samedi 25 juillet 2009

Bye bye "sokkinnisme", rebonjour "paria-isme"








Bientôt, Mbare va dire au revoir au "sokkinnisme" pour retourner au Sénat et au "paria-isme" d'antan. C'est pour nous l'occasion de saluer l'homme. On peut ne pas être d'accord avec lui sur son choix politique, mais il faudra reconnaître et saluer son calme, son absence, son retrait, sa dormance, sa naïveté et surtout sa constance dans l'élan du "sokkininsme" national. L'homme n'est pas seulement le premier "perd-six-dents" noir de la Mauritanie, il est aussi le meilleurs "sokkinne" de l'histoire de l'humanité historique. Nous lui souhaitons bonne chance dans son rôle de paria du Sénat.

Quant à l’élection présidentielle, il faut dire que si pour certains des candidats l'échec peut être imputé au manque de moyens, de mains, de stratégie claire et d'implantation sur l'étendue du territoire national, pour d'autres, l'échec est dû à une simple question de naïveté politique et d'ignorance de la logique historique mauritanienne et de la réalité politique africaine. Comment peut-on penser qu'Aziz organisera des élections pour en sortir perdant? On ne scie pas une branche sur laquelle on est assis et il ne fallait pas compter sur Aziz pour le faire. Et si on sait qu'Aziz a organisé un coup d'état militaire pour contrecarrer une décision politique, on ne doit pas s'attendre à ce que l'homme quitte le pouvoir sur la pointe des pieds sur la base d'une autre décision politique. Aziz est assez intelligent pour au moins savoir que la victoire de l'opposition allait de facto signifier la mort d'Aziz; mort politique ou même
osirienne. Les accords de Dakar n'étaient pour lui qu'une opportunité d'apporter à une élection certaine une dose de compromis. Dakar était une étape nécessaire vers le pouvoir à Nouakchott. Et l'opposition mauritanienne, fossilisée dans ses querelles internes et identitaires, en acceptant de rejoindre l'arène du 18 Juillet et sur des bases acceptées par tous, est, dans son ensemble, malheureusement tombée dans le piège de Dakar et a légitimé une farce démocratique.En fait, comment peut-on accepter de se debarasser d'un Président élu pour en elire un autre et au nom des mêmes principes démocratiques? Comment peut-on cautionner le retrait du "limogeant" pour elire le "limogé" et appeler cela compromis? Il fallait déjà voir ici une connerie promise.

Comme pour se foutre des Mauritaniens, l'oppostion qui le jour de l'élection a chanté les "conditions dans lesquelles l'élection a eu lieu", dès l'annonce des résultats, est revenue pour déplorer les "conditions dans lesquelles l'élection a eu lieu". Et si les résultats étaient favorables à l'opposition, cette même opposition allait chanter Aziz et le hisser au sommet des démocrates africains.

Une partie de l'opposition se plaiser à arondir à la hausse les chiffres obtenus pour montrer son "importance". Nous pensons que les pourcentages obtenus lors de cette farce électorale, au lieu de refléter effectivement l'assise populaire des candidats et l'amour des populations, déterminent le degré de "pour chantages" des uns et des autres. En d'autres termes, les candidats peuvent désormais utiliser ces résultats pour mieux négocier leur place à la table de partage du "teechtaar" mauritanien (pour ne pas dire gâteau et tomber dans l’utopie). Le pourcentage est simplement utilisé comme "pour chantage".

De même, un tour d'horizon des différents programmes des candidats nous a convaincu, une fois de plus, que le salut de la Mauritanie, des Mauritaniens et Mauritaniennes ne viendra pas de cette espèce de politiciens. Il faudra le chercher ailleurs. En effet, tous les candidats, pensent que le salut de la Mauritanie et le changement nécessaire se fait du sommet de la pyramide de l'État alors que de l'avis de tous les observateurs de l'histoire, et j'en suis un, il ne peut se faire que de la base. Et voilà la raison.

En Mauritanie, ce qu'il faut changer c'est surtout et d'abord la structure de l'État. En effet, du ministre au chef d'arrondissement, tout l'appareil administratif repose sur les épaules du chef de l'État. Tous doivent leur pain,leur survie quotidienne et leur longivité à la tête de ses regions de l'humeur du chef de l'État. Le chef de l'État fait et défait. Il est et fait être pour reprendre la formule nilotique.

Dans ce cas de structure, le gouverneur, préfet et autres n'ont de compte à rendre qu'au chef de l'État (bien sur je fais allusion à Aziz et non à Mbare). Or, il sont ceux qui organisent les élections sur l'ensemble du territoire national et supervisent le "bon ou mauvais" déroulement des élections. De ce fait, comment peut-on penser que ces hommes et femmes vont organiser des élections dont le résultat signifiera la chute de l'homme qui assure leur "banaafe" et leur regne? Il faut hériter d'un esprit illogique pour le penser. La structure de l'État en Mauritanie est allergique et réfractaire à la notion d'élection libre et transparente.

Voilà pourquoi nous pensons que l’opposition doit repenser sa stratégie de conquête du pouvoir en Mauritanie. La course au fauteuil présidentiel n’est pas le premier combat à mener. Il faut s’attaquer à la structure de l’État et à son fonctionnement. L’appareil administratif ne doit pas être au service du chef de l’État mais plutôt au service du peuple. Les gouverneurs, préfets, et autres doivent être élus et n’ont imposés par la personne jonchée au sommet de la pyramide. Ils doivent répondre au peuple qui les a élu et donc à la base de la pyramide au lieu de lorgner du côté du sommet pour se maintenir au pouvoir.

Quant au peuple, il doit comprendre et sentir son pouvoir. La victoire ne se mesure pas sur le degré de sophistification de l'arme entre les mains mais plutôt de la capacité d'en user lors du combat. Et pour l'instant, le peuple mauritanien a failli à cette prise de conscience. Et comme le disait C.A.Diop: "Un peuple sans conscience historique est une population". Et comme nous le disions, une population vote mais son vote ne compte,elle dresse des tentes mais ne beneficient pas de son ombre, elle applaudit le didcateur mais il ne les voit pas. Bref, une population existe mais ne vit pour paraphraser V. Hugo.

Ce renversement de structure va renforcer le pouvoir du peuple, sa capacité de récompenser et de punir. L’opposition doit mener le combat au Sénat et à l'Assemblée. Et comme vous le savez, Messaoud et Mbare gerent ces deux chambres là. Mbare, vous avez vu les qualités de l'homme pour ne pas dire ses limites, alors il ne reste qu'à esperer que Messaoud ne prenne la route du "sokkinnisme" existentiel. Et une fois cette bataille entamée, et à ce moment et à ce moment seulement, on peut esperer des élections libres et transparentes. Autrement, les élections en Mauritanie ne seront qu’une opportunité de danser, chanter, se remplir la panse, les poches ou alors d’user du pourcentage des urnes comme “pour chantages” à des fins ministerielles.

Siikam Sy
Chief Editor
Free Speech Mauritania

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires et réactions sont bienvenus. Nous vous prions cependant d'éviter insultes et propos contraires à la morale et à la loi. Le Blog se réserve le droit de retirer tout texte enfreignant à ces règles.