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Il (Ibrahima) est admirable, et nos politiques, qui ne cessent de taper sur les doigts des journalistes quand ces derniers leur posent des questions gênantes, doivent en prendre de la graine. C’est en répondant en grand seigneur à toutes les questions posées, comme le fait le patron de l’AJD/MR, qu’on contribue à favoriser le débat démocratique. Journal Biladi.
Sarr Ibrahim Moctar vient de réitérer sa volonté à prendre part à la présidentielle de juin 2009. Quelles sont les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi ? Quelles sont ses chances de réussite face au général Mohamed Ould Abdel Aziz ? Au cours d’une conférence de presse, organisée hier à l’ancienne maison des jeunes, l’intéressé a apporté des réponses.
Compte-rendu.«Après s’être réuni, le congrès extraordinaire de l’AJD/MR, vient de décider la participation du parti à la compétition électorale et de présenter Sarr Ibrahim Moctar comme candidat à cette joute », a lâché d’entrée Sarr.Cette décision est motivée par plusieurs raisons, confie-t-il. Sarr et l’AJD/MR prendront part à la présidentielle parce que la raison d’être d’un parti politique est de conquérir le pouvoir.
Parce que l’élection de juin est une bonne occasion pour l’AJD/MR, parti qui n’a aucun parlementaire, aucun maire de sortir de son mutisme, «d’être représentée», affirme Ibrahim Sarr, en substance. Parce ce qu’il n’y a de raison que l’AJD/MR ne participe pas à une élection anticipée sous prétexte que Sidi Ould Cheikh Abdellahi n’a pas été rétabli dans ses fonctions de premier magistrat du pays.
Ce dernier «a été installé au pouvoir par les militaires», la période durant laquelle il a dirigé le pays ne peut être qualifiée de «démocratique». Enfin parce que le général Ould Abdel Aziz, une fois qu’il a ôté ses galons, devient un civil, et sa participation à la présidentielle ne saurait constituer une gêne. Contrairement à ce que pense le FNDD et le RFD mais aussi à bon nombre d’observateurs qui clament haut et fort que la participation de Mohamed Ould Abdel Aziz ne fera que replacer l’institution militaire dans le jeu politique et cela pour des longues années, Sarr développe une autre vue.
Pour lui un militaire reconverti au civil a le droit de se présenter aux élections. Et de rejeter d’un revers de main le bien-fondé des allégations de ses anciens amis politiques qui laissent entendre que sa participation à l’élection de juin 2009 n’aurait d’autre conséquence que de crédibiliser une farce électorale qui va installer le général Mohamed Ould Abdel Aziz pour des longues années au pouvoir : «Nous sommes conséquents, nous avons une ligne limpide, dès le départ on avait prédit le clash entre Sidi et les militaires qui l’ont installé au pouvoir, ceux qui ne veulent pas participer à la présidentielle peuvent raconter ce qu’ils veulent», affirme Sarr.
Ce dernier «a été installé au pouvoir par les militaires», la période durant laquelle il a dirigé le pays ne peut être qualifiée de «démocratique». Enfin parce que le général Ould Abdel Aziz, une fois qu’il a ôté ses galons, devient un civil, et sa participation à la présidentielle ne saurait constituer une gêne. Contrairement à ce que pense le FNDD et le RFD mais aussi à bon nombre d’observateurs qui clament haut et fort que la participation de Mohamed Ould Abdel Aziz ne fera que replacer l’institution militaire dans le jeu politique et cela pour des longues années, Sarr développe une autre vue.
Pour lui un militaire reconverti au civil a le droit de se présenter aux élections. Et de rejeter d’un revers de main le bien-fondé des allégations de ses anciens amis politiques qui laissent entendre que sa participation à l’élection de juin 2009 n’aurait d’autre conséquence que de crédibiliser une farce électorale qui va installer le général Mohamed Ould Abdel Aziz pour des longues années au pouvoir : «Nous sommes conséquents, nous avons une ligne limpide, dès le départ on avait prédit le clash entre Sidi et les militaires qui l’ont installé au pouvoir, ceux qui ne veulent pas participer à la présidentielle peuvent raconter ce qu’ils veulent», affirme Sarr.
