés en la matière s’emparait du pouvoir, emprisonnant avant de le placer en liberté surveillée le Président élu Sidi ould Cheikh Abdallahi.

Dix mois plus tard, les accords de Dakar signés entre les principales composantes politiques du pays ouvraient certes la voie à de nouvelles élections. Mais ils entérinaient aussi dans les faits le coup de force de l’armée en confirmant la déposition du pouvoir civil légitime.

Quelle qu’en soit l’issue et même son équité, le scrutin d’aujourd’hui ne marque guère, à cet égard, un succès ébouriffant de la démocratie mauritanienne ni de l’État de droit.

Sauf, bien sûr, à considérer l’exercice électoral comme une fin en soi dépourvue d'implications.

Mais si l’opposition au régime militaire l'emporte - comme cela semble pouvoir être le cas -, la question centrale semble aujourd’hui moins le nom de l’élu que sa faculté à résister plus durablement que son prédécesseur aux coups de sifflets des généraux.


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Veillée d'armes




Les derniers jours de la campagne électorale.



Correspondance en images de Nouakchott pour TV5monde de Vincent Fertey (17 juillet 2009)
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Un scrutin “ouvert et libre“

Un scrutin  “ouvert et libre“
Entretien avec Ahmed Ould Cheikh, journaliste et directeur du journal mauritanien indépendant “le Calame“


Quelle est l'ambiance à la veille de cette élection ?

Pour l'instant, tout va bien. Les derniers meetings de campagne se tiennent normalement. La commission électorale est à pied d'œuvre pour assurer un bon déroulement du scrutin. On peut dire que cela se passe dans le calme.

C'est un scrutin ouvert et libre ?

Oui, pour le moment, absolument. Et il y a quatre candidats qui peuvent se retrouver au second tour, on peut dire que c'est ouvert.

Qui est favori ?

Pour le moment, c'est Ahmed Ould Daddah. Mais comme personne n'est assez fort pour gagner au premier tour, il y aura sûrement un second tour et les grands candidats décideront alors des reports de voix. Probablement contre le Général Aziz.

Le Général Aziz était au pouvoir. Il ne s'en trouve pas favorisé ?

C'est vrai qu'il est en campagne depuis au moins dix mois, il a pu sillonner le pays. Mais les Mauritaniens se sont habitués à la démocratie. Récemment, il a haussé le ton en menaçant les "prévaricateurs". Mais ce sont plutôt des effets de campagne.

Il y a un peu plus de deux ans, d'autres élections avaient été libres et ouvertes. Elles ont été remises en cause quinze mois plus tard...

Oui, mais la situation était différente. Sidi Abdallahi était l'otage de l'armée qui l'avait choisi et qui a pu le renverser. Ce ne sera pas le cas cette fois si Ahmed Ould Daddah remporte les élections.

Propos recueillis par Pascal Priestley

  • Sommaire du dossier

Repères sur la Mauritanie

MAURITANIE

Chef de l'Etat : Le Président du Sénat Ba Mamadou MBARE (à titre intérimaire jusqu'à l'élection)
Capitale : Nouakchott
Superficie : 1030700²
Population : 3283000 habitants
Gentilé : Mauritanien, Mauritanienne


Dossier "Mauritanie" réalisé par Pascal Priestley (TV5monde, juillet 2009)