vendredi 10 avril 2009

Confidentiel : Malaise au sommet

Confidentiel : Malaise au sommet

Une transition risquée en Mauritanie

TAQADOUMY



Avant de quitter la Présidence du Haut Conseil d'Etat (HCE) au pouvoir depuis le 6 août 2008, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz souhaite effectuer un certain nombre d'ajustements, en fonction de l'évolution de la situation sécuritaire. Il vient de soumettre un nouvel organigramme à ses pairs. Tous les membres du HCE ont voté pour. Tous, sauf un.


Le plan du Général Ould Abdel Aziz est le suivant, tel que décliné, par lui, lors d’une réunion récente de la junte :

- Lui même quitte la présidence du HCE mais garde le contrôle du Bataillon de la Sécurité Présidentielle (Basep) qu’il assurera à partir de son domicile de Tevragh Zeina, quitte à entrer dans le Palais et au Basep (en face) tard dans la nuit, incognito, lorsque sa présence relèverait de la nécessité ;

- Le Général Mohamed Ould Ghazouany assure la direction du HCE, organe de sécurité autour du Chef d’Etat par intérim, Mamadou Bâ dit Mbaré, Président du Sénat ;

- Le Général Mohamed Ould Hadi devient Chef d'Etat-major de l'Armée nationale ;

- Le Général Mohamed Ould Meguett quitte l'Inspection Générale des Forces Armées et devient Directeur du Bureau d'Etude et de Documentation (BED) ;

- Le Colonel Hanenna Ould Sidi Ould Hanenna devient Directeur Général de la Sûreté Nationale (DGSN).

Dès la fin de l’exposé par le Général Ould Abdel Aziz, son compagnon de lutte Ould Ghazouany demande la parole pour signifier son refus de quitter l'Etat-major de l'Armée, quitte à cumuler cette charge avec la Présidence du HCE dont il soulignera, au passage, la vacuité, étant donné que le Basep continuera à lui échapper.

Le Général Ould Hadi demande la parole et plaide son ancienneté, dans l'Armée, par comparaison à Ould Ghazouany. En conséquence, si ce dernier a réussi à gérer l'Etat-major, lui aussi y parviendrait.

Sentant l'atmosphère se réchauffer, Ould Abdel Aziz tente de réconcilier les deux Généraux. Il propose, alors, de confier l'Armée au Général Ahmed Ould Bekrine et la Gendarmerie à Ould Hadi mais Ould Ghazouany dira, comme pour couper court aux négociations : "Cela ne me gène pas, Monsieur le Président, que vous gardez le Basep mais je reste à l'Etat-major".

Sans transition, Ould Abdel Aziz lève la réunion, sans demander à ses pairs si l'un d'eux a quelque chose à ajouter, comme il est devenu d’usage à la fin des réunions du HCE et du Conseil des Ministres.

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