samedi 18 avril 2009

ANALYSES / OPINIONS: De la crise Socio-politique


P

Chez -  Nous

Par NGAIDO Ibrahima

La Mauritanie est sûrement à la croisée des chemins. Nous avons répété et réécrit que notre pays est dans une impasse évidente. Nous sommes dans une crise sociopolitique. Elle est là dressée, en nous, autour de nous, enfouie en nous. Elle est visible à travers les pratiques de nos gouvernants, de nos opposants et de celles de la « société civile ».

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Cette crise gangrène nos partis politiques et nos organisations même les fameuses organisations villageoises prétendument montées pour aider nos terroirs n’échappent pas, hélas, aux appétits politiciens et aux ambitions personnelles de leurs initiateurs. Forces motrices de toute lutte, les intellectuels et les politiciens, dignes du nom, ont un rôle sublime d'éveil et de surveillance permanente pour nous sortir de nos lourdes léthargies, elles-mêmes, générées par des années d’incurie et de tromperies tous azimuts.


Mais ici comme ailleurs les fruits n’ont pas encore tenus les promesses des fleurs. Malgré les levées de bouclier d’un front national dit de défense de la démocratie, nos partis politiques et nos nombreuses organisations, dans leur majorité écrasante, sont devenus de simples clubs de contestataires dont les agissements quotidiens et les bilans sont pourtant en contradiction éloquente avec les projets de société dont ils se disent les dépositaires.

Nous sommes presque tous piégés et nous le resteront aussi longtemps que dureront les jeux de cache-cache et les ruses et autres tromperies faites aux populations et à la communauté internationale.

Sur les problèmes politiques nationaux, nos politiciens et nos vaillants intellectuels de la nébuleuse « société civile » sont restés muets ; D’une crise à une autre, nos politiciens et nos intellectuels se suffisent de slogans, de leurs théories obsolètes pour agir, actions qui n’ont eu, jusque là, aucune ne prise sur les réalités nationales.

En effet les mauritaniens ignorent tout de ce que nos politiciens mijotent à longueur de missions inutiles et de pétitions interminables. Il est certainement bon de défendre la démocratie en tant que théorie mais il est inadmissible que nos politiciens et nos intellectuels ignorent les conditions préalables qui ont conduit au contexte politique actuel où la démocratie, selon eux, est prise en otage par une bande de « généraux limogés ».

Mais jamais il n’y a eu une mobilisation aussi forte pour aider à résoudre les contentieux qui ont droit de veto. La question du développement économique inégal, la question de l’injustice sociale à grande échelle et la question de la criminalité financière.

Jamais nos universitaires, nos intellectuels et nos politiciens et nos consultants chevronnés ne se sont autant agités et mobilisés pour appeler à protéger l’intérêt général, celui de l’instauration et de la distribution de la paix, de l’équité et de la justice sociale contrairement au combat pour la défense de la démocratie made By FNDD qui, dans notre pays, n’est qu’une dictature des voleurs des biens publics, des assassins et autres prêcheurs de faux qui prend les masques d’une démocratie.

Il est légitime de se poser la question suivante : Que savent-ils de la Mauritanie ? Que peuvent-ils pour la Mauritanie ? Car au delà des structures et delà démocratie que le FNDD, il y’a les Hommes qui changent peu ou pas foncièrement, et avec lesquels il est difficile de s’accompagner pour ramener la « légalité constitutionnelle » : C’est là la vraie problématique.

Et pourtant nos fameux «défenseurs de la démocratie» ne se sont jamais mobilisés pour sensibiliser l’opinion internationale, l’Afrique, le Moyen-Orient, les USA et la France sur le drame irrésolu d’une unité nationale précaire qui, aujourd’hui, risque de nous conduire, et la sous-région avec, vers des drames sans nom.

Qu’est ce que nos universitaires et intellectuels ont fait lorsque, en plein mois de Ramadan, des musulmans ont massacré leurs frères musulmans. Qu’est ce qu’ils ont fait lorsque, dans la vallée, des militaires humiliaient de paisibles citoyens ? Ils n’ont jamais réagi aussi fort et ils ne sont jamais déplacés dans les capitales africaines aussi intensément et avec l’argent qu’on leur connait pour expliquer à nos frères africains et arabes la précarité de l’unité entre les composantes mauritanienne.

Hier, plus qu’aujourd’hui, le système est resté égal à lui-même : Black-out total autour de la question nationale et de la cohabitation. Black-out total autour des injustices sectorielles. C’est l’échec d’une élite qui ne trouve inspiration que dans le maniement de concepts et de principes pour charmer l’opinion internationale.

Le rappel de la position lucide et cohérente de l’AJD/MR, ne relève nullement de la coterie politicienne mais elle a l’avantage de démontrer le fossé énorme qui sépare les principes démocratiques authentiques et les réalités politiques absurdes qui caractérisent notre pays avant, pendant et après SIDIOCA.

D’un côté nous avons un Etat, qui n’est que de nom, et qui de tout temps a eu une inclination presque naturelle à imposer le despotisme par des pratiques barbares et une opposition déguisée qui, de tout temps, s’est préoccupée par les strapontins renonçant à son rôle de réel contre pouvoir.

En effet, si le piètre criminel Taya a pu sévir, c'est bien parce que nous n'avons pas été capables pendant 21 ans le défier. Si le soi-disant coup d'état a eu lieu, c'est que nous n’avons pas été capables d'agir positivement sur notre destin en anticipant avec intelligence et patriotisme nos vrais contentieux.

