jeudi 16 avril 2009

Général Aziz s’adressant à des représentants d’ONG du FONADH : « je sais qu’il y en a qui sont contre moi, moi aussi je suis contre eux »



Au cours d’une conférence de presse organisée jeudi à 12 heures au siège du FONADH, les représentants des organisations de ce forum reçus en audience, mercredi, par le général Ould Abdel Aziz, ont parlé des différentes questions évoquées durant cette rencontre, notamment le passif humanitaire, l’esclavage et le dossier des salafistes.

Au cours de cette conférence, les représentants des différentes organisations ont pris, tour à tour la parole, évoquant les discussions qu’ils ont eues avec Ould Abdel Aziz le mercredi, à quelques heures avant sa démission.
Ils ont souligné avoir été 14 représentants d’ONG à signifier, clairement, au général leur désapprobation quand il s’agit de leur exclusion du processus de règlement du passif humanitaire pour lequel ils ont toujours milité. Ils ont, en outre, exprimé leur regret par rapport au fait d’avoir vu d’autres organisation, totalement étrangères à ce combat, se faire inviter et associer à cette question, soulignant qu’il exprime certaines réserves sur la procédure suivie pour aboutir à ce règlement. Il a été à ce titre opportun pour ces organisations de dire à Ould Abdel Aziz que les victimes du passif humanitaire ne sont pas seulement des militaires et qu’il existe plusieurs autres groupes issus d’autres origines socioprofessionnelles qui sont passés sous silence.
A cette même occasion, M. Boubacar Ould Messaoud avait souligné qu’il avit posé le problème de l’esclavage, expliquant au général qu’il reste insuffisant de promulguer des lois sans pour autant prendre des mesures d’accompagnement pour les appliquer. Il a ajouté que la pratique de l’esclavage dans des zones difficile d’accès, notamment sur la frontière avec le Mali constitue un cas flagrant auquel il conviendrait d’apporter des solutions. C’est aussi le cas de litiges fonciers fréquents se nourrissant des séquelles de l’esclavage, opposant des anciens maîtres à des anciens esclaves affranchis.
Le président de SOS esclaves aura remarqué que ce dossier humanitaire ne requiert pas autant d’importance chez le général.
Concernant le pouvoir politique et la crise du pouvoir en Mauritanie, ces organisations ont signifié à Ould Abdel Aziz leur désapprobation pour l’usage de la force comme moyen d’alternance.
Ce sera alors au tour de la présidente de l’AFCF d’intervenir pour dire qu’elle avait soumis au général le problème de la recrudescence de la violence, en général, et celui de la violence contre les femmes en particuliers. Elle a également affirmé avoir évoqué la situation des détenus présumés salafistes et les conditions de vie déplorables dans lesquelles se trouvent les locataires des maisons d’arrêt en Mauritanie.
Les représentants des organisations de ce forum n’ont pas manqué de rapporter à la presse les réponses du général aux différentes questions et remarques soulevées au cours de cette rencontre.
Par rapport à la question du passif humanitaire, ils ont affirmé que le général avait déclaré que, présentement, il s’agit d’un début, avant de promettre de tout faire pour apporter les solutions définitives et globales se rapportant à ce dossier. Il a également indiqué qu’il avait chargé un ressortissant de la zone du fleuve, en l’occurrence le colonel Dia, de ce dossier, dont il demeure convaincu de tout l’engagement et toute la sincérité dont il a fit preuve pour parvenir aux résultats connus.
Concernant le dossier des salafistes, Ould Abdel Aziz avait indiqué qu’il s’agit d’un problème complexe qui demande des juges et des tribunaux avec des compétences particulières, avant de s’engager à améliorer les conditions de détention de toute la population carcérale.
Certains représentants d’organisations ont affirmé que le général Ould Abdel Aziz avait déclaré au cours des entretiens qu’ils ont eu avec lui : « je sais qu’il y en a qui sont contre moi, moi aussi je suis contre eux ».
Auparavant, les groupes de Oumar Abdoul Sarr et de Soumaré Abdoul Aziz avaient demandé, avec beaucoup d’insistance, au général Aziz de rencontrer les ONG membres du FONADH, avant sa démission, estimant que ceux sont elles qui ont, de tout temps milité, sur le terrain, en faveur de la question du règlement du passif humanitaire.


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