lundi 6 avril 2009

Conférence AVOMM/OCVIDH à Nouakchott, par Khalilou DIAGANA











Conférence AVOMM/OCVIDH à Nouakchott, par Khalilou DIAGANA



Les représentants de l’AVOMM et de l’OCVIDH qui séjournent en Mauritanie depuis une semaine ont rencontré le Président du HCE à deux reprises. Une fois avant le discours de Kaédi et une seconde fois après. Les entretiens ont porté sur le processus de règlement du passif humanitaire entamé par les nouvelles autorités. A l’issue de ces deux rencontres, les représentants des deux organisations ont tenu une conférence de presse à Nouakchott pour rendre compte de leurs différentes démarches. Avant l’entame de la conférence de presse, Ousmane Sarr de l’AVOMM a demandé à l’assistance lecture de la Fatiha à la mémoire des victimes. Il a ensuite rendu hommage à tous ceux qui luttent pour le rétablissement des droits des victimes. «Nous avons été invité par le Général Ould Abdel Aziz pour apporter notre contribution au règlement de ce douloureux problème » a précisé Ousmane Sarr. Il a qualifié les deux entretiens avec le général de « directs et sincères sans politique politicienne. » « Nous avons dit sans ambages, ce que nous pensons du règlement de cette question au général. » a ajouté Soumaré Abdel Aziz de l’OCVIDH. Il a ajouté, « le passif a été une tragédie pour la Mauritanie, une épuration ethnique pour laquelle il n’y aura pas de solution partielle ou superficielle. Nous pensons que ce problème ne peut être résolu sans une commune volonté. » Pour Soumaré Abdel Aziz « Nul ne peut se prévaloir seul de la légitimité à traiter de cette question. Chaque citoyen peut en faire son combat. » Nous avons dit au général, a ajouté Soumaré, que la procédure doit comporter «la mise en place d’une commission nationale indépendante pour faire la lumière sur les faits, qu’il faut associer les ONG qui ont l’expertise par rapport à la question du passif humanitaire pour qu’elles prennent part au règlement. » Réponse du général : « la question concerne tous les mauritaniens et elle doit absolument être réglée. » Le général a dit « qu’il ne peut pas accepter l’exclusion et qu’il veut la participation de tous. » Le président de l’OCVIDH a noté : « Quiconque propose de trouver une solution au passif humanitaire, trouvera en nous une oreille attentive. On aura la paix des cœurs en cas de règlement global. » Les représentants de l’AVOMM et de l’OCVIDH ont dit avoir discuté franchement avec le général et avoir trouvé chez lui une disposition à régler définitivement le passif humanitaire. Ils ont également demandé au Général d’associer les organisations non encore parties au processus actuel. Réponse du Général « Nous ne laisserons personne en dehors de cette recherche de solution. » Les représentants des deux organisations ont ajouté : « Nous croyons en lui (le général), nous sommes confiants. Nous pensons qu’il est sincère. » Selon les deux organisations, le général a pris l’engagement d’associer ceux qui ne sont pas encore impliqués et de donner des instructions dans ce sens. Au sujet de la sortie du général à Kaédi, Ousmane Sarr a dit : « C’est un bon discours et la prière à Kaédi est un geste fort, un premier pas. Il y a eu un engagement sincère. Nous attendons plus d’actes concrets.» Au sujet du plan de règlement du passif humanitaire, Ousmane Sarr a noté « le général ne nous a pas donné un plan précis. Il a affirmé commencer par les veuves et les orphelins pour soulager leur douleur car ils sont les plus fragiles. » Au sujet des ONG qui pensent que le général, pour avoir pris le pouvoir par les armes « est inapte à traiter du passif humanitaire, » Soumaré a donné la réponse suivante : « Notre rencontre avec le président du HCE a porté sur les droits de l’Homme. Le jour du coup d’Etat, le 06 aout 2008, nous l’avons condamné. Nous ne sommes pas venus voir le général pour lui parler de sa légitimité. Notre préoccupation, c’est le passif humanitaire qui nous fait souffrir depuis 20 ans. Pour le reste, chaque ONG a le droit d’avoir sa position. » Pour Ousmane Sarr, le règlement de la question du passif humanitaire facilitera la prise en charge d’autres problèmes comme la cohabitation, les langues nationales, l’esclavage car ce passif « est le fruit d’une politique qui avait décidé que la Mauritanie devait appartenir à une seule composante. » La démarche des représentants de l’AVOMM et de l’OCVIDH ne fait visiblement pas l’unanimité chez leurs amis restés en France. Le secrétaire général de l’OCVIDH, dans un communiqué rendu public le 27 mars, a écrit que « Soumaré Abdel Aziz agit en son nom et qu’il n’a pas été mandaté par l’organisation.»





Khalilou Diagana pour Cridem

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