jeudi 16 avril 2009

De la connivence à la culpabilité devant l’histoire.



Le 24 mars 2009, des ex officiers mauritaniens, victimes comme tant d’autres des purges et de la douleur de l’exil sans rémission ont rencontré à Nouakchott le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, l’événement a surpris, étonné, choqué plus d’un.



Abdel Aziz est l’homme du 3 août 2005, celui qui a fait tomber le colonel Ould Taya, tant de Mauritaniens, citoyens libres, combattants ou soldats silencieux ont applaudi, d’autres se sont plaint, l’histoire et en définitive la conscience de chacun apprécieront la porté de cet acte, de ce geste salvateur pour les exilés de l’espérance blessée, criminel et anti démocratique pour les autres. Passons, là n’est pas l’essentiel.


Le 6 août 2008, quelque soit les explications, des visiteurs de la nuit ou des exécutants de l’aube, le même Ould Abdel Aziz a mis fin à un processus démocratique, en destituant un Président élu, un Président qu’il a, selon presque tous les observateurs avertis de la scène Mauritanienne, fait élire, déni du suffrage universel, déni de l’espérance d’un peuple qui a ou croit que le geste des institutions, le libre choix du vote suffit à panser ses plaies, reste que un an après ce vote, les plaies de la Mauritanie restent béantes. Et ce même peuple a aussi en partie applaudi cet acte considéré comme anti démocratique, mais il va ainsi de ce pays, sans repères, sans principes autres que l’intérêt immédiat, qui alors osera en sa conscience, devant Dieu et l’histoire jeter la pierre, la responsabilité est collective, les remèdes sont à trouver collectivement, parlons simple et justes, sans accusation pour dire le vide, sans punition pour taire le faux.




Ces ex officiers du 24 mars 2009 ont-ils eu raison de rencontrer l’homme du palais ocre ?




1987, manifeste du Négro mauritanien opprimé, Ould Taya aidé d’hommes rompus aux ficelles du pouvoir, contrôlant les circuits de l’Etat, prend la décision ultime, arrêter, torturer, laisser enfin mourir, le fallait il, certains affirment que oui, d’autres pensent que non, mais personne ne s’est dressé physiquement pour bloquer ces actes qui constituent en Islam et en droit universel un crime contre l’homme, la Mauritanie a continué de vivre comme si rien ne c’était passé, les Mauritaniens ont continué de vivre, de temps à autre quelques bonnes consciences ont levé la voix, et plus tard ils diront "on ne savait pas, on ne savait pas, ou encore nous avons parlé mais la force brutale nous oblige au silence, ce silence qui tue..."




1989, drame frontalier, drame de civilisation, atteinte contre l’esprit de partage, de fraternité des hommes liés par l’islam, la terre, l’espoir d’une Afrique meilleure, de part et d’autre de la frontière, ils tuèrent sans répit, ils détruisirent le plus grand en l’homme, cette notion simple et de juste de la Ouma, la communauté des hommes , la communauté des musulmans, cette communauté sans couleur, sans argent, cette communauté des hommes soumis à Allah, ou l’humilité, la fraternité, le refus du crime et du mal est essence, et fondement, ils la brisèrent, et pourtant les Mauritaniens là encore ont continué à vivre, et à vivre encore et encore.


Dans le palais silencieux de leurs consciences, Ould Taya et ses soutiens, en vérité des mordus des pouvoirs et du bien être sans fraternité, ni humilité, ont décidé d’en finir avec la question nationale, déportation en masse de Mauritaniens au nom d’un mensonge, d’une injustice, d’un crime contre l’Islam, semant le doute dans le cœur et l’esprit des peuples qui depuis l’âge de la mémoire ont vécu ensemble sur la plus belle et la plus majestueuse terre, terre d’histoires, certes parfois violentes, parfois harmonieuses, ou jamais en dépit des rezzous et traités sans lendemains, personne n’a été déportée;

Et pourtant là aussi les Mauritaniens ont crû en cette parole officielle, cette parole officielle qui a déporté et tué tant d’hommes.


