L'opposition mauritanienne crie à la fraude

AP | 19.07.2009 | 15:35

L'opposition criait à la fraude dimanche après l'annonce des résultats partiels de la présidentielle en Mauritanie, parlant de "coup d'Etat électoral": le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'après dépouillement de 79% des bulletins, Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en août 2008, obtenait 52% des voix au premier tour.

Si ce score se confirme, l'ex-général chef de la junte éviterait un second tour.

Selon ces résultats partiels, il devance largement le président de l'assemblée, Messaoud Ould Boulkheir, crédité de près de 17% des suffrages, et le vétéran de l'opposition Ahmed Ould Daddah (près de 14%).

Ces deux derniers ont dénoncé ces résultats, évoquant des scores "préfabriqués" et un "coup d'Etat électoral", dans un communiqué conjoint avec un troisième candidat, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, dirigeant du putsch de 2005.

Au cours d'une conférence de presse, Boulkheir a accusé Abdel Aziz d'avoir truqué le vote. "Nous refusons de reconnaître ces résultats et appelons la communauté internationale à créer une commission d'enquête", a-t-il déclaré.

Le député Bouhoube Yni, l'un des 15 membres de la commission électorale, a affirmé qu'il était "trop tôt pour se prononcer, des plaintes pourraient arriver", "mais jusqu'ici (...) rien de substantiel ne nous a été soumis qui suggérerait que le vote n'a pas été transparent ou régulier", a-t-il ajouté.

Les observateurs internationaux du scrutin ne s'étaient pas encore prononcés.

Abdel Aziz s'était emparé du pouvoir il y a un an, renversant le premier président librement élu du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Ce dernier a apporté son soutien à Boulkheir.

Indifférents aux accusations de fraude, les partisans de Mohamed Ould Abdel Aziz parcouraient les rues de Nouakchott dimanche, criant à la victoire, klaxonnant et brandissant des portraits de leur candidat par les fenêtres des voitures. AP