mardi 11 août 2009

Un ex-officier nazi condamné à perpétuité

Allemagne

Un ex-officier nazi condamné à perpétuité

par Mireille Langlois

Article publié le 10/08/2009 Dernière mise à jour le 11/08/2009 à 08:58 TU

Soixante-quatre ans après les faits, un tribunal allemand a condamné mardi à perpétuité Josef Scheungraber. Ce criminel nazi était accusé d’avoir ordonné un massacre de civils en Toscane (Italie) en 1944. Il menait, depuis, une vie paisible en Bavière, sa région natale, malgré une condamnation à la prison à perpétuité en 2006 par le tribunal militaire de la Spezia, en Italie.

Josef Scheungraber, ex-officier nazi, est accusé du massacre de 14 civils en Toscane, en 1944.(Photo : AFP)

Josef Scheungraber, ex-officier nazi, est accusé du massacre de 14 civils en Toscane, en 1944.
(Photo : AFP)


A 91 ans, malentendant, cet ancien officier nazi était devenu une figure locale dans sa ville natale d’Ottobrunn. Gérant d’une menuiserie et conseiller municipal, il participait régulièrement à des commémorations avec ses frères d’armes. Tous semblaient ignorer qu’il avait été condamné en Italie à la prison à perpétuité. Mais comme l’Allemagne n’extrade pas ses ressortissants contre leur gré, Josef Scheungraber n’a jamais eu à purger sa peine.

L’Italie l’accuse d’être responsable de l’assassinat de 14 civils à Falzano di Cortona, en Italie, le 26 juin 1944. Josef Scheungraber commandait alors une compagnie de chasseurs alpins. Selon l’accusation, il a ordonné des représailles après un accrochage avec des partisans italiens. Les victimes, âgées de 16 à 74 ans, ont été enfermées dans une ferme de leur village en Toscane. Les soldats ont placé des explosifs et fait sauter le bâtiment. Les survivants ont été mitraillés et seul un garçon de 15 ans a survécu.

Lors des premières auditions devant les enquêteurs allemands, l’accusé avait nié les faits, affirmant « avoir remis à la police militaire » les otages et ne pas savoir « ce qui leur était arrivé ensuite », a rapporté le journal allemand Suddeutsche Zeitung. Son avocat Christian Stünkel, qui avait plaidé son acquittement, soutenait que son client n’était pas sur les lieux du massacre. Le procureur de Munich avait quant à lui requis la prison à perpétuité en juin dernier.

Un cas non isolé

Comme Josef Scheungraber, d’autres ex-officiers nazis ont pu reprendre une vie normale dans la société allemande après la guerre, malgré des condamnations par le tribunal militaire de la Spezia. Ce dernier a jugé plusieurs affaires de massacres de centaines de civils italiens lors du retrait des troupes allemandes d'Italie à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mais qu’est-ce qui explique qu’un ex-officier nazi comparaisse devant la justice allemande aussi longtemps après les faits ? Selon Wolfram Vogel, directeur de l’antenne parisienne de l’institut franco-allemand de Ludwigsburg, « il faut plusieurs années avant que les dernières preuves ne soient trouvées et permettent donc l’ouverture d’une enquête ». Le cas de John (Ivan) Demjanjuk, accusé par la justice d’avoir collaboré au meurtre d’au moins 29 000 juifs dans le camp de Sobibor, aujourd’hui en Pologne, fait ainsi partie des derniers procès organisés en Allemagne contre un criminel nazi. L’homme de 89 ans a été extradé des Etats-Unis vers l’Allemagne en mai dernier. Son dossier a été renvoyé en juillet devant une cour d’assises de Munich.

© RFI

2 commentaires:

  1. Demba DIANKHONTE12 août, 2009 01:46

    Comme quoi l'Histoire finit irrémédiablement par rattraper ses auteurs, bons, mauvais ou criminels. L'homme dont il est question aurait-il seulement pu imaginer, aujourd'hui qu'il se trouve pratiquement à l'article de la mort, être ainsi réduit à rendre compte de turpitudes vieilles de soixantes années ? Sans doute non. Messieurs les tortionnaires des années Taya, tirez-en une leçon, tel l'oeil de Caïn, les abominables crimes commis vous poursuivront, même par-delà la mort.

    Demba DIANKHONTE

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  2. Tout se paye dans la vie, un jour Taya, Ely et ses complices répondront devant la justice leurs actes criminels.
    Taarikh

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