dimanche 9 août 2009

Quand les savants s’en mêlent…ça se gâte. Par Aminata KANE





Ce à quoi on assiste depuis peu sur la Toile, notamment suite à l’article intitulé « ce que m’inspire l’interview de… », ressemble tantôt à un débat d’initié tantôt à un règlement de compte, tantôt à un simple étalage de connaissances. Les mauritaniens aiment ça : discuter, échanger parfois sur un ton vif.



Je trouve dans ces échanges un intérêt : une complémentarité polémique. C’est dans l’air du temps. La présidentielle est passée. Elle nous a laissé comme un goût amer. On attend, fébrile, la composition d’un nouveau gouvernement, baromètre qui nous permet souvent de mesurer la représentativité.

Dans l’intervalle, je voudrais dans un exercice amusant qui pousse la caricature à l’extrême, ouvrir une réflexion terre à terre sur le concept de la semaine : intellectuel.

L’intellectuel, la tendance à se définir et ou à se comporter comme tel, est un fantasme purement français, devenu par extension francophone. Il reste incompris, voire dédaigné des anglophones, germanophones et autres. Ceux –ci lui préfèrent le concept non moins pompeux de savant.

En France, ceux qui se définissent comme intellectuels et donc se comportent comme tels aujourd’hui, sont une minorité, agissante, la même depuis plus d’un quart de siècle. Organisés en trois groupes plus ou moins distincts, ils s’autorisent à exprimer la pensée du peuple (Alain Minc, Jacques Marseille), à émettre une parole qui dépasse leur individualité pour énoncer l’universel (Lévy, Gluksman) ou encore à parler de sujets qui débordent leur domaine de compétence, au nom de la vérité (Thierry Wolton).

Tels sont les intellectuels. Des hommes, parfois des femmes, comme vous et moi. Avec leurs faiblesses pour les choses, les bonnes choses de la vie. Généralement engagés et que l’on a tendance naturellement à situer à gauche, parfois à tort.

Tantôt adulés, tantôt détestés du grand public en général, du monde politique en particulier, les intellectuels ne se caractérisent pas moins par des querelles internes et des conflits de leadership. Ainsi, quand Bernard-Henri Lévy, la star, fait irruption sur les plateaux de télévision pour parler de la shoah et du nécessaire devoir de mémoire, Alain Finkielkraut publie le juif imaginaire, pour lui dénier toute légitimité à parler de cet épisode de leur histoire pourtant commune. Cela me renvoie, mutatis mutandis, au débat autour de l’organisation clandestine mauritanienne et la catégorisation faite de ses militants par les internautes, comme entre celle-ci et le parti légal, sur l’éternelle question de légitimité à poser les problèmes de la communauté noire mauritanienne.

Ils fascinent tout autant qu’ils rebutent. Ils (les intellectuels) « sont, pour Roland Barthes, sémiologue français, plutôt le déchet de la société, le déchet au sens strict, c'est-à-dire ce qui ne sert à rien, à moins que l’on ne les récupère » (le grain de la voix).

Ils sont certes engagés, mais ne sont pas insensibles aux phares du pouvoir. Beaucoup d’entre eux virent à droite.

En tout état de cause ils dérangent : « l’intellectuel est quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas » (Jean-Paul Sartre, Plaidoyer pour les intellectuels). En effet, le point de départ de ce qui deviendra le courant intellectuel en France est le très devenu célèbre « J’accuse » d’Emile Zola dans l’affaire Dreyfus. Une affaire qui, chacun le sait, ne le regarde que parce qu’il a voulu ou a décidé qu’elle le regarde.

A moins que cela ne soit pour « …justifier une existence » (Noam Chomsky, linguiste et philosophe américain).

Alors, posture ? Imposture ? Bernard-Henri Lévy, faisant irruption dans une campagne électorale, interpelle les dirigeants français et au-delà européens à faire ce qui est possible pour mettre fin aux bombes qui tombent sur Groznyï. Albert Jacquard, généticien, battant le pavé parisien aux côtés des mal logés africains et les sans papiers pour demander que la France réserve à ses hôtes, à tous ses hôtes, un accueil républicain digne. Lequel adopte une posture intellectuelle ?

Amusons nous. Amusons-nous en attendant !

Aminata KANE.

1 commentaire:

  1. C'est du n'importe quoi, à quoi ça rime ce texte. Que veut dire l'auteur du texte ? Qu'elle arrête de se prendre pour une intello, elle se ridiculise.

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