Et là aussi, tant de Mauritaniens, des citoyens révoltés ou complices par leurs silences, ou leurs acquiescements, terrés sous la barre très haute de la propagande ont continué à vivre et à sourire quand leurs frères mourraient dans les mouroirs de la honte, la honte collective des mauritaniens, la honte collective des peuples qui se sont laissés embarquer devant Allah et l’histoire, dans des tueries sans fondement, de part et d’autre de la frontière, de part et d’autre de notre barbarie faite homme.




1990, tentative de déstabilisation de l’Etat disent les uns, tentative de limitation de la barbarie affirment les autres, où est la frontière, où est la vérité, parlons des faits, des actes simples, au-delà des manipulations des uns et des autres, la réalité est celle-là , des officiers, sous officiers, soldats, ethniquement homogènes, des hommes simplement et c’est cela que l’honneur commande d’affirmer ont été tués en masse, au nom d’une idée fausse, blessant la communauté mauritanienne dans son ensemble, la communauté des hommes de vérité et de justice, la communauté des musulmans dans l’essence même de la parole d’Allah, et ces crimes ont laissés en vie des femmes rendues veuves sans sépultures, des enfants rendus orphelins sans le rire de leurs pères, des frères et sœurs frappés de douleurs sans port d’attache, et cela dure et dure et dure.


Les Mauritaniens, ceux qui crient dans le vide et ceux pleurent dans leurs demeures, sans soutiens, là aussi continuent à vivre, comme des ombres que l’on a châtiées, faut il alors laisser couler le temps et l’abreuver de litanies vides, de solgans absurdes, faut il tuer la douleur par la douleur de l’oubli, qui se confond aux discours sur internet, cela dure et dure, Ould Taya vit comme un éphèbe, si la justice des hommes ne le prend, celle d’Allah est imparable, mais cette justice est aussi pour tous les Mauritaniens, les complices silencieux de la bêtise qui a triomphé sur nos âmes, et notre foi, qui a aveuglé nos yeux et brulé notre esprit, et ils sont devenus aussi complices, les porteurs de pancartes sur les pavés de Paris et qui rentrent chez eux vivre avec leurs familles, sirotant le lait devant la télé et qui a force de marches et de réunions sans lendemains, sont aussi dans leur état de victimes, les auteurs inconscients de la duperie, et de la perpétuation inconsciente de la douleur des enfants des soldats morts pour rien, des souffrances des veuves mères sans avenir. Parlons-en.


Oui le temps est venu où la vérité doit être dite clairement contre les manipulations des tenants du pourvoir, et des opposants sans conscience, la vérité doit être affirmée devant eux , eux les victimes et les amis des victimes, qui à force de combats sans sens ont tué le sens même de leurs actions, des victimes qui ont oublié à force de luttes sans lendemains, qui ont abdiqué devant la force du désespoir et qui comme tant d’autres dans l’histoire de l’homme finissent par confondre leurs personnes et les sens premiers du droit, et de justice.


D’autres peuples, d’autres guerres pleines d’horreurs ont fini sur la table du dialogue, chaque protagoniste est venu avec sa vérité et dans un geste humain et historique a fini par parler à l’ennemi d’hier, celui qui a tué son fils et son père, sa femme et sa sœur, oui et chaque homme est une vie, chaque mort est un homme qui mérite sépulture, les morts du peuple Mauritanien méritent une sépulture digne, comme les autres morts des drames du monde et de l’homme, la sépulture des morts est la première vérité, et il n’y a pas de sépulture sans devoir de vérité, et vient alors la justice et enfin seulement le pardon et l’indemnisation des ayants droits et eux seuls peuvent dire le pardon, ni Etat, ni juge, ni oulémas, eux seuls , au nom du sang du père et de l’enfant, du mari et du frère, le dire est salvateur, le crier dans le palais ocre, est encore plus majestueux.


