lundi 6 avril 2009

Les organisations membres du Forum nationale de défense des droits humains (FONADH) ont organisé dimanche 29 mars à Nouakchott, une conférence de pres






Le FONADH à propos du règlement du passif humanitaire : «La seule promesse d’argent et de terrains ne mettra pas fin au combat»


Les organisations membres du Forum nationale de défense des droits humains (FONADH) ont organisé dimanche 29 mars à Nouakchott, une conférence de presse. Objectif : donner leur point de vue sur le processus de règlement du passif humanitaire entamé par les autorités issues du coup d’Etat du 06 août 2008. «Ce qui s’est passé n’est pas notre point de vue. Le passif humanitaire ne peut pas être réglé en catimini» a dit Sarr Mamadou, secrétaire général du Fonadh. Il a ajouté qu’en 2007, les journées nationales de concertation avaient permis de dégager des pistes claires concernant ce passif. Le Fonadh milite pour la création d’une commission d’enquête indépendante chargé de faire la lumière sur les faits. Les points important selon le secrétaire général du Fonadh sont : Le devoir de mémoire, le devoir de justice (pour mettre fin à l’insoutenable spectacle de bourreaux qui se promènent en toute liberté) et le devoir de réparation (qui n’est pas pour lui, l’aspect le plus important). «Les victimes luttent depuis plus de 20 ans. La seule promesse d’argent et de terrain ne mettra pas fin à leur combat» a dit Monsieur Sarr. Le secrétaire général du Fonadh, s’est ensuite interrogé : «Où étaient ces marabouts en 1989 quand les exactions se commettaient ?» Pour lui, le danger de ce qui est entrepris aujourd’hui par le HCE, c’est la division des victimes qui, «majorité s’inscrivent en faux par rapport au mode de règlement proposé par les militaires.» «Parce qu’il est opposé à la prise de pouvoir par la force, le Fonadh est aujourd’hui considéré par les soutiens du pouvoir comme une officine politique. Nous sommes dans une coordination qui refuse le putsch, c’est pourquoi on nous exclu. Nous continuerons le combat» a dit Sarr Mamadou. Pour lui, le général Ould Abdel Aziz ne règle pas le problème, «il recule l’échéance avec le risque de causer d’autres problèmes». Il a demandé aux autorités de «se ressaisir pour trouver une solution consensuelle au passif humanitaire.» Le Fonadh considère que le régime de Sidi Ould Cheikh Abdellahi avait connu des avancées significative sur la question et qu’il fallait les poursuivre en s’inspirant des standards internationaux. Les représentants du FONADH ont dit n’avoir été ni informé ni associé par les nouvelles autorités au sujet d’un règlement de la question du passif humanitaire. «Nous ne reconnaissons pas les coups d’Etat mais nous sommes prêts à faire des propositions pour la résolution de la question du passif humanitaire» a enfin dit Sarr Mamadou. «Notre objectif est de mettre fin aux discriminations». Le président de SOS Esclaves, Boubacar Ould Messaoud, a ajouté : «Pour nous, il ne s’agit pas de simples réparations financière. Notre objectif est de mettre fin aux discriminations et d’instaurer une citoyenneté pleine et entière pour tous. Pour en arriver là, il faut plus que des prières et des réparations financières. A la veille de la cérémonie à Kaédi. J’ai été contacté pour y aller. J’ai dit non.» Le Fonadh en entrant dans une coordination qui juge le pouvoir actuel illégitime ne s’est-il pas lui-même exclu du règlement du passif humanitaire ? Réponse de Sarr Mamadou : «Depuis le 06 août, le Fonadh a pris une position pour le retour à la légalité constitutionnelle. Pour le reste, nous avons notre spécificité. Le passif humanitaire nous concerne et nous sommes suffisamment outillés pour faire valoir nos propositions.» Boubacar Ould Messaoud. Toujours par rapport à la même question, Boubacar Ould Messaoud a dit : «Nous estimons que le coup d’Etat est anti-démocratique. Aujourd’hui, nous ne reconnaissons pas ces autorités. Mais pour le passif humanitaire et toutes les questions de droit de l’homme, nous sommes disposés à rencontrer n’importe qui. Le pouvoir militaire est illégal. Mais ça ne nous empêche pas d’agir. Pour preuve, j’ai moi-même amené des victimes de l’esclavage venant de Bassiknou dans le bureau du commissaire aux droits de l’Homme. Jusqu’ici rien n’a été fait pour ces victimes. Nous disons qu’ils ne sont pas légitimes mais nous ne refusons pas de les rencontrer. Un des colonels membre du HCE a dit que le Fonadh est illégitime et que seules les victimes sont légitimes. Nous, nous avons combattu pendant des années pour justement que ces victimes ne soient ignorées.» «Une solution même avec le diable». La troisième réponse à cette question a été donnée par Lô Souleymane, représentant de REVE, une organisation membre du FONADH : «Nous avons rencontré les autorités actuelles deux fois (le ministre conseiller à la présidence). Elles ont, au palais, demandé à Sarr Mamadou en tant que président du Fonadh de signer une motion de soutien au HCE. Nous leur avons envoyé notre contribution pour le règlement du passif humanitaire. Nous avons aussi rencontré le commissaire aux droits de l’homme. Il a demandé notre contribution. Quand les nouvelles autorités ont compris que nous ne voulons pas signer de motion pour les soutenir, elles nous ont tourné le dos. Nous tenons à dire, pour lever les équivoques, qu’au sujet du passif humanitaire, nous sommes prêt à chercher une solution même avec le diable.»



Source : Le Quotidien de Nouakchott

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