mardi 7 avril 2009

De «la barbarie» de quel homme parlez-vous, mon Général?


















De «la barbarie» de quel homme parlez-vous, mon Général?

la-tribune.info

31/3/2009 -

Le discours de Kaédi, pour autant que certains veuillent le retenir comme historique, a laissé pus d’un mauritanien lucide sur sa faim. Et pour cause : l’homme qui s’est arrogé la fonction de représentant

de l’Etat Mauritanien n’a pas fait une demande solennelle et claire de pardon aux victimes et ayants droits du Passif Humanitaire des années 86-91. Il n’a pas non plus spécifié le coupable.

Le Général a dit être venu à Kaédi « partager (…) l'affliction causée à des dizaines de familles par l'ignorance et la barbarie de l'homme ».

De quel homme il est question, mon Général ? Si c’est de l’homme au sens générique du terme, eh bien, le général n’a pas dédouané les véritables coupables dans cette affaire. Bien au contraire, il a mis dans le même sac l’ensemble des hommes…En ce qu’ils peuvent être par nature cruels et barbares. N’en déplaise à Rousseau et son Bon sauvage…

La barbarie de l’homme, mon Général c’est aussi ce qui se passe chaque jour en Palestine, c’est ce qui s’est passé un certain 11 septembre 2001 aux USA, c’est ce qui s’est passé au Koweït d’abord puis en Irak entre 1990 et maintenant ; c’est ce que subissent les populations du Darfour depuis plusieurs années.

La barbarie de l’homme, mon général, c’était le nazisme, le fascisme, l’apartheid…Ce fut l’holocauste aussi. Ce fut par la suite Hiroshima et Nagasaki…

La barbarie de l’homme existe depuis que l’humanité existe. Mais cela ne justifie en rien que sur une terre d’Islam l’homme ne fasse pas preuve de raison. Chez nous ce fut cette épuration ethnique qui a été niée vingt ans durant au vu et au su de tous ceux qui ont décidé, contexte oblige, d’en parler avec force subterfuges… Chez nous, il y en a qui s’offusquent parce que l’histoire est en train de rattraper un Oumar El Béchir…Chez nous, il y en a qui cassent tout parce que l’on massacre à Gaza…

Les idées et les sentiments ont leurs raisons. On n’y peut rien. Chacun aime et se sacrifie pour qui il veut…L’ignorance de l’homme c’est autre chose. On ne force pas l’oubli. Il faut savoir (se) rappeler. Un peu comme ceci : « Au cours des années 80, notre pays a été le théâtre d’atteintes massives aux droits de l’homme qui devaient culminer en 1989-90-91 » (Sidi Ould Cheikh Abdallahi, discours à la Nation, 29 juin 2007).Même si on n’ose pas aller jusqu’au bout !

Comme son tombeur, le Président de la République était resté dans la forme passive du discours…Ni Ould Cheikh Abdallahi, ni Ould Abdel Aziz n’ont évoqué dans leurs propos le complément d’agent… Ils se sont contentés de mentionner les sujets ayant subi ‘l’action barbare’ « Des citoyens mauritaniens à l’intérieur et à l’extérieur du pays ainsi que des résidents établis enMauritanie ont été victimes d’exactions graves et injustifiées. Des populations mauritaniennes paisibles se sont vues contraintes à quitter leur pays. Des atteintes cruelles à la dignité, des abus et dénis de droit d’une grande ampleur ont été commis. » Avait dit SIDIOCA… Le Général, lui, a dit :« Je suis heureux parce les affligés (…) ont fait preuve de magnanimité et d’indulgence (…) parce qu’Allah leur a donné le courage de surmonter leur douleur et la force de d’essuyer leurs larmes d’amertume sans ressentiment… » Il a pardonné pour les victimes mais il n’a pas fait le mea-culpa à la place des bourreaux…

Et puis, il s’est exercé au pulaar, la langue de victimes : « joulbe Allah Yetema yafima Sake a dé » …Syntaxiquement, cette phrase ne correspond à rien. A rien non plus sémantiquement…

Même si on a cru bon de le traduire ainsi : ‘Allah, le Créateur, pardonne lorsque l’on le Lui demande les hommes, à fortiori, doivent pardonner)…

A moins que celui qui faisait répéter à son supérieur avant le discours ait voulu dire plutôt : « Dioulbé, Allah yaafnaama diabii, saka aadé » (ô musulmans, il a été demandé pardon à Allah, Il a accepté, à pus forte raison l’adamien, l’homme…)

Prise par le sentiment, la foule a bien applaudi.

Kissima
bentocka@yahoo.fr

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