Les ex officiers du 24 mars 2009 ont-ils dit autre chose, ont-ils affirmé une autre vérité, une autre justice, si oui, alors oui, ils méritent que l’on les condamnent, si non, alors saluons le courage, tenons nous au sens et oublions jusqu’au nom de ces hommes, saluons enfin que la parole soit dite devant les hommes du palais ocre, de façon claire et limpide, parce que nous le savons, on peut parler à l’autre sans se renier, c’est la seule leçon des années de lutte, de toutes luttes pour le droit et la liberté, et nous le savons aussi ou alors tenons le pour dit, les querelles de chapelles sont des insultes aux morts, aux enfants des morts, aux veuves, les combats que l’on cache derrière les mots ne sont encore que des manipulations de ceux qui ne vivent que de slogans futiles, ils vivent à Paris ou ailleurs, ils dorment quand leurs frères en Mauritanie meurent de famine et de honte silencieuse, leurs enfants vont à l’école, regardent la télévision, jouent au Game Boy, pas ceux des orphelins de Nouakchott, pas les veuves de la Mauritanie, pas les déportés des camps sans survie.


Le 28 mars, les ex officiers qui ont rencontré Ould Abdel Aziz ont affirmé sans ambiguïté, qu’ils ont dit au chef du palais ocre que « la vérité exige de situer les responsabilités individuelles et collectives, de juger ces hommes, de les condamner, et ensuite et ensuite seulement l’indemnisation, et le pardon des ayants droits qui est un geste libre », ils ont dit sans ambigüité que cette rencontre avait un seul sens, dire devant l’homme du palais ocre la vérité des exilés, des bannis de l’histoire, le dire sans peur et en face de l’histoire, sans renier un seul principe, et il s’agit là de la parole de ceux qui ont souffert dans leur sang et qui continuent à souffrir des drames des veuves et des enfants des victimes, rien de moins, rien de plus, écoutons cette parole, écoutons les leçons de l’histoire, tirons les drames de l’homme vers le haut, tirons-en librement une substance, et avançons, avançons, la Mauritanie en a tant besoin.


Pour le reste la légitimité de Ould Abdel Aziz ou pas, c’est une question citoyenne, chacun est libre d’apprécier, et de le combattre, mais cela ne peut tuer la vérité et la douleur de ceux qui depuis plus de 20 ans attendent en silence qu’enfin on donne une sépulture aux pères, aux maris que même le sable a enterrés, et pour finir un mot et un seul mot, a nos morts, pour les morts de nos combats, voilà la parole des justes, faisons de l'espérance un rêve, donnons au rêve une vie, un chant s'élève sur nos ames, il est fait d'abnégation, de courage, d'humilité, de dépassement de soi et enfin de dialogue dans l’honneur, et sur cette marche, les ex officiers n’ont pas failli aux chemins de l’honneur.

D. Diankhonté

4 commentaires:

  1. 1. Posté par Isamel sur AVOMM.com le 16/04/2009 19:26
    Diankhonté ouf je me sens coupable après la lecture de votre message. Surtout avec cette phrase, vos mots :
    'les combats que l’on cache derrière les mots ne sont encore que des manipulations de ceux qui ne vivent que de slogans futiles, ils vivent à Paris ou ailleurs, ils dorment quand leurs frères en Mauritanie meurent de famine et de honte silencieuse, leurs enfants vont à l’école, regardent la télévision, jouent au Game Boy, pas ceux des orphelins de Nouakchott, pas les veuves de la Mauritanie, pas les déportés des camps sans survie..'

    Vous avez raison mes enfants ont eu la chance de connaître tout cela. Et je dors aussi dans un lit assez confortable. J'ai usé de slogans dans ma vie aujourd'hui si je veux que mes enfants partage réellement je dois faire autre chose que de slogans.