Quelles sont les chances de réussite du parti à la présidentielle ? «Á l’AJD/ MR, nous sommes confiants», déclare Ibrahim Sarr Moctar et de poursuivre : «nous sommes placés dans une trajectoire favorable pour l’emporter sur le général». D’abord parce que le général a décidé de jouer sur un terrain sur lequel l’AJD/MR est imbattable : le passif humanitaire. Il en a fait un argument électoral récemment, alors que lui Sarr a fait de la résolution du problème des déportés, des veuves, des orphelins des militaires, et de toutes les victimes de la répression qui est allée crescendo de 1986 à 1991, une question cruciale tout au long de sa carrière politique. Sarr dit avoir le vent en poupe grâce également au programme de son parti et son combat «pour la justice, l’égalité et la fraternité» qui commence à séduire les arabes
C’est vrai que financièrement, les choses ne sont pas encore au point pour concourir, mais tout cela va rentrer dans l’ordre sous peu, à en croire le président de l’AJD/MR. Et si la transparence est garantie, «l’AJD/MR va l’emporter au premier tour, sinon elle sera bien placée pour le second tour».
C’est vrai que financièrement, les choses ne sont pas encore au point pour concourir, mais tout cela va rentrer dans l’ordre sous peu, à en croire le président de l’AJD/MR. Et si la transparence est garantie, «l’AJD/MR va l’emporter au premier tour, sinon elle sera bien placée pour le second tour».
Admirable Sarr Ibrahim
«S’agissant de la transparence, on peut dire qu’elle est totalement garantie, mais néanmoins il y a des points sur lesquels l’AJD/MR est satisfaite», affirme Ibrahim Sarr. Par exemple la mise en place de la CENI, à laquelle son parti a été associé et qui comprend des personnalités impartiales, selon lui. Et l’argent dans tout ça ?
Des mauvaises langues ont laissé entendre que s’il prend part à la présidentielle c’est parce qu’il a reçu des dessous de table de la part de la junte qui ne recule devant rien pour crédibiliser la joute électorale programmée pour le 6 juin. Est-ce que cela est vrai ? « Si l’Etat me donne de l’argent en guise d’indemnisation, pour avoir subi le geôle d’Oualata, injustement et perdu mon travail de journaliste, je serais preneur. Et si le général donne de l’argent à mon parti en prenant ainsi le risque de perdre la présidentielle, il sera preneur», répond-t-il avec tact, sans s’affoler, sans rejeter la question qui est des plus dérangeantes. Il est admirable, et nos politiques, qui ne cessent de taper sur les doigts des journalistes quand ces derniers leur posent des questions gênantes, doivent en prendre de la graine. C’est en répondant en grand seigneur à toutes les questions posées, comme le fait le patron de l’AJD/MR, qu’on contribue à favoriser le débat démocratique.
Des mauvaises langues ont laissé entendre que s’il prend part à la présidentielle c’est parce qu’il a reçu des dessous de table de la part de la junte qui ne recule devant rien pour crédibiliser la joute électorale programmée pour le 6 juin. Est-ce que cela est vrai ? « Si l’Etat me donne de l’argent en guise d’indemnisation, pour avoir subi le geôle d’Oualata, injustement et perdu mon travail de journaliste, je serais preneur. Et si le général donne de l’argent à mon parti en prenant ainsi le risque de perdre la présidentielle, il sera preneur», répond-t-il avec tact, sans s’affoler, sans rejeter la question qui est des plus dérangeantes. Il est admirable, et nos politiques, qui ne cessent de taper sur les doigts des journalistes quand ces derniers leur posent des questions gênantes, doivent en prendre de la graine. C’est en répondant en grand seigneur à toutes les questions posées, comme le fait le patron de l’AJD/MR, qu’on contribue à favoriser le débat démocratique.
Samba Camara
Note : Source : Journal Biladi - Le 12 Avril 2009
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