lundi 20 juillet 2009

Et demain.....?



Que le réveil fut difficile, une fois de plus nous avons été naïfs d'avoir cru en notre classe politique. Inutile d'incriminer l'électeur, le seul responsable a été l'homme politique qui a mis à côté son rôle pédagogue pour s'occuper uniquement de son positionnement.

Nous n'avons pas assisté à la victoire du putschiste, mais surtout à un spectacle lamentable, une échec cuisant de l'opposition. Hormis Ould Boulkheir ( et encore avec le soutien du FNDD!), et Ould Mansour, tous les autres prétendants ont plus que trébuchés en particulier Ould Daddah, Ould Mohamed Vall, Sarr Ibrahim.

Ould Abdel Aziz a tenu tout le long de la campagne un discours constant malgré le contenu fantaisiste de son message. fantaisiste, en ce sens qu'il est lui même un symbole de la "gabegie" alors qu'il en fait son cheval de bataille: "le président des pauvres". le message est fantaisiste en ce sens pendant la phase la plus radicale de la purge des négro-africains, Ould Abdel Aziz a été un proche de Taya, et pourtant il incarne aux yeux de certains "l'homme de l'unité nationale".
L'homme n'est pas éloquent et n'a pas jugé nécessaire de venir battre campagne en Europe ou aux États-Unis, et pourtant il a su convaincre. Il n'a pas eu en face de lui le discours qui "déconstruit" le message véhiculé, et c'est à cet instant que l'opposition a prêché. Au lieu de chercher des ralliements qui n'ont aucun sens, au lieu de lancer des messages qu'un auditoire ne comprend pas, au lieu de pavaner dans les capitales occidentales à la recherche d'un électorat qui n'est pas déterminant; cette opposition aurait mieux fait de garder son énergie et ses ressources pour mener une campagne de proximité en agissant avec cohérence.
L'homme politique a une mission, celle de convaincre en sa qualité de délégué du peuple, et sur ce point il me semble que nos hommes politiques ont échoué.

On parlera de fraude, certainement il y a eu fraude, l'ampleur fut-elle aussi grande pour influer de façon significative sur les résultats? L'opposition était représentée pratiquement dans tous les bureaux de vote, les pv devaient être signés et les copies distribuées aux membres de bureau. La fraude se situerait à un autre niveau, notamment avec l'achat des consciences, et dans ce cas Aziz comme l'opposition ont certainement joué cette carte avec la bénédiction des postulants moins nantis peut-être résignés qui ne condamnent pas de telles pratiques, au contraire ils incitent les électeurs a profiter de cette situation. Toujours est-il que cette mentalité ne peut être acceptée, la rigueur à tous les niveaux doit être un principe, on ne peut tolérer des manquements et les attribués aux moeurs de nos sociétés.

Malgré les fraudes grotesques à l'époque de Taya, il existait des contrées qu'on nommait "les bastions de l'opposition", ce ne fut pas le cas cette fois ci, Nouakchott, Nouadhibou, le Sud ne constituent plus les villes rebelles. Ould Daddah ridiculisé à Trarza, Sarr Ibrahim laminé au Sud. Le premier a sans doute participé à son dernier bal et le second perd une certaine crédibilité dans son ancien fief. Une région jusqu'à là était une peur pour tous les pouvoirs à la conquête des voix, même s' il leur arrivait de grignoter des voix ici et là.

la région du fleuve est celle qui a le plus souffert des différentes politiques économiques et sociales élaborées depuis le palais. Le grenier de la Mauritanie connaît la famine, les enfants de la régions furent déplacés et assassinés, les terres des ancêtres continuent d'être occupées au nom d'une nouvelle colonisation. Et pourtant, cette région a voté massivement pour Ould Abdel Aziz, celui-là même qui dirigeait la garde prétorienne pendant les années de braise.
J'ai envie de dire que les "hommes de terrain" ont échoué, mais cet échec est de notre responsabilité à tous. Nous devons encore redoubler de vigilance, car nous ne sommes plus seuls au Sud, la région continue de recevoir de nouveaux résidents venant du Nord avec la bénédiction des autorités. C'est ainsi qu'un nouveau électorat est acquis pour l'administration.
A priori on peut dire qu'il n'existe aucun mal à qu'une frange de la population mauritanienne vienne s'installer dans une quelconque partie de territoire. Cette situation aurait pu paraître normale, si un Kaédien pouvait aller à Atar et avoir des palmerais à sa disposition. Seules les terres du Sud sont à la portée de tout le monde!!!!

Avec Ould Abdel Aziz ou un autre, notre lutte doit continuer, celle qui consiste à défendre nos terres qui constituent un patrimoine gardé jalousement et légué par nos ancêtres. Notre survie dépendra de notre capacité à réfuter d'être noyauté dans ce système de colonisation où nous risquons d'être réduits en esclaves. Les principaux auteurs de cette politique de colonisation sont toujours présents et ne sont nullement inquiétés, ils continueront leurs besognes sans aucune vergogne.
Ould Abdel Aziz n'a pas la volonté de régler "le passif humanitaire", puisqu'il recèle dans son équipe certains principaux acteurs de la tentative d'épuration. Sa survie politique dépend de ce qu'il a, à leur offrir au lendemain de "son élection", il ne prendra aucun risque de mécontenter ses amis, d'autant plus que le règlement du "passif humanitaire" était juste une carotte tendu aux négro-africains.
Nous sommes nos propres "Mandela", ce n'est que par notre détermination que nous pourrons être demain respecté, à partir de cet instant nous pourrons envisager une Mauritanie réconciliée, mais en attendant cette Mauritanie unie dont on parle n'est qu'un mirage.
Homme politique reprend ta mission première car la lutte continue!

KANE BOCAR DAHA
JUILLET 2009
BORDEAUX

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