dimanche 2 août 2009

Mes quatre vérités




Dans son ouvrage intutilé L'Islam à la croisée des chemins, le penseur musulman d'origine autrichienne, Muhammad Asaad, relève que : « rarement une période fut intellectuellement plus agitée que la nôtre. Nous ne sommes plus seulement confrontés à une multitudes de problèmes nécessitant des solutions nouvelles et sans précédent, mais même l'angle de vue sous lequel ces problèmes se présentent à nous nous diffère de tout ce à quoi nous avons été habitués jusqu'à présent.

Dans tous les pays, la société traverse des changements fondamentaux. Le rythme auquel cela se produit est partout différent, mais partout nous observons la même énergie 1pressante qui ne permet ni halte ni hésitation. » Ce passage, qui est plein d'enseignements, nous apprend, d'une manière on ne peut plus pertinente, le combat dans lequel notre monde est engagé dans ce début du XXI siècle pour plus de progrès sur tous les plans.



Or, nous le regrettons, la société mauritanienne, comparée à d'autres sociétés du monde ou de la sous région semble tourner le dos à tout progrès. Un coup d'œil, si rapide soit-il, sur les réalités sociales, politiques et économiques de notre pays donne l'impression sinon une idée de la désolation, de la démission, du laxisme administratif qui frôle, il est vrai, le découragement et l'envie de «baisser les bras».


Ce pays, depuis son indépendance le 28 novembre 1960, ne possède qu'une seule chaîne de télévision digne de ce nom. Or dans certains pays de la sous région, la «révolution médiatique» semble trouver son chemin depuis déjà quelques décennies.

De même, depuis maintenant quatre décennies, la République mauritanienne ne dispose qu'une seule «radio» répondant plus ou moins aux besoins des citoyennes et des citoyens en matière d'informations. Aucune politique réelle n'est définie depuis l'indépendance qui encourage sinon favorise la création des médias privés donnant la liberté «totale» aux opérateurs privés.

Or, dans un pays démocratique, les jeunes, les intellectuels, les politiciens de toutes tendances confondues, les acteurs sociaux, entre autres, ont besoin d'un cadre, d'un canal leur permettant de véhiculer, sans aucun obstacle, leurs idées, leurs quatre vérités tant sur la situation sociale, politique qu'économique de leur nation.

Si l'Etat mauritanien, avec à sa tête M. Aziz qui va d'ailleurs prêter serment dans quelques jours, veut réellement aller de l'avant, entrer dans le concert restreint des nations «modernes» et développées, il doit, dans l'immédiat, et de façon déterminante et objective chercher à trouver une solution adéquate et concrète au défis de la «révolution médiatique» qui, il est vrai, est l'une des garanties d'un vrai développement.

Il serait aujourd'hui un truisme de rappeler que le XXI siècle est celui de l'information. La Mauritanie doit donc se mettre à la hauteur des attentes de l'époque «moderne». Sur le plan des infrastructures, les routes mauritaniennes sont parmi les plus médiocres de la sous -région.

Durant certaines périodes de l'année, aller à l'intérieur du pays relève d'un véritable combat de titan. Tellement les conditions dans lesquelles le voyage s'effectue semblent relever d'une autre époque. Certains village du Sud, comme Toulel, Wali, Sagné, etc., en période d'hivernage, sont comme une sorte de no man's land où tout semble aller au ralentit.

Les commerçants sont comme obligés de suspendre leurs navettes entre Nouakchott et les villages; tellement les routes sont impraticables pour les camions de marchandises. Parmi la liste des priorités de M. Aziz il devrait être accordé une importance on ne peut plus capitale au désenclavement de cette partie du pays.

Un pays ne peut pas aller de l'avant en suspendant, deux ou trois mois durant, l'économie d'une ou deux régions du territoire national. Et l'on sait combien le rôle des infrastructures (les routes particulièrement) est primordial pour l'économie d'un pays. Les économistes sauront nous dire davantage sur ce point!

SOUMARE Zakaria





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