    Bref votre message est excellent pour que je continue de réfléchir aux changements .... et de bouger, surtout foncer. courage à vous merci.

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  2. Il n'y a absolument rien à ajouter à ce texte.
    Yéro SY

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  4. Commentaires sur AVOMM.com

    1. Posté par Isamel le 16/04/2009 19:26
    Diankhonté ouf je me sens coupable après la lecture de votre message. Surtout avec cette phrase, vos mots :
    'les combats que l’on cache derrière les mots ne sont encore que des manipulations de ceux qui ne vivent que de slogans futiles, ils vivent à Paris ou ailleurs, ils dorment quand leurs frères en Mauritanie meurent de famine et de honte silencieuse, leurs enfants vont à l’école, regardent la télévision, jouent au Game Boy, pas ceux des orphelins de Nouakchott, pas les veuves de la Mauritanie, pas les déportés des camps sans survie..'

    Vous avez raison mes enfants ont eu la chance de connaître tout cela. Et je dors aussi dans un lit assez confortable. J'ai usé de slogans dans ma vie aujourd'hui si je veux que mes enfants partage réellement je dois faire autre chose que de slogans.

    Bref votre message est excellent pour que je continue de réfléchir aux changements .... et de bouger, surtout foncer. courage à vous merci.

    2. Posté par Hamady Coulibaly le 16/04/2009 20:40
    Rien à ajouter à celà.
    3. Posté par wade le 16/04/2009 20:44
    bravo
    4. Posté par Malvara le 17/04/2009 05:43
    Abdel Aziz n’est pas seulement l’homme qui a fait tomber Taya, nous avons tous applaudi et célébré ce moment tant attendu. Nous ne l’avons pas vécu dans l’allégresse pour souhaiter la bienvenue à Abdel Aziz et sa bande, mais nous avons surtout exalté le départ de Taya que nous avons tant souhaité par tous les moyens. Car nous n’avons pas oublié qu’Abdel Aziz est aussi l’homme qui a accompagné Taya dans toutes ses entreprises contre un peuple qui a le tort d’avoir une autre couleur, une autre culture. Il a dirigé cette armée « prétorienne » raciste pour décourager toute tentative de déstabiliser un pouvoir maléfique.
    C’est encore ce même monsieur qui a mis fin au rêve de certains, pour la simple et unique raison que le président élu a voulu s’émanciper de sa tutelle. Il importe par ailleurs, de souligner une évidence, que c’est sous l’ère de ce président déchu, que nous avons connu « un soupçon de début » de la prise en considération de la question négro-mauritanienne. Au temps de Taya, cette question a fait des milliers de morts, et des dizaines de milliers de blessés dans le plus profond de leur âme. Malgré les souffrances et les deuils, nous avons été réduit au silence, tout au moins sur le sol national. Les seules voix qui s’élevaient, venaient de l’étranger à travers un travail fastidieux. Face au silence imposé ou voulu, des hommes se sont levés pour montrer la voie aux sans voix. Certes l’environnement le favorisait, puisque on est dans des pays démocratiques, mais ces individus auraient pu se taire et être inconsciemment coupables comme le silence de certains.