Si enfin, la transition nous a préoccupés au point de mobiliser des ressources monétaires et intellectuelles pour aider à designer un président-commis expéditionnaire, c'est que nous avons simplement échoué en exacerbant et en laissant s’accumuler des problèmes que nous aurions pu réglés en temps opportun économisant alors notre en temps, nos ressources humaines et matérielles aujourd’hui gaspillées dans des manifestations, des promenades et des médiations unitiles au moment où les mauritaniens ont grandement besoin d’argent.

Aujourd’hui, nous devons utiliser toutes nos ressources humaines et matérielles pour agir avec lucidité, vérité pour faire éviter à notre pays d’autres coups d’état et/ou guerres fratricides. Et c’est à ce niveau que nous saluons encore la performance de l’AJD/MR. C’est une véritable performance politique car c’est un parti qui a su se détacher de cette floraison de fronts devenus de véritables auberges espagnoles où, même les plus grandes fossoyeurs et voleurs du peuple, s’octroient les habits de démocrates. Diantre !

La bataille pour la justice, l'équité et le droit n'appartient qu'à ceux et celles qui ont bien compris leur mission. Nous aspirons, tous et toutes, aux valeurs universelles de paix, de justice et de droit et à la démocratie.

Aujourd'hui nous constatons que l'attente a été trop longue et que les stratégies n'ont pas été efficaces d'où l'impérieuse nécessite de corriger; A ce sujet l'opposition a une énorme part de responsabilité car son slogan n'est réduit qu'a des exhortations quotidiennement trahies par des resquilleurs mais aussi par des levées de boucliers d'intellectuels inféodés a l'idéologie des certitudes closes et des agendas ventraux.

Nous devons dépasser les insultes gratuites et les discours blindés et très souvent détachés de nos réalités politiques. Les politiciens et les organisations politiques ont un rôle autre que celui qu’elles sont en train de jouer. Soyons honnêtes! Allons-nous continuer jusqu'a la fin des temps à blâmer les autres sans avoir un regard critique sur l'incurie qui nous nous infligeons tous les jours ?

Il est établi que la crise actuelle est due à l'incapacité accumulée, à la malhonnêteté de ceux qui nous ont dirigés. Mais cela ne doit pas nous donner la prétentieuse et trompeuse idée que nous n’avons aucune part de responsabilité !!!! Notre responsabilité est aussi engagée à cause de nos silences, de nos insouciances, de nos incohérences et probablement à cause de notre amateurisme politique.

Les attitudes reprochées aux militaires et leurs troubadours l’ont été à l’égard de beaucoup d’opposants qui, pour sévir, ont agi en foulant aux pieds des textes et des clauses juridiques établis par leurs propres mains.

La corruption systémique donc il est question ici, donc celle qui s’attaque aux règles de vie sociale, sont de la même négativité. Que nous soyons à Nouakchott, à Dakar, à Lemden, à Boghe, à Keur-macene, à New-York ou à la Havane, la corruption est une corruption. Elle est une pratique opaque.

De tels opposants avaient juste oubliés qu’eux-mêmes avaient agi avec âme et conscience pour violer des textes et imposés des opposants contestés et contestables à la tête de nos organisations devenues léthargiques et tétanisées.

De tels agissements sont incompatibles avec les efforts visant à asseoir une opposition forte. C'est pourquoi, il est nécessaire d'arrêter et de réfléchir. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de continuer à nous consoler injustement en commettant quotidiennement des actes qui, non seulement desservent notre cause, mais qui apportent un démenti percutant à tous ses discours "prêt-à-porter".

Faisons un instant un examen de consciences. Ces examens provoquent des peurs mais ils ont aussi l'avantage d'inciter les uns et les autres à des interrogations, à des remises en cause POSITIVES. Ils sont nécessaires en ce qu'ils interpellent les consciences pour aider à la formation d'une opposition capable de franchir les paliers de la longue marche.

De surcroit, la gravité de la situation que nous avons vécue et que nous continuons de vivre doit profondément interpellé nos consciences, nos tactiques, nos regroupements pour REVOIR DE FACON CRITIQUE nos échecs.

Regardons-nous dans les yeux. Ce système qui est devant nous témoigne, en vérité, de nos incapacités à relever les défis politiques et intellectuels qui nous assiègent aussi bien à un niveau interne qu’à un niveau externe.

En vérité, nous avons toujours choisi de jouer la facilité. Nous avons trop rusé avec nous-mêmes et malhonnêtement. Nous nous consolons souvent de façon injuste en évoquant, par litanie, les erreurs des autres pour cacher nos incapacités criantes.

En effet, les oppositions qui ont réussi à des moments précis de l'histoire, ont pris le soin et la décision de corriger sans sentiments leurs faiblesses. Chemin faisant, elles se sont appropriées des stratégies orientant positivement leur marche vers le succès. Ce n’est pas dans les alliances contre nature que l’opposition gagnerait le combat démocratique qui a, du reste, des préalables !

Ce n’est pas ces inutiles missions d’explication, de je ne sais quoi, qui feront la force de l’opposition. C'est plutôt, en acceptant de se doter d'une véritable conscience politique et d'une démarche intellectuelle véridique, raffinée et juste que nos attitudes négatives changeront et nous agiront positivement sur notre destin.

QU’ALLAH nous vienne en aide. Amiin.

Ngaido Ibrahima




Note : Source : N'GAIDO Ibrahima - Le 18 Avril 2009

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