jeudi 9 avril 2009

La Mauritanie est malade de ses acteurs, l'Etat en tête






"Maintenant, ce n'est pas la Fin. Ce n'est même pas le début de la Fin. Mais c'est, peut-être, la fin du debut". Winston Churchill.

Une leçon fondamentale, que nous avons cru tirer après l’annonce récente faite à Kaédi par Ould Abdel Azizrelative au règlement du passif humanitaire, c’est la réapparition encore et toujours d’au moins 3 évidences. D’abord du cote de l’état, avec sa volonté maladive à vouloir tout bâcler comme à l’époque de Taya et son opposition choyée, choisie celle du processus dit consensuel et processuel ; C’est ce même état qui cherche encore à imposer le pardon par sa très flagrante mauvaise foi politique.

Du discours pompeux de Kaedi, nous n’aurons retenu que la précipitation et ce, malgré la prière médiatisée et à relent politique. L’état est supposé jouer à la transparence et il doit cas-même garantir l’organisation d’un débat à caractère national. Ensuite, nous constatons, hélas, le degré de division entre les partis politiques, et d’autre part, le degré de dissensions au sein de la prétendue société civile.

Et dans cette contribution, à titre personnel, nous ferrons notre analyse sur ce que devrait être le rôle de 3 composantes a l’heure où notre pays est traversé par une crise politique qui n’est que le corollaire d’une démission quasi collective des mauritaniens face aux priorités fondamentales.

Et justement sauver e pays et pour rebondir nous pensons que l’état, l’opposition ainsi que la société civile se doivent d’assumer les rôles dans la société mauritanienne. L'ETAT d'abord

Nonobstant le «célèbre» discours de Kaedi, notre pays, n’en déplaise à la junte, traverse des contradictions assez profondes qui exigent des autorités une véritable réflexion mais aussi un peu plus de modestie allant dans le sens, comme l’a si bien rappelé l’AJD/MR, d’associer tous les acteurs politiques et les acteurs de la société civile authentique.

Oui pour le règlement définitif du règlement et NON au règlement décrété, biaisé, hésitant. Il ne suffit pas de se contenter de dire que l’Etat reconnait (de quelle manière d’ailleurs) les crimes pour espérer effacer de tels événements malheureux de la mémoire des mauritaniens!


Et il est aussi légitime de se poser une question : Qu’est ce qui justifie la réouverture de ce dossier à quelques semaines des « présidentielles du 6 Juin » ? Est-ce par bonne foi politique ? Ou alors est ce pour des raisons de politique politicienne pour encore manipuler la « négraille» comme l’a si bien dit Dr SY Sikaam?

Il est grand temps que l’état s’attaque à l’essentiel par une politique de réconciliation qui n’est pas pervertie par la logique d’une démarche biaisée qui associent généralement les organisations et/ou les personnalités portées par des ambitions politiciennes. Sur ce dossier, il nous semble que toutes les autorités sont habitées par le fantôme. Voilà le problème de fond.

Hier, l’état refusait de reconnaitre les crimes et les tueries barbares avec le soutien cynique d’une opposition atteinte de duplicité qui prônait le consensus et le dialogue processuel. Aujourd’hui, l’état, tout en reconnaissant sa responsabilité (SIDIOCA et AZIZ), voudrait imposer le pardon et mise sur la juteuse rente pétrolière acheter les consciences.

Cette fois-ci l’état qui n’hésite pas a mettre les formes avec notamment des prières et une allocution d’un ministre qui, malgré sa robe d’avocat, n’hésitera pas à reconnaitre, himself, la responsabilité d’un état qu’il à eu à défendre lorsqu’il s’est agi de nier les tueries racistes.

Des BAL !!!!!, on en trouve à satiété dans l’entourage du General. De Selibabi en passant parKaedi, Boghe-Escale, Thialgou, Bababe, Mbagne, Sarandogou, Thide et Tekane…… ils sont nombreux à se mobiliser pour solder, de façon intéressée, le passif humanitaire.

Oui pour le PRINCIPE DU règlement du passif mais Non pour un principe suspicieux, biaisé ; L’état doit absolument privilégier la justice, la vérité et la transparence pour solder définitivement cette douloureuse question, qui en elle-même, constitue un épiphénomène douloureux qui révèle les 48 ans d’exclusion des noirs du système politique.

Ce n’est certainement pas en optant pour la distribution de pactoles que l’Etat réussira le règlement du passif humanitaire. La qualité de toute solution ne repose pas sur la quantité d’argent distribuée aux ayant-droits et/ou aux manipulateurs de ladite question, mais elle repose sur la bonne foi qui anime les autorités et leurs partenaires d’abord, et ensuite sur la qualité des démarches empruntées pour élever le débat d’intérêt national permettant de cheminer vers la paix et la quiétude nationales.

Notre souci ici est de dire que l’Etat doit, en tant qu’arbitre, aider à l’utilisation à fond de toutes les ressources inestimables pour arriver à une résolution consensuelle mais juste et transparente de cet douloureux épisode. Mais en optant pour une résolution décrétée, imposée de cet épisode, l’état semble s’incliner dans le sens d’une résolution sélective qui promeut les bourreaux et les tortionnaires.

C’est pourquoi dans le cadre de sa mission de cultiver la paix et non la haine, l’état doit impérativement veiller à une résolution transparente pour faire de l’exigence de vérité et de Justice une sine qua none pour arriver une solution satisfaisante dans l’intérêt de laMauritanie.

Par ailleurs, l’absence d’une véritable politique d’intégration culturelle, politique, économique, éducative, sociale des noirs correspond à des limites objectives qui renvoient toujours les acteurs dos à dos. Il faut le constater et le déplorer que nos frères arabo-berbères ont le monopole dans tous les secteurs de la vie du pays (Economie, Police, Armée, Douanes, Garde, Education Nationale, Pêche, Agriculture, Elevage, Banques et autres services économiques).

Ce monopole se retrouve dans la manière dont toutes les institutions sont gérées. Toutes les politiques menées pour « développer » notre pays portent les signes d’un « privilegisme » accordé à la composante arabo-berbère.

L’état à un rôle, celui de donner un sens à l’unité nationale. Les beaux discours, les professions de foi ne suffisent pas. C’est plutôt des reformes profondes pour bouleverser les croyances racistes, esclavagistes et féodales qui doivent être entreprises pour assurer et assumer une unité nationale et permettre une refonte totale de l’état en faveur de laquelle l’AJD/MR a longuement plaidé depuis son émergence dans l’échiquier politique et pendant les fameuses journées sur les EGD du général.


Adama NGAIDE
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Militant AJD/MR USA.
A titre Personnel


Source : Cridem.org

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