    Il y’a eu un silence, un silence de peur, un silence de résignation, mais aussi et surtout un silence coupable. Coupable car il a marchandé la vie de ses semblables contre des bassesses matériels, coupable car il a permis de nourrir un système qui tue sans discernement lorsqu’on est noir.
    C’est vrai que la politique du ventre est une politique récurrente chez nous, c’est vrai que des ventres affamés tentés sont nombreux chez nous….
    Mais, est-ce pour autant que l’on ne peut pas désigner distinctement un coupable ?
    Ce responsable n’est-ce pas : un système chauvin raciste manipulé depuis des lustres par des hommes dont le seul objectif et d’affirmer la supériorité de son groupe ? Les seuls responsables de cette situation, ce sont eux, qui affament un peuple, qui souillent la mémoire de nos morts, qui ont humiliés nos femmes et nos parents. Les seuls coupables ce sont eux, qui ont programmé une tuerie sans précédent dans l’histoire du pays en castrant, écartelant, électrocutant, en enterrant des hommes vivants dans le désert tout simplement parcequ’ils sont originaires du Sud.
    Devant Dieu et devant l’Histoire je dis que les seuls responsables c’est ce groupe Economico-militaro-politique qui a engendré dans ce pays des veuves, des orphelins, des blessés à jamais. En ma conscience, devant Dieu et devant l’histoire j’ose affirmer en revanche, que le deuil et les blessures sont collectifs. Ils sont collectifs à une communauté et par extension à des hommes de tous bords épris de paix. Ils sont collectifs en ce sens que nous avons tous connu un assassiné, un déporté, un licencié, une victime de ségrégation tout simplement parcequ’il est noir. Ils sont collectifs en ce sens que nous refusons tout simplement l’arbitraire d’où qu’il vienne, et peu importe sur qui il s’abat, de la Chine au Brésil.

    Ils nous disent qu’on est passif car on est redondant de nos maux. On leur répondra : Oui on le sera tant que les oreilles des coupables ne veulent pas entendre. Nous ne tomberons dans aucun leurre d’écoute et de prise en considération de nos doléances à des fins, autres que ceux d’une volonté réelle de nous donner justice.
    Nous n’irons pas dans la tanière du loup pour lui dire qu’il a mangé nos agneaux, puisqu’il le sait mieux que nous. Nous lui dirons : de ta tanière nous t’enfumerons et tu sortiras afin que justice soit rendue.


    On ne peut condamner ceux qui sont parti crier « majestueusement » une vérité, puisque leur vérité est la notre aussi. Le contenu de leur cri est une réalité et une immense douleur que nous partageons tous. Nous leur admonestons à juste titre et humblement, de penser voir en ce criminel « une disposition à régler définitivement le passif humanitaire ». Nous soulignons juste la crédulité en cette période de trouver chez ce criminel « un engagement sincère (O.Sarr)». Pouvait-il avoir une autre posture en ce moment, en invitant dans son palais ocre des défenseurs depuis une décennie des droits fondamentaux des opprimés ?
    Si l’homme est sincère il aurait fait de cette question une priorité, dans ce cas il nous aurait proposé un plan du règlement de ce dossier de façon simple et crédible. De l’avis même des invités d’un soir au palais ocre, le criminel « n’a pas donné un plan précis…(O.Sarr) »
    Peut-on accordé un quelconque crédit à un criminel mégalomane qui brigue la magistrature suprême et qui profère des propos de type « « je sais qu’il y en a qui sont contre moi, moi aussi je suis contre eux » face à des représentants des organisations de défenses de Droits de l’Homme. Le discrédit de l’homme ne s’arrête pas juste à cette phrase malheureuse infiniment moins significative que le mépris qu’il a de toute idée qui n’est pas la sienne.

