jeudi 9 avril 2009

Le temps des combines ne fait que commencer





Le temps des combines ne fait que commencer

La lutte par le pouvoir et pour le pouvoir n’a pas encore révélé toutes ses vérités en Mauritanie. Le renversement du président démocratiquement élu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, n’est que le premier détonateur d’un coup de force, qui est loin de consacrer la maîtrise de la situation par les nouveaux venus. Depuis l’arrivée de la junte actuelle, une nouvelle donne politique plus grave que celle qui prévalait avant le putsch, s’est installé dans le pays. L’apparente cohésion qui règne au sein de la grande muette n’est que de façade. Les recombinaisons politico-tribales se resserrent autour d’intérêts conjoncturels, dictés par les enjeux de la présidentielle qui se prépare. De l’autre côté de la scène politique, les mouvements anti-putsch durcissent leurs positions de refus du fait accompli, en poursuivent la lutte au nom du retour à l’ordre constitutionnel. Aucune des parties n’accepte de se soumettre à la volonté que veut imposer l’autre. Le Général semble minimiser la force de frappe de ses adversaires, alors qu’en même temps, il joue la partition. Il sait aussi que les alliances qu’il commence à sceller, sont tributaires de contingences temporelles et matérielles. En sept mois d’intenses activités politiques, Mohamed Ould Abdel Aziz a manœuvré durement pour faire accepter à l’opinion publique nationale et internationale “sa rectification”. Disposant de soutiens dans tous les segments ( politiques, société civile, tribus, personnalités religieuses etc.…) le terrain est soigneusement balisé pour poursuivre sa campagne politique qui doit toucher à son terme dans les régions du pays, avec le Tagant et l’Adrar comme prochaines étapes, après les Hodhs, le Gorgol, le Brakna, l’Inchiri, Tiris Zemmour. C’est au prix de ce travail sans relâche, que l’homme du 6/6 se prépare à démissionner symboliquement,avant de revenir par la voie des urnes. Une telle parade ne saurait lui donner un certificat de reconnaissance aux yeux du FNDD et de la CFD et peut-être aussi de la communauté internationale encore intransigeante sur ses conditions. Le Rfd, lui du reste, montre toujours qu’entre lui et les militaires, c’est la rupture totale, même si des frondeurs potentiels peuvent faire faux bon, à la dernière minute à Ahmed Ould Daddah. Rien, n’est pourtant définitivement joué, pour cet homme décidé d’occuper pour longtemps le palais ocre. Il est vrai que le temps joue actuellement à sa faveur, mais la victoire n’est pas forcément acquise. Le boycott actif entamé par les forces opposées au coup d’Etat pèse déjà sur la présidentielle de juin 2009. Mais le plus difficile, sera pour le camp pro-putsch de contenir le volcan que pourrait provoquer les candidatures éventuelles de personnalités de grande envergure politique comme l’ex-président du Cmjd, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, dont la déclaration de candidature titube sur des calculs en cours. D’aucuns pensent que même si le FNDD et Ahmed Ould Daddah ne se présenteront pas à cette élection, ils pourraient bien soutenir une candidature de poids pour faire barrage contre la victoire du Général. Ce scénario est pour le moment le plus plausible. Autant dire qu’entre la démission de Mohamed Ould Abdel Aziz et l’élection présidentielle, un grand mystère plane …

CTD

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