lundi 3 août 2009

Ould Abdel Aziz élu président… Qui occupera la Primature ?


Dans deux jours, l’investiture du président éluMohamed Ould Abdel Aziz aura lieu. Elle sera fêtée en grandes pompes, en présence de sommités locales et internationales, dont des chefs d’Etats et de gouvernement, aux côtés du père spirituel de l’Accord de Dakarentre les trois pôles politiques mauritaniens, Me Abdoulaye Wade.

L’événement est donc irréversible, malgré les grincements de dents de l’opposition, qui, traduisant un certain désespoir, visent plutôt à attirer l’opinion sur l’existence d’irrégularités électorales qu’à contester fondamentalement le verdict des instances constitutionnelles.

Le regard serait plutôt rivé vers le futur Pm et son gouvernement. Des voix s’élèvent déjà pour appeler le président élu, à associer, dans un geste "clean", l’opposition à la gestion politique du pays, pour rompre ainsi avec cette déchirure et cette guerre des tranchées dont le pays n’a nullement besoin après tant de saignement politique.

Donc, au delà de cet important événement politique que constitueront l’investiture du président élu Mohamed Ould Abdel Aziz prévu mercredi 5 août courant et le départ quelque peu tardif du président intérimaire M. Mamadou Ba M’Baré, les supputations sont plutôt tournées vers des interrogations sur le futur chef du gouvernement qui bénéficiera de la confiance du nouveau président de la République.

De toute évidence, des premiers noms ne peuvent échapper aux observateurs les plus avertis dans ces appréciations, qui tourneraient essentiellement sur les inconditionnels d’hier et d’aujourd’hui du Général Mohamed Ould Abdel Aziz.

On peut classer ces personnalités de confiance en deux catégories, dont celle qui a fait parler d’elle depuis l’accession de Sidioca au pouvoir et l’autre qui a fait son apparition de manière concomittante avec le coup d’Etat du 6 aout dernier.

Pendant les 15 mois du règne écourté du président démissionnaire Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, les hommes clés de Ould Abdel Aziz au sein des différents gouvernements qui s’étaient succédés à l’époque, étaient incontestablement, Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil et Sid’Ahmed Ould Raiss. Ces deux hommes étaient les seuls ministres inamovibles des équipes gouvernementales réajustées sous les Pm Zeine Ould Zeidane et Yahya Ould Ahmed Waghf.

On pourrait citer d’autres hommes de confiance qui se trouvaient à l’ombre, mais dont l’omniprésence dans le sillage du Général, était un signe évocateur de leur grande fidélité àMohamed Ould Abdel Aziz.

Il s’agit principalement de Bâ Ousmane et de Zeinebou Mint Ely Salem, qui ont été cooptés plus tard, respectivement premier responsable de la jeunesse dans la campagne du candidatOuld Abdel Aziz et Directrice Adjointe au cabinet du Président de la République.

L’autre catégorie comprend Ould Horma, Messaouda Mint Baham, Coumba Ba etCheikhna Ould Neni. Ces dernières figures sont montées en flèche dans l’escarcelle politique de Ould Abdel Aziz, avec la perspective des dernières élections présidentielles, mais également, pour certaines d’entre elles, à l’occasion des pourparlers de Dakar, où ces hommes, se sont fortement démenés pour assurer le gros morceau des négociations à leur boss.

Suivant un raisonnement simpliste, qui puiserait ses déductions de la réalité du terrain politique, le futur Premier ministre, devra donc être nommé parmi l’une de ces deux catégories, dont tous les membres sont considérés comme des personnalités qui s’étaient considérablement dévouées pour assurer la victoire de Ould Abdel Aziz dans les dernières élections présidentielles.

Le choix de Ould Abdel Aziz de son Pm sera donc plutôt difficile à désigner parmi ces hommes et ces femmes, en l’occurrence Ould Brahim Khlil, Ould Rais, Ould Horma, Ba Ousmane, Ould Neni, Mint Ely Salem, Messaoud Mint Baham ou Coumba Ba.

A moins que le président élu ne reconduise l’actuel Pm Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, auquel il avait prouvé son grand attachement. C’était à l’occasion de la formation duGouvernement d’Union Nationale, lorsque les pôles de l’opposition s’étaient opposés à son maintien à la tête du Gun.

Mais, à l’époque, le candidat Ould Abdel Aziz était disposé à consentir bon nombre de concessions pour les autres parties de la crise politique, tout en refusant de renoncer au maintien de Ould Mohamed Laghdaf.

D’ailleurs, ce chef du gouvernement semble être politiquement très correct, plutôt tiré sur l’action que sur la politique politicienne, contrairement à tous les anciens Pm qui plaçaient leur cote de popularité au devant de leur compétence et de leur propension à concrétiser le programme politique de leur chef.

A moins encore que Ould Abdel Aziz ne surprenne tout le monde, en considérant tout ces hommes comme des "jetables" et en désignant un chef du Gouvernement inédit, qui ne fait l’objet d’aucune contestation, surtout, que Ould Abdel Aziz, est semble-t-il de ses hommes politiques, qui savent prendre leurs mesures d’avance. Il est certain qu’à son niveau et à son entourage de confiance, le futur Pm est déjà connu d’avance.

Sur un autre plan, notons que ces appréciations ci-dessus sont données, partant du fait que le président élu devra nommer le premier ministre au sein de cette majorité parlementaire de l’Uprqui l’avait soutenu tous ces derniers mois. Ce qui n’écarte donc point la possibilité de se trouver en face d’autres « premiers ministrables », à l’instar de Me Yahya Ould Abdel Ghahar et de Me Sidi Mohamed Ould Maham.

Face à ces supputations, des intellectuels espèrent que l’homme du changement joint l’utile à l’agréable et le geste à la parole en évitant de faire comme ses prédécesseurs, dont le plus grand malheur, c'est de vouloir toujours gouverner avec les mêmes tètes, comme s'il n'y avait pas d'autres cadres plus compétents et plus intègres.

Pour eux « il faut oser le changement et il est temps ». Ces intellectuels ne s’arrêtent pas là et avancent des noms comme Camara Mody, Yall Zakaria, Soumaré Ousmane, Aminata M’baye. Plus tenace à leur raisonnement, ils se demandent pourquoi pas des gens de l'opposition comme Kane Hamidou Baba ou Ibrahima Moctar Sarr par exemple.

D’autres spéculations sur le prochain Pm, parlent de la nomination probable à ce juteux poste de Mohamed Yahya ould Horma. Très peu connu, cet homme semble jouir d’un portrait reluisant avec des études faites à Paris et un parcours sans faute à la tête de plusieurs sociétés nationales dont la Smcp, la Somagaz, ainsi que des administrations fiscales qu'il aurait dirigées (douanes, impôts). Ceux qui le connaissent rapportent sur lui qu’« après plusieurs démissions et limogeage, il a préféré démissionner sous le régime de Taya, ce qui est rare ».

Mohamed Ould Mohamed Lemine

mdhademine@yahoo.fr


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