    1986, 1989, 1991, Taya et ses complices tuèrent, déportèrent, humilièrent, toute une communauté, non pas au nom d’une absurdité humaine, mais au nom d’un programme qui se nomme tout simplement : EPURATION ETHNIQUE.
    Là aussi, en toute conscience, devant Dieu et l’Histoire j’affirme que mon silence, mes sourires, mes éclats de voix d’un soir, d’un jour, d’une période ne relèvent pas de la résignation, de l’immobilité, ou pire encore de la connivence, c’était juste un humain. Humain en ce sens que le chagrin et la douleur sont aussi profonds et éternels en moi, que même le quotidien de la vie ne pourra jamais les effacer.
    Nous avons souri, ri, bref nous avons vécu ou survécu, mais nous n’avons pas laissé le temps prendre le relais de nos devoirs. Nous nous sommes battus contre nos petits frères, contre nos petites sœurs afin que ces drames ne soient pas un oubli, mais plus encore pour qu’un jour justice soit rendue. Au risque de paraître impolis dans nos sociétés où la parole et les recommandations de l’aîné sont immuables, nous avons désobéi et expliqué a nos parents la portée de ce système et les limites de leur silence. Nous avons escaladé les barrières dressées devant nous par nos oppresseurs pour nous réduire en silence. Pour cela nous avons fait la prison, nous avons été contraints à l’exil, nous avons arpenté les rues, piétiné les pavées de Paris, de Bruxelles, de Cincinnati et d’ailleurs, sous le froid, la neige, la pluie, la chaleur, comme si ce terrain ne suffisait pas, nous avons aussi inscrit nos maux à travers des mots, mais je vous assure devant Dieu et devant l’histoire, nous ne sommes pas des manipulateurs, et les slogans futiles ne sont pas notre panacée.
    OUI, c’est vrai au retour de ces manifestations et de ses réunions, nos enfants sirotent avec nous du lait devant la télé, OUI, il nous arrive de siroter le thé ou même ouvrir une bière fraîche et se désaltérer devant un match, oui, il nous arrive d’acheter des game-boy à nos enfants, OUI et OUI nous vivons tout simplement et modestement à Paris, Bruxelles, Lisbonne….Est-ce pour autant un crime ? Est-ce pour autant un oubli des conditions de vie de ces orphelins, veuves, et encore d’autres milliers de victimes du crime de Taya, Ely, Aziz à travers des licenciements sectaires ? Devrais-je me sentir coupable à la place de ses criminels ?
    NON et NON, Le ressenti de la souffrance de ses victimes ne relève pas d’une exclusivité, il n’est pas le monopole de quiconque, il peut être vécu par tous et partout et dans toutes les conditions. Nous ne jouons à aucune concurrence mémorielle ou sentimentale, ces veuves et orphelins et martyrs sont aussi les nôtres et ils appartiennent à tout homme juste sans renier que la douleur suprême est le propre des proches.

    Le silence n’est pas forcement un oubli, ou un aveu de culpabilité, il est souvent plus efficace que des cris quand il est accompagné d’un travail minutieux , il est souvent plus efficace que des actes ostentatoires quand ce travail n’est pas béant. La discrétion n’est pas forcement un renoncement, c’est aussi une posture de lutte.
    Nos martyrs, on ne peut les oublier, on se rappelle d’eux à tout moment, à tous lieux, dans toutes circonstances, puisqu’ils sont tout simplement nos pères, nos frères, nos cousins, nos amis, mais avant tout ils sont, tout simplement des ETRES HUMAINS. Ils constituent aujourd’hui encore plus une source de motivation de notre combat.
    En voyant le charisme de Téne Youssou Gueye, le sourire innocent de Bâ Abdoul Ghoudouss, le regard perçant de Tambadou Abdoulaye, en se remémorant des photos du témoignage de Monsieur Sy dans l’Enfer d’Inal, On se souvient encore de cette photo du jeune éloquent Ane Dahirou, et de la majestueuse posture de Lôm à l’image de celle de notre vaillant lieutenant Sarré Yaya mort éloctrocuté par Taya et un système : LES SEULS COUPABLES, on se dit que l’on pas le droit à l’erreur quelque soit le temps mis pour que la justice soit rendue avant celle d’Allah.
    De la connivence à la culpabilité, nous emprunterons une autre voix, de l’abnégation à la justice rendue. L’Histoire jugera un jour !
    5. Posté par Mohamed El Ghali dia le 17/04/2009 15:50
    aziz a humilié sidi et maintenant il cherche à tromper les noirs mauritaniens en pretendant resoudre le passif humanitaire avec la manière que l'on sait déjà.en désignant m'baré comme interimaire car ce n'est pas par respect pour la constitution mais par peur d'etre renversé par un complot bidane.Le dernier elément qui lui reste est d'organiser les presidentielles ou les inconditionnels de Sarr auront une raclée supplementaire.

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